Forcalquier

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Généalogie Comté Forcalquier

Nous mettons en lien un document mis à télécharger sur notre site sur la généalogie du Comté de Forcalquier provenant d'un magnifique site de généalogie des familles nobles  http://jean.gallian.free.fr/ et qui a été trouvé et nous a été aimablement  transmis par V. Girard.

D'autres documents sont à voir sur ce site au niveau des Généalogies historiées et blasonnées de la région alors n'hésitez pas à aller y faire un tour.

Bon surf 8;-))

Posté le 24-02-2013 11:08 par Jimre

Forcalquier


Article sur Forcalquier touvé sur Persée:

Guy DE TOURNADRE. Histoire du comté de Forcalquier (XIIe siècle). Préface de Camille JULLIAN, de l'Académie française. Paris, éd. Aug. Picard, 1930. In-8°, V-250 pages. 


En un livre bien imprimé de Tournadre nous offre une histoire du comté de Forcalquier qui fut objet de sa thèse à sa sortie d’école des chartes. Le sujet de cette étude consciencieuse claire et bien documentée est d’autant plus séduisant qu’il invite à examiner et si possible résoudre plusieurs énigmes et il touche des problèmes intérêt primordial par rapport histoire de la France du Sud-Est. Ces énigmes et ces problèmes, de Tournadre les a étudiés avec méthode et bon sens.

Il avait d’abord à fixer l’origine du comté de Forcalquier en tant qu’unité féodale et politique distincte. Il pénétrait ici dans un domaine où un de nos confrères de Manteyer a magistralement ordonné et travaillé la matière historique. Sur toutes les questions importantes traitées dans la Provence du Ier au XIIe siècle, cet auteur comme on sait projeté des clartés nouvelles et si on est en droit de ne pas adopter dans le détail toutes ses interprétations et toutes ses conclusions, il faut reconnaître que personne ici n'a réalisé de progrès par rapport à ses travaux. De Manteyer a déterminé notamment par des recherches et des discussions admirables, les dates vers lesquelles les comtés de Provence et de Forcalquier se sont constitués dans l'héritage des marquis de Provence du Xe et du XIe siècle. Un seul des partages ayant abouti à ce résultat a été consigné en un acte parvenu jusqu'à nous: celui du 16 septembre 1125, qui délimite les domaines et les droits des comtes de Provence de la branche d'Arles et des comtes de Toulouse. M. de Manteyer place entre 1102 et 1105 le partage effectué entre la branche d'Avignon-Forcalquier et la branche d'Arles, et entre 1168 et 1174, le partage intervenu entre le comte de Toulouse et le comte de Forcalquier. — M. de Tournadre fait observer que la cessation de l'indivision entre Provence-Arles et Forcalquier et entre Forcalquier et Toulouse a pu résulter d'un état de fait progressivement réalisé et qu'en particulier l'hypothèse d'un acte de partage vers 1102-1105 n'est pas indispensable. Cette observation paraît judicieuse. Nous nous permettrons de l'appuyer d'un argument et de la préciser. D'abord, il semble qu'un acte aussi important qu'un partage entre Arles-Provence et Forcalquier nous serait parvenu sous une forme quelconque s'il avait existé, ou tout au moins qu'il aurait été nécessairement visé dans des actes postérieurs. Les occasions n'ont pas manqué de s'y référer, à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle. Or, on ne connaît nulle allusion à ce document hypothétique : ce n'est pas une présomption négligeable contre son existence.

En outre, il semble bien que depuis le milieu du XIe siècle, et quoique le comté demeurât indivis entre les membres de la famille comtale, les transmissions d'héritages conduisaient à une division du domaine direct entre les trois branches de la famille et à des groupements des possessions qui le constituaient. Les aliénations de ce domaine au profit des églises avaient aussi contribué à séparer les uns des autres ces groupes domaniaux et, plus d'une fois, ce ne fut peut-être pas sans intention de la part des donateurs.

Cette répartition topographique des possessions non inféodées paraît avoir été très avancée au début du XIIe siècle, et il est facile d'admettre que les hommages des feudataires aient été tout naturellement rendus, dans chaque région, aux membres de la famille comtale qui y étaient spécialement possessionnés: dès lors, la division des comtés de Forcalquier et de Provence était faite, sans que fût intervenu aucun acte. La formation du domaine déterminait la formation politique.

Il est possible que, pour des raisons très concevables, la répartition du domaine direct ait été moins rapide et moins nette dans la région d'Avignon et du Venaissin que dans la partie orientale et méridionale du comté. L'on est d'ailleurs bien obligé d'admettre, vu les indications des textes, l'existence effective de l'acte de partage entre Toulouse et Forcalquier que M. de Manteyer place vers 1168-1174. Mais ce partage, comme celui de 1125, fut un acte de caractère politique, consécutif à des faits et à des circonstances qu'il est assez facile de saisir, et tout porte à croire qu'il suivit et confirma une répartition du domaine direct, déjà en voie d'achèvement à l'époque où il fut conclu.

Pour notre part, nous sommes depuis longtemps convaincu qu'on n'avancera désormais dans la connaissance du Xe, du XIe et du XIIe siècle provençaux que par l'étude de la formation du domaine comtal. On dispose à cet égard de documents assez nombreux (surtout des actes d'aliénation) et l'on peut utiliser aussi des textes postérieurs : les enquêtes domaniales, si riches de renseignements, de la deuxième moitié du XIIIe siècle. — De toute évidence, ces remarques, conformes à ce qu'a pressenti M. de Tournadre, ne sont de nature à déprécier sur aucun point la valeur des fixations établies par M. de Manteyer : celles-ci gardent, sans aucune diminution possible, tout leur intérêt comme tout leur mérite, et le résultat de recherches effectuées dans le sens que nous indiquons ne ferait, sans aucun doute, que s'y ajuster.

Dans les chapitres qui suivent et qui conduisent l'histoire du comté de Forcalquier jusqu'à 1196, M. de Tournadre continue à témoigner de sa bonne information et de ses qualités de jugement ; les rapports du comté avec la Provence et l'Empire sont bien vus et, le cas échéant, utilement précisés. Nous arrivons enfin à la période qui suit la mort du roi Alphonse d'Aragon (avril 1196) et aux graves événements qui s'y sont déroulés.

C'est peut-être dans cette partie que M. de Tournadre a donné le plus de prise à la critique par quelques défaillances de méthode : nous pensons particulièrement à certains recours aux allégations des historiens du XVIIe siècle. Ces auteurs n'ont pas eu à leur disposition des sources plus complètes ou meilleures que les nôtres ; bien au contraire. Il ne sert donc de rien d'invoquer leur avis et de paraître, parfois, en tirer argument.

D'autre part, M. de Tournadre, qui a écrit sa thèse en 1922-1923, l'a fait imprimer seulement en 1930, sans l'avoir modifiée dans l'intervalle (sauf cependant quelques retouches probables). Il n'a pas fait état dans sa bibliographie des études et d'un important recueil de textes publiés de 1923 à 1930 et n'a pas tenu compte de leur apport. Il eût évidemment mieux valu que son travail fût à jour au moment de sa publication et il est à présumer que, s'il avait voulu l'y mettre, il aurait présenté d'une manière un peu différente, au moins sur certains points, la suite des événements historiques compris entre 1196 et 1204.

M. de Tournadre nous dit qu'à la mort d'Alphonse d'Aragon, son fils Alphonse II, comte de Provence, marié en 1193 à Garsende, l'aînée des petites-filles du comte Guillaume de Forcalquier (laquelle lui apportait en dot le comté de son grand-père dont celui-ci conservait l'usu-fruit), attaque, le premier, son beau-père. L'on ne voit pas du tout les motifs de cette agression de la part du gendre. Mais, de plus, le seul document que nous possédions sur l'origine de la guerre (le mémorandum de B 298, publié par M. de Tournadre, pièce justificative n° IV) implique de toutes manières que Guillaume de Forcalquier fut l'agresseur.

M. de Tournadre suppose ensuite que la guerre a duré, avec des ralentissements et des suspensions possibles, jusqu'en 1202 et qu'elle se termine, en cette année (entre juin et novembre), lors de la conclusion de la Trêve de Dieu.

Pour plusieurs raisons, dont les principales ont été données dans la présente revue en 1926 (p. 166), — notamment parce que la place occupée dans l'acte par le comte Sanche oblige absolument à situer la charte dite de la Trêve de Dieu tout au commencement du règne d'Alphonse II, — nous devons reconstituer autrement l'enchaînement des faits.

A la mort d'Alphonse d'Aragon, Guillaume de Forcalquier, à qui ont été imposés le mariage et la dotation de Garsende, envahit la Provence, dans le but de faire annuler ou modifier les conditions de l'union : c'est ce que nous apprend le mémorandum de B 298.— Aussitôt l'Église intervient et oblige les belligérants à faire la paix ; elle leur dicte la Trêve de Dieu, — conséquence et réparation des ravages de 1196, — application directe des décisions prises au concile de Montpellier au mois de décembre de l'année précédente.

Cette trêve paraît avoir été respectée pendant plusieurs années. Aucun document, en effet, aucun texte ne nous donne la moindre indication pouvant nous faire croire à la reprise de la guerre avant 1202.

A cette date nous connaissons à peu près les circonstances et la cause de la rupture : le comte de Forcalquier, mal résigné aux accords de 1193, prépare le mariage de Béatrix, sa seconde petite-fille, avec André-Guigues, dauphin de Viennois ; il lui attribue en dot une partie de son comté et conclut avec son second gendre une véritable alliance contre le premier (juin 1202).

Quelle est la « réaction » du comte de Provence? Dès qu'il a eu vent de la combinaison dauphinoise, il semble avoir pris un gage en occupant la place de Sisteron : nous n'avons, en tout cas, avant juin 1202, aucun renseignement sur l'intervention d'Alphonse II à Sisteron ; mais nous savons qu'à cette date il s'y est introduit, puisque au moment de la conclusion du mariage entre Béatrix et André-Guigues le comte de Forcalquier, comme il est dit dans l'acte même de juin 1202, dévaste les alentours du château.

Les hostilités sont brèves, grâce à l'intervention du roi Pierre d'Aragon. Celui-ci ménage une trêve, — distincte de la Trêve de Dieu, dans laquelle il n'a eu aucune part — : on a cessé de se battre avant novembre, époque à laquelle les deux comtes négocient à Manosque de bonne amitié. Un an et demi plus tard, les négociations aboutissent à l'arbitrage d'Aix, de mai 1204, qui règle la question de Sisteron.

Dans l'exposé qui précède, rien n'a été ajouté aux textes, dont toutes les données ont été utilisées.

La paix de 1202-1204 devait être rompue de nouveau à bref délai, dans des circonstances assez obscures, dont M. de Tournadre a bien dessiné le développement.

Dans le chapitre suivant, l'auteur nous fait connaître les péripéties de l'union du comté de Forcalquier à la Provence. Cette partie de son travail semble un peu écourtée et peut-être eût-il été possible de mettre mieux en lumière le rôle de Justas, le Catalan, gendre de Bertrand d'Urgel, à qui Garsende et son fils Raimond-Bérenger V durent, pour une large part, d'être entrés en possession de leur héritage. Les textes nous laissent entrevoir comment cet habile homme s'y prit pour les servir, sans oublier ses intérêts, et nous savons comment il fut récompensé. La politique de Justas, le rôle qu'il assuma dans le comté de Forcalquier semblent bien avoir orienté et déterminé toute la réforme administrative réalisée à partir de 1217 par Raimond-Bérenger V. Il y a là, dans l'histoire du comté de Provence, beaucoup plus qu'un épisode.

Quant à l'accord de 1220 qui fit sa part au prétendant Guillaume de Sabran, M. de Tournadre en a quelque peu méconnu le caractère : ce fut de la part du comte de Provence un ensemble de concessions très importantes, conseillées à un prince intelligent et à son entourage, où les talents ne manquaient pas, par les incertitudes et les difficultés de l'heure ; il faut y voir aussi, croyons-nous, le chef-d'œuvre de la politique personnelle de Justas qui, par là, s'assurait et pensait léguer à son fils Rodrigue une situation d'intermédiaire indispensable et d'arbitre. Ces affaires de maquignonnage se rencontrent à chaque tournant dans l'histoire de Provence. Elles ne sont pas beaucoup plus rares ailleurs.

M. de Tournadre a abordé ensuite l'histoire intérieure du comté. Cette partie de son sujet n'était pas facile à traiter, vu le caractère des documents dont il disposait. Il nous apparaît toutefois qu'une exploitation plus complète des textes ferait trouver dans les rapports du dernier comte avec ses vassaux et ses sujets, et surtout avec l'Église, l'explication de ses actes politiques et de maintes péripéties de l'histoire du comté, entre 1162 et 1220. Mais le tableau que nous donne M. de Tournadre a bien son intérêt et sa valeur. Il n'y dissimule pas la sympathie que ses comtes ont inspirée à leur historien. A travers les textes de leur temps, ces petits souverains font cependant figure de féodaux assez sommaires, non certes dépourvus de ruse, mais inconstants et brutaux,  sûrement médiocres. La dynastie catalane du comté voisin leur fut certainement supérieure dans presque tous ses membres.

Un mot encore au sujet du chapitre relatif aux ressources des comtes de Forcalquier.Mr de Tournadre en établit un intéressant relevé où se sont glissées quelques confusions. L' auteur indique le cens, redevance générale perçue sur les sujets dans toute étendue du comté; le contalage, redevance prélevée sur chaque feu du comté; la taille, sorte impôt sur le revenu. A la vérité, le moyen âge pas connu de tels impôts universels et périodiques, les impôts ayant ces caractères ont commencé exister partir de institution des Etats. Le contalage et le cens sont des redevances variables suivant les lieux perçues sur les emphytéotes du domaine et les tenanciers de biens immobiliers soumis comme on dit plus tard  à une directe. Mais ce serait une erreur de croire que tous les habitants du comté de Forcalquier étaient astreints et que là où elles étaient levées leur tarif était uniforme. Mr de Tournadre a généralisé des indications données par des documents locaux. En ce qui concerne la taille, elle est à cette époque en pays provençal un synonyme de la queste, redevance féodale prélevée dans quatre ou cinq cas déterminés et qui contrairement à l'assertion de Mr de Tournadre n'est pas du tout un emprunt. L' expression de taille correspond originairement un mode de contrôle les coches tracées sur un bâton, et non un impôt spécial. La queste désignée quelquefois par le terme de taille dans les documents du XIIe et du XIIIe siècle était avec la Valbergue la seule redevance perçue sur tous les feux du comté. Dans les villes, sa perception avait donné lieu de bonne heure toutes sortes arrangements qui n'avaient d'autre but que d'en alléger le poids surtout au bénéfice des forts contribuables.Un des cas admis par l'usage et le droit féodal permettait sa perception. Quant au fouage cette époque ce n'est pas plus que la taille un impôt distinct, on appelle ainsi toute contribution imposée à raison de tant par feu. Un des cas prévus permet la levée de la queste et on impose un fouage et tous les textes relatifs des fouages cette époque concernent la levée de la queste ou exceptionnellement un cens imposé sur un groupe emphytéotes dans le domaine comtal. Plus tard le mot fouage représente d'autres acceptions dont nous n'avons pas nous occuper ici. Ces observations empêchent nullement le livre de Mr de Tournadre d'être tout fait estimable et très instructif. Il doit entrer dans toute bibliothèque où l'histoire de la France méridionale a une place.


 Raoul BUSQUET



Posté le 24-02-2013 10:32 par Jimre

Forcalquier


Forcalquier possédait une citadelle magnifique avec un panorama à 360° ; C’était l’emplacement du château-fort des comtes de Forcalquier dont seules subsistent des bases au midi. La chapelle Notre-Dame de Provence date de 1875 et un carillon manuel « à coup de poing » borde un côté de l’esplanade. 

Une agglomération très petite  se constitue au VIIe siècle sur une butte. L’église Saint-Promasse et une villa agricole existent à cette époque. Au IXe siècle ou au Xe siècle, un château important y est construit : il est assez sûr pour accueillir les reliques de saint Marius (ou Mary) et les mettre à l’abri des Sarrasins. L’agglomération apparaît dans les chartes pour la première fois en 1004 (Forcalchiero). En 1060, l’évêque de Sisteron, Géraud Chevrier ne peut entrer après son élection dans sa ville, et se réfugie à Forcalquier. Il élève alors l’église Saint-Mary au rang de concathédrale. Urbain II y séjourne le 7 août 1096, en revenant de son prêche pour la première croisade.

Une ville rebelle :

Situé au bord de l’ancienne voie romaine, à la rencontre des hauts et bas pays, et lieu clé pour leurs échanges commerciaux, Forcalquier attira au XI° siècle une branche de la famille comtale de Provence qui s’y fixa en prenant le titre de comtes de Forcalquier. Le site suscita la convoitise des deux grandes puissances régionales de l’époque qu’étaient les maisons de Toulouse et de Barcelone. Très habiles manœuvriers politiques, les comtes de Forcalquier jouèrent de cette rivalité, et des ambitions plus lointaines de l’empereur germanique, pour maintenir leur propre autonomie durant un siècle et demi.

Au milieu du Moyen Âge, donc, Forcalquier était une possession des comtes de Provence, qui échut au comte Foulques Bertrand, qui s’intitula comte de Forcalquier et fit de Forcalquier sa ville principale. Après les guerres baussenques en 1125, eut lieu le partage de la Provence, alors possession indivise  entre comté de Provence, marquisat de Provence, et comté de Forcalquier.  L'une des trois parties revint à la comtesse Adélaïde, veuve d'un comte d'Urgel, qui prend le titre de comtesse en 1110.

Au XIIe siècle, les comtes de Forcalquier font de leur ville la capitale d'un comté qui s'étendait des sources de la Durance aux portes de Cavaillon (voir article sur l'Isle sur la Sorgue), et dont les villes principales étaient Embrun, Gap, Sisteron, Manosque, Pertuis, Apt et Sault. Ce siècle est l’âge d’or du Pays de Forcalquier, comme en témoignent les nombreux édifices romans de la région.

En 1209, le mariage de Gersende de Sabran et d’Alphonse II de Provence fait passer le comté de Forcalquier dans les mains des Provence, et Forcalquier devient une de leurs résidences. Après la crise économique et démographique du XIIIe siècle, Forcalquier souffre des passages de Charles de Duras et de Raymond de Turenne(voir article sur les Baux de Provence).

 La Charte de commune : Forcalquier avait déjà des privilèges et exemption de taxes, depuis que le comte Guillaume IV de Forcalquier en difficulté face au marquis de Provence et au comte de Toulouse lui avaient accordés, le 26 mai 1206. Ces privilèges furent par la suite confirmés et étendus :

-en 1217, Raimond Bérenger IV de Provence confirme ces exemptions et donne en supplément aux Forcalquiérens le droit de vendre leur vin toute l’année (au lieu de devoir attendre que le comte ait vendu le sien comme auparavant);

-en 1225, le même limite le droit de cavalcade à la Durance, ce qui limite l’aide militaire due par les Forcalquiérens à une défense de leur propre terroir ;

-en 1229, il oblige certains commerçants à passer par Forcalquier au lieu de prendre la route directe par Manosque. De plus, tout le commerce entre la Basse-Provence et le comté de Forcalquier devra passer par Peyruis et Forcalquier ; les anciennes routes par Cadarache et Les Mées, ou par Digne sont interdites, ce qui assure la prospérité de l’axe utilisant la rive droite de la Durance.

Raimond Bérenger IV de Provence : Ces droits sont considérablement étendus à la fin du XIVe siècle. Après l’assassinat de la reine Jeanne de Naples par Charles de Duras, la Provence est en pleine guerre de succession. La reine Marie, veuve de Louis d’Anjou, accorde des chartes de commune aux villes du comté pour financer sa guerre. Forcalquier obtient la sienne le 23 juin 1385. Elle donne une très grande autonomie à la ville :

-les droits antérieurs sont confirmés (garde des clefs de la ville, notamment) ;

-le conseil a une compétence générale (il est libre de délibérer de tout sujet) et sans tutelle ;

-les principaux domaines relevant du conseil municipal sont toutefois définis : police et défense de la ville, santé publique, écoles ; monopole sur la boucherie et la boulangerie, et droit d’affermer ce monopole annuellement ; berger municipal pour chaque type de troupeau, sauf pour les moutons ;

-tous les citoyens, y compris les Juifs, ont les mêmes droits.

Le droit de vote n’est pas donné à tous les hommes libres, mais le collège électoral peut rassembler près de 75 % des chefs de feu. Tous les titulaires de charge, notamment les syndics (maires), sont réélus tous les ans, avec inéligibilité à leur sortie de charge.

Cette charte est ensuite précisée, notamment en 1452, quand sont définis comme citoyens les hommes libres ayant les deux tiers de leurs biens à Forcalquier et y passant les fêtes. La ville profite des difficultés financières de François Ier pour racheter les derniers droits féodaux en 1521.

La fin des comtes et les temps modernes :

Au XIIIe siècle, les mariages associèrent le comté aux comtés de Provence puis d’Anjou. Cette dernière dynastie y régna jusqu’en 1480. 

Le siècle suivant est marqué par les grandes épidémies de peste (dont la peste noire). Faute d'héritier au dernier comte de Provence, le roi René, le comté est réuni à la France, mais le titre de comte de Forcalquier est porté par les comtes de Provence et ensuite les rois de France jusqu'à Louis XVIII. 

Le rattachement a lieu en 1481 : Louis XI hérite du comté, mais doit assiéger Forcalquier au moyen de bombardes, actionnées à partir d’une colline nommée depuis la Bombardière. La cité résiste trois semaines avant de tomber le 21 juillet, et d'être mise à sac.

La ville toujours rebelle, participa à tous les grands moments de l’histoire nationale : en 1789, elle fût lieu d’élection des députés aux états généraux de Sisteron, de Forcalquier et de Barcelonette, en 1851, la ville et le pays furent meneurs de la révolte républicaine, et lors de la dernière guerre, elle fût l’un des pôles les plus actifs dans la Résistance et obtint la crois de guerre.


La légende des Quatre reines  

Marguerite de Provence-Forcalquier fut, aux XIIe et XIIIe siècles, la capitale d'un comté puissant. L'un des comtes, Raymond Bérenger IV, eut quatre filles, mariant chacune d'elles à un roi :

-l'aînée, Marguerite, épousa le roi de France Louis IX (Saint-Louis) ;

-la deuxième, Éléonore, épousa le roi d'Angleterre Henri III ;

-la troisième, Sancie, devint l'épouse du frère d'Henri III, Richard de Cornouailles, qui porta, peu de temps, le titre de roi des Romains ;

-quant à la benjamine, Béatrice, c'est son mariage avec le frère de Louis IX, Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile, qui lui valut le titre de reine.

Filles d'un comte de Forcalquier aux possessions très étendues, ces quatre reines ne sont probablement jamais venues à Forcalquier


Le problème de l’évêché :

Forcalquier était également la résidence de l’évêque qui, installé à Sisteron, avait dû fuir la ville dont les seigneurs avaient saisi tous les biens ecclésiastiques. Le droit canonique lui interdisant de transférer le siège de l’évêché à Forcalquier, l’évêque eut une idée originale : il prononça la division des prérogatives et des biens épiscopaux entre les églises de Sisteron et Forcalquier, et donna la quasi-totalité de ses possessions à cette dernière cité.


Sources:

http://www.horizon-provence.com/forcalquier/histoire-forcalquier.htm

http://www.forcalquier.com/pages/forcalquier/forcalquier.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Forcalquier

http://www.camping-ginasservis.fr/provence/forcalquier-cathedrale-citadelle



Posté le 24-02-2013 10:20 par Jimre

Forcalquier

Photos V. Girard - Août 2012.

Photos de Forcalquier vu de Bane - Jimre (2016).

Posté le 07-10-2012 17:22 par Jimre