Montfrin

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Montfrin

Montfrin

La ville de Montfrin possède un patrimoine architectural exceptionnel qui s’est enrichi au fil des siècles au cours d’évènements historiques marquants. La situation géographique et topographique réunissait tous les atouts pour que l’homme s’y installa.

Le confluent d’un fleuve et d’une rivière qui apportait l’essentiel, l’eau et qui enrichissait les terres environnantes par les crues. Qui attirait le gibier fournissait le poisson et s’avéra très vite un moyen de communication et de transport pour des échanges commerciaux.

Un promontoire duquel on avait une vue sur toute la vallée ce qui en temps de conflit un moyen efficace de surveillance et de défense.

Les phocéens qui s’étaient établis à Marseille au VIe siècle avant JC étaient remontés jusqu’au nord et Montfrin était devenu une de leurs colonies. Plus tard ils sont suivis par les romains. Ceux-ci apprécient selon Virgile « l’abondance d’un vieux vin et d’un succulent gibier » (férinus en latin) car les bois sont touffus sur le territoire de notre montagnette (mons en latin). D’où le nom du village « Monsférinus » le mont giboyeux.

Vers 160 avant JC cette abondance attirant les pillards, l’empereur Antonin le pieux envoie ses légionnaires pour protéger le village, une tour y est érigée en 161, elle servira plus tard de base au donjon du château. Il fait également construire des remparts tout autour des habitations. On y pénétrait par quatre portes :

Au sud la porte d'Entrevilz

Au nord la porte de Montagnac

A l'est la porte du château

A l'ouest la porte des salins

En 736, après avoir subi une cuisante défaite à Poitier par l’armée de Charles Martel, les troupes du gouverneur d’Espagne Abd El Rahmann dirigées par Retha qui se sont regroupées, envahissent la région et se retrouvent autour de Montfrin. Ils seront à nouveau défaits par Charles Martel arrivé rapidement. On raconte même que c’est un seigneur Albaron de Montfrin qui montra à l’armée Franque un passage à gué sur le Gardon qui favorisa la victoire.

Charlemagne, petit fils de Charles Martel fit bâtir une chapelle aux environs du champ de bataille pour commémorer cette victoire. Sur cet emplacement nous y retrouvons à présent l’oratoire de Saint Jean et dans l’église romane notre dame de Malpas un bénitier issu de la chapelle (IXe siècle)

Cette bataille eut une conséquence inattendue qui perdura et fit longtemps après la renommée et la fortune de Montfrin : Suite à la bataille bon nombre de blessés des deux camps vinrent se soigner auprès de trois sources environnantes, La Malautière, la source de Cézerac et celle Font-Cluse. Les eaux de ces sources se révélèrent avoir des vertus médicinales indéniables qui furent exploitées durant plusieurs siècles.

La commanderie

La maison des templiers ou « domus » consistait en un ensemble de bâtiments qui formaient la « commanderie ». Commanderie parce qu’ils recevaient des biens en commande.

Une commanderie ça n’était pas que des hommes d’armes, c’était majoritairement des gens de tous corps de métiers, maçons, charpentiers, agriculteurs, apiculteurs, etc…, qui produisaient tout ce qui était nécessaire à la vie de l’époque et qui de ce fait devinrent riches et puissants ce qui provoqua la jalousie du roi Philippe IV le Bel et précipita leur la dissolution brutale de l’ordre en 1312.

Ce sont les hospitaliers de saint Jean qui leur succédèrent et c’est à eux que l’on doit l’aspect général archéologique des lieux.

De « l’ilot templier » il subsiste : La commanderie telle qu’elle fut laissée par les chevaliers de Malte après sa transformation pour des fonctions hospitalières et sociales et les réparations des dégâts causés par les guerres de religions. Par la suite elle fut modifiée par des propriétaires privés après la vente en plusieurs lot à la révolution.

L'église Notre-Dame de Malpas

Dressée au cœur du village, l'église Notre-Dame de Malpas est l'œuvre des Templiers. C'est l'un des plus beaux édifices romans du Bas-Languedoc. A l'exemple de Saint-Gilles, elle témoigne du rayonnement de l'ordre des Templiers, établis à Montfrin de 1146 à 1307, auxquels succédèrent les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (aujourd'hui Chevaliers de Malte) de 1312 à 1842, date à laquelle un décret de l'Assemblée nationale supprima les ordres de chevalerie.

Son nom évoque la Vierge dont les Templiers entendaient implorer la bonté pour protéger le village du mauvais passage (malpas) à pic de 8 mètres de haut qui surplombe l'église. Notre-Dame de Malpas devint ainsi l'église paroissiale du village, prenant le relais de Saint-Martin de Trévilz, petite chapelle au sud-est de Montfrin.

Bâtie en calcaire tendre et durcissant à l'air, extrait de carrières proches du village, elle est orientée ouest-est, c'est-à-dire vers Jérusalem. Les Templiers respectèrent pour sa construction les 72 règles cisterciennes édictées par saint Bernard, patron de l'ordre de Cîteaux.

La sobriété de la construction et l'importance de la porte sont caractéristiques du style roman.

Le château de Montfrin

Jusqu’à cette époque le château de Montfrin était devenu un édifice de défense et avait subi de nombreuses attaques. Il avait été agrandi et fortifié par les diverses familles nobles qui l’avaient occupé au gré des alliances et mariages.

Il avait appartenu d’abords aux Abarons était devenu baronnie en 1304 sous Philippe Le Bel. Leur avaient succédé les Roquefeuil (1397), les Laudun, les Allemand, les Arpajon (1491),

Les Cardalhac et enfin Les Monteynard de 1519 à 1925 avant d’être vendu à Mr Schreiber.

Sous le règne de Louis XIV qui vient de faire construire Versailles, dans les provinces les châtelains l’imitent.

Trois générations de Monteynard transforment le château fort en un château tel que nous le voyons à présent. Au 17ième puis 18ième siècle (1687-1728) François II de Monteynard et son épouse commencent la démolition de l’ancien château et commencent la construction de celui-ci selon « un beau et grand plan ».

Joseph de Monteynard continue, fait construire la façade ouest et finit de meubler le rez-de-chaussée du côté du midi.

François III de Monteynard (1716-1791) achève le château comme nous le voyons aujourd’hui en le débarrassant des dernières fortifications et en créant les terrasses avec les pierres des remparts.

Pendant la révolution le château a été pillé et vandalisé, les meubles ont été vendus. En 1794 le château a échappé à la destruction grâce au maire de Montfrin qui a demandé au district de Beaucaire qu’il soit transformé en hôpital militaire.

Lors de l’achat par Mr Servan-Schreiber celui-ci fit apporter de nombreuses améliorations, aménagement des terrasses, installation de sanitaires, etc…

Après le décès de Robert Servan-Schreiber, c’est sa fille Marie Claire qui deviendra propriétaire. Elle épousera en deuxième noce Mr Pierre Mendès-France président du conseil sous la IVème république, il signe la paix en Indochine et l’autonomie interne de la Tunisie. Choisi comme médiateur pour assurer le dialogue entre L’OLP et les libéraux Israéliens il reçut au château les deux partis pour des conversations très poussées entre Septembre et Décembre 1976.

Désormais le château appartient au fils de Marie-Claire Mendès-France, Jean René Claret de Fleurieu.


Sources:

- Site de Montfrin


Photos:

- Jimre (2025)

Posté le 08-12-2025 11:52 par Jimre