Aramon
Aramon
Son origine remonte à la préhistoire, attestée par les découvertes archéologiques de vestiges des premiers âges (outils taillés dans de gros galets, tessons de céramique phocéenne).
L’occupation du site est certaine,
au pied du Mont Couvin emplacement idéal, exposé au Sud et protégé en partie du
mistral et qui a dû attirer très tôt les populations primitives, au bord du
fleuve nourricier et des Paluns, étang très poissonneux.
À l’époque de la Gaule transalpine les Volques Arekomiques
s’y établirent, leur capitale étant Nîmes, ils étaient d’origine celtique.
Après de longues persécutions dans l’empire Romain, le
christianisme aurait pénétré Aramon au commencement du IV° siècle avec la
tolérance de l’empereur des Gaules Constance-Chlore, dont la première femme
Hélène, était chrétienne. Son fils Constantin proclame en 313 à Milan un édit
établissant la liberté de culte. Aramon fut alors sous la juridiction des
évêques de Nîmes. Les limites des premiers diocèses étaient calquées sur celle
du gouvernement civil.
Les invasions successives des Visigoths, des Sarrasins, des Normands et des Hongrois n’épargnèrent pas notre pays, bâti sur les bords du Rhône, une des grandes routes d’alors.
Au temps de l’usurpation de la Provence par les empereurs du St-Empire Germanique au X° siècle, Aramon devient une des portes du Languedoc, du fait de son port et de la facilité de traverser le fleuve sous ses murs, d’où l’intérêt porté par les Rois de France pour ce site, qui faisait partie du royaume de France.
En effet par le Traité de 1229 à Paris le comte de Toulouse, Raymond VII céda au roi St Louis le Languedoc dont Aramon faisait partie. Les seigneurs rendaient hommage au roi et leurs pouvoirs consistaient en justice haute, moyenne et basse. Ceux d’Aramon étaient répartis entre le roi et les co-seigneurs en 24 parts suivant une convention. Ce pariage établissait la protection du plus puissant au plus faible en échange des revenus de la seigneurie.
Dès le milieu du XV° siècle, on trouve 5 familles nobles en possession de 3 parties de la juridiction basse. Ce sont les co-seigneurs jouissant de droit de privilèges effectifs ou honorifiques et ce jusqu’au XVIII° siècle. Ces familles étaient les Posquières, les Laudun, les Joussaud, les Du Jardins et les Malavettes.
De 1547 à 1566 Diane de Poitiers
duchesse du Diois et Valentinois fut seigneur d’Aramon. La richesse d’Aramon
était due à son port sur le Rhône avec la proximité d’Avignon et des terres
papales, et celle de Beaucaire dont la célèbre foire attirait l’Europe
marchande. Un péage situé sur l’Ile de Carlamejean, face au village, obligeait
les bateliers à payer une taxe sur les marchandises transportées, et en
particulier sur le sel qui voyageait des salins de Camargue jusqu’en Savoie.
Cette taxe se partageait entre le roi et les co-seigneurs.
Aramon souffre terriblement du conflit entre catholiques et protestants. La ville change de mains plusieurs fois. Les protestants qui y étaient établis sont chassés en 1563. Ils reviennent avec mille soldats cernant la ville (on peut voir les traces de balles sur les murs de la clastre).
En 1567 les protestants sont chassés, et une garnison catholique de 60 soldats s’installe alors dans la ville.
Sous Sully de 1589 à 1610 la population
s’accroît, puis sous Colbert, grâce à sa politique énergétique, la richesse
d’Aramon est alors grande grâce à son port, et à l’amélioration des voies de
communication. La foire de la St-Martin est créée en 1703. Elle existe encore
de nos jours.
En 1629 la peste revient et dure 7 mois. Le pays fut ravagé au point de perdre les 2/3 de ses habitants. A la suite de ce fléau tout semble accabler le village : les inondations, un hiver terrible qui vit geler les oliviers, richesse du pays, la misère pour les habitants.
Avec Napoléon, et
bien que n’étant par bonapartiste peu à peu Aramon retrouve sa prospérité.
De nouveau, les catastrophes fondent sur le village : tragiques inondations, nombreux incendies, hiver rude et terrible qui détruisit ce qui restait des oliviers et une grande partie des récoltes.
Après les terribles inondations de 1856 les digues établies par Pitot sur les anciens remparts furent exhaussées et on construisit le magnifique quai en pierre.
La création de la ligne de chemin de fer de Nîmes au Teil en 1878 fut le départ de la nouvelle prospérité d’Aramon. La culture des céréales fit place aux cultures maraîchères et fruitières.
Un marché quotidien d’Avril à Novembre fut créé. L’artisanat aussi prospéra avec des ateliers de vannerie utilisant l’osier récolté sur les îles du bord du Rhône, et aussi une chaiserie.
L’évolution des techniques à la fin du XIXe siècle fit péricliter des industries et le village connut l’exode de sa population active.
Aramon paiera un lourd tribut à la guerre de 1914-18. Il souffrira des traditionnelles inondations dont les plus destructrices furent celles de 1856 et 1935, et des hivers rigoureux dont celui de 1956 qui vit la perte de tous les oliviers.
La prospérité ne reviendra qu’au XXe siècle avec l’établissement de la nouvelle industrie. Ainsi viennent tour à tour les laboratoires pharmaceutiques : SANOFI, EXPANSIA, l’énergie avec la centrale thermique EDF, l’emballage avec la société ESCUDIER, la sélection des graines avec la société RIJK ZWANN, d’où un accroissement de la population de 1 800 habitants en 1954 à 3800 habitants en 2002.
Le bras du Rhône qui jusqu’à la fin du XIXe siècle était navigable, devant le port d’Aramon, au fil du temps s’ensabla, rejetant la navigation vers la rive gauche. En 1968 les travaux gigantesques de la Compagnie Nationale du Rhône en canalisant le fleuve, et en utilisant son énergie pour produire de l’électricité, mirent le village à l’abri de la fureur du Rhône, qui longtemps et périodiquement ravageait ce dernier.
Le pont suspendu qui avait remplacé le bac en 1900 avait été détruit le 15 août 1944 par 5 vagues successives de bombardiers, fut reconstruit et inauguré le 20 février 1971.
Sources:
- site d'Aramon
Photos:
- Jimre (2025)
Posté le 08-12-2025 11:51 par Jimre
