Mornas

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Mornas au Moyen-Age

Situé entre Orange et Bollène, Mornas s'érige au dessus-de la vallée du Rhône et contrôle la grande voie de communication entre le bassin Méditerranéen et les régions du centre de l'Europe.

Lorsqu'on regarde de l'autre coté du Rhône à l'ouest, on peut apercevoir Chusclan-Gicon qui lui fait face de l'autre côté du Rhône. A quelques kilomètres plus au nord, on trouve le chateau de Mondragon et à l'est celui d'Uchaux.

Lorsque l'on emprunte l'autoroute A7, on ne peut manquer de remarquer cet édifice, assis sur une falaise vertigineuse, et qui s'élève de nos jours, fièrement réhabilité par "Les Amis de Mornas" depuis la fin des années 70.

Des vestiges datant d'avant l'occupation romaine ont été trouvés. Peu d'informations nous sont parvenues sur la période du Haut moyen Age, et on commence à faire mention de la forteresse à partir du IXème siècle où le site est mentionné sous le nom de Rupea Morenata dans une pièce en vers de l'Evêque Théodulphe, un des "missi" de Charlemagne.

L'abbaye d'Aniane fût propriétaire de Mornas par une donation de Louis le Pieux, fils de Charlemagne.

Après l'époque troublée de la succession de Charlemagne et de l'affaiblissement du pouvoir Carolingien avec l'apparition de la féodalité, Conrad Ier, héritier du Saint Empire Romain Germanique, céda la forteresse de Mornas aux Archevêques d'Arles peu après 911.

Cette forteresse est intimement liée à l'histoire du Comtat Venaissin et à l'opposition entre les Archevêques d'Arles et les Comtes de Toulouse qui y avaient des possessions. Mornas est mentionné dans les biens du Comte de Toulouse pour l'année 983.

Avec la croisade contre les Cathares, les possessions des comtes de Toulouse en Comtat Venaissin sont données à perpétuité au Saint Siège en 1229 par l'entremise de la Maison de France qui en assure de façon transitoire l'administration (voir article sur Roquemaure).

La forteresse n'eut jamais de chatelain mais une garnison pour contrôler les Fiscs près des points de péage et avoir une vocation défensive (Guerres Aligeoises et défense contre les bandes de routiers).

Dès 1360, un capitaine, qui a fonction de viguier, est nommé par le Pape Clément VII, qui inféoda la place pour ses besoins en argent.

Les bénéfices de la charge allèrent aux parents proches du Pape. Les revenus étaient recherchés car Mornas devint l'un des principaux points de péage sur le sel en provenance du Dauphiné.

Les périodes de danger obligent les autorités pontificales à constamment remettre en état les forteresses et l'on peut dater, pour Mornas, de la période 1370-1378, la construction des murailles de ceinture.

Les périodes d'accalmie font retomber la forteresse et sa garnison dans l'oubli et c'est avec les guerres de religion qu'elle se rappelle à nous avec l'épisode tristement célèbre des "Sauto Barri"(Saute murailles).

Aux prises avec les Huguenots du Baron des Adrets,commandés par Montbrun, la garnison catholique, mal défendue et mal protégée par des remparts tombant en ruines, essaie de négocier sa reddition, mais manquant à sa parole, Montbrun, le Chef des Huguenots fait assassiner femmes, enfants et vieillards dans la chapelle. Quant à la garnison, elle est précipitée dans le vide du haut des remparts qui surplombent les falaises. Si on peut les admirer aujourd'hui, on peut non sans mal imaginer l'effroi des suppliciés.

Quelques années plus tard, lorsque les Catholiques reprirent la place, les Huguenots présents subirent le même sort.

La fin des guerres de religion, la paix rétablie en France et la centralisation du Pouvoir firent tomber Mornas comme de nombreux chateaux dans l'oubli.


Photos:

- Jimre (1994;2003;2010)

- Y. Robles (2013)


Posté le 23-09-2008 20:44 par Jimre