Tour Gaillarde
Tour Gaillarde
La Tour Gaillarde
Situation
Plancherine
Savoie - Arr. : Albertville
Canton : Crésy-sur-lsère
La tour domine Plancherine et la RD 64, adossée à la montagne.
Histoire et description
Dérasé, ce grand bâtiment conserve trois niveaux et des ouvertures trilobées, dont une géminée au second niveau, qui le font remonter au XIV e siècle, sans compter une fenêtre barraudée à arc en accolade au rez-de-chaussée.
Il se peut que la tour ait été construite par la famille de Beaufort, et ait fait partie d'un ensemble beaucoup plus important.
Au XVIe et au XVIIe siècle, la tour fut utilisée comme résidence d'été des abbés commandataires de l'abbaye proche de Tamié, mais il est certain que dès le XIIIe siècle, les moines, dont l'abbé était seigneur temporel de Plancherine, y ont eu une maison forte.
En 1509, dom Alain Lacerel, successeur de Jacques-François de Chevron, y réside probablement. Il fait faire l'adduction d'eau de la maison forte par " borneaux" (conduits de bois), de la Fontaine de Duy, sous Versonnaz, jusqu'à la tour.
En 1538, Pierre de Beaufort, âgé de 17 ans, devient prieur général de Citeaux en Savoie et en Dauphiné. La même année, François Ier envahissait la Savoie. Il abrita tranquillement ses sept bâtards dans la maison forte de Plancherine, que la malignité publique surnomma alors " la tour gaillarde".
Jean de Chevron lui succéda, mais il se démit de ses fonctions en 1595 en faveur de François-Nicolas de Riddes : l'ère des réformes commençait pour l'abbaye de Tamié. Entre 1595 et 1645, il signa de nombreux actes dans cette maison où il paraissait résider plus volontiers qu'au monastère.
C'est dom de Somont (1659-1701) qui, pour symboliser la réforme, fit démolir la résidence des abbés à Plancherine, vers 1677, Rancé lui ayant donné quatre religieux, il put mener à bien la réforme religieuse et construire la nouvelle abbaye.
Nous n'avons conservé que la partie basse, qui porte toujours le nom de tour gaillarde, alors qu'au XVI e siècle, on pouvait y admirer une chapelle très décorée et des appartements luxueusement meublés. Les bourneaux amenaient l'eau à plusieurs bassins où nageaient des cygnes. Une longue allée de charmes côtoyait un jardin fourni des plantes les plus rares. De la terrasse, la vue s'étendait sur la Combe de Savoie et les massifs alpins. Plancherine était le rendez-vous de tous les seigneurs du pays au moment des vendanges et de la chasse.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 20-10-2022 08:17 par Jimre