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Le Chagney
Les ruines du château féodal du Chagney se trouvent sur la
colline de Cevins, un verrou glaciaire stratégique dans la vallée de la
Tarentaise.
Une statue de Notre-Dame-des-Neiges se trouve au sommet de cette
colline.
Le territoire de Cevins, a été occupé dès l'antiquité par
les Romains, avec une exploitation probable du vignoble.
Le nom du Chagney provient sans doute du seigneur-résidant
du nom de Chenet qui aurait donné son nom au lieu-dit.
La proximité avec l’ancienne voie romaine, encore très
fréquentée au moyen âge, qui passait par le hameau de la Creusaz, ainsi que la présence
d’un puits près du hameau du Chagney ont sans doute contribué à l’implantation
du château.
On sait peu de choses sur ce château. Il aurait été
construit vers 1100, ce qui correspond à l'arrivée de la famille De Civinis,
qui a donné son nom à la commune de Cevins.
Cette famille a dû faire partie de la mouvance des Briançon,
vicomtes de Tarentaise, car on a remarqué qu'il y a des Gontier et des Aymeric
chez les de Cevins, deux prénoms parmi les plus répandus chez les Briançon...
Vers 1838, le château de Chagney est déjà déclaré en ruine
sur le cadastre Sarde.
Aujourd’hui, la tour carrée, la partie centrale du château
est le seul élément qui nous reste à visiter.
La vallée de la Tarentaise est riche de son patrimoine
médiéval. A Cevins, on trouve également une autre bâtisse féodale, au hameau
des Cours.
Et non loin, on trouve notamment le site de Conflans, à
Albertville, les châteaux de Chantemerle, Blay, Feissons, Petit-Cœur, Le Bois, Notre-Dame-de-Briançon,
St Jacques et Aime-la-Plagne.
Sources:
- Site cevins.fr
- Site lauraco.fr
- Une publication sur l'espace nobiliaire Tarino-Valdotain
Photos:
- Jimre (2024)
Vidéo:
- Une vidéo des ruines du Chagney, sur la commune de Cevins, réalisée par drone et mise en musique par GreenFather.
Merci à lui pour sa contribution.
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Posté le 01-09-2024 09:58 par Jimre
La Charniaz
Château de La Charniaz ou Charnée (La) ou Lacharniaz,
Bellecombe-En-Bauges,
Savoie, arrdt. de Chambéry, canton de Le Châtelard
Ruines d'un château cité au XVe siècle sur un rocher qui domine à l'ouest les gorges du Pont-du-Diable, à 657 m d'altitude .
D'après Nano.M qui a visité le site, le château a complètement disparu, ne subsiste que l'emplacement (le mur que l'on aperçoit est en béton).
Source fournie par Nano.M:
- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 24-11-2023 11:35 par Jimre
Château du Villard
"Propriété privée, ne se visite pas".
Nano. M a pu rencontrer le propriétaire du château qui a bien voulu lui faire visiter le château et autoriser la publication des photos du château et de la maquette du château réalisée par Mr PONCET Benjamin. Merci à eux 8;-)
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 10-10-2023 15:29 par Jimre
Vidéo de Châtillon
Un vidéo réalisée par drone du château de Châtillon, au bord du lac du Bourget lors d'une sortie moto en compagnie d'Alain le Motard 8;-).
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Bonnes visites, réelles ou virtuelles...
Posté le 10-09-2023 10:45 par Jimre
Le Châtelard
Le Châtelard-en-Bauges, ruines du château comtal
Situation
Savoie - Arr. : Chambéry, canton : Le Châtelard
Au sud du bourg, au-dessus de l'église, sur le mamelon rocheux qui, détaché du mont Julioz par une vaste tranchée, plonge verticalement par le côté opposé, à 180 mètres environ du lit du Chéran, à l'orée occidentale de la cluse d'Escorchevel.
Histoire
Ce château fort est cité en 1090 dans le domaine des comtes de Savoie. Il fut jusqu'au XIIIe siècle, avec le fort de Montmélian, une des places de guerre les plus solides de la Savoie et servit souvent de résidence au comte Thomas. Il fut visité par ses successeurs : Humbert II lorsqu'il se rendit à Bellevaux en 1090 pour la consécration de l'église du prieuré, Humbert III et Charles-EmmanueI Ier quand ils visitèrent la Chartreuse d'Aillon, en 1241 et 1582.
Il subit deux attaques armées. Enlevé en 1305 par les troupes de Hugues Dauphin, seigneur du Faucigny, sous Amédée V, le fils de ce dernier, Edouard de Savoie, le reprit après seize jours de siège. De nouveau attaqué en 1324, il était entièrement restauré lorsque les Viennois, conduits par le dauphin Guigue VIII le surprirent à nouveau.
En 1356-1357, Gaspard de Montmayeur y fit exécuter des travaux, et le vice-châtelain, Humbert Rosset, aussi en 1481 (les comptes de Châtellenie sont connus depuis 1314).
Le château était encore en bon état à la fin du XVe siècle, mais sa ruine commença au siècle suivant, quand il fut passé aux mains de nouveaux maîtres. Le duc Charles III dit le Bon le vendit le II novembre 1511 à François de Luxembourg et sa femme Louise de Savoie pour 14 000 florins, et en 1572 Emmanuel-Philibert céda son droit de rachat sur le château à Philibert de Montjovet et sa femme Isabelle de Grillet.
En 1581 les deux époux recédèrent le fief à Charles-Emmanuel, qui, sans prendre possession, relâcha la terre du Châtelard à Bertrand et Bonne de Seyssel de La Serraz, en échange de la seigneurie de Miribel.
En 1618, Bertrand de Seyssel la vendit à Sigismond d'Est, marquis de Lans, qui fit ériger la seigneurie en marquisat en 1619, érection faite avec le don des « minières d'or, d'argent, étain, cuivre, plomb, fer et autres métaux qui se trouveraient dans icelle ».
En 1698 le château est réduit à l'état de masures, sous le marquis Joseph de Lescheraines.
Description
II s'étendait sur un espace de 2 journaux 83 toises 6 pieds, mais, en 1730, lors de l'établissement du cadastre sarde, les géomètres ne firent qu'indiquer le chemin d'accès vers le nord, le mur d'enceinte et les deux tours rondes et hautes qui le flanquaient à une distance d'environ 40 mètres l’une de l'autre.
A la fin du XIXe siècle, ces murs et ces tours étaient ruinés au niveau du sol, et l'aire intérieure qui supportait les bâtiments et les cours n'offrait plus que l'aspect d'une teppe parsemée de buissons et de rocailles. On ne devine plus que des vestiges de l'enceinte et d'une tour demi-circulaire.
Source fournie par Nano.M :
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvarh.
Photos :
- Nano.M (2023)
Posté le 06-09-2023 08:52 par Jimre
Broissieux
Château de Broissieux ou Broyssieu (disparu)
Bellecombe-en-Bauges
Savoie - Arr. : Chambéry, Canton : Le Châtelard
Histoire et description
Broissieux est le hameau qui précède le chef-lieu, en arrivant de Lescheraines. Le château était situé au point culminant du hameau, il n'en reste pas trace, car il fut complètement détruit par un incendie dans la nuit du 29 au 30 juin 1754, alors qu'un bal de 1000 personnes était donné à l'occasion de la saint Pierre. C'était un manoir d'arrière-fief, précédé d'une chapelle dédiée à l'apôtre saint-Pierre, chapelle qui fut transportée après l'incendie dans une maison bâtie sur les dépendances.
D'énormes tilleuls étaient en 1889 les seuls témoins survivants de la présence de cette maison forte dont le but était de surveiller les passages vers le col de Leschaux.
Ses possesseurs furent, à partir du début du XIVe siècle : noble François du Cengle, avant 1338, que suivit Benoît Ambrois, seigneur de Ramus et de Montfort, Perronet Ambrois en 1351, Jean de Bourdeau en 1462, Marc-Louis Ducrest, et Etienne Exertier de Sombeville en 1626, François Rouer de Saint-Séverin en 1631, Joseph de Duingt de La Val-d'Isère en 1686, en enfin Paul de Lescheraines en 1719.
Toutefois la grange de Broissieux (Broissuet) est citée en juin 1200 dans une donation faite à Aiguebelle, dans la maison de Clarellus, par le comte Thomas de Savoie, en faveur de l'Hôtel-Dieu du Mont-Cenis.
Note de Nano.M: L'article dit que le château n'existe plus... Y avait-il un château et une maison forte ? Mystère !
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 06-09-2023 08:25 par Jimre
Châtillon
Le château de Châtillon est un ancien château fort du XIe siècle, remanié à plusieurs reprises, notamment au XVIe siècle puis aux XVIIIe et XIXe siècles, centre de la seigneurie de Châtillon, situé à l'extrémité nord du lac du Bourget, sur la commune de Chindrieux dans le département de Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le château fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 29 avril 1991. Seul le donjon polygonal, la grosse tour carrée et le châtelet d'entrée sont inscrits.
Situation
Le château de Châtillon est situé dans le département français de Savoie sur la commune de Chindrieux, sur la rive nord du lac du Bourget, autrefois lac de Châtillon, ce qui atteste l'importance politique qu'eut la seigneurie locale et le château qui donna son nom à ce lac. Il est érigé sur un rocher rive droite à deux kilomètres au sud-sud-ouest du bourg et surplombe le lac.
Histoire
À partir du XIe siècle, Châtillon, hameau de la commune actuelle de Chindrieux, est le chef-lieu de la seigneurie de Châtillon, possession au Xe siècle des Châtillon, branche cadette de la famille de Montluel.
Le château, cité depuis 1125, est la possession des seigneurs de Châtillon, vassaux des comtes de Genève. Geoffroy (ou Girard) de Châtillon, le futur pape (1241), y serait né au XIIe siècle, selon l'historien local Georges Chapier (c. 1907-1975).
En 1263, il est entre les mains d'Hugues de Montluel. En 1293, les seigneurs de Montluel sont les vassaux du comte de Savoie pour leur château de Châtillon-en-Chautagne.
En 1324, Guy de Montluel rend hommage au comte Édouard de Savoie, puis lui succèdent Jean de Montluel, ainsi que son fils Henry de Montluel († 1346)7. Guigues de Montluel, dernier seigneur de Chautagne, en fait également hommage, en 13567 ou en 13585, auprès du comte Amédée VI de Savoie. Une partie des droits de suzeraineté sont à la famille de Faucigny, puis aux Dauphins de Viennois ; avant de passer définitivement aux mains de la Maison de Savoie, en 1401.
Jean de Montluel († 1455), seigneur de Châtillon, a sept enfants, dont trois, Humbert, Guillaume et Alexandre, héritent du château, en indivision, en 1457 ; par partage il passe à Humbert de Montluel († 1485).
En 14865, les Seyssel d’Aix en deviennent les héritiers ; Françoise de Montluel, fille d'Humbert a épousé, en 1477, Claude de Seyssel. Leurs succède leur fils, Humbert de Seyssel († 1498), puis il passe à Gabriel de Seyssel († 1505), qui est fait baron d'Aix et de Châtillon. En hérite son fils, François-Philibert, puis Françoise de La Chambre († 1538), sa propre mère. Cette dernière en rend hommage, en 1517, au duc Charles III de Savoie et désignera, ensuite, comme héritier universel, son neveu, Charles de Seyssel7. À partir de 1538, les Seyssel ne résident plus au château, ils en ont donné les terres en fermage.
Au décès de Claude de Seyssel († 1569), il passe à son frère François († 1592), gouverneur de Savoie. C'est son fils ainé, Charles-Emmanuel, qui en hérite, puis son fils cadet, Louis.
Louis de Seyssel († 1650), remarié, en 1616, à Françoise de Grammont, laisse un fils, Maurice, qui n'a pas de descendant et meurt sans laisser de testament. En 1687, un arbitrage, attribue les biens à la branche aînée, en la personne de Sigismond de Seyssel, marquis de La Serraz, que ses descendants, François-Joseph (possessionné de 1688 à 1691), Victor-Amé († 1754) et Octave-Henry, conservent, sans y résider, jusqu'en 1756.
Il devient en 22 février 1756 le bien du sénateur Joseph Rambert († 1781), président au Sénat de Savoie qui le restaure très profondément et le transmet à son fils Hyacinthe Rambert, époux d'Adélaïde d'Alexandry, qui traverse la Terreur sans être inquiété et aménage les jardins et terrasses. Alphonse de Lamartine, qui vient très souvent prendre les eaux à Aix-les-Bains et qui séjourne plusieurs fois à Châtillon à l'été 1819, rencontre le baron Hyacinthe Rambert de Châtillon. À cette même période, il demande la main d'Elisa Birch.
À Hyacinthe Rambert, succède son fils, Antonin (1809-1860), conseiller à la cour de Chambéry, époux de Noémie d'Anglejean. Le couple, sans enfant, le château échoit au neveu de sa femme, Robert d’Anglejan (1853-1928), qui prend le titre de baron de Châtillon.
Transformé un temps en hôtel vers 1889. Guy de Boysson et Pascale de Boysson (dont la mère était née d'Anglejan) y vécurent leurs premières années.
Description
Le château est essentiellement construit en tuf et en pierre calcaire.
Une enceinte épousant l'éminence sur laquelle se dresse le château, élevée durant le XIIIe siècle et restauré en 1307 par ordre du comte de Savoie, enserre un logis en partie du XVe siècle, que Louis de Seyssel, abbé de Vendôme, remanie et agrandit en 1537, et que flanque, côté lac, une tour ancienne mais dont la datation reste incertaine.
Le château dispose de plusieurs entrées. À droite de l'entrée principale, à l'angle nord-ouest, se dresse une tour de forme octogonale faite de tuf. L'intérieur de celle-ci est circulaire3. Son parement extérieur, fait de grandes dalles de tuf de 3,50 m de large est postérieur à l'appareil mis en œuvre pour le mur intérieur. On estime que le rez-de-chaussée voûté en forme de coupole date du XVe siècle. Il pourrait s'agir d'une tour originellement ronde et qui aurait été transformée en tour polygonale. Les étages sont desservis par un escalier à vis latéral à celle-ci.
Le château a subi de nombreux remaniements au cours des siècles. Outre les travaux dû à l'initiative de Louis de Seyssel, d'autres modifications eurent lieu durant le XVIIIe et XIXe siècles.
Source:
Posté le 11-08-2023 14:19 par Jimre
Château de Chateaufort
Situation
MOTZ-EN-CHAUTAGNE
Savoie - Arrondissement de Chambéry
Le château est à droite en dehors du bourg, à l'embouchure du Fier sur le Rhône, au nord-ouest.
Histoire
Châteaufort est antérieur au XIIIe siècle, puisqu'il parvint à cette époque à la famille de Montluel par Marguerite de Châteaufort, héritière des seigneurs de ce nom.
Au XIVe siècle, le château et le mandement donnèrent lieu à des contestations entre le comte de Savoie et les seigneurs de Chautagne, qui se terminèrent entre 1376 et 1392 par la cession des droits de la Maison de Savoie aux Montluel. A cette époque, les fortifications furent réparées, puis agrandies en 1455, à l'aide d'un subside payé par les hommes du mandement d'Humbert de Montluel.
Les frères cadets d'Humbert, Guillaume et Alexandre, ayant contesté la donation du château à leur aîné à l'occasion de son mariage avec Isabelle de Tournon, une transaction intervint. Humbert, comme aîné, reçut Châtillon à Chindrieux et le titre de seigneur de Chautagne, et ses deux cadets reçurent Châteaufort et le titre de seigneurs de Châteaufort. En 1484, à la mort de Guillaume, qui ne laissait qu'une fille naturelle mariée à Jean de Mouxy, Alexandre resta seul seigneur de Châteaufort, au décès du duc Amédée IX, dont il avait fait partie de la Maison, il se retira ici pour y mourir avant 1516. Ses deux fils épousèrent la veuve et la fille de Louis, seigneur de Luyrieu. François, qui testa en 1530 en faveur de son frère, avait eu à subir un procès en 1498. Il avait été déclaré coupable de lèse-majesté pour n'avoir pas révélé au duc de Savoie les paroles prononcées par le seigneur de Chaudé qui voulait tuer ses principaux ministres.
Quant au frère Nicolas, seigneur de Châteaufort au moment de la première invasion des Français en Savoie en 1536, il prêta hommage à François Ier en 1542 et mourut en 1547 après avoir assuré la possession de Châteaufort à son fils aîné Claude Suaire, qui y renonça pourtant en 1555 en faveur de son frère Pierre. Pierre prêta hommage au roi de France Henri II.
L'héritage passa ensuite aux neveux de Claude Suaire. En 1579, Claudine et Claire, mariées à François et Claude de Grolé, des nobles du Bugey, firent procéder à la vente judiciaire du château, ce fut François de Grolé qui l'acquit par arrêt du Sénat de 1586. La famille de ce François fit construire l'église de Motz en 1597. Le frère de François, Pierre de Grolé, marié à Anne de Clermont, s'installa à son tour à Châteaufort en 1614.
Puis en 1630, lors d'une nouvelle invasion française de la Savoie, Louis XIII ordonna la démolition des fortifications de Châteaufort, les dames de Grolé durent se soumettre, mais le château fut incendié par les troupes de Louis XIII.
Ensuite, Marguerite de Grolé, femme de Charles-Emmanuel de Mareste marquis de Lucey, reçut la seigneurie. Elle mourut en 1652 et les jeunes Mareste habitèrent de préférence à Lucey.
Le dernier mourut à Turin en 1722, léguant Châteaufort à son neveu Louis Martin du Fresnay marquis de Cluses, fils de Louise-Henriette de Mareste, qui l'eut de 1722 à 1755. Le domaine passa encore à d'autres neveux, les Planchamp, qui n'émigrèrent pas à la Révolution. La fille d'Henry de Planchamp et de Félicité Duboin épousa François de Magny et mourut à Châteaufort en 1863.
Elle avait eu un fils, consul en Suisse, une fille mariée à M. Goubard, qui fut la mère de Mesdames Magnin et Colombet, et Marie de Magny, future propriétaire du château qu'elle possédait en 1907.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 01-06-2023 10:17 par Jimre
Notre-Dame-de-Briançon
Ruines de Briançon à la Léchère
Savoie - Arr. : Albertville
Canton : Moûtiers
Situation
Sur l'ancien territoire de Notre-Dame-de-Briançon, près de la route, sur une table rocheuse taillée en falaise qui domine l'Isère.
Histoire
Les vicomtes de Briançon sont connus depuis l'an 900. Ils portaient à cette date le nom de sires de Cur ou de Coeur (voir tour de Boson à Petit Coeur non loin) parce que leur château était construit dans cette paroisse de Coeur sur un môle, mais comme vicomtes de Tarentaise, ils possédaient aussi un château à Moûtiers au nord-est de la ville.
Richard de Cur vécut en 900, il fonda le prieuré de Saint-Martin-hors-la-Ville à Moûtiers ; il était le fils de Richard II surnommé Diaconis.
Aymon Cur est attesté en l'an 1000, l'archevêque Amizzo le nomme vicomte de Tarentaise, et le comte de Savoie pour le récompenser de ses services lui inféode le château de Miolans. Il laissera cinq fils, l'aîné Artaud, serait la souche des Miolans et le second Ardin aurait commencé la famille des Montmayeur (voir ici et là). En 1082, les extorsions et les abus d’Aimon, sire de Briançon, concernant le péage sur le pont de l’Isère détermineront l’archevêque à se plaindre au comte Humbert II qui fera raser le château.
L'empereur d’Allemagne Henri IV confirma en 1196 la concession du château faite par son frère Frédéric à l'archevêque Aymon Neverius, mais en 1276 le comte Philippe de Savoie fut déclaré possesseur des lieux. Gaspard de Montmayeur en fut investi à son tour en 1392. A la fin du XVe siècle (1486) la forteresse fut acquise le duc de Savoie à la suite d'une transaction avec les neveux de Jacques (le Mont qui en était investi depuis 1432, et il la céda à Béatrice de Portugal duchesse de Savoie en 1528. Le duc mit le fort en défense contre les troupes de François Ier en 1536, mais elles s'en emparèrent et l'occupèrent 1537. Rendue au duc à cette date après la victoire de Saint-Quentin, elle fut reprise et démantelée par les Français en 1600 sous Henri IV. Son importance stratégique était de tout premier ordre, car elle commandait la route de Tarentaise et des cols du Saint-Bernard,
La seigneurie de Briançon fut érigée en vicomté puis en marquisat le 2 mai 1680 en faveur de la famille Carron de Saint-Thomas.
Description
Il reste fort peu de choses de la forteresse, et du premier établissement quelques fragments de murs en opus spicatum.
Le donjon était construit sur la cime du rocher triangulaire à pic, on y accédait par un escalier établi dans une sorte de couloir naturel formé dans l'escarpement rocheux qui fait face à l'Isère.
De tout l’ensemble, on ne voyait plus en 1884 que les ruines de quatre constructions, la première élevée sur les bords de l'Isère un peu en aval du pont actuel, et qui devait être la tour défendant l'entrée du pont sur la rive gauche, une partie des soubassements de trois murs.
Deux autres bâtiments sont à la base de l’escalier découvert qui compte 240 marches, et, au sommet, les faibles vestiges d'un donjon, avec des murs dérasées jusqu’au niveau du sol, indiquant une construction de 8,40 mètres de côté hors œuvre.
L'accès est assez difficile aujourd'hui car peu entretenu...
Voici ce qu'en dit Nano.M à propos de sa visite des lieux:
"De retour de ND de Briançon... Un site majeur,
"stunning" comme disent les anglais. Mais aussi éminemment dangereux.
Pas du fait d'éventuelles chutes de pierres, mais du fait de la trace
d'accès (on ne peut pas parler ici de sente). Très bonnes chaussures
obligatoires, ascension à éviter absolument par conditions humides... Le fameux
escalier de 240 marches est à lui seul une épreuve, tellement la terre a raviné
dessus. La mémorisation du tracé de l'ascension est nécessaire pour ne pas se
fourvoyer à la descente, surtout que des pans de murs (attirants) qui bordent
le précipice (à main gauche à la descente) débouchent sur une impasse. Il faut
alors remonter au mieux pour retrouver l'axe du pylône électrique
(horrible sur un tel site), croisé à la montée, mais qui sert bien pour
se remettre "dans la trace". Descente qui demande un pied alpin.
Une chute n'est pas à envisager.
J'ai donc pris tout mon temps pour évoluer en toute sécurité. A noter
qu'un câble aide à la montée de "l'escalier", et se révèle
indispensable... à la descente!"
Source:
- Châteaux et maisons fortes savoyards,
Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 07-05-2023 18:28 par Jimre
Vidéo de la tour de Bérold
Nous vous présentons une vidéo réalisée par drone de la tour de Bérold, lieu emblématique de la naissance de la maison de Savoie en Maurienne.
N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...
Si vous voulez voir les vidéos que nous faisons lors de nos déplacements en dehors de cette thématique, la playlist des "Videos de vacances" est également disponible.
Posté le 14-03-2023 08:56 par Jimre
Tour de Bérold
Le site unique de la Tour de Bérold
Poste de guet exceptionnel, site défensif imprenable, l'énigmatique tour qui domine le canton de Saint-jean-de-Maurienne est classée monument historique depuis 1904.
Sa construction est un peu antérieure ou un peu postérieure à l'an mil, mais les Romains occupaient déjà ce site. Attribuée au mythique Bérold de Saxe, sa réalisation est plutôt l'œuvre d'Humbert aux Blanches Mains, premier comte de Maurienne et fondateur de la Maison de Savoie, dont la sépulture se trouve à l'entrée de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne.
Diverses légendes ont encore cours à son sujet. On parle d'un caveau contenant des vases emplis d'une "délicieuse liqueur" et surtout d'un fantaisiste passage secret rejoignant la Cathédrale de Saint-Jean.
En fait, la Tour de Bérold ou du Châtel, est au cœur d'un site unique. Il comprend, outre la Tour, l'Eglise Notre Dame, le Prieuré, ancien Monastère de Chandor et la très belle chapelle de saint Marin, sur l'autre versant de la colline.
La Tour
La tour jalonne l'itinéraire transalpin du Mont-Cenis qui prend une dimension européenne à partir du VIIIe siècle. Elle est citée dans les textes à partir du XIème siècle et a représenté un enjeu important dans la lutte que se livrèrent les évêques et les premiers comtes de Savoie pour le pouvoir en Maurienne.
La tour apparaît officiellement en 887 dans une charte de donation à l'évêque de Maurienne.
La tour du Châtel est le berceau mythique de la Maison de Savoie depuis qu'un chroniqueur du XVe siècle en a attribué la construction à Bérold, donné comme père du comte Humbert aux Blanches Mains.
Au Xème siècle les Sarrasins envahissent la région et détruisent la tour. Elle serait rénovée par Bérold de Saxe, ancêtre des fondateurs de la Maison de Savoie. Les Comtes y résident parfois.
Elle a été édifiée avec des matériaux arrachés au site, entre le VIIIe et le XIème siècle sur un piton fréquenté épisodiquement depuis la protohistoire.
Réaménagée dans les années 1193-1198, la tour est abandonnée avant la fin du Moyen-âge.
Elle occupe le centre d'une enceinte polygonale épousant la forme du promontoire rocheux. Elle se caractérise par la précision géométrique absolue de son plan, en dépit de son implantation sur un terrain en forte déclivité.
Elle forme un carré parfait de 14,50 mètres de côté exactement orienté vers les points cardinaux, avec un pilier central placé strictement au milieu du bâtiment.
Le peu d'espace disponible pour le chantier de construction a nécessité des solutions habiles comme l'utilisation des déchets de taille pour remblayer la base de la tour.
Les trois étages de la tour offraient une surface habitable importante mais sans aucun confort. La porte d'origine se trouvait au premier. Le contraste entre la maîtrise technique de la construction et la sobriété de son aménagement évoque plutôt un lieu de garnison temporaire qu'une résidence seigneuriale.
Ile a été édifiée en 1674 selon le plan basilical, axé et orienté. Le vestibule d'entrée et la tribune sont construits en 1712. La flèche du clocher, détruite sous la révolution, est refaite en charpente en 1838. A l'intérieur, mobilier et décors sont typiques de l'époque baroque.
L'église abrite cinq autels, remarquables par leurs retables monumentaux, avec colonnes torses ou cannelées.
Les tableaux ont été peints par Pierre et Laurent DUFOUR vers 1700 : l'Assomption au maître-hôtel, saint Laurent et saint Antoine sur les autels latéraux.
En 1902, le peintre Maggia restaure les peintures réparties sur les murs intérieurs et sur la voûte d'arêtes ; les images accompagnées d'inscriptions, évoquent la glorification de la Vierge. Lors des travaux de restauration en 1993, on dégage dans le chœur deux fosses contenant les restes des trois premiers prêtres.
Aujourd'hui, cette belle église n'est plus utilisée pour le culte, remplacée par un édifice moderne inauguré en 1968.
Le Prieuré
Ce que l'on raconte du prieuré du Châtel avant l'an Mil ne relève que de la légende, à commencer par la fondation du monastère de Chandor, au VIe siècle, par le roi Gontran.
Plus probable est, en 1060, l'établissement par l'évêque Brochard d'un prieuré de chanoines réguliers de l'ordre de saint Augustin. Le prieuré du Châtel est cité dans des chartes de 1184 et 1297. Il est alors desservi par un prieur, Aimon d'Hurtières, et deux chanoines, Pierre de Prêles et Jean Olive.
Ses revenus étant insuffisants pour entretenir trois prêtres, l'évêque en prend le contrôle et le confie ensuite au chapitre de la cathédrale. En 1570 il n'a plus qu'un prêtre, curé de la paroisse, portant le titre de prieur, assisté parfois d'un vicaire.
A l'origine de la paroisse et peut-être de la commune de Le Châtel, ce prieuré comprenait plusieurs pièces d'habitation, écuries, caves, granges et un cloître où étaient ensevelis les notables.
Posté le 15-02-2023 18:30 par Jimre
Châtel-André
Ruines du château de Châtel-André
Situation
Dans le bourg de Sainte-Marie-de-Cuines, prendre la RD 74 qui rejoint la RN en direction de Pontamafrey. La tour est au-dessus du hameau des Champagnes et des Pérelles, à droite, à 577 m d'altitude et 1,5 kilomètre au sud-est du bourg.
Histoire et description
Cette tour de forme à peu près carrée, paraît remonter au début du XIe siècle pour son origine.
On la désigne aussi sous le nom de tour du Pont-Reynard (actuel pont de la Madeleine) ou tour de Saint-André.
Elle appartint aux nobles de Cuines, qui la tenaient en fief des comtes de La Chambre.
On relève les noms d'Antoine, seigneur de Cuines, en 1355, Jacques en 1392. Après l'extinction de cette famille, la terre de Cuines fut donnée à Jean, fils naturel de Pierre de Savoie, dont la dernière héritière mourut au manoir de Ribeaud, dans le village de l'église. Le fief des Cuines et des Villard fit alors retour à la Maison de Savoie, qui la céda à Balthazard de Duingt. Son prix de vente servit à payer une partie des fortifications de Turin.
En 1680, Châtel-André passa à Pierre Martin Salière d'Arve, pour 11 000 florins d'or au soleil. En 1732, la tour, en masure ou ruines, appartient à Gaspard Martin Salière d'Arve et à Catherine de More, sa femme, ainsi qu'à Jean-François de Veigié.
En 1598, Châtel-André, qui est en vue directe de la tour de Bérold au Châtel, fut pris par Créqui, capitaine de Lesdiguières, lors de la guerre pour le marquisat de Saluces, mais Créqui fut ensuite battu par les troupes du duc Charles-Emmanuel Ier à Epierre et dans la plaine des Cuines.
Il en subsiste un haut donjon de 7 m sur 8 m, dont une partie semble romane. Le château est ceint d'une petite enceinte, et accompagné d'une grande basse-cour.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 12-02-2023 10:33 par Jimre
Tour Mareschal
Situation
Dans la partie haute de la ville, au-dessus de l'église,
sous le plateau de Chambarlet où est construite la tour ronde.
Histoire
Cette grosse tour carrée est l'une des deux dites tour noire
et tour blanche qui ne formaient qu'une maison forte.
Elle appartint successivement aux nobles Don et du Pont. En
1473, on y trouve Louis du Pont faisant son testament, il désire être enseveli
dans le tombeau de Jacquemette Don, sa mère, situé dans l'église de
Saint-Michel, derrière l'autel de la Vierge.
Antoine et Jacquemette du Pont la léguèrent à leurs quatre
filles. Par la suite, elle passa aux Grassis, en 1632, et en 1895 le chanoine
Truchet y trouva le blason des Grassis. La vaste cheminée venait d'être abattue,
mais l'on discernait encore deux peintures bien effacées représentant l'une un
seigneur, et l'autre une dame en costumes du XVIIe siècle.
Description
C'est une tour carrée de 6,50 m de côté, bien conservée,
mais encagée dans des appentis qui la défigurent. Les étages sont plafonnés. Au
second est conservée sur chaque face une fenêtre double en plein cintre, et à
linteau droit sur les autres faces.
Un larmier droit couronne cet étage. Au-dessus fut ajouté un niveau, percé sur chaque face de deux ouvertures en plein cintre. La toiture est moderne. La tour paraît remonter à la fin du XIIe, début du XIIIe siècle, mais sa partie supérieure est du XVIIIe.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Jimre (2023)
Vidéo:
Survol par drone de la tour de Mareschal et de la tour de Chambarlet.
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Posté le 04-02-2023 09:57 par Jimre
Château Ratel
Au centre du bourg de Saint-Martin-La-Porte, le château Ratel, possède une tour carrée haute de 20 m, avec des
corbeaux aux angles, des latrines en encorbellement sur la façade latérale. Sa
porte d'entrée est de style ogival (XIIIe siècle).
A la tour d'origine datant du XIIIe siècle, on a
successivement rajouté des constructions diverses englobant le premier
bâtiment.
De 1538 à 1634, elle fut aux nobles Bérard, famille de
notaires originaire de Saint-André, dont l'installation à Saint-Martin date du
mariage de Georges Bérard avec Richarde, fille de noble Paquelet, notaire.
En 1634, Jacques Bérard, docteur en droit, vend ses biens de
Saint-Martin à noble Antoine Mareschal-Luciane. A partir de là, la tour carrée
sera la propriété de l'un ou l'autre des seigneurs de La Buffette.
En 1712, y voici les nobles d'Albert, et elle sera rachetée par Pierre Mareschal-Bertrand. Pendant la tourmente révolutionnaire, le château servit de refuge à des prêtres de passage qui y célébrèrent la messe en cachette, dans la chapelle dédiée à Saint Joseph.
Après la Révolution, il fut acquis par des habitants du village. La tour carrée est entourée de légendes populaires : elle contenait des prisons terribles, des oubliettes et des instruments de torture...
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 09:49 par Jimre
Tour des Evêques
Situation
Argentine est un village qui se trouve sur la D72, dans la vallée de la Maurienne, un peu avant Epierre. La tour se situe dans le cimetière derrière l'église.
Histoire et description
Cette tour romane du XIIe siècle, dont il ne subsiste que la moitié, sur l'équivalent de deux niveaux, possède encore une ouverture romane encadrée de tuf. Elle est ouverte en deux, il ne reste que trois pans de murs.
En 1269, elle appartenait à l'évêque de Maurienne. Elle est citée dans le testament de l'évêque Antelme de Clermont à qui ce château servait d'arsenal ; il y avait réuni les balistes et autres machines de guerre. Bien que Jean de La Chambre ait reçu l'investiture féodale sur le territoire d'Argentine en 1336, le château appartenait exclusivement aux évêques, une reconnaissance des habitants d'Argentine en 1482 le prouve encore.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 09:09 par Jimre
Villaret
Tour du Villaret-d'en-bas
Situation
Non loin de la tour de Bérold, à 719 mètres d'altitude, dominant l'Arc, sous le hameau du Villaret-d'en-Bas.
Histoire et description
Cette tour carrée en ruines appartint au milieu du XIII e siècle aux nobles du Pont, de Saint-Jean-de-Maurienne. Le 8 des ides de mars 1215, les frères Guillaume et Jacques du Pont confessaient que leur père, Albert, étant venu à Saint-Jean, avait été enrichi par les bienfaits des chanoines de la cathédrale, et était devenu leur homme lige, tenant leur fief.
La chapelle castrale du Villaret fut remplacée en 1859 par une chapelle de hameau dédiée à la Vierge de l'immaculée Conception.
Jean-François du Pont, qui testa en 1525, avait eu huit enfants de ses deux femmes, Claudine d'Arvillard et Catherine de Morel. Il redistribua ses domaines mauriennais, finalement il resta deux cohéritiers, Louis et Urbain du Pont, qui ne laissèrent que des filles. Les biens des du Pont furent probablement dispersés par leurs gendres.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
-Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 09:06 par Jimre
Tour de Chambarlet
Ruines du château de Saint-Michel ou tour de Chambarlet
Situation
A 730 m d'altitude au-dessus de Saint-Michel, qu'elle domine
au nord-est, sur le plateau de Chambarlet.
Histoire
Cette tour ronde qui était entourée de tout un dispositif de
bâtiments et de fortifications, portait le nom de château de Saint-Michel et
fut le siège de la châtellenie de Maurienne dès 1287.
Le plus ancien texte faisant état de sa possession est la
prestation d'hommage faite en 1309 par Jacques, fils de Jean Mareschal, au
comte de Savoie pour le castrum, mais il fut d'abord occupé par les Mareschal
du Château, dont le dernier, Wilelme, mourut en 1295. Il passa dès lors aux
Mareschal de Combefort. De ces seigneurs sont issus les Mareschal de
Saint-Michel, qui furent représentés en ligne directe jusqu'en 1552. Après le
décès du dernier, le château parvint à des collatéraux, les Mareschal de Duyn
de la Val d'Isère, et la seigneurie fut érigée en baronnie en 1609. Le dernier
mourut sans postérité en 1795, mais les Mareschal subsistent par la branche des
Mareschal-Luciane.
Le château possédait une chapelle mentionnée dans un
inventaire de 1638.
Sur le plan militaire, il fut pris deux fois, par
Lesdiguières, puis par le maréchal Faber sous Louis XIII en 1630, l'ordre du
duc Charles-Emmanuel de le détruire en 1613 n'ayant pas été suivi d'exécution.
Malgré cela, il était encore en assez bon état en 1690, mais
fut de nouveau occupé par les troupes françaises d'invasion, il commença à
tomber en ruines et ne fut plus occupé.
En 1698, Henri de Duyn le vendit à l'exception de la tour
ronde.
Description
Il ne reste que la tour ronde datant du XIIe siècle (Ismidon
de Saint-Michel y vivait en 1192), constituée par un simple blocage de pierres
brutes noyées dans du mortier. Ses murs sont épais de 2,25 m et son diamètre
extérieur est de 9,50 m, l'intérieur étant de 5 m.
Découronnée, elle a trois niveaux et une meurtrière au dernier niveau existant. Des traces de murs d'enceinte sont encore visibles.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Jimre ( 2020, 2023)
- Nano.M (2022)
Vidéo:
Survol par drone de la tour de Chambarlet.
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Posté le 04-02-2023 09:03 par Jimre
Tour du Mollard
La tour du Mollard ou Mollaret (ou tour des Luciane)
Situation
Du centre du bourg de Saint-Martin-La-Porte, prendre le chemin dit Croix de la Tour,
puis le chemin rural de la Tour.
Histoire et description
Nous sommes en présence d'un donjon circulaire muni de
meurtrières, accote d'un pan de mur d'enceinte ruiné en maçonneries posées en
opus spicatum. Elle possède une porte en tiers point du XIII e siècle, située à
6 m du sol.
Elle fut habitée jusqu'en 1600. Ce fut la demeure des nobles
de Luciane, et elle a des similitudes avec la tour de
Saint-Michel-de-Maurienne.
Dès 1208, Anselme Luciane habite Saint-Martin-la-Porte. En
1430, Gabriel est châtelain d'Avrieux. Après lui, la famille décline, mais se
sauve en s'associant aux Mareschal, de Saint-Michel. En 1479, Louis Mareschal
reçoit tous les biens des Luciane à condition d'en relever le nom et les armes.
Il habitera la tour du Mollard, et meurt en 1520. De ses deux fils, Antoine ira
s'installer à La Buffette, plus moderne et plus confortable, tout proche, et
François ira participer aux guerres d'Italie. Ce dernier épouse en premières
noces, Cassandre Sauvage en 1593, puis Jeanne Charvin et Catherine Gagnière. Il
meurt en 1630.
Peu à peu, le château tomba en ruines, mais il resta habité jusque vers 1600. En 1651, date du mariage de Claude d'Avrieux avec Claudine de Mareschal-Luciane, les d'Avrieux se retrouvent possesseurs de La Buffette et du Mollard. Jacques François d'Avrieux, décédé en 1720, fut seigneur du Mollaret et de la tour forte de Saint-Martin.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
- Jimre (2020, 2023)
- Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 08:59 par Jimre
L'Epine
Ancien château de l'Epine
Premier château féodal datant du XIe siècle, accroché au flanc de la montagne, au-dessous d'une grande paroi verticale, bâti sur un petit replat à la limite nord du lieu-dit du Murgeret.
Des fouilles ont mis à jour les ruines d'une imposante forteresse qui avait environ 75m entre ses extrémités nord et sud, 50m d'ouest en est. Il a été repéré plus d'une douzaine de salles ou terrasses encloses de murs, s'échelonnant sur quatre à cinq niveaux différents et dominés par un important édifice qui paraissait être le donjon.
Ce château, qui semblait être la première forteresse des Seigneurs de l'Epine, semble.avoir été balayé par un formidable éboulement provenant de la falaise contigüe de Chavaroche.
Posté le 04-02-2023 08:43 par Jimre
Aigueblanche
Manoir des Briançon - Aigueblanche
Savoie - Arr. : Albertville
canton: Moûtiers
Situation
Au milieu du bourg.
Histoire
Le premier seigneur d'Aigueblanche, Gérald, un cadet de la puissante famille de Briançon, reçoit son fief en 1202. Son fils, Pierre d'Aigueblanche sera évêque d'Hereford en Angleterre en 1240. Plus tard, en 1306 le comte de Savoie reçoit hommage et fidélité de Pierre, fils d'Aymon d'Aigueblanche, qui reçoit en 1308 l'ordre de remettre le château à Cerronnet fils de Pierre Villien, ce dernier prêtant hommage en 1323. La dernière représentante des Briançon Aigueblanche, Léonette, épouse un Montmayeur et l'héritage passe dans cette puissante famille jusqu'aux premières années du XVIe siècle. Après eux on voit Pierre-Louis de Beaumont-Carra prêter hommage au roi de France en 1547. A la date de 1639, le manoir est inféodé à Guillaume-François Carron seigneur de Saint-Thomas, et le fief érigé en marquisat en 1680 en faveur de Charles-Victor-Joseph de Saint-Thomas.
De 1884 à 1901 le propriétaire était M. Ancenay.
Description
Le manoir d'Aigueblanche présente les caractères d'une construction du début du XIVe siècle, il était entouré de murs dont plusieurs vestiges étaient apparents en 1884, et avait été solidement bâti. Il se compose d'une tour carrée, d’un corps de logis et d’une tour en fer à cheval avec escalier.
Tous les angles sont en tuf ou en pierre taillée, les encadrements des grandes baies en pierres ornées de moulures, les fenêtres à meneaux. La base de la tour de l'escalier possède une meurtrière, La grande salle du corps de logis, au premier étage, possédait encore à la fin du XIXe siècle un très beau plafond en bois de sapin et des culs de lampe sculptés au croisement des poutres et des poutrelles. A l'heure actuelle le côté droit du corps de logis est percé d'un balcon et de portes-fenêtres modernes.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 08:33 par Jimre
L'Epine
Ruines de L'Epine à Nances
Pas moins de deux châteaux se sont succédés pour ce village...
Savoie - Arr. Chambéry
Canton : Pont-de-Beauvoisin
Situation
Au nord-est de la commune, à l'orée de la forêt, à la pointe nord des éboulis du rocher de Chavaroche, au Murgeret, sous la RN 516. On y accède par le hameau de La Côte.
Histoire et description
Sur la mappe sarde de 1729, le lieu a deux appellations : "Le Vieux Château" et "Sous les Tours" C'est grâce à cette indication que l'abbé François Girard, curé de Nances, put découvrir en 1966 l'ensemble et y faire exécuter des recherches, de 1966 à 1970, ce qui permit de retrouver ce château oublié, la première forteresse des seigneurs de l'Epine.
La seigneurie de l'Epine-Montbel, puis d'Entremont-Montbel, fut l'une des plus importantes du Bugey. Son siège était à Nances. En 1103 et 1112, Guy de l'Epine et son frère Pierre sont témoins d'une donation du comte Amédée III au Chapitre de Belley, et en 1190, Hugues de l'Epine est témoin d'une donation de Guillaume de Grésy au monastère d'Hautecombe. Est-ce lui qui aurait ramené de croisade une épine de la couronne du Christ (Chanoine Perroud), relique bien en rapport avec le nom de la seigneurie et de la montagne qui la domine ?
Ces seigneurs s'éteignirent en la personne de Jacqueline, dame de l'Epine, qui épousa Guillaume d'Entremont au début du XIII e siècle et lui transmit le château et le mandement. Ce Guillaume est mentionné de 1228 à 1240. Le château fut bâti sur un petit replat à la limite nord du Murgeret. Les fouilles ont mis à jour les ruines d'une imposante forteresse, comparable par certains aspects au château de Miolans à Saint-Pierre-d'Albigny, qui mesure environ 75 m du nord au sud et 50 m d'ouest en est.
Il a été possible de repérer une douzaine de salles ou terrasses encloses de murs, s'échelonnant sur quatre ou cinq niveaux différents, dominés par un important édifice qui paraît être le donjon.
Le château aurait été balayé par le grand éboulement de la falaise de Chavaroche, qui écrasa aussi le hameau de La Bâtie, au pied de la montagne, et que l'on peut rapprocher de l'éboulement du mont Granier en 1248. Les deux événements peuvent être dus au même tremblement de terre.
A cette époque, Guillaume Il de l'Epine participait à la croisade de Saint Louis, roi de France.
Deuxième château de l'Epine (ruines)
Situation
De l'église de Nances, prendre la route qui conduit à la RN 521 par Gigot et Viffray, on monte au château par Viffray.
Histoire et description
Postérieur aux tours anciennes, celui-ci date de la seconde moitié du XIIIe siècle, en tous cas, en 1308, on cite bien le "castrum spine" des Entremont-Montbel et Guillaume de Montbel céda en 1278 l'arrière-fief de la montagne de l'Epine à Amédée de Savoie. Une seconde version concernant la Sainte Epine du Christ voudrait qu'elle ait été rapportée de Terre Sainte entre 1248 et 1250 par Guillaume, et ait fait l'objet d'un pèlerinage. Le fief de Montbel, avec l'Epine, passa en 1571 dans la famille de Coligny, avec Jacqueline d'Entremont, puis aux barons de Meillan vers 1600, et à Louis Deschamps marquis de Chaumont, qui acquit le château de l'Epine avec le fief de Montbel pour 160000 livres en 1695.
Jeanne Deschamps l'apporta à son mari Jean-Honoré, marquis de Piolenc, président au Parlement du Dauphiné. Les Piolenc conservèrent fief et château jusqu'à la Révolution. Nicolas Clair Deschamps, qui résidait à Lyon, laissa à sa mort en 1769, un fils imbécile et incapable et Jeanne de Piolenc, qui demeurait au château. C'est elle qui établit à l'Epine une fabrique de faïences « contenant le feu, article inconnu en Savoie », avec les terres environnantes. Son fils, le marquis de Piolenc demanda en 1788, l'investiture de Montbel qu'il reçut en 1791.
A la Révolution, le château fut " déroché " par les habitants de Nances. Quant à la sainte relique, en 1742, elle avait été confiée à l'église Saint-Pierre et Saint-Blaise de Nances, mais en 1792 les filles du marquis de Piolenc émigrèrent en l'emportant dans une simple boîte en fer blanc. L'une d'elles, Madame Royer-Collard, belle-sœur du philosophe de ce nom, la renvoya à Chambéry vers 1830 à son parent, M. Salteur, ancien sénateur, pour en faire reconnaître l'authenticité. Mais le reliquaire étant dépourvu du sceau ecclésiastique, les vicaires généraux ne purent donner aucune garantie. Elle s'en dessaisit ensuite au profit de son frère, le dernier marquis de Piolenc, mort à Paris en 1880. Selon d'Arcollières, la relique aurait finalement été emportée dans le midi de la France où elle se trouvait encore en 1934, -et selon de Foras, le reliquaire existait toujours à la ferme du château en 1841...
Une grosse maison construite vers 1840 conserve encore quelques murs de l'ancien château. La maison fermière, du XVe siècle, intacte, qui n'est autre que l'ancien « grenier de l’avoine », s'adosse à l'ancien rempart du XIIIe siècle qui lui sert de mur. Elle possède une belle fenêtre à chanfrein et un four dans la cuisine. Le rez-de-chaussée et les soubassements de la chapelle qui abritait la sainte relique existent, près de la porte d'entrée du château, qui avait des pierres Renaissance. De l'autre côté du portail, les écuries du XVIIIe siècle sont prises dans le rempart ou ce qu'il en reste. On voit aussi une poterne, qui regarde en direction du lac d'Aiguebelette.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 04-02-2023 08:13 par Jimre
Maison forte de Riddes
Maison forte de Riddes
Elle se situe en face de la maison de Bieux et était habitée en 1854 par la famille Martin. Le premier membre connu est Jean de Ridda, témoin à Flumet en 1310. Ils sont notaires à Flumet et la Giettaz entre 1310 et 1488, avec une position honorable mais non noble. Leurs patentes de nobilitation datent du 30 juin 1488, pour 100 florins petit poids et un servis annuel de 6 gros, en faveur de Jean de Ride, notaire et bourgeois de la ville de La famille de Riddes Flumet, dont le père, Pierre de Rida, avait été syndic et mandataire des bourgeois jurés de Flumet en 1424.
Dès lors, la famille ne cesse de s'élever, de vice-châtelains ils passent châtelains de Flumet en 1534, et de 1580 à 1660, donneront plusieurs chevaliers de l'Ordre de Malte. Au XVI e siècle, ils s'établissent à Conflans (Maison Rouge) et en Basse-Tarentaise : châteaux de Blay et Beauséjour à Esserts-Blay et Saint-Paul-sur-lsère. Ils sont aussi possesseurs de la rente de la Croix, « rière le mandement de Flumet ».
En 1671, Joseph de Riddes de Belletour, chevalier de Saint-Maurice, était capitaine dans le régiment de Savoie, mais auparavant François-Nicolas de Riddes (1595-1645) avait été abbé de Tamié en 1631, il était en même temps sénateur au Sénat de Savoie. La maison datant du XV e siècle, existe encore, mal en point, elle succéda à la Tour des Archives, la plus rapprochée du château fort de Flumet.
Signalons une troisième famille de lieutenants ou châtelains qui s'en partagèrent la charge de 1508 à 1550 avec les Bieux et les Riddes, mais ne connut pas une aussi belle fortune : les Marin.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 03-02-2023 20:22 par Jimre
Flumet
Ruines du château féodal de Flumet
Situation
Les ruines du château sont à droite en arrivant d'Ugine dans Flumet, sur un éperon rocheux qui domine la rivière Arly.
Histoire
Flumet est entré dans l'histoire avec les sires de Faucigny, ses seigneurs, entre 1199 et 1233.
C'était le siège d'une châtellenie.
Le château exista avant la ville fortifiée puisqu'il fut construit par Aimon II de Faucigny (1202-1253), avec plusieurs enceintes et quatre tours. Le bourg de Flumet fut créé en 1228 et reçut aussitôt des franchises.
De 1269 à 1355, les Dauphins de Viennois possèderont le château qui sera inféodé à Marguerite de Charny en 1445. Après sa mort, il n'y eut plus de nouvelle inféodation jusqu'à sa vente à noble Joseph de Bieux en 1699, mais après l'incendie de Flumet en 1670, les habitants furent autorisés à utiliser les pierres du château déjà en ruines pour reconstruire la ville, mais sans toucher à la grande tour.
Description
Il n'en reste presque plus rien. Ses ruines surplombent les falaises rocheuses à pic sur l'Arly, mais depuis bien des années, le propriétaire démolit pour améliorer le jardin compris dans ses murs.
Le plan du château, qui terminait l'extrémité sud des fortifications du bourg, dessine un polygone irrégulier. On accède au clos du château par une porte au nord, qui a perdu ses superstructures et fait une saillie hors du mur d'enceinte. Au centre du polygone la tour principale avait, du temps de Blondel, ses bases jusqu'à 2 m au-dessus du sol. De là, selon le propriétaire, un couloir souterrain débouchait dans une anfractuosité de la paroi de rochers sur l'Arly, mais il est obstrué. Cette tour, à peu près carrée, mesurait 8,30 m pour 7,80 m, 8,05 m et 8,30 m de côté, avec des murs épais de 2,50 m. C'est une tour romane avec des angles renforcés par de grosses tailles et des lits de 0,20 m d'épaisseur.
On distinguait encore à l'est en 1956, quand Louis Blondel en releva le plan, une tour carrée ou plutôt une échauguette à base pleine.
Les murs d'enceinte étaient encore puissants : 2,40 m en moyenne, en mortier très dur avec blocage au centre et parements avec des assises de 0,25 m à 0,35 m d'épaisseur sur 0,25 m à 0,35 m de longueur. Ils furent probablement restaurés au XIII e siècle. Selon Blondel, la disposition de la tour centrale au milieu de la forteresse est un type rare en Savoie, qui rappelle les châteaux francs avec motte au milieu d'une enceinte concentrique.
Source fournie par Nano.M:
- châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 03-02-2023 20:18 par Jimre
Bellecombe
Maison forte de Bellecombe
Savoie - Arr. : Albertville
Canton : Moûtiers
Situation
Dans la vallée de la Tarentaise, entre La Léchère et Moûtiers, la maison forte est située
vers la mairie de Bellecombe.
Histoire
La première mention de ce fief date de 1363 :
Iblode de Gomoins en est investi. Il appartint ensuite à la
famille de Loctier, seigneur de Bellecombe. François de Loctier, chambellan du
duc Charles, commandant de la milice nationale en Tarentaise, se distingua en
repoussant, l'an 1536, dans les plaines d'Albertville, les Bernois qui avaient
envahi la vallée, et reprit Conflans.
Description
La maison forte se compose de nos jours d'un donjon, haut logis rectangulaire de trois niveaux, éclairé par des baies géminées du XIIIe siècle. Ces ouvertures sont séparées par une colonnette à base et chapiteau, leur linteau est orné à l'extérieur de deux faux arcs en ogive, et d'un œil de bœuf en forme de losange. Le donjon a été dérasé sur deux mètres de hauteur. Le toit actuel, qui abrite bien les murs, remplace une terrasse crénelée. Bellecombe est solidement construit avec des tufs calcaires taillés, dans les parties principales. A l'origine on ne pouvait y pénétrer que par une porte à hauteur du second étage.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 20:10 par Jimre
La Comté ou maison forte de Bieux
La maison forte de Bieux se trouve dans le village de Flumet. C'est la première en arrivant d'Ugine, elle était située
hors des murs d'enceinte du bourg, entre la RN et l'ancien chemin de
Saint-Nicolas, il s'agit de l'ancienne " Comté " ou maison forte de
la famille de Bieux. Inhabitée en 1854, elle appartenait à M. Martin. On y
voyait les armes de la famille de Bieux sur la porte extérieure et au-dessus de
la cheminée de la pièce principale au premier étage.
Les de Bieux ne sont pas une famille d'origine chevaleresque
et sont improprement nommés comtes de Bieux ou de Flumet. Le premier, Pierre
Byoli acheta des biens à Flumet en 1275 et Jean fut châtelain de Flumet en
1311. Suivent Viffred au début du XIVe siècle, puis Pierre III, qui épouse en
1377 Guillemine, fille de noble Viffred de la Croix et achète des fiefs en
1370. En 1392, Jean II épouse Péronnette, fille du bâtard de Duingt.
A la septième génération, Girard de Biolli est, en 1445,
lieutenant du châtelain de Flumet et son fils Jean, châtelain l'année suivante
et le premier qualifié de noble. Le frère, Pierre IV, marié d'abord à Marie de
la Frasse puis à Guillermine de Chissé, achète des biens à Flumet en 1448. La
maison forte doit dater de cette époque. A la génération suivante, Jean IV
s'allie en 1508 à Jeanne, fille de noble François de Riddes, Joseph Nicolas de
Bieux, seigneur de Playson, acquit les fiefs de Flumet et Megève en 1699 pour
50 000 florins. Il s'agissait de fiefs démembrés du domaine ducal : en effet,
Victor Amédée II, ayant besoin d'argent pour payer ses dettes et rétablir les
fortifications de Montmélian, ordonna la vente aux enchères de quelques-uns de
ses domaines par un édit du 22 novembre 1698. François Capré racheta aussitôt
après les seigneuries de Megève et Bellecombe à Joseph Nicolas, qui avait
obtenu le mandement mais pas de titre nobiliaire.
Son petit-fils Joseph-Antoine, marié en 1740 à
Antoinette-Marguerite Lambert de Soyrier, défraya la chronique locale aux
alentours de 1754 : le comte de Bieux prenait tous les prétextes pour se
plaindre de son voisin immédiat, M. de Riddes du Rosey, dont « le gros mattin
était dressé à faire peur à la comtesse de Bieux, qui n'osait plus traverser la
rue ni aller à l'église » (Jean Nicolas).
Leurs deux fils, Joseph, comte de Flumet, et Jean-Benoît-Denis sont tous deux morts sans descendance, le dernier en 1822.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Posté le 03-02-2023 20:05 par Jimre
Maison forte de Bieux
La maison forte De Bieu ou Bieux doit son
nom à la famille qui l'a longtemps habitée : les De Bieu ou De Bieux (de
Biolli, de Biollo - étymologie : bouleau), qui fut très influente dans le bourg
et le mandement de Flumet entre le 14e et le 18e siècle.
Positionnée en dehors de
l’enceinte du bourg médiéval, la maison De Bieu a conservé jusqu'à nos jours
son aspect et une partie de ses vestiges anciens, dont une tour carrée, une
chapelle privée et des armoiries sculptées au-dessus de l'entrée.
Toujours habitée, elle appartient au domaine privé.
Source:
- site savoie-mont-blanc.com
Posté le 03-02-2023 20:01 par Jimre
Maison forte de Bieux
Maison forte des comtes de Bieux - Flumet
La maison des comtes de Bieux est située sur une petite butte surmontant la D1212 (route Impériale) aux confins de l’ancien centre du village, à peu de distance de l’ancien château de Flumet, dont il ne subsiste que des ruines.
L’édifice présente trois éléments distincts : un corps de bâtiment carré de deux étages ; accolée au nord du bâtiment central, surplombant la route, une tour ronde arasée aux rares ouvertures très étroites, datant probablement de la construction du corps de bâtiment carré ; et une tour carrée de trois étages sur la façade est de celui-ci, et accueillant l’escalier desservant les étages.
Remarquables par leur mélange de recherche, de simplicité rustique et de fantaisie, les éléments les plus notables du bâtiment, à l’intérieur, sont :
la « chapelle » (ancien espace fonctionnel), au rez-de chaussée du bâtiment principal en descendant quelques marches, avec d’intéressantes voûtes d’ogives ayant conservé de belles clefs de voûtes de grande taille. Les piliers en tuf sont de facture rustique ainsi que les chapiteaux.
la cage d ‘escalier et les paliers, dont les voûtes d’arêtes ont gardé des clefs de voûtes aux ornements variés et originaux (visages, éléments géométriques)
les armoiries au-dessus de l’entrée de la tour carrée (écu parti avec pour moitié les armes des Bieux et l’autre moitié des armes encore non identifiées) ;
une cheminée massive datant de l’époque de la construction, des coussièges.
On notera également les fenêtres qui ont gardé leurs anciennes menuiseries. Les seules modifications sont liées à l’usage de l’édifice : sanitaires, badigeon, papiers peints, deux faux-plafonds, etc.
Source:
- Site du ministère de la culture
Photos:
- Nano.M (2023)
Posté le 03-02-2023 19:58 par Jimre
Montmélian
Ruines du Fort de Montmélian
Situation
Dominant la ville, sur un rocher isolé et escarpé, à l'entrée des deux vallées de la Maurienne et de la Tarentaise.
Point stratégique de premier ordre, seul point de traversée de l'Isère sur un pont pendant des siècles.
Histoire
Le château, puis fort de Montmélian, a traversé au cours des siècles trois grandes périodes :
D'abord domaine des Humbertiens à partir de 1030, puis siège du bailliage de Savoie et de la châtellenie, et finalement place forte militaire.
Le premier châtelain connu de Montmélian est en 1030 un seigneur Aymon de Pierre-Forte qui paraît être un neveu d'Humbert aux Blanches Mains. Le château participa aux querelles entre les dauphins de Viennois et les Savoie. Montmélian fut en effet deux fois assiégé par les Dauphinois, en 1142, sous Amédée III, par Guigues d'Albon, ensuite en 1154, car les fils voulurent venger les pères, mais Guigues IV fut mis en déroute par le comte Humbert III.
Amédée IV naquit ici en 1197. Montmélian semble bien être du domaine direct des premiers comtes, mais plusieurs familles possédaient «au plan du château » des maisons fortes, entre autres Maître Albert de Boges, dit en 1189 précepteur du comte Thomas et médecin. Aussi les nobles Mareschal, responsables du pont, et les nobles Portier.
En 1253, Amédée IV meurt et donne en douaire à sa femme Cécile de Baux «les châteaux de Montmélian, La Rochette et le pays de Tarentaise». Le châtelain de Cécile sera Thibaud de Cors, mais la comtesse ne garda que La Rochette.
Dès 1263, le château, déjà vieux, et très exposé aux vents, nécessite des réparations : on cimente la voûte de l'unique tour, on refait la toiture de la chapelle, et l'on utilise pour recouvrir les différents édifices 9000 tavaillons et 7000 échandoles de lauzes. Ces bâtiments comprennent la tour, la chapelle, la vieille maison ou aula, où se tient la curie comtale, la maison neuve, la longue maison, la haute maison ou maison du comte, la maison du four, la cuisine, le cellier... L'enceinte de murailles mesure 70 mètres sur 60, elle est doublée de fossés profonds. Cet ancien château subsistera avec son enceinte et son fossé au milieu du fort bastionné exécuté sous le duc Emmanuel-Philibert au XVIe siècle.
Dès 1264 il faut réédifier le pont-levis de la tour. L'inventaire remis par le bailli Hugues de Chandée à son successeur Antelme de Vigier en 1289 l'armement du château.
De 1309 à 1315, le bailli Humbert de Luyrieux seigneur de La Cueille et son successeur Mathieu de Moras entreprennent la modernisation des édifices. On construit d'abord un «raffour», puis une terrasse. En 1311, les maîtres perriers Lodru et Perret dit l'Ecureuil extraient des pierres «pour l'œuvre des tours». Vingt mille tavaillons ou échandoles sont prévus pour couvrir la grande tour et la chambre de noble Portier. La tour neuve du portail et les autres « tours neuves » sont aussi couvertes de gros tavaillons de chêne. Dans une nouvelle enceinte fortifiée on élève donc quatre tours élancées avec archères, et l'on reconstruit les anciennes maisons fortes, la grande salle du château, la chambre dite de Chambéry et aussi de Chavors et la loggia «qui furent brûlées fortuitement».
L'an 1316, Henriquet, maçon de Montmélian, est chargé de refaire à neuf le choeur de la chapelle avec une fenêtre, et onze fenêtres aux étages supérieurs des trois tours neuves «en pierres dures bien taillées avec des meneaux semblables à la fenêtre inferieure de la tour du milieu, sauf les sièges et les arcs en tiers-point qui ne doivent pas être faits dans ces fenêtres».
En août 1318 le comte Amédée V vient visiter les travaux, mais n'en est pas satisfait.
Les hostilités avec les Dauphinois, qui ont déjà brûlé la ville en 1330, ayant repris en 1353, on fait réparer les arbalètes. L'on s'achemine ensuite vers une entente cordiale avec le Dauphiné, surtout après la cession de cette province à la France en 1349, mais les séquelles de la guerre de Cent Ans amènent à refortifier toute la Savoie, car des bandes de soldats abandonnés, qui possèdent des armes à feu, se sont égayées sur tout le territoire.
Dès 1361, sous Amédée VI le Comte Vert, 52 hommes adaptent la roche pour rendre le château plus fort. Ils recreusent le fossé et écartent la terre vers la porte de Bertrand. Et en 1374, la muraille ayant été entamée lors du placement des bretèches nouvelles sur les murs, on refortifie le château, réparant créneaux et merlons. On mure les quatre fenêtres des deux tours qui entourent la porte, et les merlons de la courtine entre la chapelle et la tour du guet. La grande fenêtre de la chapelle (1315) est fermée par un mur. Les travaux sont complétés sur l'ordre d'Antelme de Miolans par onze bretèches ou chaffards autour du château, on recouvre la grande tour et la barbacane, et l'escalier par lequel on y monte. On répare la poterne côté ville et la porte dite Péron, qui fermait le chemin du fort à hauteur de l'ancienne église paroissiale et de la tour des nobles de l'IIe, sans oublier deux grandes bretèches en bois sur la tour de la porte extérieure, qui semble avoir quatre étages, et dont on recouvre le toit. On craint une arrivée des « Bretons » venus en Dauphiné jusqu'à Goncelin. Dans le même temps on dresse une palissade avec une haie, munie d'un tornafol ou bastion de bois, sous le château, depuis la porte Péron (ou porte d'entrée du plan du château) jusqu'à la roche sous la tour neuve. Au XVIIIe siècle, près de l'emplacement de cette porte, il y avait les ruines de l'ancienne église et une chapelle dite du Péron.
Une refortification générale fut prescrite en Savoie entre 1380 et 1416, le comte ayant son propre maître d'œuvre pour les réparations d'entretien: le charpentier Maître Pierre Brasier. Il répare la Tour de Chavors, appelée aussi de Besenens, dont on refait toute la toiture en bonnes lauzes. Montmélian est dès lors considéré comme le centre de la métallurgie savoyarde, et son fort comme le gardien de la Savoie.
Il a dû être pourvu des premières bombardes vers 1385.
Jean Thyod, bourgeois de Montmélian, est un réputé « maître de bombardes » et fondeur de couleuvrines, faulcons et veuglaires.
Le 26 juillet 1413, on décide de renouveler les pièces d'artillerie. Jean Thyod refortifie la grande porte du château.
Succédant aux baillis, les maréchaux de Savoie (1470-1481) ne cessèrent de perfectionner les ouvrages de défense.
Il fallut établir des « boulevards » de tous les côtés du château : devant la grande porte, côté Miolans, vers La Chaxanne et les Mollettes, ainsi que du côté du Graisivaudan où il y avait une porte pour sortir dans les fausses braies côté Dauphiné. Les boulevards amenaient aux bastions de maçonnerie faisant corps avec l'enceinte. Pendant dix ans, on construisit les fossés du château et de la ville. On continua à tailler la roche servant d'assise au château à coups de ciseau pour la rendre glissante. La régente Yolande de France y fut deux fois placée sous bonne garde par ses propres beaux-frères.
Jusqu'à la guerre de 1536 contre François Ier, on ne fit plus que les réparations urgentes, mais on établit une prison sûre pour garder les détenus, due au Maître Jean Provent.
En 1536, François Chiaramonte, gouverneur napolitain du château, ne résista que quelques jours aux Français et courut se réfugier en France après un abandon peu glorieux. Puis le duc Emmanuel-Philibert, ayant remporté le 10 août 1557 contre les Français la victoire de Saint-Quentin, vit ses Etats restitués par le traité de Cateau-Cambresis et obtint la main de la soeur du roi Henri II, Marguerite de France.
Dès mars 1561 les travaux de modernisation furent confiés à l'ingénieur Dominique Revel, de Savone, et le duc installa à la tête de la fonderie de canons de Montmélian un fondeur de Milan, François Busca. Il fit bien, car, en 1590, la guerre reprit contre les Français aux abords de Montmélian, mais cette fois Lesdiguières contourna la place forte sans tenter de la prendre.
Par contre, sous Henri IV, en 1600, le fort fut investi par le même Lesdiguières le 14 août. La citadelle était gouvernée par un Jacques de Montmayeur, baron de Brandis, « fat, présomptueux et sans courage ».
En 1624, la guerre menaçant à nouveau, on fit raccommoder la grande palissade du château, et en 1627, la tour proche la porte de Chambéry qui s'était effondrée fut reconstruite par Antoine Verney, Claude et Pierre Gavilliet. Ils refirent les fondations et les élevèrent à 12 pieds au-dessus du sol avec des « pierres longues pour lier la muraille » et du mortier fait de bon vin. L'an suivant, le gouverneur pressa la ville de réparer les murs, guérites, « corridours », râteaux, pont-levis, et achever la tour ronde.
Le fort fut de nouveau assiégé en 1630, sous Louis XIII, et le duc Charles Emmanuel, marié à Chrestienne de France. Louis XIII voulut avoir la « gloire » de s'emparer de la Savoie. Il arriva à Chambéry en mai 1630. Bassompierre écrivit dans son journal le 18 juin 1630: «nous conclûmes d'attaquer le château à la mine». En 1639, les deux beaux-frères de la régente Chrestienne de France, partisans de l'Espagne, envahirent le Piémont à la tête des troupes espagnoles. Elle se réfugia à Montmélian le 21 septembre.
En 1643, Elie Brockenhoffer décrira Montmélian: «C'est une belle forteresse, dont l'intérieur est spacieux, largement conçu. Elle est entourée de doubles fortifications et murailles, triples par endroits, qui suivent le roc.
Elles sont épaisses et fortes, pourvues çà et là de grandes casemates. La partie inférieure ou bas-fort est séparée de la supérieure et close par une porte et un pont-levis qu'on lève toutes les nuits. La partie centrale comporte les greniers, caves, écuries, poudrières, le puits et la chapelle, les logements pour le commandant et les autres soldats, qui sont au nombre de 450 dont 50 officiers. Le fort est bien pourvu de grandes et belles pièces d'artillerie. Le cadran solaire porte la devise «in sole quœrimus umbram ».
Le dernier acte, mais non le moindre, se joua pour le fort lors des deux sièges de 1690-1691 et de 1703-1705, sous Louis XIV. Le duc de Savoie étant entré dans la coalition contre la France, le 6 juin 1690, les troupes françaises venant du piémont, commandées par M. de Saint-Ruth, commencent la conquête de la Savoie. Catinat passe les Alpes où la citadelle de Montmélian tenait depuis 18 mois le blocus, grâce à l’abnégation des milices bourgeoises et populaires formant sa garnison et au courage des femmes qui assuraient des sorties pour le ravitaillement, les soins infirmiers, et au commandant, le marquis del Caretto de Bagnasc. Cependant, Bagnasc dut capituler après une ultime résistance de 33 jours le 21 décembre 1691, et la ville fut complètement incendiée par les bombes le lendemain.
C'est Catinat qui fit lever le plan en relief du fort en 1693, après la visite de Vauban. Les Français n'évacuèrent Montmélian qu'après la paix de Ryswick, le 20 septembre 1697, paix qui ne fut qu'un intermède car en octobre 1703 la guerre éclata de nouveau entre Louis XIV et le duc de Savoie, à propos de la succession d'Espagne à la mort du roi Charles II d'Espagne.
La place forte, restaurée de 1697 à 1703 par Victor-Amédée II, résista deux ans à l'armée du roi et aux attaques du maréchal de Tessé et du duc de La Feuillade. Le comte de Santéna, gouverneur, capitula le 11 décembre 1705.
Mot d'ordre fut donné aux généraux français de faire table rase des remparts, citadelles et villes fortes tombées en leur pouvoir, et c'est ainsi que le fort de Montmélian fut rasé avec ceux de Suze, Verceil, Ivrée, Verrua, Nice et Montalban.
On « rognait les ongles du Savoyard ». Le Ier octobre 1706 il ne restait presque plus rien de l'orgueilleuse et héroïque citadelle, mais la guerre se termina par le traité d'Utrecht le 11 avril 1713, qui restitua la Savoie au duc Victor-Amédée et lui accorda le titre de Roi de Sicile.
Le canon fut encore braqué deux fois sur les ruines : en 1742, lors de l'invasion espagnole. Le commandant des forces espagnoles, le comte de ruines en fut chassé le 13 octobre par le duc Charles-Emmanuel III. Et, en 1815, les Autrichiens braquèrent leurs canons sur ce qui restait du fort et firent sauter le pont de Montmélian.
Visite Princière
Henri VII de Luxembourg, roi des Romains, élu empereur du Saint-Empire, fut reçu triomphalement au château le 20 octobre 1310. Il y eut des festins, danses, feux de joie, tournois chevaleresques. A la suite de cette réception, Amédé V put paraître en Italie comme vicaire impérial du Saint-Empire.
Par ailleurs, le 13 mai 1368, le cortège princier de Lionel duc de Clarence, fils du roi d'Angleterre Edouard III, se rendant en Italie pour épouser Yolande de Milan, nièce du comte de Savoie, s'arrêta à Montmélian pour y goûter un vin déjà réputé.
Description
Malgré les essais de reconstruction de 1747 et de 1792, il ne reste que des ruines informes du fort au sommet de son rocher.
Deux pans de murailles seraient d'anciens fours à chaux. Plus haut, en face de la crête de Blondet, dans un coude, deux caves. La première avait sa voûte percée d'une ouverture circulaire, sa muraille ébréchée donnait accès dans un souterrain. La seconde possède aussi à la voûte une ouverture profonde, oblique et demi-circulaire.
Dans le même secteur, une tranchée indiquerait l'emplacement des magasins, avec plus bas un puits profond dont l'ouverture est à fleur de terre. Sur la partie la plus élevée du rocher, l'esplanade est connue sous le nom de « grand donjon », une vaste cave est située au-dessous de l'emplacement du donjon. Un grand nombre de souterrains sillonne le fort, mais leurs ouvertures sont presque toutes interceptées, celui qui communiquait avec la ville avait son entrée sur la place de l'église actuelle.
Au-delà du grand donjon, côté Isère, un passage souterrain portait le nom de « cave du grand secours ». Sur la partie du rocher qui vise le sommet de la ville, on perçoit un restant du bastion de l'Annonciade, faisant face au rocher des Calloudes, derrière le château de La Pérouse.
La maquette en bois exécutée sur place en 1693 sous Catinat, et qui fut présentée à Louis XIV, peut être visitée à la galerie des Plans-reliefs, au Musée de l'Armée aux Invalides à Paris. Une copie, exécutée pour les Amis du Vieux Montmélian est visible dans I 'Hôtel Nicole de La Place, ancien Hôtel de Ville de Montmélian. De l'ancienne ligne des remparts subsistent le «Parapet» et l’ancien chemin de ronde qui va «sur les murs».
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 15:45 par Jimre
Chatou Joli
Ruines de la tour de Chatou-Joli
Elle était en masure en 1732. On y voit les vestiges d'une tour carrée de 7 m de côté dont il ne reste que deux angles debout. Elle appartenait en 1732 à Jean-Baptiste Truchet et à noble Jean-François de Veigié.
Posté le 03-02-2023 15:38 par Jimre
Saint Jacques
Ruines du château Saint-Jacques
Situation
Lorsqu'on quitte Moûtiers pour se rendre à Aime-la-Plagne, à droite non loin du village des Plaines, un peu en avant du détroit du Siaix, sur le roc Pupim, entre l'Isère et la RN 90, à hauteur du cimetière.
Histoire
Selon la tradition, Saint Jacques, immédiatement après la concession octroyée par le roi Gondicaire, fit construire sur le sommet du roc Pupim une église dédiée aux Apôtres et un château fort.
En fait, ce château apparaît dans l'histoire avec la donation du 6 des ides de mai 1186, faites à Pavie, par l'empereur Frédéric à l'archevêque Aymon II, frère d'Emeric de Briançon. Une châtellenie fut établie au château Saint-Jacques. En Août 1283, Saint Pierre II, archevêque de Tarentaise, légua à la chapelle Saint-Jacques, une châsse en argent contenant des reliques de Saint-Théodule, que l'église de Saint-Marcel possède toujours.
En 1385, un drame sanglant se déroule au château : l'archevêque Rodolphe II de Chissé, voulant réformer les moeurs scandaleuses des seigneurs de son diocèse, y est assassiné avec tous ses serviteurs. Les instigateurs du crime échappent à l'action de la justice et font condamner à leur place le nommé Pierre de Comblou. A la suite de l'invasion de la Savoie par la France, sous Henri IV, Lesdiguières fait incendier le château, qui n'a cédé qu'après trois assauts, tout en respectant la chapelle et le palais archiépiscopal, bâtis sur la pointe la plus élevée du roc, en 1600, Vers 1615, enfin, le duc de Savoie acheva de démanteler le château.
Description
A la fin du XIXe siècle, il restait les soubassements des constructions D et E (plan Borrel), appuyées contre les murs d'enceinte, cachées par les broussailles.
Au printemps 1880, M. Borrel fouilla le plateau supérieur avec les habitants. Il mit à jour les fondations des constructions F, H, I, J et M.
Il s'agissait : en F du donjon, mesurant 8,90 m sur 7,40 m hors d'œuvre, dont il subsiste l'étage souterrain creusé à la pointe dans le rocher calcaire.
En I, selon la tradition, la chapelle. En J, les soubassements de trois des quatre murs, le dallage de l'aire et des marches de pierres. L est désigné comme la citerne, avec une voûte en berceau dont les impostes existent encore. Les murs étaient revêtus en petits moellons d'appareil en tuf. Le fond, bien conservé, était en forme de pyramide quadrangulaire renversée et tronquée, et les parements intérieurs revêtus d'un ciment rougeâtre lissé, très dur, composé de tuiles pilées et de chaux.
En O, la fontaine dite de Saint-Jacques, est construite comme la citerne.
Parmi les objets de fouilles, on trouva une pierre sculptée aux armes de France, qui dut être placée au-dessus de la porte après la conquête d'Henri IV, et une meurtrière formée de deux pierres de taille, composée d'un trou rond de 0,10 m de diamètre pour placer la gueule du mousquet ou de l'arquebuse, avec une échancrure basse pour permettre un tir plongeant.
La meurtrière, les parties existantes des pieds droits de plusieurs portes, l'entourage en pierre de taille de la baie de la sacristie paraissent indiquer une reconstruction à la fin du XVe siècle.
Selon Ch. L. Salch, on trouve encore de nos jours des restes de courtines épaisses de 2,20 m, talutées à la base, des débris de logis et du donjon F, rectangulaire.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 15:13 par Jimre
Le Bois
Château du Bois
Situation
Si l'on prête attention, et qu'on n'est pas conducteur...le château est visible du bas de la vallée de l'Isère, à droite avant d'arriver à Moûtiers quand on vient d'Albertville. pour s'y rendre, d'Aigueblanche, prendre la RD 95 en direction du Bois, le château est en plein champs à droite de la route.
Histoire
La première mention de la famille du Bois date de 1225, lorsque Seccal du Bois se porte caution d'un accord entre Guillaume de Beaufort et l'évêque Herluin de Tarentaise. En 1483, Aymon du Bois est investi de la maison forte avec juridiction, mais en 1498 c'est Pierre de Beaufort qui est seigneur du Bois. L'an 1504 les frères Trombert reçoivent l'investiture de la maison forte qui devient en 1568 le fief d'une baronnie en faveur de Philibert de Villiane de Laudes. Les Villiane conserveront le Bois jusqu'à la fin du XVIIe siècle, époque où le fief est dévolu aux frères Chevillard de La d'Huy, puis aux Morand (La Motte-Servolex).
Description
L'ensemble de la maison forte se composait autrefois d'une basse-cour pentagonale entourée de murs flanqués de tours rondes à trois de leurs angles, et dans laquelle s'élevait l'habitation, qui a subsisté, un cellier, une maison de gardiens, une grange et une étable. Dès 1884 il ne reste plus que l'habitation du baron du Bois, entièrement conservée, sauf une partie où le toit et les plafonds s'étaient effondrés. Elle se compose d'un logis à trois étages desservis par un escalier intérieur à vis dans la tour ronde de droite. Sur le côté opposé, il y a une tour carrée attenant au corps de logis. L'ensemble paraît avoir été rebâti à la fin du XVe siècle, mais l'on y trouve cependant une fenêtre romane.
La toiture centrale a été refaite en tuiles rouges, et les tours sont couvertes en ardoises. C'est une exploitation agricole.
Armoiries :
Ecartelé aux 1 et 4, d'azur à un château d'argent, maçonné de sable, sur 3 monts d'or ; aux 2 et 3, fascé d'or et de gueules de six pièces.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 15:10 par Jimre
Epierre
Ruines du château d'Epierre
Savoie Arr.: Saint-Jean-de-Maurienne
Canton: Aiguebelle
Situation
Dans la partie haute du bourg.
Histoire
La première construction de ce château très délabré remonte
au XIIe siècle. En 1419, Urbain comte de La Chambre reçoit l'investiture du
fief et de la juridiction, et, en 1465 c'est Aymon, comte de La Chambre qui est
investi du château. Son petit-fils Jean de La Chambre prend en 1543 le titre de
seigneur d'Epierre, son fils Jean est encore investi en 1566, puis, en 1573
François et Jean Brunet achètent la seigneurie d'Epierre. Dans l'acte
d'inféodation, Louis de La Rochette leur est associé. Jean de La Chambre
s'était ruiné.
Jeanne-Louise Brunet épouse en premières noces Jean de
Livron, puis Gabriel de Villiane dont elle a deux fils Gaspard et Claude.
Gaspard hérite du château et du titre. En 1630, la seigneurie est passée à
Pierre de Tignac par son mariage avec Antoinette Brunet, une collatérale. A sa
mort, sa fille, Melchiotte de Tignac épouse Gaspard de Verdon et prend le titre
de baronne du Bois et d'Epierre. Ils vendent la seigneurie à Emmanuel de Ville,
qui devient baron d'Epierre en 1683, mais a déjà vendu le château en 1676 aux
syndics, conseillers et communiers, manants et habitants d'Epierre», sauf les
toitures, voûtes et planchers ne qui tardèrent pas à s'effondrer.
Description
Construit au XIIe et XIIIe siècles, fortement restauré aux
XVIe et XVIIe siècles, ce château est situé à l'embouchure de l'un des plus
étroits défilés de la vallée de l'Arc. Son aspect général présente deux
bâtiments séparés par une vaste cour rectangulaire, entourés d'un mur
périmétral qui le rend monobloc.
La partie la plus ancienne est formée d'un bâtiment
rectangulaire auquel a été accolé le porche d'entrée. Son appareil est
irrégulier, formé de lits de galets de rivière, parfois posés en diagonale et
séparés par des bandes de pierres plates. Elle peut dater de la fin du XIIe ou
du début du XIIIe siècle. Elle est surmontée d'un ouvrage crénelé.
Le mur d'enceinte de la cour intérieure paraît de la même époque.
Il est crénelé et muni d'un chemin de ronde.
La cohésion en est très bonne à la jonction du rempart et du premier bâtiment. Par contre le mur d'enceinte n'adhère pas au second bâtiment, d'une architecture beaucoup plus élaborée, qui semble appartenir à une seconde époque de construction, et sur laquelle vient encore se greffer un troisième ouvrage, et, sur la façade, un corridor vertical conduisant à des oubliettes. L'appareil, plus régulier, est noyé dans un mortier épais, les angles sont renforcés par des chaînages en tuf, ainsi que les cordons horizontaux qui séparent les étages. Ses remaniements successifs gênent pour la datation : fin du XIIIe ou début du XIVe siècle, comme le laisse supposer une fenêtre ogivale trilobée en forme d'arc brisé, munie d'une colonnette centrale à chapiteau surmontée d'un oculus tréflé au premier étage de la tour d'entrée.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 13:28 par Jimre
Montfort
Ruines du château de Montfort
Situation
Près de Chambéry, non loin de Saint-Sulpice, sur une butte boisée à 700 m au nord-nord-est de la fraction de Montfort, à droite de la RD 916 venant de Cognin, après le hameau de Montfort.
Histoire
La seigneurie de Montfort comprenait Montfort,
Saint-Sulpice, Vimines, Saint-Thibaud-de-Couz et une partie de La
Motte-Servolex. Les premiers possesseurs connus du château sont les d'Herbeys,
famille importante de Chambéry, bien avant que les comtes de Savoie ne s'y
établissent au XIIIe siècle. En 1377, voici Jacques d'Herbeys, et Guigues en
1414. Mais en 1447, Jean de Montfort et ses frères sont investis du château qui
passe au cours du XVe siècle à Lambert Oddinet, bourgeois de Chambéry anobli,
qui deviendra l'un des six premiers chevaliers de l'Ordre de Saint-Maurice qui se
retirèrent à Ripaille avec le duc Amédée VIII.
Louis Oddinet, premier président de la Chambre des Comptes,
brillant serviteur du duc Emmanuel Philibert, recevra Saint-Sulpice avec le
titre de baron de Montfort en 1563. En 1567, nous possédons une déclaration de
ce même duc en sa faveur concernant les prérogatives de l'inféodation et vente
du fief.
Le château devint ensuite par voie d'alliance, propriété de
Georges de Mouxy, puis de Louis de Seyssel marquis d'Aix, en 1606. A la mort du
dernier Seyssel de cette branche, en 1660, la baronnie échoit à un neveu, le
marquis de Coudrée, qui la vend en 1702 à Joseph Arestan mais le château est
déjà très ruiné. Arestan lotit la baronnie déjà diminuée et en 1744, il cède
les ruines de Montfort et la juridiction sur Vimines à un Louis Morand, dont le
fils, Claude-François-Alexandre Morand, acquiert la même année le titre de
baron de Montfort.
Le dernier Morand s'est éteint en 1879, mais Jean-Pierre
Morand avait fait bâtir non loin de là une autre demeure, le Mollaret, qui
était devenue le chef-lieu de la baronnie.
Description
De ce château qui avait pour mission de défendre vers
l'ouest la ville de Chambéry, construit sur la butte qui domine le ravin où
coule le Nant Bruyant, il ne reste plus que quelques tas de pierres formant des
élévations ou des excavations recouvertes par le lierre et les broussailles.
On y discerne quelques traces de bâtiments en petites
pierres : une cuvette carrée qui fut un donjon de 7 m sur 7 m, d'autres traces
de tours rondes ou demi-rondes, des terrasses.
En 1927, le paysage était plus lisible que de nos jours : on
voyait l'une des archères de la salle basse du donjon carré, les vestiges d'un
grand bâtiment d'habitation précédé au sud d'une vaste cour en terrasse, et au
nord-est, endroit où elle devait couper l'enceinte extérieure, une tour
demi-circulaire de belles dimensions.
L'ensemble, probablement rectangulaire, s'allongeait du nord au sud sur la butte, qui n'est pas très importante.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 13:25 par Jimre
La Chambre
Ruines du château de La Chambre
Savoie Arr. : Saint-Jean-de-Maurienne
Canton : La chambre
Situation
Sur un éperon à 600 mètres dans la montagne Il domine la
vallée, entre Notre-Dame-du-Cruet et La Chambre, face à l'église.
Histoire
La famille de La Chambre, vicomte de Maurienne, est issue
selon Francesco Guasco, de Stefano Guercios, fils de Guiffred, dernier fils de
Louis III. De ce Stefano seraient issus les seigneurs de Miolans par son fils
Antelme (ce qui contredirait l'origine provenant des Briançon-Cur), et ils
auraient tenu la moitié de la seigneurie de La Chambre. Du frère de Stefano,
Louis, descendraient les sires de Faucigny et les seigneurs de Gresy.
La seigneurie de La Chambre était formée de neuf communes :
La Chambre, Saint-Avre, Montaimont, Saint-Martin-sur-La-Chambre,
Notre-Dame-du-Cruet, Les Chavannes, Montgellafrey, La Chapelle, Epierre. Les
premiers connus sont les frères Guillaume et Anselme entre 1038 et 1055,
Guillaume et Otton sont cités en 1081, mais leur filiation n'est certaine qu'à
partir de Richard et de son fils Pierre, nommé le premier parmi les conseillers
du comte Amédée IV en 1233 ; il épousa Elisabeth fille du marquis de Saxe.
En 1309 et 1346 Amédée VI et Jean de La Chambre, vicomte de
Maurienne, passent des actes concernant l'exercice des droits et de la
juridiction de la vicomté, précisant un accord antérieur intervenu entre Amédée
V et Richard. En 1439, nous possédons une promesse autographe d'Urbain de La
Chambre de ne marier son fils Gaspard qu'avec la fille de Manfred de Saluces,
selon une parole donnée au duc de Savoie. Les La Chambre eurent des alliances
et des attitudes quasiment royales.
Mais cette première branche s'éteignit en la personne de ce même Gaspard, qui fit hériter son neveu, le fils de sa sœur Marguerite en 1454, à charge de relever le nom et les armes de La Chambre qui fut érigé en comté en 1456 pour cet Aimon de Seyssel La Chambre.
Louis de Seyssel La Chambre épousa
le 25 mars 1472 Jeanne de Chalon, fille de feu Louis de Chalon, prince
d'Orange, et d'Eléonore d'Armagnac, contrat passé au château de La Chambre.
Ce même Louis, que nous évoquerons plus loin, institua pour
héritier universel son fils Jean en 1519. De 1548 à 1581 de longs procès furent
intentés par Jean, et des mémoires produits par les Seyssel-La Chambre pour
soutenir leurs droits à la principauté d'Orange et au comté d'Armagnac. Ils
plaidèrent même contre le roi de Navarre en 1566.
En 1655, la seigneurie parvint au mari d'Henriette, la fille de Maurice de Seyssel, Jacques d'Allinges, et le marquisat passa aux Savoie-Carignan après la mort du dernier La Chambre, Le prince Emmanuel-Philibert de Savoie-Carignan le vendit en 1688 à Charles-Emmanuel Cagnol. Ce dernier, qui avait été abbé de Saint-Sixt et chanoine de Genève, laissa le fief à sa sœur Christine, femme de Claude-Benoît de Michal-Cagnol, baron du Donjon en 1694.
Le château
fut démantelé à la fin du XVe Siècle alors que la famille était à son apogée. A
la mort de Yolande de France, le 8 octobre 1478, le Duché de Savoie fut plongé
dans l’anarchie, si bien que son frère, le roi Louis XI, chargé par une assemblée
de notables d'organiser une nouvelle régence, désigna le 19 janvier 1480 le
comte Louis de Seyssel La Chambre comme gouverneur et lieutenant général de
Savoie.
Mais ce dernier défendit si bien les intérêts du Duché que
Louis XI finit par en prendre ombrage, et, avec la complicité de Philippe de
Bresse, frère du duc Amédée IX, il le fit enlever à Turin en janvier 1482.
Conduit à Avigliana, le comte de La Chambre fut privé de tous ses biens et la
régence attribuée à Philippe de Bresse.
A l'avènement de Charles Ier, Louis de La Chambre recouvra
sa liberté et ses biens. Nommé chambellan de Savoie par la duchesse Blanche de Montferrat
à la mort de Charles Ier en 1491, il provoqua en 1491 une révolte à main armée
pour défendre les droits de la noblesse de Savoie contre les empiètements des
seigneurs piémontais.
Traduit devant une cour de justice, il fut condamné par
contumace le 31 août 1491 à la confiscation de tous ses biens. En exécution de
cette nouvelle sentence, la plupart de ses châteaux furent rasés, y compris
celui-ci. L'armée française en fit sauter les restes avec des explosifs en 1536 et
il ne fut jamais rebâti.
Sa surface totale était de 65 ares, selon la mappe sarde. En
1740 les ruines appartenaient aux Cordeliers de La Chambre, elles passèrent au
baron Brunet de Saint-Jean-de-Maurienne, et, en 1856, acquises par divers propriétaires,
elles furent cédées à la Société des Ardoisières de La Chambre.
Description
En 1904 ces ruines étaient encore imposantes, en arrivant on
apercevait au nord un énorme fossé taillé dans le roc, à l'est, les vestiges
d'une tour dont les murs avaient 5 mètres (?) d'épaisseur à la base, et se
prolongeaient sur plus de 150 mètres, avec une hauteur moyenne de 10 mètres
pour défendre l'accès du donjon à l'est. Au sud il ne restait que des tours en
ruines et des pans de murs. A l'ouest, les murs avaient été démolis, on les fit
sauter à la dynamite, mais la force de cohésion du mortier était telle que l'on
remarquait en 1904 des blocs de maçonnerie de 10 à 12 mètres carrés projetés à
15 mètres de distance et plus sans être brisés.
A l'intérieur de l'enceinte subsistaient les restes du
donjon, avec ses voûtes en tuf partiellement démolies. Les murs étaient revêtus
de gypse rouge, sur 5-6 centimètres d'épaisseur, et l'on trouvait au centre des
débris d'ardoises et de bois calcinés, conséquence de l'incendie de 1536.
Dans la partie nord, Brunet découvrit en creusant un fossé le long des murs des
squelettes humains, de la chaux et des moellons.
Les blocs de tuf, qui feraient remonter la construction aux
XIIe et XIIIe siècles, formant les angles des murs sont énormes et
admirablement taillés.
Liliane Dutrait a donné une description récente des lieux : " Le donjon était défendu par une enceinte, déjà protégée par l'à-pic naturel. L'ensemble du castrum a la forme d'un éperon rocheux entouré de falaises sauf au nord où un fossé taillé dans le roc (schistes ardoisiers) abritait le point le plus exposé adossé à la montagne."
Beaucoup des éléments visibles en 1904 ont disparu ou sont envahis par la végétation, cependant quelques encadrements de portes sont restés en place.
Des fouilles archéologiques seraient plus que nécessaires, concernant un château fort qui a appartenu à l'une des plus anciennes et importantes familles de Savoie, et qui occupait une position stratégique primordiale au confluent de l'Arc, du Glandon et du Bugeon et de leurs vallées.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 12:49 par Jimre
Gerbaix
Ruines du château de Gerbaix
Savoie - Arr. : Chambéry
Canton : Saint-Genis-sur-Guiers
Situation
Les ruines sont à 680 m d'altitude à l'ouest de Gerbaix, par
les Brest.
Histoire et description
Gerbaix est une terre ancienne et le château serait
mentionné depuis le début du XIIIe siècle. La seigneurie appartint à la
famille de Gerbaix, connue depuis 1203, aux Rivoire, par le mariage d'Eygline
de Gerbaix avec Louis Rivoire, chevalier, seigneur de Domessin, Rochefort et
autres lieux, qui fut investi de Gerbaix en 1359.
En 1514, il appartenait à Laurent de Gorrevod, devenu par
mariage, seigneur de Gerbaix, mais qui était originaire de Marnay en
Franche-Comté.
Ecuyer du duc Philibert le Beau, il fut nommé en 1504,
gouverneur de Bresse, puis chef des finances de Marguerite d'Autriche en 1510,
tandis que son frère Louis devenait évêque de Maurienne et cardinal. Il s'était
marié en secondes noces en 1509 avec Claude Rivoire, dame de Montanay et de
Gerbaix, fille et héritière de Louis de Rivoire, seigneur de Gerbaix, Belmont
et Lay, mort en 1483, et de Marguerite d'Albon.
De 1679 à la Révolution, la seigneurie appartint aux Costa
de Beauregard, selon Lucien Lagier Bruno, mais dans les consignements en 1754,
le fief appartient à noble Victor Amé de Compois. On distingue les vestiges de
plusieurs enceintes concentriques, la plus extérieure étant la plus tardive,
flanquée de tours demi-circulaires. Au milieu, se trouvent les restes d'un
logis rectangulaire avec une citerne. Il était dominé à deux de ses angles par
des cours carrées opposées en diagonale.
Les terrasses sont envahies par la forêt.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
- Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen-âge en France, C-L Salch, éditions Publitotal
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 03-02-2023 12:19 par Jimre
Saint Jean de Maurienne
Tombeau de Humbert aux blanches mains
Au-dessus de Saint-Jean-de-Maurienne, la tour de Bérold fut, croit-on, possédée par Bérold de Saxe, l'ancêtre mythique du premier comte de Maurienne, fondateur de la dynastie savoyarde, Humbert aux Blanches Mains.
Et à Saint-Jean-de-Maurienne, cité épiscopale dont l'évêque avait un droit de souveraineté temporelle sur une partie de la vallée, on trouve dans la cathédrale, qui possède un beau cloître, le tombeau de ce premier comte de Maurienne.
Le Grand Clocher
Érigé au XIe siècle puis remanié au XVe, il est de style roman. La flèche du Grand Clocher est construite en 1477, culminant à près de 75m !
En 1794, sous l'occupation française de la Savoie, les révolutionnaires demandent le démantèlement de la flèche. Le clocher est alors rasé jusqu'à 30m et séparé de l'église Notre-Dame juste derrière. La tour que l'on peut admirer aujourd'hui est du XIe siècle jusqu'à mi-hauteur . À partir des 4 fenêtres géminées, le bâtiment est du XIIIe siècle. Le clocher, détruit, était du XVe siècle. Les fenêtres de la chambre des cloches religieuses permettent la bonne diffusion du son.
Les murs de la tour sont en galets maçonnés, issus de la rivière l'Arc. Les cloches sonnent tous les quarts d'heure.
Sources fournies par Nano.M
- panneau situé près de la cathédrale
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M
Posté le 02-02-2023 17:12 par Jimre
Tour de Bérold
Tour de Bérold, dite aussi tour Sarrasine ou tour du Châtel
Savoie - Arr. : Saint-Jean-de-Maurienne
Canton : Saint-Jean-de-Maurienne
Situation
Posée sur un piton rocheux qui domine le défilé de
Pontamafrey, la plus ancienne tour de Savoie surveille St Jean-de-Maurienne, la
route du Mt-Cenis et l'Arc.
La tour domine l'Arc, à 823 mètres d'altitude.
On y accède par le bourg du Châtel, et l'église ancienne de
Notre-Dame du Châtel. A 5 kilomètres de Saint-Jean-de-Maurienne. Classée
Monument historique.
Histoire
L'histoire de la plus ancienne tour existant en Savoie est
controversée. Historiquement, elle apparaît en 887, dans une charte de donation
de la tour à l'évêque de Maurienne Asmundus, qui n'avait aucune place forte,
par Boson roi de Provence et de Bourgogne. C'est le castrum positum ultra
flumen quod vulgo Armariolum nuncupatur.
Armariolum signifie la petite armoire, l'arsenal, d'où est
venu le nom de la commune d'Hermillon.
Mais on prétend que les Romains sont les auteurs du premier
ouvrage, car il semble qu'il y ait eu une forteresse bien avant 734, lorsque la
tour fut prise d'assaut par les Sarrasins. En 887, Boson la donne à l'évêque,
mais au Xe siècle, les Sarrasins envahissent de nouveau la Maurienne, et
mettent à mal la tour qui sera, croit-on, restaurée par Bérold de Saxe,
l'ancêtre mythique du premier comte de Maurienne, fondateur de la dynastie
savoyarde, Humbert aux Blanches Mains. Il est certain que la tour du Châtel
sera, avec le château de Charbonnières à Aiguebelle, une solide position pour
les premiers comtes savoyards qui y résidèrent à plusieurs reprises. Elle leur
permettait de surveiller, entre autres, l'accès de la cité épiscopale de
Saint-Jean, dont l'évêque avait un droit de souveraineté temporelle sur une
partie de la vallée. La tour fut prise en juin 1597 par Lesdiguières, reprise
par Dom Amé, fils bâtard d'Emmanuel-Philibert, reprise par Lesdiguières en
1598, et rendue aux princes de Savoie par le traité de Lyon en 1601. Abandonnée
dans le courant du XVIIe siècle, elle fut partiellement restaurée en 1828 par
le roi Charles-Félix.
Lors de la libération de la Savoie, le 30 août 1944, elle
fut prise d'assaut par les FFI qui en chassèrent les Allemands qui avaient
tenté de s'y retrancher.
Monseigneur de Masin, en 1708, l'appelle « tour des
Sarrasins ».
Sa situation, jusqu'à l'avènement de l'artillerie, revêtait
la plus grande importance : elle surveillait la voie romaine venant de La
Chambre, qui gravissait la montagne par le col du Fragnel, traversait le
plateau de Montvernier et du Châtel, descendait à Hermillon, et longeait à
petite hauteur la rive droite de l'Arc, voie que suivirent les Sarrasins lors
de la première invasion de 732.
Description
C'est un donjon quadrangulaire carré de 14,50 mètres de
côté, dont les quatre angles sont en pierres de tuf assisées. Des chaînages
horizontaux ou libages de schistes plats la renforcent tous les deux mètres,
sur les quatre faces. La maçonnerie des parties basses est en opus incertum.
Cette technique suit une tradition romaine, mais ne peut être postérieure au XI
e siècle. Les murs ont 1,15 mètre d'épaisseur. La face nord présente six
chainages. La maçonnerie en opus incertum y est plus importante, elle a six
meurtrières sur trois niveaux (deux par niveau). A la face est : six
meurtrières, à la face sud, en vue de Saint-Jean-de-Maurienne, une porte de
1,60 mètre d'ouverture ouvre au rez-de-chaussée. A l'ouest on ne relève aucune
ouverture, la tour est vaguement couronnée de créneaux qui n'ont rien
d'authentique, deux portes sont percées en étage.
Une description de 1828 indique que la tour forme un carré parfait de 37 pieds 6 pouces sur chaque face, qu'elle comportait quatre étages avec un palier en maçonnerie au milieu, et tout le dispositif nécessaire pour assurer sa défense des fenêtres étroites pour permettre de tirer sans s'exposer, des portes à plus de 15 pieds de haut, au second étage, trois fenêtres plus grandes, tout autour on pouvait encore relever les vestiges d'anciens retranchements. Il se peut qu'il y ait eu entre la tour et ces retranchements des bâtiments qui servaient d'habitation au châtelain, et auraient été détruits par un incendie. Toujours est-il que la chapelle de l'ermitage de Saint-Marin, sous la tour, est construite sur l'emplacement de la maison forte des nobles de La Balme, qui avaient aussi une tour à Saint-Jean-de-Maurienne, rue Bonrieu.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards,
Michèle Brocard, Elisabeth Sirot, éditions Horvath
Photos:
- Nano.M (2022)
- Jimre (2020, 2022)
Posté le 02-02-2023 16:57 par Jimre
Maison forte de Mérande
Situation
A côté du château du Crest ou Crêt, sur la route de Cruet.
Histoire et description
Ce vaste bâtiment transformé en ferme fit partie de l'ancien château des seigneurs de Mérande.
II doit son nom à Mirande, épouse de Hugues Ier de Bertrand seigneur de La Pérouse et de Chamousset, fille de noble Pierre Mareschal, seigneur du Crest en 1330.
La maison forte fut bâtie vers 1588 par noble Georges Louis, fils d'un marchand de Chiéri, arrivé à Chambéry vers 1520. Le nouvel anobli y laissa, gravé sur une arcade qui fait face à l'ancienne porte à pont-levis, un blason.
Sa fille Françoise épousa noble Claude-François du Four seigneur de Mérande.
En 1730, Mérande, réduit en masures est au marquis Charles de La Saunière, bien que l'on trouve encore au cadastre sarde un noble de Mérande. Elle fut vendue vers 1762 à messire Pierre-Balthazar comte de Rochefort et de Centagneux. Par voie d'héritage la maison passa en 1856 aux d'Oncieu de La Bâthie.
En juillet 1869, le marquis César d'Oncieux fit les fouilles qui mirent à découvert la villa gallo-romaine de Mérande et ses trois superbes mosaïques. Cette villa fut la résidence du riche Romain Albinus qui donna son nom à Arbin.
La porte d'entrée de Mérande est en plein cintre surmontée des restes d'une bretèche, elle possède aussi plusieurs fenêtres à meneaux.
Sources fournies par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 22:05 par Jimre
Tournon sur Isère
Histoire
Au XIe siècle existe une tour en bois remplacée par une
construction en pierre au 12e siècle. La tour située sur la motte castrale
(monticule de terre) prend logiquement le nom de Tour Motte. Elle a trois
niveaux et mesure de 15 à 20 mètres de haut. Les étages sont desservis par des
escaliers extérieurs en bois, la toiture est faite de « tavaillons » (planches
de bois). De cette époque, seules restent les fondations.
Au Moyen-âge, la Tour Motte est entourée de deux corps de
logis situés l'un au sud-est et l'autre à l'ouest. Une chapelle castrale
(transformée en église paroissiale au 14e siècle) se situe en contrebas, aux
abords directs du clocher de l'actuelle église. L'ensemble des constructions
est entouré de remparts avec un chemin de ronde.
La Tour Motte relève de la Maison de Savoie jusqu'en 1569.
Jusqu'à cette date, un représentant du Comte de Savoie, le châtelain, est
supposé y loger. Il jouit d'une triple juridiction : militaire, administrative
et judiciaire. A la fin du 15e siècle, châtelains et seigneurs
délaissent la Tour Motte pour des demeures plus modernes et offrant plus de
conforts : Tour de Serraval, Tour Marine...
Blason de Tournon
En 1979, le Conseil Municipal adopte le blason établi par Jean-Pierre Bonne, à partir des armoiries des familles seigneuriales en lien avec la Tour Motte : la croix d'argent pour la Maison de Savoie, les trois lions pour les sires de Chevron, premiers seigneurs de Tournon ; L'oiseau (l'albanais) pour les Maillard, comtes et marquis de Tournon.
Source fournies par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
- panneau présent sur le site
Posté le 17-12-2022 11:37 par Jimre
Tour d'Infernet
Tour d 'Infernet ou Infernay
Situation
Saint Pierre d'Entremont
Savoie — arrondissement de Chambéry
Canton : Les Echelles
Sur le CD 45 E allant à Saint-Même, dans le bourg, cette tour ronde, couverte de bardeaux de mélèze, en forme hexagonale, remonte peut-être au XIIe siècle, mais l'on ignore son histoire.
Histoire et description
Cette tour d'angle circulaire est le seul élément conservé d'une maison seigneuriale qui aurait été détruite lors de l'aménagement de la route en 1886. Il ne s'agit pas d'une tour d'escalier puisque les maçonneries intérieures des quatre niveaux n'en portent aucune trace. Les portes actuellement visibles mettaient en communication la tour et le bâtiment disparu. Une meurtrière "bouche feu" venait flanquer l'entrée du logis.
Le style de mouluration des baies permet de dater cette construction du XVIe siècle.
Le toit couvert de tuiles, puis "d'essendoles" en mélèze, a été restauré suite à l'incendie survenu en 2005. De même, les enduits ont été restitués tels qu'ils devaient être l'origine.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
- panneau présent sur le site
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 11:08 par Jimre
Saint Claude
Ruines du château de Saint Claude
Situation
A un kilomètre au sud-ouest du village de saint Cassin, sur un mamelon escarpé.
Histoire et description
Ces ruines connues sous le nom de tours de Saint-Claude sont les vestiges du château féodal de Saint Cassien ou saint Cassin.
Le plus ancien document est une charte de 1014 aux termes laquelle Rodolphe III roi de Bourgogne donne à sa femme Hermengarde le « castrum de Beati Cassiani cum sui appendicis ». Celle-ci le confia à un seigneur qui transforma la donation en jouissance héréditaire, mais la famille de saint-Cassin vécut fort modestement dès le XIIIe siècle.
Le fief de Saint-Cassin « y compris le château de Saint-Claude » fut acquis par le comte de Savoie Amédée IV, entre 1233 et 1253, puis inféodé dès 1258 à Geoffroy de Miolans: en 1277, le fils de Geoffroy, Anthelmet, prête hommage au comte de Savoie, et le 2 février 1280 Anthelme de Miolans achète à Viffred de Miolans les terres, château et seigneurie.
Dès 1344 interviennent les Seyssel d’Aix : Humbert de Seyssel reconnaît le château. Cette passation a eu lieu grâce au mariage de Miranda de Miolans avec Guillaume de Seyssel.
Par son testament, du 4 juin 1383, Aymon de Seyssel le laissa à son fils Pierre, né d'un second mariage avec Antoinette de Poitiers-La Serraz de Saint-Cassin. Pierre légua en 1438 Saint-Cassin à son troisième fils Geoffroy, qui épousa en 1459 Marguerite de Rivoire, dont il eut une fille, Jeanne de Seyssel, à qui devait revenir Saint-Cassin, à la condition expresse qu'elle épouserait Gabriel de Seyssel baron d'Aix, chef aîné de la maison. Le mariage n'eut pas lieu : le fief alla à un autre Seyssel, Jean, seigneur de Bourdeau, de La Serraz, neveu du testateur. Son fils Aynard fut page à la cour de François Ier, et à sa mort, vers 1360, Saint-Cassin alla à sa fille Françoise de Seyssel, qui épousa en 1573 Jean-Alexanclre de Clermont à qui parvint le château. Les Clermont étaient alors seigneurs de Saint-Pierre-de-Soucy, et jamais les nouveaux époux n'habitèrent Saint-Cassin.
Le château tomba en vétusté ou fut incendié et jamais reconstruit.
Le fief continua à se transmettre : en 1612 au fils de Jean-Alexandre, Jean-Péron, en 1652 à son fils François et en 1658 au cousin Marie-Jean-Baptiste de Clermont en faveur duquel le fief sera érigé en comté le 21 janvier 1681.
En 1688, Marie-Octavie-Louise de Clermont fille de Jean-Claude, fit passer le fief dans la famille de son mari Joseph Regard de Vars. On retrouve donc en 1750 Pierre-Joseph-Marie de Clermont de Regard de Vars.
En 1823 le domaine de Saint-Cassin parvint à J.-B.-Marie-Nicolas Centaure de Clermont de Regard de Vars, dit Janus, dont l'épouse était Victoire Broissier de La Roullière.
Les propriétés des Vars à Saint-Cassin furent vendues en 1863 à un marchand de domaines de Romans qui les rétrocéda par lots à divers propriétaires. Le 25 février 1864 les ruines de Saint-Claude furent acquises par M. Theiris qui les revendit en 1868 à J.-B. Blanc, avoué au tribunal de Chambéry. A son décès elles parvinrent à son héritier Joseph-Marie Chabord, maire de Saint-Cassin en 1912.
Une légende rôde autour des ruines du château : on entendait vers minuit des voix plaintives s'élever, des fantômes parcouraient les ruines aux reflets d'une lueur bleuâtre qui embrasait la cime du rocher. Et dès l'on entreprenait des fouilles, elles étaient bouchées par miracle
Il se peut qu'une partie du château remonte à l'époque romaine. Ses pierres servirent édifier au XVIIe siècle la chapelle Saint-Claude. On distingue les vestiges d'un donjon, d'une enceinte et d'un logis. Le sentier accède au sommet de la butte sous le donjon carré, puis il contourne et passe sous un chemin de ronde pour aboutir à la porte que gardait à gauche une tour carrée (tour qui conservait au début de ce siècle l'arc de sa porte). A gauche, entre le donjon, la tour de la porte, des vestiges de bâtiments d'habitation.
Les ruines de la chapelle Saint-Claude, encore debout au XVIIIe siècle sont au milieu de la cour.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 11:04 par Jimre
Ruines de la Maison forte du Barrioz
Situation
Savoie — arr.: Albertville
Canton: Beaufort
Les ruines sont situées au-dessus de Queige, dans la vallée du Doron, derrière la chapelle Notre-Dame de La Salette.
Histoire et description
Ces quelques ruines recouvertes de broussailles furent la
maison forte de la famille de Queige. En 1261, Dame Agnès de Queige fit une
vente à l'archevêque de Tarentaise.
A la suite de son mariage, Antoine de Ravoire se retrouve en
1512 coseigneur de Queige. Depuis 1619 les Monthoux du Barrioz, coseigneurs de
Cornillon, sont héritiers des Queige et des Ravoire.
Les cadets de Barrioz prirent le nom de Queige mais
imposèrent leur nom à la maison forte où ils se maintinrent jusqu'au XVIIIe
siècle.
En 1754, Queige était possédé par le marquis de Triviers et en 1933
ses ruines appartenaient à M. J. Gonthier.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:58 par Jimre
Les Echelles, ruines de Menuet
Situation
Savoie — arrondissement : Chambéry
Canton: Les Echelles
En arrivant aux Echelles par la RN 6 de Chambéry, monter à pied en face de la Commanderie, à droite.
Histoire et description
Ce château des comtes de Savoie est cité dès 1107 : son
importance stratégique est de premier ordre car Les Echelles sont à un
carrefour de routes.
Il s’élevait sur la butte de Menuet. En 1188 la princesse
Béatrix de Savoie y naquit, fille du comte Thomas. Elle épousa en 1220 le comte
de Provence Raymond Berenger dont elle eut quatre filles, quatre reines,
puisqu'elles se marièrent, à saint Louis roi de France, à Richard III
Plantagenêt d'Angleterre, Richard de Cornouailles empereur d'Allemagne, et à
Charles d'Anjou futur roi de Naples. La princesse Béatrix passa aux Echelles
les vingt dernières années de sa vie, et fit donation en novembre 1260 à
l'hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem du château, de la juridiction sur Les
Echelles, qui devint le siège d'une Commanderie.
Aucun fait saillant ne marque l'histoire du château avant
mars 1591, lorsque Lesdiguières met le siège devant la place. Le commandeur se rend.
Deux nouveaux sièges ont lieu en 1592 et 1595. Les principaux bâtiments sont
incendiés, la chapelle où était inhumée Béatrix de Savoie et le château sont
abandonnés. Les commandeurs font alors construire une nouvelle commanderie,
dont on retrouve la trace dans la façade arrière, du XVI siècle, de l'actuelle
mairie des Echelles.
Au début du XIXe siècle les derniers murs du château de
Menuet furent démolis.
De nos jours, quelques débris de courtines, une belle esplanade, dominée par une grande statue moderne du Sacré-Cœur de cette place frontière et de Béatrix de Savoie rappellent seuls le souvenir de cette place frontière et de Beatrix de Savoie.
A voir également non loin La Croix-de-la-Roche
La Croix-de-la-Roche est une gentilhommière de la fin du XVIIIe siècle, dont le corps de logis est accoté de deux tourelles, une carrée, une hexagonale. Elle est située à droite de la RN 6, après Les Echelles, entre les hameaux de La Vieille-Poste et de La Provenchère, à hauteur de Saint-Pierre-de-Genebroz.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:54 par Jimre
Tour Verte
Situation
Après Coise sur la RD 204, prendre à gauche la RD 31 qui monte au hameau du Puits.
Histoire et description
L’ensemble du Puits se présente sous la forme d'une tour carrée du XIIe siècle à l'ouest, la tour Verte, et d'une construction style pavillon de chasse du XIXe siècle à l'est, qui englobe les restes de deux habitations du XVIIIe siècle, et la vieille tour de Lépigny.
La tour Verte, quadrangulaire, a 6,60 mètres de côté et sa porte d'entrée au premier niveau est encore surmontée de deux des claveaux de l'arc d'entrée. Un madrier engagé dans la paroi barrait la porte large de 0,80 m et hauteur de 1,80 m.
Ces quatre bâtiments n'en font plus que deux.
Le fief de Puteo qui donna son nom à l'ensemble du château appartint à la fin du XIIe siècle aux nobles du Puits, parents des nobles de Theys. Guillaume du Puits, clerc, existait en 1170, et meurt peu après 1233. Au XIIIe siècle, une branche de la famille s'intitule des Echelles du Puits, ou l'Escalette du Puits. Elle réside dans la Tour Verte, toujours debout. Ils ne s'éteindront qu'au XVIe siècle, suivis par les Manuel du Puits.
La Tour Verte parvient à la fin du XVIe siècle à noble Michel de Sonzié.
Les Sonzier cèdent à la Nouvelle Visitation de Rumilly le clos du Puits, qui appartient au couvent jusqu'en 1793, avant d'être acheté par la famille Ducoudray, qui vend avant 1865 au baron Frédéric d'Alexandry d'Orengiani, marié à Camille Cuillerie-Dupont, de Cognin.
Source fournie par Nano.M :
-Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:49 par Jimre
Montbel Epernay
Autres noms du château : Roche fendue ou Teppaz ou Entremont le Vieux
Situation
Entre Entremont-le-Vieux et Saint-Pierre-d'Entremont, les ruines sont à gauche, au-dessus d'un défilé rocheux où passe la route. On y va par le chemin des Teppaz.
Histoire et description
Ce sont les anciens vestiges du premier château des seigneurs de Montbel. Ce sont les anciens vestiges du premier château des seigneurs de Montbel-Entremont.
La seigneurie d'Entremont fut très importante : Philippe, seigneur de Montbel et Entremont, participa à la première croisade et fut tué au siège d'Antioche. Il avait épouse la princesse Lucrèce de Lascaris, du trône de Constantinople.
Son fils Hugues Ier lui succéda. Après lui, George épousa la fille du comte de Vintimiglia et d’Eléonore de Savoie en 1219. Leur fils Guillaume inféoda ses terres d'Entremont au comte de Savoie pour se procurer les ressources nécessaires pour accompagner saint Louis roi de France à la croisade de 1248. Le roi lui donna une épine de la sainte couronne du Christ achetée aux Vénitiens.
C'est lui qui fit bâtir, à Son retour, au-dessus du lac d’Aiguebelette, le château de l'Epine pour y déposer sa relique, Ils habitèrent le château d'Entremont-le-Vieux jusqu'en 1306, Rollet de Montbel ayant eu des intelligences avec le dauphin, Amédée V fit le siège de son château, en 1306, s'en empara et le fit détruire. Expulsé, Rollet se retira à Grenoble auprès du dauphin, mais les Montbel obtinrent l'autorisation de construire un autre château, qu'Aymar de Montbel fit plus vaste et mieux fortifié : le Château-Neuf d'Entremont ou château du Gouverneur, à Saint-Pierre-d'Entremont en Isère.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:46 par Jimre
Notre Dame des Châteaux
Situation
Savoie - arrondissement : Albertville
Canton : Beaufort-sur-Doron
Prendre la route du col des Saisies, et un chemin à droite après le quatrième lacet.
Histoire
Il semble que l'occupation du plateau des Vanches soit fort
ancienne. Le premier seigneur de Beaufort connu, vers 923, est Bernard, qui
passe pour avoir expulsé de la vallée les Sarrasins, grâce à l'intercession de
la Vierge. Le donjon carré doit être l'oeuvre de son fils ou petit-fils et fut
élevé entre 1000 et 1100. En 1246, à la mort de Guillaume, le château passe à
l'aîné, Guillaume, et en 1271 à Béatrix de Vienne, dame du Faucigny, fille de
Pierre II de Savoie et femme de Guigue VI dauphin de Viennois. Pierre de
Beaufort lui vend aussi sa part en 1277 et ses descendants obtiennent le droit
de faire construire le château de La Salle à Beaufort. On doit sans doute à la
Grande Dauphine les deux tours rondes construites entre 1282 et 1305. Le
château passa au roi Jean le Bon, aux comtes de Savoie, par le traité de Paris
de 1355, et devint l'apanage de plusieurs d'entre eux. En 1360, Amédée VI donne
le pays de Beaufort à son cousin Jacques d'Achaïe, et en 1363 Beaufort revient
aux comtes de Savoie. En 1460, le duc Louis en fait l'apanage de son fils Janus,
mais, à sa mort, Beaufort revient à la couronne pour en être détaché une
troisième fois en 1514, lorsque le duc Charles III donne Beaufort, le Faucigny
et le Genevois à son frère Philippe, qui fonde la branche des Savoie-Nemours.
Cette famille éteinte, l'apanage revint en 1659 au duc Charles-Emmanuel II qui
l'inféoda en 1662 à François-Joseph Vicardel marquis de Fleury, gendre
d'Antoine de Beaufort. Mais, dès 1536, le duc Jacques de Savoie-Nemours avait offert
le château aux religieuses dominicaines chassées de Genève par la Réforme, qui
y restèrent deux ans, desservant la chapelle de Notre-Dame-des-Châteaux et qui
furent remplacées par les dominicains d'Annecy qui l'acquirent définitivement
en 1580 et y restèrent plus de deux siècles, édifiant une nouvelle chapelle.
En 1793, après avoir subi de graves dommages, les Châteaux
furent déclarés biens nationaux et vendus à un enfant du pays, l'ex-bénédictin
Claude Bal, qui le transforma en exploitation agricole. En 1837, le fondateur
de la Société des Missionnaires diocésains l'acquit, fit restaurer la chapelle
en 1845, et s'installa dans le donjon carré.
En 1870, la congrégation des augustins de l'Assomption en
acquit les restes, édifia un grand bâtiment dans lequel elle installa un
alummat, destiné à former des prêtres missionnaires, qui fonctionna pendant
trente ans. En 1937, le château fut racheté par d'autres missionnaires pour en
faire une maison de repos et une colonie de vacances.
Description
Les châteaux de Beaufort ont conservé dans leur ensemble
leur aspect ancien : la tour carrée, donjon primitif roman et la tour ronde de l'ouest
sont intacts. La tour ronde de l'est est encore haute d'une dizaine de mètres
malgré les dommages subis en 1730. Le corps de logis du XVIe siècle existe toujours,
et l'on peut voir dans sa façade nord-est les vestiges de l'une des sept tours
qui flanquaient l'enceinte primitive. La route moderne arrive par la tour
ouest, suivie de l'alummat de 1871, on arrive ensuite au donjon carré du XIe ou
XIIe siècle des Beaufort, attenant au corps de logis du X VIe siècle suivi de
la chapelle de Notre-Dame-des-Châteaux.
Un peu plus loin une autre tour ronde du XIIIe siècle, à
l'est. Un peu plus bas les vestiges de la porte primitive, qui est romane, sur
la première enceinte. Le donjon carré rappelle la tour sarrasine de Conflans,
il mesure 7 mètres de côté, est haut de 25 mètres à l'ouest. Dans ses murs
épais une échelle de meunier fait communiquer les deux niveaux, bien éclairés
par une fenêtre haute de 2,50 mètres ouverte à l'est. La tour ronde de l'est,
qui s'élève sur l'à-pic surplombant Ie Dorinet, est assez délabrée car elle fut
frappée par la foudre en 1730, mais elle atteint encore entre 8 et 12 mètres de
haut. Elle s'apparente à la tour ronde de l'ouest, bien conservée dans son
ensemble et qui possède des murs épais de 3,50 mètres, avec une salle haute de
6 mètres couverte d'une voûte qui laisse en son centre un passage ovale de 0,50
à 0,60 mètre. Elle ne possède pas d'ouverture, n'avait pas de porte, on ne
devait y accéder qu'en descendant du premier étage par une échelle dans
l'ouverture de la voûte, l'accès se faisant par une porte au deuxième étage,
côté sud, à 8-9 mètres de haut.
Dans les murs du corps de logis du XVI e siècle, on aperçoit
encore, en saillie sur la façade nord, une demi-tour ronde, probablement l'une
des sept tours qui passaient pour flanquer le rempart courant tout autour du
plateau.
A voir également Les Outards
Sur le flanc méridional de l'Outray, au milieu des prairies
et jardins, séparé de Notre-Dame-des-Châteaux par les gorges du Dorinet. Jolie
vue sur trois vallées.
A la mort de Guillaume de Beaufort, vers 1246, son cadet Pierre fit bâtir cette demeure sur la colline des Curtillets, face aux Vanches. Il semble qu'en 1297 il ait cédé à Béatrix de Faucigny les Outards, autrement dit le « castrum de Altaribus», des autels. Cependant, en 1320, les deux frères Pierre et Jacquemet, damoiseaux, dits de Altaribus, fils de Raymond de Beaufort, réclamèrent le droit d'élever des fourches patibulaires.
Source fournie par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:41 par Jimre
Montchabod
Situation
Villard d'Héry
Savoie — arrondissement : Chambéry
Canton: Montmélian
Après le croisement des RD 33 et 202, en direction de Saint-Pierre-de-Soucy, premier chemin à droite à la sortie du village.
Histoire
En 1275, Guillaume de Montchabod déclare tenir en fief, du comte Philippe de Savoie, la maison forte du lieu. Vers 1360, on trouve mentionnées la Tour Carrée à feu Amédée de Montchabod, qui va à Jacquemet, Antoine et Thibaud, fils de Jean, et la Tour Ronde, le plus gros lot, qui échoit à Béatrice et Jacquemette, filles d'Humbert.
Les Montchabod se sont éteints peu après 1471 et leurs biens ont passé à un rameau des Montmayeur, qui prit le nom de Montmayeur-Montchabod, attesté de 1484 à 1518.
La châtellenie de Montchabod passa ensuite sous la domination du seigneur de Combefort à Saint-Pierre-de-Soucy jusqu'en 1624, où elle fut achetée par Michel-Antoine d'Alexandry, sergent-major de la garnison du fort de Montmélian, décédé en 1647.
Cette famille, originaire d'Ivrée en Piémont, avait pour nom primitif Orengiani. Elle s'allia aux d'Alexandry, Orengiani d'Alexandry, l'An 1591,Jérôme épousa la fille du marquis de Saluces, Octavie. C'est de cette union que naquit l'acquéreur du château, dont l'arrière petit-fils modernisa la demeure par des adjonctions à la tour carrée, qui se trouve ainsi prise dans la masse de la maison actuelle, agrandie en deux temps. Les d'Alexandry s'allièrent aux Fernex de Montgex, dont les descendants sont toujours propriétaires de Montchabod.
Description
Le château, merveilleusement situé sur le plan stratégique, intercepte complètement l'ancien et unique chemin allant du Puits à Coise aux tours de Montmayeur à Villard-Sallet, qui croise en cet endroit la grande voie romaine à hauteur de la chapelle, et comprend deux éléments distincts. Sur le haut, la grande maison carrée à trois niveaux qui englobe l'ancienne tour carrée, et en contrebas, à 200 m de distance environ, l'ensemble formé par la tour ronde, haute de 25 m environ. Elle est construite en appareil de schistes noirs et date du XIIe siècle. Lui sont adjoints quelques bâtiments annexes plus récents, bien que la maison qui confine la tour ait un mur en opus spicatum très ancien.
On lit parfaitement la trace du fossé, du mur d'enceinte, de la rampe d'accès à la maison forte.
Une porte en plein cintre, du XIIe siècle, est ouverte dans un mur perpendiculaire à la tour ronde, côté montagne.
Une chapelle reconstruite en 1880, par surélévation de la chapelle dite de l’Annonciation, construite en 1625 par les d’Alexandry, borde le vieux chemin de douane, à mi-distance entre les deux tours primitives.
Sources fournies par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:37 par Jimre
Villardizier
Situation
Dans le hameau de Villardizier.
Histoire et description
Cette maison forte, de forme carrée, avec deux tourelles pentagonales en avancée, sous son grand toit d'ardoises, est construite en un mélange de pierres et de grosses briques, architecture qui rappelle la Maison Rouge et le Château Rouge à Conflans, avec des détails des XIVe et XVe siècles. Une des tours pentagonales porte une ouverture romane à hauteur du premier étage.
On trouve à l'intérieur une porte ogivale du XIVe siècle et une grande cheminée du XVe siècle dans la cuisine.
La maison forte appartint probablement à la famille de Galliard ou de Gallier, notaires cités tout au long du XIVe siècle, qualifiés de nobles en 1421.
La dernière du nom, Jeanne de Gallier, morte en 1582, fut mariée d'abord à Antoine Roer de Saint-Séverin, puis à Georges de Challand.
En 1600, on trouve, habitant la « tour » Urbain de Gallis, marié à Françoise Bonivard, de Vimines, anobli le 5 mai de la même année. Vont lui succéder son fils Julien (1600-1679), marié en 1635 à Léonore Mugnier. Leur fils aîné, Claude, aura en préciput la tour de Villardizier. Il épouse Françoise de Glapigny. Leur fils Jean-Antoine (1687-1751) a un frère aïeul de la famille Raingo-Pelouse par sa fille Marie-Agathe : Jean-François, né en 1703, qui teste en 1723. Son descendant, Antoine de Gallis (1746-1818), adoptera son beau-fils Benoît Maitre, qui prendra le nom de Gallis. Une de ses petites-filles, Julie de Gallis, apportera par mariage la tour à son mari M. Laconnay du Foug, dont la fille épousera Victor-Louis-Clément Perrier.
Ce sont ces Perrier de Laconnay qui la vendirent aux aïeux de la famille Lettry. Racheté à la famille Lettry-Jeandet par e docteur Pierre Sermoz.
Sources fournies par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, éditions Cabédita.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 17-12-2022 10:20 par Jimre
Feissons
Château de Feissons-sous-Briançon
(aussi appelé Fesson ou Faissons-sous-Briançon)
Situation
Savoie Arr. : Moutiers
Canton : Bozel
Dans Feissons-sur-Isère, prendre le chemin qui monte aux Côtes.
Histoire
Le château de Feissons est cité depuis 1082 mais il ne reste rien de cette époque sur le terrain.
Sa partie la plus ancienne, le donjon circulaire, remonte au milieu XIIIe siècle. En 1250, l'évêque d'Hereford, seigneur de Briançon, est investi du fief. Les seigneurs de Briançon exerçaient en Tarentaise toute la juridiction de vicomtes sous la mouvance des archevêques comtes de Tarentaise.
Le premier château aurait été détruit en 1082 par le comte Humbert II parce que les comtes de Briançon se livraient au pillage et au brigandage sur toute la région. Il fut rebâti à partir du donjon qui subsiste, puis un grand corps de logis fut édifié au XVle siècle, en 1536, pour résister à François Ier qui l'emporta d'assaut. Il fut également pris par Henri IV en 1600.
En 1330, Pierre, seigneur de Fessons est investi du fief, puis Amédée de Conflens en 1357.
Entre 1358 et 1359, Rodolphe, seigneur de Montmayeur (voir tours de Montmayeur et tour Montmayeur), allié des Briançon et chanoine de Genève, reçoit l'investiture des dépendances et Amédée de Conflens, confirmation de la juridiction. En 1379, ce sont Antoine et Amédée Benet, frères, avec leurs femmes Catherine et Antoinette, qui sont investis du château proprement dit. En 1427, pour Marie de Villette, fille de feu Humbert de Chevron, épouse de Bertrand de Duyn, il ne s'agit plus que de la maison forte, en 1447 également. Par contre, en 1451, Bertrand de Duyn, seigneur de la Val-d'Isère est investi de la « motte et château de Fesson », et Jean de Duyn, en 1505, obtient la faculté de faire ériger une fourche patibulaire à quatre piliers dans sa juridiction.
En 1680, Charles-Victor-Joseph de Saint-Thomas voit la juridiction de Fesson érigée en comté en sa faveur, mais en 1700, c'est la communauté de Feissons qui reçoit des lettres patentes d'inféodation et d'inaliénation.
Description
Le château a été rénové récemment et voici comment il était avant cette rénovation
Dans une enceinte de plan barlong, avec un angle à pans coupés, se trouve le donjon cylindrique du XIII e siècle, haut de 26 mètres. Un peu plus loin, un grand logis rectangulaire datant de 1536 est en cours de restauration.
Le donjon est à peu près entièrement conservé, à l'exception d'une partie de son couronnement. La partie inférieure extérieure est construite en moellons ordinaires réunis par du mortier. Les murs, qui forment une retraite à chaque étage, ont 2,80 m d'épaisseur à la base et 2,24m au sommet.
Le donjon avait cinq étages séparés par des planchers de bois. Il était terminé par une plate-forme couronnée d'un parapet crénelé à ciel ouvert avec chemin de ronde. Le seuil de sa porte est à 8 m au-dessus du sol extérieur. Une seule cheminée existe au premier étage, en tufs taillés.
Le logis du XVIe siècle, comportait quatre étages, y compris les combles. Il est flanqué à
ses quatre angles de tourelles existantes, fermées, ne communiquant avec le
logis que par une porte intérieure à chaque niveau. L'entourage des baies est
en pierre de taille en grande partie arrachées, et les murs sont en petits
moellons.
Actuellement, c'est une propriété privée.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos :
- Jimre (2022)
- Nano.M (2022)
Posté le 22-10-2022 20:02 par Jimre
Tour Montmayeur
La tour Montmayeur
Situation
Aime la Plagne
Dans la ville, on trouve sur l'avenue de la Tarentaise la basilique Saint Martin et non loin de là, à l'angle de la rue de la Gare et de la voie ferrée, on peut apercevoir cette tour.
Histoire
Aime appartint dès le XIIe siècle au comte de Savoie qui s'y faisait représenter par les vicomtes de Tarentaise, les Briançon, dont Aime est peut-être le berceau, plus qu'Aigueblanche, selon L. Chavoutier. Après quatre ou cinq générations de pouvoir des Briançon, la vicomté fut transmise aux sires de Montmayeur, grands barons issus du Grésivaudan vers 1221. Ce sont eux qui établirent les deux tours du château de Saint-Sigismond, mais surtout la tour de Montmayeur, point fort de la ceinture fortifiée qui protégeait le bourg d'Aime, reliée à la tour du Maney, à la tour carrée qui existe encore de l'autre côté du pont sur l'Ormente, et à la tour de Poëncet, sous la route de Tessens (tour ronde toujours visible derrière le pavillon des religieuses d'Aime).
Les Montmayeur jouèrent un rôle très important en Savoie, et eurent de nombreux fiefs : Aime, Villard-Sallet, Apremont, etc. ; certains d'entre eux furent inhumés dans l'église Saint-Martin d'Aime, leur sépulcre a disparu, mais il était représenté sur le plan fait en 1696 par le doyen Dusaugey.
La tour est mentionnée lors de l'inféodation en 1392 à Claude de Montmayeur, puis en 1447 noble Humbert de Montmayeur et son frère Claude en sont investis.
La tour commandait aussi un pont à péage sur l'Isère.
Description
La tour ou maison forte se compose d'un logis rectangulaire, flanqué et dominé sur l'un des grands côtés par un donjon carré de 9,55 mètres de côté hors œuvre, sur 19,30 mètres de haut, avec des murs épais de 2,40 mètres. Une grosse cage d'escalier cylindrique accostée à la tour dessert l'habitation, dont elle ne dépasse pas la hauteur du premier étage. L'ensemble est encore relativement en état.
Les angles, les pieds droits des portes et des meurtrières, les claveaux des arcs sont composés de cailloux roulés de l'Isère noyés dans un mortier de chaux. La tour contenant l'escalier est de beaucoup postérieure au donjon qui paraît remonter au XIIe siècle, alors que la porte de la tour d'escalier et la fenêtre du premier étage du donjon sont fin XVe ou début XVI e siècle. Un peu plus loin, à droite de la tour de Montmayeur, on aperçoit encore un peu les traces d'une tour ronde, non loin de la voie ferrée, et une autre tour ronde paraît avoir été détruite lors de la construction de la voie ferrée, elles balisaient le mur d'enceinte du bourg.
Le sommet du donjon Montmayeur était couronné de mâchicoulis, dont certains sont encore discernables au sud et à l'ouest, ce qui permit à l’architecte Borrel de restituer l'élévation du bâtiment en plan.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
Photos :
- Jimre (2022)
Posté le 22-10-2022 19:44 par Jimre
Tour de Boson
La Tour de Boson
Situation
Petit-Coeur
Savoie - Arr. : Albertville
Canton : Moutiers
Au-dessus de l'église sur une colline, au bout du chemin
rural dit du Château.
Histoire
La première mention historique de cette tour date du 10 juin
1447, lorsque Thomas du Châtelard prête hommage au duc Louis pour la maison
forte.
En 1630, elle appartient à Jean-François Dutour de Villeneuve surnommé "La Motte". François Dutour fonda en 1665 une chapelle dans l'église de Petit-Cœur, dédiée à Notre-Dame, saint Joseph, saint Claude et saint François, le tableau de la chapelle du Rosaire portait ses armoiries.
Les nobles du Châtelard avaient, quant à eux, érigé une chapelle Sainte-Marguerite dans le cimetière.
En 1730, la tour appartient à noble Bozon Péronne, mais à la
Révolution, elle est à des paysans du cru.
Description
L'ensemble est formé de trois bâtiments : le logement au
seigneur (A), le batiment pour les fermiers (B) et la tour proprement dite (C). la distance entre
le château et la tour n'est que de 1,40 m. On communiquait par un souterrain
existant, de 6 m de long, 2 m de large et 2 m de haut, creusé à la pointe dans
une roche schisteuse, ou encore par une porte sur la façade aval, à 10 m de
haut, débouchant au premier étage; l'habitation du seigneur, élevée sur cave
avec rez-de-chaussée et premier étage, avait au premier des fenêtres jumelées
couronnées par deux arcs en ogive reposant à leur point de contact sur une colonnette
(XIIIe siècle).
Le bâtiment pour les fermiers comprenait une écurie et un cellier
en sous-sol.
Le donjon, à trois étages, possédait deux meurtrières au
premier, l'une verticale, l'autre horizontale munie de deux bancs de pierre. Au
second, une meurtrière verticale (0,70 m x 0,12 m) et des latrines dans
l'épaisseur du mur. Il était surmonté d'un crénelage - effondré - à 2 m environ
de la plate-forme.
Les arcs en tiers point, la forme des meurtrières, les angles et encadrements des baies, le cordon d'empâtement en pierres de taille, semble indiquer pour E.-L. Borrel, une construction de la seconde moitié du XV e siècle sous Thomas du Châtelard. Mais on peut le faire remonter à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe la famille du Châtelard étant aussi connue dès 1313.
Sources fournies par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos :
- Jimre (2022)
Posté le 22-10-2022 19:15 par Jimre
Blay
Château ou Maison forte de Blay
Situation
Savoie - Arr. : Moûtiers
Canton : Albertville
Sur la commune d’Esserts-Blay.
On arrive au château par un chemin qui part à droite de
l'église. La construction domine sur un promontoire la plaine de Langon et
celle de La Bâthie, face à l'usine hydro-électrique d'Arbine.
Histoire
Le château de Blay, sis sur une commune dont les forêts ont
été " essertées" aux XIIe et XIIIe siècles, est lié à la famille des
Romestang d'Avallon, mais Blay provient du nom d'homme latin Blasius, qui
laisse supposer la présence d'une villa. Les Avallon ou Avalon se sont implantés le long
de la route médiévale allant à Pontcharra (Isère) et ont possédé des « alleux »,
terres tenues en toute souveraineté, le long du vieux chemin des Millières de
Saint-Paul-sur-lsère.
Blay faisait partie, avec Saint-Paul et Saint-Thomas des
Esserts de l'alberge des Avalon probablement depuis 996, date à laquelle le roi
de Bourgogne Rodolphe III donna le comté de Tarentaise à l'archevêque Amizon,
qui délégua une partie de ses revenus et pouvoirs.
Un acte de partage entre demoiselle Marie d'Avalon, mariée à
Nicod de Salins et son frère noble Guigue d'Avalon, entre 1388 et 1422, précise
que « luy arriva des biens de Bleys, Saint-Thomas des Esserts et la
coseigneurie de Saint-Paul pour sa part d'héritage. Ledit Nicod (d'Avalon) fit
bâtir à neuf le château de Bleys, il y a environ deux cents ans ».
Nous voici fixés sur le nom du constructeur : Nicod
d'Avalon, et la fourchette de la date : entre 1188 et 1222, ce que confirme
l'architecture de ce donjon pourvu de tourelles d'angle.
La première mention de la seigneurie de Blay détachée de
celle de Saint-Paul, date de 1354 : François d'Avalon, investi du fief de
Saint-Paul, passe la seigneurie de Blay à François de Salins, marié à une fille
d’Aymeric d’Avalon. Le 3 Juin 1390, François de Salins reconnaît tenir la
seigneurie de Blay en fief du Très Illustre Prince Amédée VIII comte de Savoie,
mais, à sa mort, la seigneurie de Blay sort de cette famille pour quelques
années. On ignore totalement pourquoi, le 28 juin 1418, l'investiture fut donnée
à l'archevêque de Narbonne François de Conzié, héritier de son neveu Jean de
Conzié.
Toutefois, en janvier 1432, Nicollet, arrière-petit-fils de
François de Salins, reconnaît la seigneurie de Blay en faveur du duc de Savoie, Louis, comme héritier de son parent François de Salins. Son fils Urbain de
Salins n'ayant eu qu'une fille, testa en sa faveur le 23 février 1535, et cette
même Jeanne institua comme héritier universel le 11 décembre 1537 son mari
Jean, fils de Mermet de Riddes, seigneur de Flumet et de Megève, qui très
prudemment, pour éviter d'éventuelles difficultés dues à un fidéicommis chez
les Salins, acheta le 5 novembre 1536 à Urbain de Salins les terres de Blay et
Saint-Thomas. Cela n'empêcha pas les nobles Chappot, héritiers
fidéicommissaires de lui intenter un procès. Jean de Riddes perdit, par une
série de sentences arbitrales, en 1543 et 1544, une partie de ses biens, dont
la maison de Salins ou château de Melphe à Salins. Ayant prêté serment de
fidélité au roi François Ier lors de la première occupation de la Savoie par la
France, Jean de Riddes testa le 15 janvier 1565, transmettant terre et
seigneurie à son fils Antoine Gaspard et à sa fille Thomassine, en cas de décès
de son frère sans descendance, ce qui advint. C'est ainsi que par testament du
15 novembre 1615, Antoine-Gaspard de Riddes institua pour héritier le fils de
Thomassine, noble Gaspard du Verger, qui hérita aussi de sa mère. Après un partage
entre Gaspard et François, les fils de Gaspard du Verger, Blay fit partie du
lot de François, chef de la branche cadette. La branche aînée avait son château
à Grand-Coeur, et s'installa après 1815 à Moûtiers.
La branche des du Verger de Blay s'éteignit au début du XIXe
siècle.
Il y avait longtemps que le château de Blay était inhabité.
Sa dernière occupante fut dame Antoinette, fille de feu Laurent de Conflans, première
femme du dernier des Riddes : elle dicta son testament au château de Blay et y
mourut le 9 décembre de la même année. Une tradition rapporte que dans la nuit
de Noël de 1599, sans que l'on sache pourquoi ni comment, le château prit feu :
le toit et les plafonds s'effondrèrent, et il ne fut pas restauré. Le veuf,
Gaspard de Riddes était alors absent, au service du duc de Savoie. Il était
déjà remarié à Jacqueline de Salins, veuve de Gaspard de Verboz. Dans son
testament de 1616, fait « dans sa maison neuve de Beauséjour » à
Saint-Paul-sur-Isère, près du pont, au Cavagnet, il attribue à sa femme et à
ses deux filles une somme d'argent en compensation des effets qui avaient été
brûlés dans cet incendie.
Description
L'architecte Borrel qui en releva le plan à la fin du XIX e
siècle pense que la quatrième tour du château de Blay ne fut jamais construite
et qu'il fut édifié à la fin du XIVe siècle.
Or l'on sait qu'il fut construit à la toute fin du XIIe ou
au début du XIII e siècle, et il peut s'agir d'un donjon rectangulaire avec
quatre tourelles d'angles en saillie, et probablement une cinquième faisant
face à celle qui a disparu, à la poterne d'entrée, située à l'angle nord-ouest,
où l'accès est le plus facile.
Reprenons la description de Borrel : les murs épais sont construits en petits moellons bruts liés par du bon mortier de chaux et de sable. Les trois autres angles de ce logis rectangulaire comportent des tourelles en saillie à quatre niveaux, qui étaient couronnées de créneaux. Des meurtrières sont à l'intérieur de petites niches pouvant contenir un homme de garde, et sont surmontées d'arcs très aplatis. Les tourelles communiquaient avec l'étage correspondant du corps principal du château, qui comportait trois étages au-dessus du rez-de-chaussée.
Au rez-de-chaussée, cellier, caves, la cuisine au nord en surélévation par rapport à la partie sud.Au premier : haut de 4,30 mètres, trois pièces à cheminée dont l'aula ou grande salle, éclairée par deux croisées à coussièges et dotée de deux cheminées. Elle communique avec la cuisine, au nord, et avec la chapelle installée dans la tour sud. Le second, haut de 3,80 mètres, était divisé en cinq ou six pièces, et les greniers occupaient le troisième étage, avec 2,50 mètres de hauteur. Seul le rez-de-chaussée et le premier étage de la tourelle du sud-est étaient voûtés. La porte au nord-ouest était défendue par des meurtrières. Un escalier droit conduisait aux différents étages, pris dans la première pièce du nord-ouest.
Parmi toutes les pièces, on a identifié deux chambres, au premier et deuxième étages, possédant chacune une cheminées, latrines et fenêtres à coussiège. Le troisième étage pourrait avoir servi de pigeonnier.
Toutes les fenêtres ont un encadrement en pierres de taille et sont surmontées à l'intérieur d'un arc surbaissé. Les deux plus grandes ont un double meneau. Une porte à accolade précise ces travaux d'aménagement à la fin du XVe et au XVe siècles.
Si quelques éléments défensifs ont été conservés, le caractère résidentiel de cette maison forte est bien affirmé.
Ajoutons que des traces très apparentes de feu sur les
parements intérieurs confirment la tradition du grand incendie de Noël 1599.
Le diable Gribouille au château d'Esserts-Blay.
Il ne s'agit pas tellement d'une légende mais d'un fait qui s'est déroulé en ces lieux aux alentours des années 1875 :
Deux malins ayant voulu faire croire qu'un trésor était caché dans les tours du vieux château, se firent remettre par une demi-douzaine de gens confiants, sous le sceau du secrets la somme de 250 francs pour aller à Genève acheter le Grand Albert ou les Clavicules de Salomon. La somme étant insuffisante, on monta jusqu'à 1 200 francs. Quinze jours plus tard, le " magicien" convoquait ses ouailles à Conflans, leur présentant un vieil infolio en latin, le seul « Grand Albert » existant en Suisse, et leur donna ses indications. Chacun devait se rendre séparément à Blay le soir de Noël, et l'on se retrouverait au château à onze heures du soir. Une fois sur les lieux, on s'apprêta à convoquer Satan.
Le second compère, dans la salle en ruines, se préparait pour jouer son rôle, il s'affublait d'un grand manteau noir, se coiffait d'une perruque et d'une barbe rousse avec un chapeau tricorne, s'attachait aux pieds des chaînes, et tenait devant lui un grand plat avec des étoupes d'eau de vie. Il avait ordre d'allumer les étoupes à la première évocation et d'avancer à la troisième. Le Diable du jour n'était autre que Gribouille. Le « porteur du grand in folio » s'avança au milieu des décombres vers la grande salle, ouvrit son livre et adjura solennellement le Diable :
« Diable Gribouille, sors des Enfers et parais devant moi » : la lueur bleuâtre s'éleva dans le fond de la salle.
« Diable Gribouille, obéis à ma voix, sors des Enfers et parais au milieu de nous » : un bruit de chaînes, un pas lent et pesant qui s'approche... et nos chercheurs de trésors s'enfuient à toutes jambes par les différentes issues. Le magicien les rejoignit et leur adressa les plus vifs reproches : ils avaient laissé échapper la fortune par couardise et en violant leur serment, et il leur intima le silence.
En fait le secret ne fut gardé que pendant trois ans, les victimes allèrent même consulter les hommes de loi d'Albertville, mais le cas n'était pas facile à résoudre...
Le jeu du « coinchon »
Le château appartient en indivis à quatre propriétaires,
mais son esplanade est aménagée en terrain de jeux. L'abbé Hudry raconte que
cette esplanade est le théâtre d'un jeu original, mais joué autour
d'Albertville, dans la haute vallée de l'Arve, la région du Giffre, le Chablais
et du côté de Bourg-Saint-Maurice.
L'après-midi de Pâques, après les Vêpres, les Blaicherains
se rendent près du château, pour ce jeu réservé aux hommes :
Un gros dé ou cube de bois de 20 cm de côté, appelé domino,
et, pour chaque joueur le coinchon (ou cornichon, ou coution), qui est une
sorte de maillet fait d'une branche de houx ou d'osier à l'extrémité de
laquelle on a laissé un morceau du tronc qui la portait, et une baguette
d'environ un mètre : la servante.
Le premier joueur désigné par le sort place la servante sous
ses pieds en disant « le domino va devant, moi après, un tel après ». Il lance
le dé puis son coinchon aussi près que possible. Le dernier s'empare de la
servante en disant « faute de valet j'emporte la servante ». On compte les
perdants, ceux dont le coinchon est le plus loin du domino.
On peut multiplier les difficultés : lancer le coinchon dos
collé aux murs du château, le lancer par-dessus la tour, dans un buisson, etc.
A la tombée de la nuit, le goûter est payé par les amendes des perdants. Il peut être copieusement arrosé...
Sources :
- fournie par Nano.M: Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- panneau présent sur le site lors de la visite.
Photos :
- Jimre (2022)
Vidéo:
- Vidéo aérienne du château, prise avec notre drone.
N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...
Si vous voulez voir les vidéos que nous faisons lors de nos déplacements en dehors de cette thématique, la playlist des "Videos de vacances" est également disponible.
Posté le 22-10-2022 11:53 par Jimre
Tour Gaillarde
La Tour Gaillarde
Situation
Plancherine
Savoie - Arr. : Albertville
Canton : Crésy-sur-lsère
La tour domine Plancherine et la RD 64, adossée à la montagne.
Histoire et description
Dérasé, ce grand bâtiment conserve trois niveaux et des ouvertures trilobées, dont une géminée au second niveau, qui le font remonter au XIV e siècle, sans compter une fenêtre barraudée à arc en accolade au rez-de-chaussée.
Il se peut que la tour ait été construite par la famille de Beaufort, et ait fait partie d'un ensemble beaucoup plus important.
Au XVIe et au XVIIe siècle, la tour fut utilisée comme résidence d'été des abbés commandataires de l'abbaye proche de Tamié, mais il est certain que dès le XIIIe siècle, les moines, dont l'abbé était seigneur temporel de Plancherine, y ont eu une maison forte.
En 1509, dom Alain Lacerel, successeur de Jacques-François de Chevron, y réside probablement. Il fait faire l'adduction d'eau de la maison forte par " borneaux" (conduits de bois), de la Fontaine de Duy, sous Versonnaz, jusqu'à la tour.
En 1538, Pierre de Beaufort, âgé de 17 ans, devient prieur général de Citeaux en Savoie et en Dauphiné. La même année, François Ier envahissait la Savoie. Il abrita tranquillement ses sept bâtards dans la maison forte de Plancherine, que la malignité publique surnomma alors " la tour gaillarde".
Jean de Chevron lui succéda, mais il se démit de ses fonctions en 1595 en faveur de François-Nicolas de Riddes : l'ère des réformes commençait pour l'abbaye de Tamié. Entre 1595 et 1645, il signa de nombreux actes dans cette maison où il paraissait résider plus volontiers qu'au monastère.
C'est dom de Somont (1659-1701) qui, pour symboliser la réforme, fit démolir la résidence des abbés à Plancherine, vers 1677, Rancé lui ayant donné quatre religieux, il put mener à bien la réforme religieuse et construire la nouvelle abbaye.
Nous n'avons conservé que la partie basse, qui porte toujours le nom de tour gaillarde, alors qu'au XVI e siècle, on pouvait y admirer une chapelle très décorée et des appartements luxueusement meublés. Les bourneaux amenaient l'eau à plusieurs bassins où nageaient des cygnes. Une longue allée de charmes côtoyait un jardin fourni des plantes les plus rares. De la terrasse, la vue s'étendait sur la Combe de Savoie et les massifs alpins. Plancherine était le rendez-vous de tous les seigneurs du pays au moment des vendanges et de la chasse.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos:
- Nano.M (2022)
Posté le 20-10-2022 08:17 par Jimre
Les Hurtières
Château des Hurtières (ruines)
Situation
Saint-Georges-Des-Hurtières
Savoie - Arr. : Saint-Jean-de-Maurienne
Canton : Aiguebelle
Se garer à la mairie de Saint-Georges-des-Hurtières et descendre en direction du parcours de santé. Aller à son départ. Les ruines se trouvent sur le mamelon boisé.
Histoire et description
Entre La Chambre et Aiguebelle, la vallée de l'Arc est encadrée par deux lignes de montagnes élevées séparées par une dizaine de kilomètres : à droite la chaîne de La Lauzière, à gauche le massif des Hurtières, dont le seul col praticable est celui du Cucheron, qui débouche à Aiguebelle.
C'est ce col qui défendait le château, qui appartint à l'une des plus anciennes familles de Savoie : les Urtières. Peut-être exercèrent-ils dès le siècle leur seigneurie sur les trois communes de Saint-Georges-des-Hurtières, Saint-Alban et Saint-Pierre-de-Belleville sous la suzeraineté des comtes de Maurienne. Ils n'apparaissent officiellement que le 20 févier 1296 lorsque Amédée V de Savoie et Nantelme des Urtières passent un acte réglant les conditions d'exercice de la juridiction sur les Urtières en reconnaissant à ce dernier toute justice et tous droits féodaux sur les Hurtières.
Nous connaissons cependant Nantelme, qui vit en 1198, fils et petit-fils de seigneurs portant les prénoms de Nantelme et d'Antelme. Le Nantelme qui vivait en 1290 eut trois fils, Jean qui lui succéda, le second, Aimon, qui fut évêque de Maurienne, et Antelme qui devint abbé de Saint-Rambert-en-Bugey. Par ailleurs ils fournirent aux comtes de Savoie de nombreux administrateurs : baillis, châtelains, chefs d'armes.
A la fin du XIIIe siècle, Amédée d'Urtières, sans postérité, a pour successeur Jean de Miolans. Une branche des Miolans reprend alors le nom d'Urtières et devient les Miolans-Urtières.
Le 6 juin 1348 Pierre des Urtières jura avec les principaux seigneurs de Savoie un traité d'alliance contracté avec la Maison de Bourgogne, et assista le 16 août Amédée VI. Lorsque ce dernier entreprit sa grande Antelme marié depuis 1354 à une princesse de Savoie Achaïe. Un autre, Amédée, devint l'un des exécuteurs testamentaires du comte Amédée VI dont il accompagna le corps lors de la sépulture à Hautecombe.
Les Urtières s'éteignirent au XV e siècle, le dernier représentant, mort sans postérité mâle, vendit tous ses biens à Louise de La Chambre le Il mars 1489. Un siècle et demi plus tard Louise de La Chambre cédait le fief à Thomas de Savoie prince de Carignan. Lui succédèrent le 22 février 1687 le sénateur et baron Jean-Baptiste de Castagnery, puis le banquier Marchisio.
Les terres devinrent par la suite propriété de l'Hôpital général de Chambéry, et étaient en 1957 à un entrepreneur de métallurgie qui en exploitait les mines de fer et de cuivre.
Nous manquons de détails sur le château de Saint-Georges. Des ruines imposantes subsistaient encore en 1850, qui le dataient selon certains du VIIIe siècle... plus probablement du XIIe siècle. Elles ont à peu près disparu. On sait seulement que le château fut détruit en 1536 par les troupes de François Ier et ne fut pas relevé.
Les mines des Hurtières furent exploitées dès longtemps : en 1338 Pierre Milan, de Montmélian, fut concessionnaire des mines de fer et de cuivre. Il appartenait à une famille qui fabriquait à Montmélian des armures célèbres et des épées au XIVe siècle.
Sur la mappe sarde de 1730 les ruines du château se dressent encore parmi les broussailles et les champs.
Aujourd'hui subsiste encore un mur en "arête de poisson", méthode de construction typique du Moyen Age.
Légende
Une légende racontait qu'un des châtelains de Hurtières obligeait les paysans à frapper l'eau de l'étang avec des bâtons...pour que le chant des grenouilles ne trouble pas son sommeil...
Sources fournies par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- panneau présent sur le site
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 19-10-2022 18:04 par Jimre
L’Heuille
Château de l’Heuille ou de l’Aiguille
Situation
La Table
Savoie - Arr. : Chambéry
Canton : La Rochette
Dans La Table, prendre la RD 23 qui longe le plateau de l'Huile, en direction d'Etable. A 3 kilomètres, prendre à gauche la route vers le hameau du Defay. Les ruines sont à l'extrémité du plateau, au Pic de l'Huile, à 926 m d'altitude.
Histoire
Sur une excroissance calcaire, ce château émergeait à droite de la pointe, comme une coque de navire. Il défendait l'entrée en Maurienne par le col du Cucheron. Les plus anciens seigneurs connus, après les nobles du Gua et Jean d'Arvillars, qui le céda à Pierre de Morestel en 1258, sont la dynastie des Chabert de Morestel (XIIIe et début du XIVe siècles). Ils avaient des possessions dans toute la vallée d'Allevard-La Rochette, artificiellement divisée entre Savoie et Dauphiné au XIe siècle.
Le dernier des Morêtel eut pour héritier, peu après la guerre du Faucigny, un comte de Seyssel-La Chambre, seigneur de La Rochette en 1356. Dès lors, les deux châtellenies de l'Heuille et de La Rochette se fondirent ensemble petit à petit. Le château n'avait qu'une tour au XIIIe siècle, outre le logis seigneurial dont la salle peinte est signalée. En 1469, quatre tours sont bâties et entourent le donjon primitif. Elles font face à chacune des quatre issues souterraines ou caponnières qui vont du premier fossé au second, sous le gros rempart de 10 m de haut, qui subsistait encore en 1929.
En 1481-1482, Grolée de l'Huis, agent de Louis XI, y fut retenu prisonnier par le comte Louis de La Chambre, alors gouverneur général de Savoie, au nom de son souverain encore mineur. Mais c'est la guerre de 1597 qui mit en relief l'importance de ce château fort qui va résister plus d'un mois au régiment d'Auriac. Enfin, Lesdiguières lui-même, après avoir emporté le château de Charbonnières à Aiguebelle, se rendit à La Table, dont il brûla l'église. Il fit venir trois canons qui avaient déjà servi contre le château de La Rochette, le port de Châteauneuf, Chamousset et Aiguebelle. « On eut prou peine à faire monter le canon quatre jours durant ». La batterie dura du 1er au 4 août 1597. On tira 70 à 80 coups, sans toutefois faire de brèches, car la muraille était bonne - du schiste taillé à vif- et renforcée par de la terre à l'intérieur. Le 5 août, une capitulation des plus honorables fut conclue. Les assiégés, 39 paysans, en comptant leur commandant, le sieur Bay, défilèrent avec armes et bagages, tambour battant, mèche allumée et balle en bouche.
Lesdiguières fit restaurer la place forte et la conserva jusqu'après le traité de Vervins. II l'occupait encore au traité de Lyon, jusqu'à ce qu'il soit désintéressé par le duc de Savoie qui racheta le château le 1 er mai 1606 à Pierre de Seyssel La Chambre pour 10 000 écus d'or à 7 florins et 10 sous pièce, payables en trois ans sur ses deniers de Milan. Mais, en raison du traité du Brusol, par lequel Henri IV promettait la Lombardie au duc de Savoie, celui-ci résilia l'achat du fort. En 1630, eut lieu un nouvel assaut par le régiment de Rambure, aidé de deux pièces de canon. La garnison, à peine composée d'une compagnie, finit par se rendre. Ce que Lesdiguières avait épargné, Richelieu le fit détruire implacablement : les énormes murailles du donjon, fortes de 3,40 m d'épaisseur gisent depuis en gros blocs qui ont roulé jusqu'au rempart.
Il n'en reste que des ruines que l'on disait hantées par des « esprits femelles » au XIXe siècle.
Le seigneur de Monet (Coise - Saint-Jean-Pied-Gauthier), Jean II de Montchabod, y fut retenu prisonnier.
La chronique locale raconte l'évasion miraculeuse d'un autre prisonnier qui y était détenu en 1496. En effet, le notaire Jean-Baptiste Truchet, après avoir été soumis à la question, y séjournait depuis plus de six mois, chargé de fers dans un cachot. Il implora son saint patron Jean-Baptiste, lui promettant un magnifique cierge s'il recouvrait sa liberté. Ses fers se brisèrent comme du verre, les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes et le notaire captif, rendu invisible aux yeux des sentinelles, se laissa glisser avec une corde depuis le donjon. Par la suite, il accomplit son vœu : à une demi-lieue avant Saint-Jean-de-Maurienne, il se traîna sur les genoux vint se prosterner au pied de l'autel, faisant célébrer une messe et offrant un cierge. Puis il consigna par écrit le miracle.
Le château, ou plutôt ses restes, passa en 1783 au marquis de Coudrée.
Le fief de l'Heuille était très important, il comprenait treize villages. Louis de La Chambre, comte de l'Heuille et seigneur de La Rochette, vers 1480, développa la métallurgie, les filatures et l'exploitation minière sur ses terres. Il fut enseveli en 1505 sous un mausolée de marbre noir aux Carmes de La Rochette.
Description
On peut encore voir des ouvertures de souterrains, deux larges passages couverts aux angles nord et ouest du rempart, des fonds de citerne et les fossés qui semblent de vrais ravins.
Le château mesurait 100 m de long sur 20 m de large, avait la forme d’un quadrilatère, avec deux fossés.
Au XVIIIe siècle, il ne se composait que d’une maison et d’une tour au centre de l’enceinte et au XVe siècle, on lui édifia quatre tours.
Sources fournies par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 19-10-2022 17:31 par Jimre
Châteauneuf
Tour de Châteauneuf (ruines)
Situation
Savoie - Arr. : Chambéry
Canton : Chamoux
Au lieu-dit La Tour, sur la butte qui domine immédiatement la rive gauche de l'Isère. Prendre un chemin partant de la RD 202, après le chef-lieu.
Histoire et description
De ce château important, construit pour surveiller le passage de l'Isère, à hauteur du bac de Paux, qui reliait les deux rives, et l'amorce de la route des Alpes par la Maurienne et le mont Cenis, il ne reste qu'une base de tour et quelques pierres éparses dans la végétation.
Remonte-t-il, comme le pensait l'abbé Bernard, à l'époque carolingienne ?
En tout cas il fut cité pour la première fois en 1015 : novum castellum super Isaram. A cette époque vit Boson de Châteauneuf, dont le fils Amoudry est chevalier en 1081. Mais, en 1283, Châteauneuf est la possession de la famille de La Chambre, vicomtes de Maurienne, alliés aux Miolans-Charbonnières, vicomtes d'Aiguebelle.
Le comte Louis de La Chambre l'énumère au nombre de ses fiefs en 1478, 1484, 1497 et 1504.
Mais le château lui-même fut détruit en 1491, sous le règne de Blanche de Montferrat (1489-1496), la veuve du duc Charles Ier dit le Guerrier. Elu gouverneur de la Savoie, il s'attira la haine de la régente lors des multiples difficultés soulevées en Savoie par la politique de Louis XI, qui fit raser son château de peur qu'il ne s'y retranche. Cependant Jean de La Chambre fut encore investi du fief en 1566. La seigneurie passa ensuite aux Battefort de l'Aubépin, qui la vendirent en 1639 aux Castagneri.
Ces émigrés génois, arrivés en 1510 en Savoie avec la permission d'exploiter les mines du duché et d'y élever des usines pour la fonte des minerais extraits, installèrent successivement leurs ouvriers au Bourget-en-Huile, à Argentine et aux Hurtières. Ils acquirent richesses, honneurs et la baronnie de Châteauneuf. A la cinquième génération savoyarde, ils étaient représentés par l'aîné, Pierre-Antoine, mort en 1728, prévôt des marchands de Paris, conseiller d'Etat, et homme de confiance de Louis XV, Jean-Baptiste, seigneur de La Thuile-sur-Montmélian, et François « abbé de Châteauneuf », parrain et bienfaiteur de Voltaire.
La seigneurie fut érigée en baronnie de Châteauneuf le 10 décembre 1776 en leur faveur. Mais si les Castagneri possédaient les ruines de la vieille tour du XIe siècle (no 1134 mappe), ils habitaient au hameau de Boitard (no 1236) une belle maison de maîtres, achetée en 1687 au prince de Savoie Carignan, qui fut détruite par un incendie en 1844. En 1778, le jeune Jean-Baptiste Castagneri était accusé de « se livrer à la crapule avec des paysans et d'organiser le pillage des poulaillers... ».
On trouve à Châteauneuf de belles maisons du XVIII e siècle : Tardevel, très restauré au XIXe siècle qui était en 1729 à noble Jean-François de Veigié de Lépigny, Maltaverne, qui appartint au notaire Savey, à M. Balmain, à présent à ses neveux, la ferme Julliancin. Tardevel appartient à la famille du Noyer de Lescheraines.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 19-10-2022 11:44 par Jimre
Tour d'Hery
Château comtal (ruines)
Situation
UGINE
Savoie - Albertville
Canton : Ugine
Dans la partie haute d'Ugine, prendre la RD 109 en direction d'Héry-sur-Ugine. On accède aux ruines après le troisième lacet à droite. A 683 m d'altitude.
Histoire
Maison forte de Beaufort (disparue). Le numéro 249 de la mappe sarde de 1738 correspondait à l'emplacement de l'ancienne maison forte de Beaufort. Dans la première moitié du XVIe siècle, la branche de Beaufort, seigneurs d'Héry, était encore très puissante dans toute la région. Dès le milieu du XVII e siècle, leurs descendants, les du Coudray de Blancheville font partie de la haute aristocratie chambérienne et ne conservent à Ugine qu’une maison déjà délabrée habitée par le fermier général du domaine.
Ces biens parviennent ensuite à la famille des Anselme, comtes de Montjoye, et seront vendus en un seul lot le 9 septembre 1767 à honorable Jean Pontenier.
Ugine était l'une 17 châtellenies du bailliage de Savoie, à la limite de l'ancien Albanais dépendant des comtes de Genève.
Le château comtal, antérieur au XIIIe siècle, possède une situation insolite puisqu'il est à une lieue du bourg. Il semble avoir eu une double mission, d'abord le contrôle de la liaison directe entre Savoie propre et Faucigny, ce pour quoi il domine la route médiévale de l'Arly, passant par Héry, et d'autre part la surveillance de la Cluse entre les massifs des Bornes et des Bauges, et la basse vallée de l'Arly. Ugine est une très ancienne possession des Humbertiens. Au début du XIIIe siècle, sous le règne de Thomas Ier, elle fait partie du domaine comtal, mais en 1221, le comte concède le château à Aymon de Pontverre. Il lui fait rapidement retour puisqu'en 1233, à sa mort, château et mandement passent à son fils Boniface, futur archevêque de Cantorbery.
En 1271, le château fait retour au domaine comtal sous le comte Philippe.
La période d'essor d'Ugine est freinée à partir de 1285 par les guerres entre les Dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, et la ville est incendiée en 1307. Lorsqu'en 1355, le conflit se termine par l'échange du Faucigny, Ugine perd de son importance militaire, et à la fin du XIVe siècle, la châtellenie est inféodée. Le premier bénéficiaire sera Catherine de La Chambre en 1393, puis Pierre de Villette au début du XVe siècle. Il arrive qu'un prince de Savoie soit de nouveau apanagé d'Ugine, comme Janus de Savoie dans la seconde moitié du we siècle.
Le château, qui avait atteint son apogée en 1280, subit des dégâts en 1285 et 1335. A partir de 1339, il fut de moins en moins entretenu. Au XVe siècle, les documents concernant la Maison de Savoie ne mentionnent plus que la tour et les rourailles. Cependant, Ugine fut érigé en comté en faveur du président du Sénat, Claude-François Ducret en 1681, et les sommes perçues à cette occasion servirent à régler les dépenses du mariage du prince savoyard avec l'Infante du Portugal.
Description
Un chemin dirigé nord-sud part de la route d'Ugine, dessert quelques constructions probablement installées à l'emplacement des granges anciennes et longe tout le château sur son flanc est, avant d'y pénétrer par le sud.
Par la porte de la basse-cour, peut-être dominée par une tour dite tour inférieure, on accédait jadis à la partie la plus basse du château. Basse-cour en forme de croissant, sur 30 m de long, fort élevée par rapport au chemin d'accès, dont quelques vestiges, sous réserve de vérifications, semblent affleurer le sol actuel.
Au nord se dresse une motte féodale dégradée, en forme de tronc de cône, de dimensions réduites - 10 m de haut et 15 m de diamètre pour la plate-forme sommitale – sur laquelle on croit reconnaître une haute cour avec peut-être à l'ouest, des constructions, et d'autre part la tour carrée appelée dans le pays " tour sarrasine", Cette tour d'environ 10m de côté, est enfoncée dans la motte dont elle occupe l'angle sud-est. Elle peut être considérée comme le donjon et possède deux étages voûtés.
Il existe à l'intérieur, sous le rez-de-chaussée qui en permettait l'accès, une cave profonde d'une dizaine de mètres. Après l'amenuisement du rôle militaire, on perça au niveau du sol de la cour, une double porte gothique, actuellement murée, et une embrasure en très belle pierre de taille, longeant en forte pente dans le ratier, soit cave. Le rez-de-chaussée est placé très haut, à environ 8 m au-dessus de la haute cour. Il a pour accès une porte romane de plus de 2 m de haut, suivie d'un couloir dans l'épaisseur du mur: c'est le dispositif classique du donjon roman pour éviter les attaques par surprise. Ce couloir donne sur une grande salle dont le plafond a été voûté d'ogives, à une hauteur de 6 à 8 m, peut-être sous Boniface de Savoie.
Les murs extérieurs du donjon sont constitués par un petit appareil de schistes taillés, assemblés avec du mortier de chaux très dur. Pour les chaînages d'angles, on a utilisé de gros blocs de calcaire. L'épaisseur des murs est d'environ 2,50 m.
Dans l'enceinte se trouvait vraisemblablement une chapelle, disparue aujourd'hui, citée sous le vocable de saint Georges et Notre-Dame dans une visite pastorale de 1343.
Source fournie par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
Photos :
- Nano.M (2022, 2023)
Posté le 18-10-2022 14:03 par Jimre
Cornillon
Château de Cornillon (ruines)
Situation
Dans la forêt de Cornillon, à la limite extrême de la commune de Queige avec celle de Césarches, à près de 1 000 m d'altitude. Pas de chemin pour y accéder, le meilleur accès semble la RD 925 d'Albertville à Queige, et, au pont des Roengers, le chemin menant aux Revils puis au Villaret.
Histoire
Dès la fin de l'époque carolingienne Cornillon a des
seigneurs, mais le premier document authentique date de 1180 : Guillaume Ier de
Cornillon est témoin à une donation faite à l'abbaye d'Hautecombe. En 1213,
Pierre et Guifferd, qui ont épousé les deux filles du chevalier Anthelme de
Tours, sont attestés. Les Cornillon apparaissent souvent dans les actes publics
jusqu'à la fin du XIVe siècle.
Les seigneurs de Cornillon possédait, vers 1100, tous les
biens de la vallée de Marthod et un château sur la cime occidentale de la forêt
de Cornillon. Ils détinrent Cornillon et ses dépendances en franc alleu
jusqu'en 1222 : en guerre avec les Beaufort (voir Beaufort-la Sallaz et Notre dame des Châteaux), leurs voisins, les Cornillon
signent la paix grâce à l'intervention d'Aymon de Faucigny et de l'archevêque
Bernard de Chignin le 18 février 1221, et, pour éviter de nouvelles hostilités,
ils se reconnaissent dès lors vassaux de l'archevêque de Tarentaise, avec
hommage lige et noble et 50 sols de plaict le 3 des Ides de Septembre 1222. Depuis
lors, ils vécurent en paix, sous la puissante protection des archevêques, jusqu’à
ce que, par la suite d’alliances et de ventes diverses, le fief de Cornillon fut
passé aux mains de nombreux coseigneurs.
Vers 1334, cependant, subissant le même sort que le château
de Chevron, le château paraît avoir été incendié par les troupes dauphinoises
qui venaient de prendre le château de Beaufort. Cette hypothèse est d’autant
plus plausible que le château de Cornillon se trouvait aux confins du Faucigny,
possédé par les Dauphins et de la moyenne Isère, qui était la terre fidèle des
comtes de Savoie, sous la garde vigilante des seigneurs de Chevron, de Conflans
et de Tournon.
Le château de Beaufort, depuis 1271, dépendait des sires de
Faucigny. C’est de là probablement que les Dauphinois, un instant plus forts,
accoururent assiéger et brûler les châteaux de Cornillon et de Chevron.
Il ne fut pas reconstruit car les seigneurs de Cornillon allèrent
s'installer à Marthod où ils élevèrent une demeure. Leur dernier représentant
fut François de Cornillon, chantre d'Aoste et chanoine régulier vers 1450.
En 1426, Jean de Clauso et son frère reçurent cependant
cession et rémission du donjon, et en 1441, Antoine de la Poipe fut investi de
la moitié du château et du fief.
Description
Des fouilles entreprises en 1938 permirent de relever le
plan ci-après. On n'aperçoit plus de nos jours, sur le sommet dominant le
confluent du Doron et de l'Arly, que les vestiges d'une enceinte rectangulaire
dominée au nord-est par un donjon carré et défendue au sud-ouest, côté de
l'accès, par une tour ronde précédée d'une chapelle castrale, placée sous l’autorité
de l’archevêque Saint Pierre II en 1170 qui servit d'église paroissiale
jusqu'au XIVe siècle.
Ils flanquent au nord une place rectangulaire de vingt-cinq
mètres du nord au sud sur dix-neuf mètres de l'est à l'ouest, qui fut une cour
entourée de murailles crénelées. La tour ronde avait sept mètres de diamètre.
Plus loin, à 20 mètres au sud, Tout est arasé. L'exploration des ruines de 1938
permet de donner quelques détails : les restes du donjon carré ont onze mètres
sur onze de dimensions extérieures et des murs épais de deux mètres.
Sur la crête, bâtie sur une motte en forme de tronc de cône, s'élevait une seconde tour rectangulaire de 6,70 m sur 9,60 m qui était sans doute la chapelle. Sur la colline deux étangs de sept et dix mètres environ de diamètre fournissaient le château en eau.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- panneau présent sur le site
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 18-10-2022 10:14 par Jimre
Mercury
Ruines de Château Vieux
Situation
Entre les hameaux du Villard et de Chevronnet, près des Granges, à gauche de la RD 63, à 1800 m à l'ouest nord-ouest du centre d’Albertville.
Histoire et description
Quelques vestiges subsistent sur une hauteur d'où l'on domine la vallée du Graisivaudan et le cirque des montagnes environnantes.
Le plan de Château Vieux était encore assez lisible au XIXe siècle : au sud l’entrée principale était protégée par deux tours distantes de 40 m ; deux enceintes circulaires entouraient la motte en forme de cône tronqué où se situait le donjon, une tour carrée de 6 m de côté. Au nord et au sud, hors enceinte, existaient deux autres tours. A 120 m de la première enceinte, un autre système de protection moins important comportait une tour et trois enceintes. La tour était réunie au donjon principal par un souterrain, selon la tradition. Une citerne avait été creusée au bas des murs de la seconde enceinte.
Il fut détruit par le feu dans les années 1334-1335, lors de la lutte entre le comte de Savoie, Aymon le Pacifique et Guigue VII Dauphin de Viennois et baron du Faucigny. Tandis que les Dauphinois luttaient vers Montmélian-Les Marches, les Faucignerans assiégèrent le Château Vieux dont l'importance était primordiale dans la haute combe de Savoie (M. Hudry).
Selon certains auteurs, le site de Château Vieux fut occupé dès la période allobroge, certains y virent également une station de la voie romaine allant du petit Saint-Bernard à Genève par la Tarentaise : Civaro ou Casuaria, sur les fins allobroges.
Toujours est-il que le premier possesseur connu est Wifrid, seigneur de Chevron, en 1030, lors de l'importante période historique 1030-1032 qui a marqué la fin des cinquante années du second royaume de Bourgogne, dont dépendait la Savoie, et son rattachement à l'Empire d'Allemagne dirigé par Conrad II de Germanie, sous la domination d'Humbert aux Blanches Mains.
Au retour de la croisade, en 1149, Guillaume II de Chevron épousa la fille du seigneur de Villette en Tarentaise, dont il eut trois filles : Guillermine, Julienne et Aloyse. Deux d'entre elles épousèrent leurs cousins : Guillerme Amédée Ier de Villette, et Julienne Humbert Ier de Villette en 1191. Ce dernier était veuf de Béatrice de Giez, près de Faverges, fief actuel des Chevron-Villette.
Les Chevron-Villette faisaient suite aux Chevron. Humbert IV, qui régna jusqu'en 1314, passa en 1306 avec Amédée V dit le Grand, l'acte par lequel sa famille acceptait la suzeraineté de la Maison de Savoie. Humbert V, son fils, lui succéda de 1314 à 1366. Il épousa Ancilésie de Sion, fille unique, par qui les possessions de Sion échurent aux Chevron-ViIlette.
C'est sous son règne que Château Vieux fut incendié en 1335, et les pierres en partie réutilisées pour la construction d’un nouveau château, implanté au centre du village de Mercury, actuel chef-lieu.
Sources fournies par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos :
-Nano.M (2022)
Posté le 17-10-2022 20:27 par Jimre
Charbonnières
Les Ruines de Charbonnières ou Charbonnière
Histoire
Aiguebelle constitue le verrou de la vallée de la Maurienne, près du confluent de l’Arc et de l’Isère, et présente ainsi un grand intérêt stratégique, contrôlant les accès aux grands cols alpins dont le col du Mont Cenis.
On trouve également de l’autre côté de l’Isère, surveillant le confluent des deux vallées, le château de Miolans sur la commune de Saint Pierre d’Albigny.
Le premier document mentionnant le château date de 1042, c’est une charte par laquelle un clerc, Aimon, fils de Hugues, fait donation de l’église de Voglans aux moines de Novalaise. Le château de Charbonnières était un point d’ancrage important pour les premiers princes de Savoie. On a ainsi recensé un denier d’Aiguebelle, daté du XIe siècle, qui est la première monnaie des princes de Savoie. Si le comte Odon a autorisé qu’une monnaie y soit battue et même si la monnaie n’était pas reconnue des différents souverains étrangers, il n’en reste pas moins qu’un atelier monétaire a existé, preuve de la confiance accordée à la ville ainsi qu’à sa forteresse par cette famille.
Charbonnières servit probablement de résidence aux premiers comtes de Maurienne, Humbert aux blanches Mains et comme le château est au centre des leurs possessions, ses descendants y séjournèrent régulièrement pendant deux siècles. Amédée Ier, Odon et Amédée II y seraient nés, ainsi que Thomas Ier et Philippe Ier, en 1177 et 1207, puis le centre de gravité des états de Savoie se déplaça vers Montmélian et Chambéry, acheté en 1295.
En 1266, Pierre II data de ce château une charte établissant un marché hebdomadaire et une foire à Saint Michel de Maurienne. Selon le chanoine Truchet, ce prince serait le premier possesseur du château qui aurait d’abord été la propriété de vassaux, les Miolans-Charbonnières.
Aiguebelle fournit en 1355 au Comte Vert dix hommes à cheval et 250 hommes à pied, démontrant ainsi l’importance du château.
Au XVIe siècle, Emmanuel Philibert remit en état la place forte, qui avait été en grande partie détruite par le feu en 1536, et la dota de fortifications. En 1597, lors de l’invasion de la Savoie par les troupes de Lesdiguières, le siège est mis devant Charbonnières, que le duc Charles Emmanuel reprend en 1598. L’assaut de la forteresse débuta le 6 Mars 1598 avec l’attaque simultanée de trois batteries, une commandée par Charles Emmanuel, une autre par le sire d’Albigny et don Giovani Mendoza. Ils ouvrirent une brèche dans le fort en fin de journée et le commandant se rendit. Lesdiguières, pendant ce temps avait dispersé ses hommes vers Saint Jean de Maurienne pour contrôler le passage de l’ennemi.
Mais ce ne fut pas l’ultime épisode de la lutte. En effet, un second assaut est conduit en 1600 par Sully en présence du roi de France Henri IV et la forteresse, très endommagée, fut en partie reconstruite. Le conflit devait se dénouer au traité de Lyon du 16 Mars 1601, à la suite duquel le duc Charles Emmanuel reçut confirmation de ses droits sur la Maurienne et le marquisat de Saluces, cédant en échange à la France les provinces d’outre Rhône : Bresse, Bugey et Valromey.
En 1630, la forteresse fut reprise par le maréchal de Créquy puis connut ensuite une période de tranquillité jusqu’en 1690. Un châtelain y résidait alors, à la tête de 6 archers et quatre gardes.
Lors d’une nouvelle invasion française, la forteresse cède à nouveau devant les forces du marquis de Saint Ruth. Elle est réparée sommairement après le Traité d’Utrecht et subit un dernier assaut en 1743, lors de l’occupation de la Savoie par les troupes espagnoles. Ecrasé sous le feu de milliers de boulets, le château fut enseveli sous ses propres décombres et il ne fut jamais réparé.
Ses ruines, avant d’être acquises par la municipalité, appartinrent entre autres au premier beau-père du président tunisien Bourguiba.
Le château
Une gravure de Chastillon en 1602 donne une idée de son aspect imposant, dressée sur l’esplanade qui couronne le rocher de Charbonnières, la forteresse était protégée par un rempart qui suivait le bord supérieur de la crête et descendait jusqu’à une tour carrée d’environ six mètres de côté.
Il semble que le donjon ait été construit sur une motte artificielle élevée à la pelle à cet emplacement précis de la plate-forme rocheuse. En 1860, Camille Foray décrivit ainsi Charbonnières :
Revêtu d’un appareil à petits contreforts à l’extérieur, le mur de rempart est construit avec des moellons ordinaires pris sur place. L’entrée du fort est défendue par deux tours surmontées d’un ouvrage en crénelure allongée. En 1840, on voyait, on voyait encore le sous-pied de dalles grossières sur lequel tombait la herse en fer. Elevé à quatre-vingt mètres au-dessus de la vallée, le château comportait une citerne alimentée par les eaux de l’Arc coulant à ses pieds et les infiltrations à travers les parois latérales du cône tronqué dans lequel elle est creusée. Son entrée devait être protégée par une construction, car en 1748, lors de l’inventaire, on livre au seigneur châtelain Brunier douze clés, dont celle de la citerne.
Cette description tient compte des grandes modifications de structures intervenues au XVIe siècle et début du XVIIe siècle, mais le castrum primitif devait comprendre : le donjon sur sa butte artificielle, une tour à signaux ignés, la citerne et l’église castrale « Saint Laurent du château », nommée dans un acte de 1139.
Les observations sur le terrain font surtout apparaître les traces des constructions des XVII et XVIIIe siècles, date de la restauration.
Actuellement, les traces des fossés encore visibles, malgré les bouleversements causés par les bombardements de 1600 et 1743. On retrouve à l’intérieur du long rempart qui domine la route nationale, l’autoroute de la Maurienne et l’Arc, au milieu d’un amoncellement de pierres, l’ancienne poudrière, la citerne en partie comblée et l’orifice du puits.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- panneau présent sur le site
Photos :
- Nano.M (2022)
Posté le 14-10-2022 10:36 par Jimre
Le Chanay
Maison forte du Chanay
Situation
Après le hameau de Saint-Laurent, en direction de Saint-Jean-de-la-Porte, un chemin part à gauche dans une boucle.
Histoire et description
Vis-à-vis et un peu en-dessous de la tour du Chaffard, dont elle était séparée par une motte, s'élève le Chanay.
On a trouvé dans le sol d'un tumulus une épée de bronze de l'époque du Hallstatt (500 av. J.-C.). La tour, encore imposante, carrée, mesure 10 m x 10 m. sa muraille de base mesure 1,80 m d'épaisseur.
Elle semble dater de la fin du XIVe siècle et une maison moderne avec terrasse, regardant le Grésivaudan, y est accolée. Les premiers seigneurs connus sont parents des familles de Verdun et de Mouxy, les Poypon
On peut considérer que la branche du Chanay est issue d’Antoine de Poypon, vivant en 1396, mais le premier attesté est François de Poypon dit Néplaz, dit aussi de Croso en 1447, et de Chaneto en 1484, cohéritier de la maison forte de Puygros, marié à Mye de Belletruche. Lui succéderont Pierre dit Néplaz de Cheneto, François de Belletruche, dit de Poypon, seigneur du Chanay, mort avant 1546. On trouve après eux Raymond, seigneur du Chanay, qui testera en 1589 et André, seigneur du Chanay et de Putteville (à la Trinité) .
Le dernier connu est un petit-neveu de François de Belletruche: Raymond de Poypon, dit de Saint-Vial, en 1613, probablement apparenté aux Paernat de la Pallud, alors possesseurs de Verdun. C'est par le mariage de Marie Paernat de la Pallud que la maison semble être passée en 1697 à la famille de Basin.
En 1730, le Chanay est cadastré au nom de Benoît Jérôme Devilly, noble, absent : le fief est indivis entre lui et la veuve de Marc de Charbonneau, née Barbe de Quintal, en 1738. A la fin du XIXe siècle, on y trouve le baron Francisque du Bourget, dont c'est la résidence d'été. Une partie du château a été réparée, le reste est toujours en ruines. En 1917, décède le baron Clément du Bourget.
Le Chanay est ensuite parvenu à M. Champenois, maire de Cognin, puis à M. Molin.
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita, Collection sites et Villages.
Photos:
- Jimre (2015)
- Nano.M (2022)
Posté le 15-12-2021 11:10 par Jimre
Le Chaffard
Tour du Chaffard
Situation
Dans Saint-Laurent, monter par la RD 11, route du col de Marocaz, au hameau de Madoux. Dans le premier virage à gauche, un chemin de terre conduit à la tour.
Histoire et description
Les ruines de la tour du Chaffard sont sur une motte féodale de 15 à 20 m de rayon qui forme avec les châteaux du Chanay et de Verdun, un triangle stratégique, dominant la vallée de l'Isère. La tour est construite sur un vaste soubassement en pierres qui constitue une butte artificielle en forme de glacis. Elle possède une baie géminée de la seconde moitié du XIVe siècle séparée par une colonne droite à chapiteau. L'ensemble était complété par une maison forte avec une très belle cheminée moulurée, aux angles arrondis et colonnes à socles surélevés, probablement du XVIe siècle.
Le Chaffard fut longtemps occupé par des familles vassales des Miolans-Verdun-Chignin. En 1730, elle appartenait au marquis Charles-Emmanuel Cagnol de la Chambre, également possesseur du château de Verdun, dont elle a dû longtemps partager le sort, puisqu'elle eut toujours les mêmes propriétaires.
Le premier Cagnol connu en Savoie, le comte Centorio Cagnoli, épousa Barbe de Tignac, la fille d'un capitaine au château de Montmélian. Il fut gouverneur des châteaux de Montmélian, Charbonnières et Miolans, vers 1643. En 1657, il se qualifie de seigneur du du Chaffard et de Verdun.
Le petit-neveu, Charles-Emmanuel de Cagnol, fut l'héritier universel de sa grand-mère Christine de Cagnol, femme du baron du Donjon (Drumettaz Clarafond), morte en 1723. Les marquis de la Chambre étaient encore possesseurs de Verdun et du Chaffard en 1933. Leur famille, par alliance, leur a succédé.
L'abbé Bernard citant Antonin Goffoz, raconte que l'on trouva autrefois dans la motte, ou tumulus, on ne sait quoi au juste, "une sorte de jeu de boules en or". S'agissait-il de moyeux de roues de char en bronze ou d'un véritable trésor ?
La motte du Chaffard mériterait une investigation archéologique sérieuse.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita, Collection sites et Villages.
Photos:
- Jimre (2015)
- Nano.M (2022)
Posté le 15-12-2021 11:09 par Jimre
La Croix de la Rochette
Photos:
- Jimre (2014)
Posté le 15-12-2021 11:07 par Jimre
Gresy sur Aix
Photos:
- Jimre (2009)
Posté le 15-12-2021 11:06 par Jimre
Ugine Crestcherel
Le château du Crestcherel
Bâti entre le XIIIème et le XVIème siècle, le château du Crest - Cherel avait comme mission de protéger Ugine et ses alentours des invasions ennemies.
L’histoire connue de ce château commence en 1248 avec une transaction faite par le comte Boniface de Savoie qui en fait don à la famille Becket de Hollande en demandant que les blasons des deux familles soient fusionnés (tête de cerf et croix de Savoie).
Cet endroit, appelé "pompeusement" château est en fait une maison forte qui complétait le système défensif autour d’Ugine. Son emplacement dominait la voie dite « impériale de Turin à Genève via Conflans, Pallud, Ugine, Héry sur Ugine et Saint Gervais.
La famille de Hollande, devenue de Crestcherel, continuera son ascension jusqu’au XVIe siècle. En 1680, la dernière descendante de Crestcherel lègue tous ses biens à un allié de la famille : Noble François de Lescheraine.
A partir de là, le château perdra de son importance et tombera peu à peu en ruine. La famille Geny l’acheta en 1740 en très mauvais état et un incendie le détruira même en 1775. Des modifications seront apportées par la famille Geny qui le cédera à la ville d’Ugine en 1921 pour 100000 francs.
Il accueillera même des élèves en devenant une école primaire !
Mais comme jusqu’au début du XXème siècle, Ugine est une commune à prédominance agricole avec un atout majeur : plus de 1 300 hectares de forêts et que la municipalité d’Ugine souhaitait préserver son patrimoine, il a été décidé en 1984 d’en faire un musée.
En effet, ce château, restauré par la municipalité d’Ugine, offrait le lieu idéal pour abriter et mettre en valeur les témoignages d’un passé qui se devait d’être rappelé.
C’est depuis cette date que les murs du château renferment le musée d’Arts et Traditions populaires du val d’Arly, avec près de 1 500 objets répartis en 12 salles thématiques, témoins de la vie des paysans uginois d’autrefois.
Source:
- Panneau trouvé sur place
Photos:
-Jimre (2021)
Posté le 15-12-2021 10:47 par Jimre
Tournon sur Isère
Château de Tournon
Situation
Savoie, arrdt. : Albertville, canton : Grésy-sur-Isère
Au sommet d'un plateau, à l'entrée ouest du bourg.
Histoire
L'acte de fondation de l'abbaye de Tamié, en 1132, porte le
nom de Bonnefoi de Tournon. En 1174, Aynard de Tournon est de nouveau témoin,
et, en 1233, Nantelme de Tournon. Après 1450, on ne les retrouve plus, les
comtes Savoie les avaient supplantés depuis car en 1210, le comte Thomas était
le maître tout puissant de Tournon.
Le château alla en 1233 à son fils aîné Amédée IV, qui le
donna à son frère Boniface de Savoie, archevêque de Canterbéry en 1252.
Boniface resta seigneur de Tournon jusqu’en 1270.
Le comte Philippe Ier (1268-1285) hérita de l’archevêque.
Son successeur fut Amédée V (1285-1323) qui accorda des franchises à la ville
de Tournon. En 1317, le château fut réparé. On construisit une « très
grande échelle » permettant d’entrer par la porte supérieure de la tour,
mais des dégâts ayant été commis lors du siège de 1321, il fallut refaire un
escalier sous le toit. Le châtelain était Nicolas Ravoyre depuis 1315. Amédée V
étant décédé en 1323, son fils Edouard lui succéda pour la seigneurie de Tournon,
puis le cadet Aymon le Pacifique vendit le domaine en 1333 à l’Abbé de Saint
Michel de la Cluse, Rodolphe de Montbel, qui le garda jusqu’en 1357.
Amédée VI Comte Vert, rachèta Tournon, conformément au droit
de rachat perpétuel que s'était réservé le prince.
En 1370, un ouragan emporte la toiture du château.
Le château passe en 1383 au Comte Rouge Amédée VII, son
châtelain est Aymon de Beaufort. A la mort d'Amedée VII, en 1391, c'est Amédée VIII
qui reçoit Tournon.
Cependant, cette même année 1391, Viffred de Gilly, fils de
feu Jacquemet, est investi d'une tour. Les châtelains étant devenus
pratiquement propriétaires de leur charge, le successeur d'Aymon de Beaufort,
Jean de Serraval, est autorisé à construire la tour dite de Serraval, tandis que
l'apanage reste à la Maison de Savoie, et nous verrons se succéder le duc Louis
de Savoie (1440-1455). Louis, futur roi de Chypre, son fils (1456-1465), qui
doit céder Tournon en 1469 à Amédée IX (1465-1472). Vient ensuite Philibert 1er
(1472-1482).
En 1482, le trône passe à Charles Ier, qui cède à son frère
Jacques-Louis de Savoie en 1483 les revenus de la châtellenie de Tournon, tout
en gardant son droit de suzeraineté sur la terre. Jacques-Louis meurt à Turin en
1485, laissant une veuve, Louise de Savoie, mais pas d'enfants. L'apanage de Tournon
revient aux ducs de Savoie :
Charles 1er (1482-1490), Charles II (1490-1496), Philippe II
(1496-1497), Philibert-le-Beau (1497-1504) et Charles III le Bon (1504-1553).
C'est alors que Louise de Savoie demande à rentrer en possession de Tournon et
Charles III le lui vend le 11 décembre 1520. A la mort de Louise de Savoie,
veuve de Jacques-Louis, vicomtesse de Martigues, en 1530, Tournon fit retour au
domaine ducal.
L'aliénation définitive eut lieu en faveur de Pierre
Maillard, chambellan et gouverneur de Savoie en 1569.
Tournon fut érigé en comté la même année en faveur de
Maillard, avec union d'une part de la baronnie de Chevron.
A la fin du XVIIe siècle, on trouve à Tournon les Sallier de
La Tour, marquis de Cordon, qui conservent le château jusqu'à la Révolution.
Vendu comme bien national à une association d'acquéreurs formée par Louis
Meynier, Louis-Nicolas, officiers de gendarmerie et il passe Jean Rieux de
Chambéry, ensuite à une famille de soyeux lyonnais, les Guigouf-Sontag, puis à
Charles-Emmanuel Perret, notaire à Verrens, dont le fils Nicolas cède enfin
Tournon en 1859 au baron Jean-Marie Angleys, originaire de Termignon, qui
venait d'être fait baron héréditaire en 1842.
Description
Le château se compose de la tour des Serraval, de la fin du
XIVe siècle, et de constructions ajoutées aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il a été
restauré par les Angleys en 1859, mais sans modifications importantes.
II s'élève au somnnet d'un plateau en forme de pentagone
irrégulier allongé du sud au nord. Le côté sud part du chevet de l'église et
suit la falaise rocheuse sur laquelle était perchée la tour Motte.
Le côté ouest commence aux Ayes jusqu'au point des
fortifications où s'ouvre une poterne encore visible, sur la rive gauche du
nant des Ayes. Le côté nord, parallèle au cours du nant, s'arrête vers la tour
Marine. Le cinquième côté tire une ligne de la tour Marine au chevet de
l'église.
Les remparts étaient en effet flanqués de deux tours
puissantes : la tour Marine, dont les fondations mesurent 2 m d'épaisseur et la
tour du Pont. Elles protégeaient la basse-cour où se trouvait la chapelle —
actuelle église paroissiale — et le puits.
Au sud-est, la motte supportait le donjon et ses
dépendances. En 1728, elle était entourée par un chemin de ronde qui partait de
la place devant l'actuelle chapelle Notre-Dame-de-Lourdes, franchissait une
porte appelée depuis le XIVe siècle « porte du Comte Vert ». La motte
comportait un vaste château roman très complet avec motte, haute et basse-cour,
dont l'appareil atteste une conception bien antérieure au XIe siècle. A la tour
Marine, qui existe toujours avec ses épaisses murailles, ses énormes
fondations, au nord, a été ajouté dans les premières années du XVIIIe siècle,
au sud, un pavillon qui fut transformé en hôtel en 1938.
A l'ouest du parc miniature du pavillon, les remparts sont
encore bien conservés, ils présentent, côté nant des Ayes, escarpe et contre
escarpe, ainsi qu'une poterne permettant dc descendre au nant.
La tour du Pont a disparu. La tour des Serraval, grande tour
carrée de trois étages sur rez-de-chaussée qui domine le bâtiment principal,
fut ajoutée par Philibert Sallier, marquis de Cordon à la fin du XVIIe siècle,
qui y mourut le 3 décembre 1708. Le bâtiment central est constitué par une
galerie avec portique voûté à l'italienne qui donne au nord sur la cour
d'entrée. Au sud, la demeure possède un grand salon central sur lequel
s'ouvrent à droite et à gauche, de vastes chambres aux plafonds à coupoles
tronquées. Les murs portent d'immenses coquilles, de chaque côté d'un cadre
central qui devait recevoir une peinture à fresque, un marouflage ou une
tapisserie.
Le château est posé sur une grande terrasse.
Au nord de la cour, se trouvent deux vieux bâtiments, une grange et une ancienne étable, l'une de ces maisons possède des fenêtres à meneaux.
Sources fournies par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos:
- Jimre (2021)
Posté le 15-12-2021 10:46 par Jimre
Sainte Hélène sur Isère
Château de Sainte-Hélène des Millières
Situation
Savoie - arrrondissement: Albertville
Canton: Grésy-sur-lsère
Dans Sainte-Hélène prendre la RD 69 en direction de La Perrière. Le château est à 200 mètres à droite d'où il domine la vallée de l'Isère.
Histoire
Cet important château du XIIIe siècle portait le nom de Sainte-Hélène des Millières. Le premier acte qui le mentionne est la donation faite par le comte Amédée IV à son jeune frère Boniface, archevêque de Canterbéry en Angleterre, en 1252. Il appartient alors à Pierre d’Aigueblanche, évêque d’Hereford en Angleterre, sous la mouvance de Boniface.
Pierre d’Aigueblanche, parti en Angleterre en 1236 avec la princesse Eléonore de Provence, petite fille du comte de Savoie, que l’on venait de marier au roi Henri III Plantagenêt, construisit le château.
Rentré en Savoie en 1266, il meurt en 1270, laissant pour héritier Pierre II d’Aigueblanche, compagnon d’armes du comte Pierre de Savoie, décédé vers 1300. La famille de Briançon-Aigueblanche décline, et, vers 1355, le château passe à la suite d’une vente à Girard de Varax, compagnon d’armes du comte Amédée V. Le 16 Octobre 1358, Jean de la Chambre, époux d’Agnès de Savoie-Achaïe, devient seigneur de Sainte Hélène, après la mort sans enfants de Guillaume de Varax.
Vont se succéder Jean III de la Chambre, en 1415, vassal d’Amédée VIII, qui le fait refortifie, puis son fils Urbain en 1419, qui le donne avant 1429 à l’un de ses fils, Jean IV, qui meurt jeune. Le château passe alors à Urbain de la Chambre, qui y rédige sont testament en 1440, et dont le fils Gaspard le reçoit. Lui-même teste en 1454, et, n’ayant pas d’enfants, institue le fils de sa sœur, Aimon de Seyssel, son héritier universel. Les Seyssel prennent alors le nom de Seyssel-La Chambre.
Nous voyons se succéder Aymon, de 1454 à 1470, son fils Louis de La Chambre, qui meurt en 1517 en dotant son fils cadet Charles. Ce dernier le transmet de son vivant à son fils Philippe, qui, pressé par ses créanciers, doit vendre plusieurs châteaux.
Sainte Hélène passe alors à son cadet, Philibert de la Chambre, le premier à porter le titre de baron de Sainte Hélène. Ruiné, il cherche à son tour à se défaire du château et le cède en 1607 à Jean-Baptiste de Locatel. Le château a été délaissé depuis longtemps, une partie des bâtiments sont en ruines car les invasions de la Savoie par les troupes de François Ier et de Lesdiguières lui ont été funestes. Jean-Baptiste de Locatel entreprend des alors une restauration du château. Il y meurt en 1615 et son épouse en 1617. Leur fille Jeanne-Antoinette épouse son cousin Jacques de Locatel et, à son décès en 1598, elle se remarie avec le commandant de Conflans, Pierre Mareschal de Duingt, comte de La Val d’Isère, et ils viennent s’établir à Sainte Hélène. Les armes de Duingt furent placées dans une chambre de la tour nord-ouest.
Le château continue à passer de mains en mains au gré des successions. Le fils ainé de Pierre de Duingt, Charles-Emmanuel, épouse en 1629 Françoise-Marie de Lescheraines et meurt en 1661, laissant deux fils Sigismond, l’aîné et Hector, qui reçoit Sainte Hélène. Le château passe ensuite à Sigismond. Du second mariage de ce dernier avec une Cordon, nous avons le blason des Cordon dans la chapelle Saint Sébastien et Saint Roch du château et les motifs décoratifs de la grande salle.
A sa mort en 1707, lui succèdent Joseph-François-Prosper, qui épouse Anne de Mellarède en 1754, et lui lègue ses biens en 1772. La veuve se remarie avec le baron de Gilly, Joseph-Bertrand de Chamousset, mais le château parvient au neveu du premier mari, par sa sœur Marguerite : Joachim-Joseph d’Allinges-Coudrée.
A la Révolution, le château est désert, le conventionnel Albitte en fait raser les tours au niveau des toits, Ie marquis d 'Allinges a émigré, et la demeure est vendue connue bien national et achetée avec la cure par Jean-François Portier.
Après les évènements, le château fait retour aux Allinges, mais le dernier meurt intestat, et Sainte-Hélène est vendu à une société de marchands de biens qui revend le tout par lots.
En 1853, M. Donnet, d'Albertville achète le château et les terres, qu'il revend en 1856 ou 1857 à Ignace Foray.
A la mort de ce dernier le château échoit à l'une de ses filles. On trouve par la suite les Pépin, puis les Ract-Brancaz, et les Combaz, qui s'attachèrent à conserver son caractère au château. Enfin les Chenaval.
Description
Avec sa couverture d'ardoises neuve, le château est construit sur un plan rectangulaire et flanqué de trois tours rondes. L'ensemble remonte au XIIIe siècle (la tour ronde en pierres assisées) .
Il conserve ses mâchicoulis, mais ses meneaux sont bouchés. La façade sud-est est constituée par un mur épais dans lequel est percée la porte voûtée qui sert d'entrée unique au château. La façade orientale, tournée vers la montagne a trois étages sur cave et de grandes fenêtres à meneaux. La grande salle du rez-de-chaussée du corps de logis de l'est possède un très beau plafond à la française, dû à Jean-Baptiste de Locatel, comme dans d'autres pièces.
Dans le corps de logis nord se trouve au rez-de-chaussée l'ancienne chapelle, grande salle voûtée. Au-dessus, la chambre où, suivant la tradition, mourut le bienheureux Boniface de Savoie le 14 Juillet 1270.
Transformée au XVIIe siècle, elle a une belle cheminée. Malgré ses remaniements du XVIIe siècle, le château de Sainte Hélène est un bel exemple d’architecture du XIIIe siècle.
Sources fournies par Nano.M:
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita.
Photos:
- Jimre (2021)
- Nano.M (2022)
Posté le 15-12-2021 10:46 par Jimre
Saint Gilles
Photos:
-Jimre (2021, 2024)
Posté le 15-12-2021 10:45 par Jimre
Montailleur
Le château de Montailleur
Situation
Au-dessus du chef-lieu et des Bognons, sur un épaulement dominant l'auge glaciaire de l'Isère.
Histoire
On sait relativement peu de choses de ce château ancien, construit sur une motte féodale de plan ovale ou poype.
Il en subsiste une tour carrée de 8 mètres de côté, des XIIe-XIIIe siècles, considérablement diminuée de hauteur vers 1960 car elle présentait des dangers d'effondrement, et que l'on jugea plus simple d'abattre le sommet plutôt que de la consolider.
La tour était reliée à une enceinte maçonnée dont il reste quelques vestiges. La chapelle Saint-Michel, au pied de la motte, était une chapelle castrale. Un pèlerinage annuel y eut lieu tous les 29 septembre jusqu'en 1940.
Montailleur faisait partie d'un système défensif en relation avec les tours de Tournon, du Château-Vieux de Mercury, en amont, et de Miolans vers l'aval. De la tour, on a une bonne vue directe sur le château de Sainte-Hélène-sur-Isère, également. Le château a dû subir des dommages au début du XIV e siècle, lors des attaques des dauphins de Viennois sur les points fortifiés du Val-d'Arly et de la Haute-Combe de Savoie (Ugine, Cornillon, Château-Vieux), avant le traité de 1355.
La seigneurie de Montailleur appartint à la famille de La Chambre. En 1223, mention est faite d'Hugues de La Chambre seigneur de Montailleur, frère de Pierre vicomte de Maurienne. Avant cette date les occupants sont inconnus. Elle fut inféodée en 1482 à Philippe de Savoie, comte de Bagé, frère du duc de Savoie en conséquence de la confiscation des biens de Louis comte de La Chambre, vicomte de Maurienne, pour crime de lèse-majesté (20 février 1482). Elle passa par la suite aux de Blonay, aux Luxembourg-Martigues, au XVI e siècle, en faveur de qui elle fut érigée en baronnie, puis aux Beaufort. Dans la première moitié du XVIe siècle, les Beaufort étaient seigneurs d'Héry-sur-Ugine, coseigneurs de Cornillon et Marthod – territoires sur lesquels on trouve aussi les du Verger lorsque le révérend François de Beaufort l'acquit en 1548 de François de Luxembourg vicomte de Martigues, fils de Louise de Savoie. Le révérend était protonotaire apostolique, prieur et curé d'Ugine à cette date.
En 1622 Montailleur passa avec tous les biens des Beaufort, par mariage à Guillaume du Coudray de Blancheville, puis aux marquis de Grimaldi-Beuil, qui le vendirent vers 1754 au président Foncet.
En effet, en 1729, la « place pleine de pierres » autour de la tour et la chapelle Saint-Michel sont cadastrées au nom d'Annibal-Victor-Amédée de Grimaldy, marquis de Beuil, de Séveragnes, baron de Montailleur et seigneur de Grandville en Provence. La tour elle-même ne lui appartient que pour moitié, avec Charles-Philibert du Verger. Mais c'est le marquis de Beuil qui possède les droits sur les hommes de la paroisse, tous lui doivent « le guet, l'excharguet, le trait des bestes féroces quand ils en prendront, ainsy contenu dans les terriers, sçavoir pour une foyne et un lièvre un denier fort, pour un renard deux deniers forts, pour un chamoix, un loup et un ours et autre grosses bestes les deux quartiers arrières... item le peyssonnage à la manière usitée de ladite terre ».
Par ailleurs certaines familles se reconnaissaient encore pour ses hommes-liges et tailliables à miséricorde en 1729 : les Hugonnier, les Rey de Montailloset, les Vieux-Boleys, Chappuis dit Chatel, Outier-Guidet, Outier-Gonet, Rey de Plan-villard, Outier-Pellicier et Rosset dit Savoye. Par contre les Miguet et les Christin dit Carrin ne devaient au marquis que le simple hommage.
Quant à Jean-Joseph Foncet, fils d'anobli, il reçut en 1753 l'investiture, avec le fief de Saint-Jean de Peillonnex en Faucigny, de la terre de Montailleur, et le titre de baron. En 1754, il négociait heureusement le traité des frontières à Turin, et était en 1768 président et auditeur général des guerres en Savoie.
Son fils aîné, Pierre-Clément Foncet, « riche comme Crésus dit Montailleur, adhéra au club nobiliaire « Le Casin» de Chambéry, fondé en 1784, qui recevait la néonoblesse (Jean Nicolas).
Description
Cette description est due à Elisabeth Sirot, qui fait un rapprochement entre la fortification de Montailleur et d'Ugine, toutes deux situées au-dessus du village qui est de peuplement ancien, et de l'église paroissiale, à proximité de la forêt, dans une contrée isolée.
Devant la motte s'étend une basse-cour quadrangulaire de 35 mètres de long comme de large. Elle se resserre sur les côtés. Le tracé du contour du fossé est encore très visible. La plate-forme sommitale abrite une tour carrée de 8 mètres de côté, qui semble avoir été reliée à une enceinte maçonnée dont on aperçoit quelques vestiges. Le donjon est caractéristique des constructions des XIIe et XIIIe siècles, avec accès au premier étage. Les maçonneries sont constituées par un petit appareil de schistes et un chaînage d'angle en gros blocs de calcaire.
Sources fournies par Nano.M:
- Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
- Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita, Collection sites et Villages.
Photos:
- Jimre (2021)
- Nano.M, (2022) avec notamment des photos anciennes prises à partir des sources représentant la tour avant et après son effondrement. On y voit:
* Une photo qui serait actuellement la plus ancienne vue connue de la tour, Elle remonterait aux années 1880 et aurait pu être prise soit lors d'une visite pastorale soit lors du passage d'un voyageur dans la région. Elle illustre bien le début des dégradations sur le bas du mur Sud-Ouest. En effet, c'est à cette même période que des habitants avaient commencé à prendre des pierres à la base du mur pour réparer ou construire des maisons. En guise de sanction, le maire de l'époque, M. De Cevins (dont la famille était propriétaire de la tour) avait confisqué l'accès à une source voisine.
* On voit qu'à cette époque, de la vigne poussait encore sur la butte et du chanvre était cultivé au pied La tour du Château en 1935 (en haut) et quelques temps tard (en bas).
* Ensuite, la tour du Château dans les années 1950, peu de temps avant l'effondrement. Le retrait des pierres à la base du mur Sud-Ouest a provoqué une fragilité qui s'est accentuée avec les infiltrations d'eau et la foudre.
* La tour du Château peu de temps après l'effondrement du 28 janvier 1960". Le 28 janvier 1960 la moitié de la tour s'est écroulée. Les aciéries d'Ugine étaient alors propriétaires de la tour du Château mais aussi du château de Montailleur (situé au chef-lieu) qui accueillait des colonies de vacances. Pour des raisons de sécurité, il a été décidé de démolir la partie supérieure de ce qui restait après l'effondrement. C'est l'entreprise Botta d'Ugine qui a effectué les opérations.
Posté le 15-12-2021 10:44 par Jimre
Abbaye royale d'Hautecombe
Photos:
-Jimre (2021, 2024)
Posté le 15-12-2021 10:42 par Jimre
Châtillon
Châtillon est l’un des treize hameaux qui se sont développés autour de Chindrieux. Le charme de ce village réside dans sa situation exceptionnelle en zone abritée sur la rive nord du lac du Bourget.
Les vestiges d’un village palafitte (ou lacustre) datant de la fin de l’Âge du Bronze Final ont été repérés dès le XIXe siècle et dorment sous 3 à 5 mètres d’eau. Il fait parti des quatre sites palafittiques préhistoriques du lac du Bourget inscrits au patrimoine mondial par l’Unesco en 2011. Une quantité remarquablement abondante d’objets, de céramique mise au jour est venue documentée la vie quotidienne de ces agriculteurs, ainsi que leurs déplacements et échanges sur de longues distances.
En 1992 des fouilles archéologiques ont mis en évidence l’existence d’un port romain daté du IIIe siècle de notre ère. Il aurait pu avoir une fonction militaire et commerciale.
Le château de Châtillon fut construit à partir des XIe-XIIe siècles sur un promontoire dominant le lac du Bourget, à l'extrémité nord du Lac, non loin du Rhône. Il appartiendra à trois familles importantes. La famille de Montluel, la famille de Seyssel et la famille Rambert de Châtillon et ses descendants jusqu’en 2010.
En août 1819 Alphonse de Lamartine et deux de ses amis furent reçus au château par le propriétaire des lieux , Hyacinthe Rambert. Cette rencontre et la beauté des lieux inspirent à Lamartine le poème « La Retraite » qui paraîtra l’année suivante en 1820 dans « Méditations poétiques », son premier recueil de poésies.
Sources:
- site savoie-mont-blanc.com
Photos:
-Jimre (2011, 2021, 2023, 2024)
Posté le 15-12-2021 10:41 par Jimre
Conflans
Photos:
-Jimre (2021)
Posté le 15-12-2021 10:40 par Jimre
Beaufort La Sallaz
La Sallaz ou La Grande-Salle
Situation
Sur la rive gauche de l'Argentine, avant son confluent avec
le Doron, à droite après les deux ponts.
Histoire et description
Cette habitation seigneuriale fut bâtie après 1282, par les
fils de Pierre de Beaufort qui avaient obtenu de la grande Dauphine Béatrix
l'autorisation de la construire. Ils l'élevèrent sur un plan assez grand dont
il reste encore une masse respectable: grande bâtisse carrée accostée d'une
tour dont ne subsistent que les murailles extérieures, percées de minuscules
fenêtres, et quelques pans de murs délabrés à l'intérieur. Une chambre
souterraine servit de prison pour les criminels et les sorciers ou «sargogas».
L'éminent jurisconsulte Jean de Beaufort, qui terminait en 1424 les Statuta
Sabaudiae, le premier code savoyard, reçut en récompense l'inféodation de La
Sallaz, que le duc avait récupéré en acquérant d'Odon de Thoire-Villars, en 1401, le comté de
Genevois et ses dépendances, Faucigny et Beaufort. La sœur de Jean, FIorimonde,
épousa Pierre d'Héry.
Le plan de La Grande Salle, presque carré mesure 14,50
mètres de l'est à l'ouest, et 15,50 mètres du nord au sud. Les murs ont 1,20
mètre d'épaisseur. La porte d'entrée ouvrait au sud sous un arc en plein
cintre, au niveau du rez-de-chaussée, et donnait accès à une grande salle de 12mètres sur 7,50 mètres. Au-dessus s'élevaient deux étages. Le logis seigneurial est
flanqué à l'ouest d'une tour carrée d'environ 4 mètres de côté, haute de 18 à
20 mètres. Quatre ouvertures l'éclairent à chaque niveau, toutes au sud. Le sommet
était formé par une terrasse sur voûtes, entourée d'un parapet crénelé,
La Grande Salle appartint, à la fin du XVIIIe siècle, au jurisconsulte Mansord, de Villard-sur-Doron. Ses ruines appartenaient à la famille Joly en 1939. La Grande-Salle était complétée par la maison forte du Crey, qui en constituait une dépendance, mais dont plus rien ne subsiste.
Source fournie par Nano.M:
Les châteaux de Savoie, Michèle Brocard, Cabédita.
Photos:
- Jimre (2021)
- Nano.M (2022)
Vidéo
Survol du site médiéval de Beaufort par drone.
N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...
Bonnes visites réelles ou virtuelles 8;-))
Posté le 15-12-2021 10:36 par Jimre
Tour de Conspectus
Des images animées du site de la tour de Conspectus, un des plus anciens châteaux de Savoie, situé sur la rive savoyarde de la vallée du Rhône, près de Saint Maurice de Rotherens, entre Saint Genix sur Guiers et Novalaise.
N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...
Posté le 19-04-2020 20:32 par Jimre
Chantemerle
Ruines de la bâthie ou Chantemerle
Histoire
Les évêques de Tarentaise ont reçu leur diocèse à titre de fief comtal en 996, des mains de Rodolphe III, roi de Bourgogne, en la personne d'Aimon Ier ou Amizo, archevêque de Tarentaise.
C'est-à-dire un ensemble de domaines et de droits avec charge de comte, ces domaines, redevances, droits de péage et de justice étant distincts de l'épiscopus. Au XIIIe siècle ces évêques sont devenus des princes d'Empire liés directement au pouvoir suprême de l'empereur d'Allemagne. L'évêque Aimon de Briançon s'adresse directement à Barberousse, qui lui abandonne, avec Moûtiers, les châteaux de Saint-Jacques, Briançon, Conflans, Villette, Beaufort et La Bâthie. En 1423 Jean de Bertrand reconnaît la cession à lui faite par le souverain de La Bâthie de Conflans, et en 1454 c'est le cardinal Jean d'Arcis qui concède la levée de main regia pour le château, fief et mandement de La Bâthie par le fait de l'hommage qu'il a prêté.
Les ruines appartiennent à l'EDF.
Description
La Bâthie ou Chantemerle était une résidence de plaisance pour les archevêques. Il en subsiste deux tours dans un état sauvable, une grande partie des murs d'une troisième tour et des ruines importantes des logis. L'ensemble date de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle. A l'origine, ce château comprenait un donjon cylindrique de 22 mètres de haut côté aval, sur cinq niveaux, dont les murs étaient construits en petits moellons d'assise irrégulière noyés de mortier, et deux tours carrées. La première était placée en avant et seulement rattachée au château par un angle, en même matériaux que le donjon ; La seconde, carrée, irrégulière, devait servir de logement aux archevêques, elle comportait une cave, un rez-de-chaussée et trois étages. Au rez-de-chaussée se trouvait une belle cheminée à manteau supportée par deux colonnes en pierre soutenues par des colonnettes hexagonales engagées, surmontées de chapiteaux sculptés.
A la fin du XIXe siècle on pouvait encore voir une console et les chapiteaux. Un des bâtiments devait contenir le prêtoire, le greffe, et le logement du châtelain et de ses employés.
La cour, de forme irrégulière, était close par de hauts murs. Après l'invention de la poudre et des armes à longue portée, Chantemerle subit des modifications, avec la création de nouvelles entrées. Les meurtrières furent transformées en fenêtres et les mâchicoulis détruits. Tous ces remaniements furent réalisés en briques, contrastant avec les matériaux de la construction primitive. Le château fut habité jusqu'à la Révolution, puis, devenu bien national, il tomba peu à peu en décrépitude, faute d'entretien.
Source fournie par Nano.M:
-Châteaux et maisons fortes savoyards, Michèle Brocard - Elisabeth Sirot, Editions Horvath.
Photos:
- D. Robles (2015)
- Nano.M (2022)
- Jimre (2022)
Posté le 06-09-2015 12:26 par Jimre
Les tours de Montmayeur
Histoire
Le site apparait en 1173 dans la liste des biens de la dot d’Alix, fille d’Humbert III de Savoie, lors de son mariage avec Jean Sans Terre, fils du roi d’Angleterre Henri II et de la reine Aliénor d'Aquitaine et frère de Richard "Coeur de lion".
D'après les termes du contrat de mariage, Jean devait hériter de la Savoie, du Piémont, de la Maurienne et des autres possessions de son futur beau-père. Alix traversa les Alpes pour rejoindre la cour d'Henri II mais elle mourut avant d'épouser Jean.
Il comporte alors le château féodal, l’église paroissiale Saint Julien et un village de paysans.
En 1212, un acte en faveur des Chartreux de Saint-Hugon est passé au château.
Vers le XIIIe siècle, Thomas Ier de Savoie, inféode le château à une branche cadette de la famille noble de Briançon-Aigueblanche qui prend le nom de Montmayeur.
Aux XIVe et XVe siècles, les Montmayeur jouent un rôle important à la cour de Savoie comme maréchaux et conseillers du prince.
La seigneurie est érigée en comté en 1449 mais, en 1487, la famille de Montmayeur s’éteint et le comté passe par héritage à la famille de Miolans.
Le site, saccagé en 1597, lors du passage de l’armée dauphinoise de Lesdiguières est déserté au profit de Villard-Sallet et la paroisse est supprimée.
Le château sera la propriété des nobles Fausser (Faussone). En 1728, les tours sont la possession de Jean-Gaspard de Montmayeur. Ce dernier était le fils de Jean Faussone, comte de Villanova et de Jeanne-Marie de Montmayeur, la dernière comtesse. Le comté avait été légué en 1664 par Jean Faussone à Blaise-Amédée Faussone, son fils aîné, comte de Montmayeur.
Les comtes de Radicati le vendent avec ses dépendances en 1758 au marquis d'Arvillard contre une somme de 65 000 livres.
L'acte de vente le décrit comme : « les deux tours de Montmayeur qui sont à la cime de la montagne au-dessus du château de Villarsallet, où étaient l'ancienne ville et château des seigneurs de Montmayeur, sont découvertes et il n'y a que les quatre murailles sans porte ni fenêtre ; lesdites deux tours sont distantes d'une de l'autre d'environ 50 toises et les murs d'icelles sont de l'épaisseur de six pieds chacune. Il n'est pas nécessaire de jeter un couvert sur lesdites tours, parce qu'elles sont construites de ces anciens murs qui résistent aux injures du temps et dont le mortier est aussi dur que la pierre ; dans l'espace intermédiaire des dites tours, tout comme dans les environs d'icelles il n'y a que des masures de bâtiment et vergers et broussailles qui s'y sont formés depuis la ruine de ladite ville et château des seigneurs de Montmayeur ».
Un patrimoine historique
1989 : le site archéologique et les tours sont inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
1991 : acquisition du site par la commune de Villard-Sallet.
1991-1998 : des recherches archéologiques sont menées par le Centre Interuniversitaire d’Histoire et d’Archéologie Médiévales(Lyon), sous la direction de Jean-Michel Poisson.
1997 : site « Pierres fortes de Savoie ».
Ce qui a été mis en évidence : un site d’habitat défensif
Les vestiges médiévaux, installés sur une plateforme allongée de 250 m de long et 30 à 50 m de large, bordé de parois abruptes, occupent une position remarquable sur le site de Montraillant( altitude de 800 m), séparant les deux vallées du Gelon et du Coisin. Les murs de l'enceinte crénelée étaient percés d'archères et on accédait à la forteresse par un pont-levis situé au nord.
A l’extrémité nord, point culminant de la crête, une éminence supporte le château qui se compose d’un donjon carré de 7,6 m de côté et 19,6 m de haut avec des murs de 1,9 m d’épaisseur, construit en moellons de schiste équarris. Il est dépourvu d’ouvertures de tir et d’aménagements de confort. Le château comporte quatre niveaux de plancher dont un rez-de-chaussée aveugle, un premier étage avec une porte d’accès et une petite fenêtre, un second étage aveugle et une plateforme sommitale crénelée.
Edifié au XIIe siècle, il a été modifié et surélevé aux XIIIe et XIVe siècles. A l’ouest du donjon, on trouve des bâtiments résidentiels comprenant une vaste salle de réception du XIIIe à laquelle ont été accolées au XVIe siècle deux pièces occupant l’ancienne cour.
Au centre, une surface presque plane comporte à l’est un enclos rectangulaire. C’est l’église Saint Julien, mentionnée dans les textes en 1191, dépendant de l’abbaye de Saint Rambert en Bugey. Elle est de construction rustique avec des murs en schiste et la toiture en lauzes. Elle comporte une nef unique, de plan rectangulaire, avec le chœur à l’est et une porte en façade. L’édifice a subi deux reconstructions aux XIVe et XVe siècles.
On trouve également au centre un vaste bâtiment ruiné, sans doute une maison forte.
A l’ouest, les vestiges du village, aux maisons disposées le long d’une rue : une maison et un four.
Au sud-ouest, une tour carrée, établie sur une plateforme maçonnée. La tour haute de cinq étages sur rez-de-chaussée, également crénelée, isolé par un fossé, construite sur une plate-forme, adopte également un plan carré. Elle a conservé une hauteur de 25 mètres pour 8 mètres de côté.
On y accède, au nord, par une porte cintrée située au rez-de-chaussée, fermée par une barre de fermeture coulissant dans des ouvertures ménagées dans l'épaisseur des murs. Sur la face est s'ouvre au premier niveau une petite fenêtre, probablement une canonnière et au second niveau deux fenêtres en ogive de 0,40 mètre de large pour 1 mètre de haut qui encadrent une cheminée avec ses montants sculptés.
Les armoiries de Montmayeur :
« D’argent à l’aigle de gueules membré et becqué d’azur ».
La devise :
« VNGVIBVS ET ROSTRO »
Source :
- Panneaux situés sur le site
Photos :
- Jimre (2014, 2024)
Posté le 15-02-2015 16:12 par Jimre
Chambéry
Le château
La ville de Chambéry s’est bâtie et s’est développée sur des marécages formés à partir des multiples bras de l’Albanne.
Le château-vieux des sires de Chambéry est attesté dès le XIe siècle. Il s’est construit autour d’une poype ou motte castrale sur la butte de Montgellaz-Montjay. Il est mentionné dès le XIIe siècle. A partir de 1232, le comte Thomas Ier obtient une partie des droits seigneuriaux sur le bourg et le château-fort.
La Maison de Savoie l’acquiert à la fin du XIIIe siècle. Le château, son mandement et ses juridictions, vassaux et fiefs sont cédés par François de la Rochette et son épouse Béatrix le 6 Février 1295 au comte de Savoie Amédée V contre 240 livres viennoises et 100 livres de revenu dans les mandements d’Aiguebelle et de la Rochette.
Amédée V va alors lancer une politique de grands travaux de construction entre 1297 et 1320 : transformation du donjon de la poype et du mur d’enceinte, création de la Porterie (1303-1311) et de nouveaux aménagements dont une grand’ salle ou aula. Il devient une grande résidence de cour en accueillant alors la cour princière itinérante de la Maison de Savoie et le siège de l’administration domaniale des Etats de Savoie. Comtes, ducs de Savoie, rois de Sardaigne, l’aménagent et l’embellissent au fil des siècles même après 1563, quand la capitale des Etats de Savoie est déplacée de Chambéry à Turin.
De puissantes tours de prestige sont édifiées :
Grande Tour (disparue), Tour Trésorerie et ses batteries d’artillerie (Fin XIVe siècle), Tour mi-ronde (vers 1398-1413), Tour du Carrefour ou des Archives (1439-1444)
Devenu château national à la Révolution, il est cédé au département de la Savoie en 1860.
Classé Monument historique en 1881, l’ancien château des ducs est affecté depuis 1890 aux services du Conseil général et de la Préfecture de la Savoie.
Dans le cadre du projet de rénovation du château des ducs de Savoie, le Conseil général a rénové les salles de l’ancienne Chambre des comptes situées au cœur de l’aile historique, l’une des plus anciennes parties de l’édifice. Ces deux salles offrent désormais au public un espace dédié aux expositions départementales et aux animations culturelles, au plus près de l’actualité des patrimoines de Savoie.
En effet, en dépit de son histoire vieille de près de dix siècles, l’évolution architecturale du château reste encore pour une grande part méconnue. Peu de bâtiments du Moyen Age sont encore visibles, mais des archéologues essayent de savoir à quoi ressemblait ce château.
Aussi, la rénovation des salles de la Chambre des comptes a-t-elle été précédée par un chantier archéologique en 2008 suivi par le Service régional de l’Archéologie.
Dans la première salle, des traces anciennes d’enduits peints et des percements, rebouchés à différentes époques, ont ressurgi après sondages et décroûtage des murs ; les négatifs de coussièges sont apparus dans les embrasures des grandes fenêtres ; un encadrement vouté en ogive, en pierre de taille, a été dégagé, peut-être l’ancienne porte d’entrée de la Chambre des comptes ?
La découverte la plus remarquable est l’empreinte d’une cheminée monumentale sur le mur de refend délimitant les deux salles, avec deux passages latéraux. La fonction administrative des salles a été confirmée par le dégagement de placards muraux dans la seconde salle. Des échantillons de bois prélevés dans les plafonds à la française ont été datées par dendrochronologie de 1483 et 1500-1501. Ces boiseries ont été modifiées en 1502 et 1510-1530.
La rénovation a été faite en s’inspirant des échantillons découverts en sondage, reconstitution des coussièges amovibles en bois, ouverture d’un des passages jouxtant la grande cheminée. Les traverses en pierre de taille des grandes fenêtres ont été rétablies avec de nouvelles huisseries en chêne et vitraux à maille de plomb, redonnant sens à la lecture de la grande façade côté Place du château, tant remaniée au fil des siècles.
La Maison de Savoie
A partir de l’An Mil, la Maison de Savoie , originaire de Maurienne, étend ses domaines de part et d’autres des Alpes occidentales, « deçà et delà les monts », dès le XIe siècle. Au cours du Moyen Age, elle devient une principauté d’Empire qui maîtrise le trafic des grands cols alpins. Cette dynastie comtale (vers 1100), ducale (1416), puis royale (1713), joue un rôle important sur l’échiquier politique européen. Entre France, Empire et Papauté, entre diplomatie et jeux d’alliances matrimoniales, elle s’allie avec les plus grandes maisons royales d’Europe. Mais son expansion régionale du Léman à la Méditérannée est aussi concurrencée par les Dauphins du Viennois, les comtes de Genève, les marquis de Montferrat et les Visconti, puis se heurte à la prédominance du royaume de France dans le contexte des Guerres d’Italie (1494-1559).
A l’Epoque moderne, les Etats de Savoie sont au cœur de la réforme catholique face au foyer protestant de Genève. Ils participent aux nombreuses guerres de succession dynastiques qui préfigurent l’Europe des Nations. Le transfert de capitale de Chambéry à Turin en 1563 donne au Piémont un rôle politique, économique et culturel déterminant. L’obtention des royaumes de Sicile puis de Sardaigne suite au traité d’Utrecht en 1713 ouvre à la Maison de Savoie de nouvelles perspectives italiennes.
La Révolution française puis l’émergence des nations au XIXe siècle laissent cette construction politique inachevée. La Maison de Savoie gagnée au mouvement du « Risorgimento » s’engage alors dans la lutte pour l’indépendance et l’unité de l’Italie. La Guerre d’Italie en 1859 avec l’appui de la France contre l’Autriche a pour conséquence l’annexion de la Savoie et de Nice à la France en 1860 et la création du royaume d’Italie en 1861. La Maison de Savoie réalise l’unité italienne entre 1861 et 1871, mais ne s’oppose pas à la montée du fascisme pendant l’entre-deux guerres ; en 1946, un référendum met fin à la monarchie et instaure la République italienne.
Sources:
- Panneaux disponibles dans la vieille ville de Chambéry et autour du château.
Photos:
- Jimre (2014)
- Nano.M (2022), qui en visitant le château a demandé à la guide s'il restait des "salles basses", et à sa grande surprise, elle a proposé aux visiteurs de les emmener les visiter, comme elle avait les clefs. Moment privilégié! Il nous en fait profiter. Ce serait bien là des parties les plus anciennes du vieux donjon du château, datant du XII ème siècle...8;-))
Posté le 01-12-2014 20:55 par Jimre
Mauchamp
1343/1359 : construction, en remplacement du château de Conspectus ne représentant pas assez de capacité. Le nouvel emplacement est situé pour surveiller la frontière sur le Guiers.
Le château de Conspectus aurait été volontairement incendié pour ne pas « concurrencer » le nouveau château de Mauchamp.
1358 : siège d’une châtellenie. Jean de RAVAYS, chancelier de Savoie : pas de descendance.
1415 : Jean du Clos dit Clavellet, seigneur de St Maurice, héritier universel de Jean de RAVAYS.
1548 : François de Mareste, écuyer, seigneur d'Aspremont, descendant des du Clos, coseigneur, partage la seigneurie avec les du Clos.
ISSS : François de MARESTE vend ses biens à St Maurice pour la somme de 545 écus d'or à Sébastien de Montbel dont la fille Jacqueline épousa en secondes noces en 1571, l’amiral Gaspard de Coligny, chef des protestants de France. Ce dernier est assassiné lors du massacre de la St Barthélémy, dans la nuit du 22 au 23 août 1572. La légende dit que l'amiral de Coligny serait passé au château de Mauchamp.
1583 : Claude du Clos, co-seigneur de St Maurice, vend à Louis de Sion (fils de Françoise du Clos).
1595 : le château est détruit partiellement par François de Bonne duc de Lesdiguières, connétable de France. Le château est défendu héroïquement pendant 3 mois par le Commandant Gabriel Trepied de la Tour (d'après l’abbé Petigny, curé de st Maurice de 1825 à 1847).
1602 : La seigneurie est érigée en marquisat en faveur des comtes d'Entremont.
1616 : des fortifications logement de soldats pendant la guerre de Savoie avec l’Espagne.
1694 : le marquisat est vendu au Costa de Beauregard.
1729 : le château est encore habité par la veuve de François de Fion, dernier seigneur de Saint Maurice. Il subsiste une partie des bâtiments. La grange de la ferme de Mauchamp existait déjà. C'était certainement une annexe du château (voir cadastre Sarde).
1758 : le château est déclaré en ruine par la carte de Cassini (site WEB https//cassini.seies.net).
1807 : les ruines du château ont servi de carrière de pierres de construction pour les maisons de St Maurice, en particulier pour l’actuelle maison Revel à Mauchamp.
1897 : achat de la propriété englobant les ruines du château par Pierre-Marie REVEL à Joséphine Vulin, riche propriétaire à Lyon et à Aoste, héritière universelle de Joseph Girerd (Lyon) décédé en 1885 et propriétaire de plus de 10 ans de la propriété de Mauchamp.
1940 : installation d'un canon sur la plateforme du château par l’armée française en déroute poursuivie par l'armée allemande (passage des allemands à St Maurice le 24 juin). Le canon est resté très peu de temps et a été installé Sur le plateau de La Lattaz (bulletin paroissial de Janvier 1944, Abbé Bugnard).
L'actuel propriétaire, Luc Revel est l'arrière-petit-fils de Pierre-Marie Revel.
Voir également article sur la Tour de Conspectus.
Sources fournies par Nano.M:
- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.
- panneaux trouvés sur le site.
Photos:
- Jimre (2012, 2014)
- Nano.M (2022)
Posté le 30-11-2014 15:39 par Jimre
La Tour de Conspectus
Situés dans un triangle entre Champagneux, Gresin et Saint Maurice de Rotherens, au lieu-dit la Tour, à 731 m d’altitude, se dressent dissimulés dans la végétation, les vestiges du premier château de saint Maurice, l’un des plus anciens de Savoie.
Ce château fut édifié au début du XIe siècle, sur un ancien domaine de l’église de Vienne, dont dépendait aussi l’église primitive de Saint Maurice (aujourd’hui Vieille-Cure). Etendu de la chaine de l’Epine aux méandres du Rhône, le panorama exceptionnel qu’offre le rebord du plateau lui valut d’être appelé Conspectus, l’équivalent latin et savant de Beauregard ou Beauvoir.
Des campagnes de fouilles ont été menées de 2002 à 2005, permettant de distinguer deux grandes phases d’occupation auxquelles correspondent deux bâtiments superposés.
L’Aula (XI-XIIe siècle)
Le premier bâtiment, dont on peut observer les assises régulières de petits moellons de calcaire, au bas des maçonneries, enfermait une vaste et haute salle rectangulaire, dite aula (13,70 m x 8,80m). Cette salle était épaulée à l’est par deux contreforts et une vaste porte à deux vanataux s’ouvrait au sud. Ce château, qui ne semble pas avoir eu d’autre défense que l’épaisseur de ses murs (1,05m), est cité dans la documentation de 1061/1070 sous le nom de castrum de Conspectus. Il est alors propriété d’Engelbotta et de ses frères, probables rejetons des vicomtes de Vienne, que l’on connait surtout pour avoir offert l’église de Saint Maurice au prieuré voisin de Saint Genix.
Au cours du XIIe siècle, l’aula est réaménagée : le volume intérieur est divisé en deux par un plancher destiné au stockage des récoltes. Ce grenier est ensuite démonté et l’on procède à des restaurations.
La tour (XIIIe-XIVe siècle)
Le château passe, au début du XIIIe siècle, aux mains du seigneur de Gerbaix. Il fait abattre l’ancienne aula et fait construire sur les vestiges une tour de plan carré, à structure charpentée et couverture végétale. Eclairé d’une mince archère, le premier niveau qui seul subsiste aujourd’hui, était destiné au stockage des récoltes et servait peut-être aussi d’écurie. L’habitation du châtelain occupait le second niveau, accessible de l’extérieur par un escalier de bois longeant la façade. Le dernier niveau était réservé à la défense.
Un drain creusé à l’extérieur pour contraindre les eaux de pluie à contourner la tour dut être comblé lors de la construction du mur d’enceinte, dont on peut encore apercevoir les fondations. C’est dans les murs de ce château, dit «de Saint Maurice», que fut signé en 1280 le traité de paix entre Thomas III de Savoie, seigneur de Piémont et de Saint Genix, et le marquis de Montferrat, son prisonnier.
Dans la seconde moitié du XIVe siècle, un violent incendie ravage la tour. Les Ravais, devenus seigneurs de Saint Maurice à la suite des Gerbaix, l’abandonnent et construisent à 500 m au sud, sur le site de Mauchamp, un nouveau château, mieux adapté à défendre la frontière entre la Savoie et le Dauphiné, fixée au Guiers par le traité de Paris de 1355.
Posté le 30-11-2014 15:36 par Jimre
Montbel
Les ruines du château de Montbel sont situées sur la route qui relie Saint Genix sur Guiers à Novalaise par le col de la Crusille.
Cet ancien château remonte au XIe ou XIIe siècle et dépendait des seigneurs de Montbel.
Puissante seigneurie de l’Epine, Montbel s’étendait, selon une charte de 1308, du sommet de la montagne de l’Epine jusqu’à la Crusille et, de là par la falaise rocheuse du Banchet et de Vergenucle, jusqu’au Thiers.
Il était occupé par un châtelain, lieutenant du seigneur, chargé de surveiller les voies anciennes menant au col de la Crusille et également au loin, la vallée du Guiers et le bassin d’Aiguebelette.
C’était effectivement un bon poste de gué de par sa situation sur cette éminence rocheuse. On peut en effet, si on les cherche…apercevoir les ruines du château de tous les environs et même de l’autoroute. Depuis les hauteurs hébergeant les sites de Gresin-Conspectus de Gresin-Mauchamp pour notre part, nous l’avons bien observé de même que du château de Rochefort, dit de Mandrin.
De Montbel, la vue s’étendait en direction du château de Gerbaix et de celui de Saint Maurice de Rotherens.
Ce château a dû être ruiné par Lesdiguières à la fin du XVIe siècle en même temps que les châteaux de Mondragon (Saint Genix), de Martel à Champagneux, de Saint Maurice de Rotherens, de Montfleury et de Belmont (Pont de Beauvoisin).
Nous pouvons imaginer combien devait être majestueuse cette bâtisse, même si, comme on peut le constater, ces vestiges historiques s’écroulent de plus en plus et mériteraient une fois de plus un meilleur sort. C’est de notre patrimoine commun dont il s’agit.
Par mesure de sécurité, il est recommandé de ne pas séjourner à proximité des pans de murs vraiment dégradés et parfois même enfouis sous la végétation. Des barrières ont été heureusement placées aux endroits où les à-pics sont impressionnants car la météo change souvent dans la région. Pour notre part, nous y sommes arrivés dans le brouillard, ce qui peut rendre le site dangereux sans ces barrières.
Petite remarque : attention aux nouveaux gardiens du site, à savoir les tiques…
Source:
- Panneau situé sur le site
Photos:
- Jimre (2012; 2014)
- Nano.M (2022) avec un changement notable des ruines qui ont été degagées de la végétation.
Posté le 30-11-2014 13:32 par Jimre
Chignin
Le site médiéval de Chignin est situé non loin du village du même nom, situé entre Chambéry et Montmélian. Il est bien visible de l’autoroute A43-E70-E712.
Les sept tours médiévales de Chignin, qui s’élèvent sur un plateau de 4 ha situé sur l’antique itinéraire romain reliant la France à l’Italie par le col du Petit Saint Bernard puis par celui du Mont Cenis, constituent encore de nos jours un énigme historique…
Les endroits remarquables référencés sur ce site sont :
- la Biguerne ou Clos Saint-Anthelme
- la Tour de la Place ou tour des Archers
- la tour Corraz
- la tour de Bourdeau
- la tour de Montagny
- la Poype
- la tour de Verdun ou Verdon
- la tour de La Fontaine
- la maison forte de Lerodaz ou l'Héroda
- la tour de la Platière
Mentionnée dès le Xe siècle, la puissante famille de Chignin est un des plus importants lignages nobles de la région. Proche de la famille comtale de Savoie, originaire de la vallée de la Maurienne non loin de là, les seigneurs de Chignin sont aussi liés au Prieuré de saint Jeoire, dans lequel se trouve leur tombeau. Ils entretiennent de ce fait des rapports étroits avec les évêques de Grenoble.
Malgré l’importance du site, l’histoire des tours de Chignin reste assez mal connue. L’hypothèse longtemps retenue par les historiens d’une enceinte reliant les tours a été abandonnée. On pense maintenant qu’à partir d’un château primitif (peut-être situé au niveau de la tour de Corraz), non loin duquel s’étendait un bourg castral et l’ancienne église, plusieurs maisons fortes ont été construites autour des XIIe et XIIIe siècles par les différents membres de la famille de Chignin pour marquer leur statut seigneurial (voir les articles sur Allègre(Gard)et l’Isle sur la Sorgue(Vaucluse) concernant les co-seigneuries).
En 1867, les Chartreux rachètent les ruines de la tour de la Biguerne dans laquelle serait né en 1107 Saint Anthelme, qui fut prieur de la Grande Chartreuse puis évêque de Belley. Il en firent un sanctuaire en l’honneur du saint, inauguré en 1877.
Les autres tours implantées au cœur d’un des vignobles les plus célèbres de Savoie sont aujourd’hui à l’état de ruines romantiques entourées par les vignes. Une étude menée sur la Tour de la Place a permis de la dater du XIIIe siècle avec modifications autour du XIVe siècle. C’était une tour logis avec créneaux à plume. Acquise par la commune de Chignin, elle a été l’objet, en partenariat avec le PNR du massif des Bauges, d’un récent confortement et d’une mise en sécurité qui veulent en faire un symbole à la fois de l’ancienne histoire du pays et de son vignoble.
Posté le 30-11-2014 12:32 par Jimre
Les Echelles
Béatrice, fille du Comte de Savoie Thomas Ier (1177-1233), et de Marguerite de Genève (1179-1257), nait en 1198. Le 5 Juin 1219, elle épouse Raymond Béranger V, comte de Provence, et part à la Cour d’Aix en Provence à laquelle elle apportera une immense renommée.
Ses quatre filles connaissent des destins prestigieux.
Marguerite épouse Louis IX, Roi de France, en 1234.
Eléonore épouse Henri III, Roi d’Angleterre, en 1236.
Sanchie épouse Richard de Cornouailles, élu Empereur d’Allemagne en 1243.
Béatrix épouse le Comte d’Anjou, frère du Roi de France Louis IX ; Roi de Sicile et de Jérusalem en 1246.
En outre, 3 de ses petites filles connaissent un destin exceptionnel. Isabelle deviendra reine de Navarre. Marguerite sera Reine d’Ecosse et Béatrice sera impératrice à Constantinople.
A la mort du Comte en 1245, Béatrice quitte la Provence pour se retirer dans son château des Echelles, reçu en apanage de son père.
Pendant vingt ans, elle s’emploie à la rénovation du village, tout en s’entourant d’une cour brillante de chevaliers et de ménestrels. Les chroniqueurs la décrivent belle et intelligente, protectrice des lettres et des arts.
Décédée au cours de l’hiver 1266 à l’âge de 68 ans, elle est inhumée, selon ses vœux dans sa chapelle du château du Menuet. Ses filles lui font construire un superbe mausolée où figurent, au pied de son gisant, les 22 statues des membres de sa famille proche et les blasons de ses gendres. Par sa seule présence, les Echelles sera connue dans toute l’Europe. Dans son testament, Béatrice lègue ses possessions à l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, assurant ainsi le service religieux, la création et le maintien d’un hôpital.
Ainsi, donataire des biens de l’Apanage de Béatrice de Savoie, l’Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem s’est installé au château du Menuet en 1266 pour plus de quatre siècles.
Mais à l’issue des guerres de religion, à la fin du XVIe siècle et 3 sièges dévastateurs pour le bourg fortifié comme pour le château, les Hospitaliers décident d’abandonner le site du château et de reconstruire le centre du bourg. Au cours de la période1617-1636, et sous le houlette de Dandelot de Groslée, ce bâtiment est reconstruit pour servir de logis pour le Commandeur et de siège de l’administration locale. Il sera reconstruit par le Commandeur Saint Maurice après l’incendie du centre des Echelles en 1710.
Jusqu’à la Révolution, l’impôt du sel et la gabelle seront perçus dans ce bâtiment. Selon les spécialistes, la porte cintrée murée servait de lieu de passage, une traboule.
Sources:
- Panneaux situés devant le batiment
- Persée
- Voir également article sur Saint Maime dans les Alpes de Haute Provence
Photos:
- Jimre (2011)
Posté le 26-12-2012 10:10 par Jimre
Miolans
Situé à l'extremité d'un éperon rocheux au confluent de la vallée de l'Isère et de l'Arc, à Saint Pierre d'Albigny, sur la route entre Chambéry et Albertville, le château est protégé par un double fossé.
La forteresse a été fondée par les seigneurs de Miolans, implantés aussi bien en Savoie que dans le Dauphiné et le Viennois. La première mention du château et de la chapelle date du XIe siècle.
A l'origine c'est un donjon carré bâti à l'emplacement de la tour Saint Pierre . Il est flanqué par la suite de quatre tourelles, isolé par un fossé.
L'enceinte, quant à elle est protégée par des tours(XIVe et XVe siècles) pour répondre aux nouvelles exigences des progrès de l'artillerie.
Il est vendu en 1523 aux ducs de Savoie lorsque la lignée des Miolans s'éteint.
Dépassé du point de vue militaire, il est transformé en prison d'état de 1564 à 1792. Le marquis de Sade, testera d'ailleurs cette prison parmi les nombreuses qu'il visitera...
C'est le préfet de Savoie Eugène Guiter qui racheta à titre personnel le château en 1869 pour le restaurer. C'est toujours sa famille qui le détient.
Photos:
-Jimre (2009, 2012, 2021)
Posté le 14-05-2012 19:42 par Jimre
Château de Thomas II
En 1248, Thomas II de Piémont, frère du comte de Savoie Amédée IV, obtient du prieur du Bourget le droit de construire une maison et un vivier entre la Leysse, le lac et la forêt.
Le comte Amédée V choisit ce château pour résidence principale de la cour.
Le château a la forme d'un quadrilatère avec des tours carrées. Le château conserve une architecture militaire mais sa sécurité est alors en grande partie assurée par le marais qui l'entoure, un pont-levis et un fossé.
Il est, à son époque, le château le plus confortable de Savoie.
Toutes les fenêtres sont vitrées, les murs recouverts de tapisseries, chaque étage posséde une cheminée et des latrines.
Le Bourget devient la "capitale mondaine" de la cour itinérante de Savoie, avec une intense activité comme de nombreux séjours de la cour comtale, événements familiaux et diplomatiques.
Mais, dès la fin du XVe siècle, les comtes et ducs de Savoie lui préfèrent celui de Ripaille, au bord du Léman.
En 1456, le château est détruit par un incendie et n'est pas reconstruit.
Le château de Thomas II est déjà en ruine lorsqu’il est vendu au XVIIe siècle aux Laurent puis aux de Buttet, barons du Bourget.
Il sera vendu en 1841 et servira de carrière de pierres de taille jusqu'en 1849, date de l'acquisition du château par la commune.
Acquis par la commune en 1973, il est classé Monument historique en 1979.
Sources:
- panneau du château
- site http://www.123savoie.com/article-69670-1-chateau-de-thomas-ii.html
- site http://fr.wikipedia.org/wiki/Château_Thomas_II
- site http://www.cpalb.fr/archeologie.php
Photos:
- Jimre (2010)
Posté le 16-10-2011 19:51 par Jimre