Neuville sur Saône

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Château des Abbés de l'Ile Barbe

Merci à J. Orvoen pour le prêt du livre: Neuville sur Saône, 2ème édition, préinventaire des monuments et richesses artistiques, Département du Rhône, qui a servi pour cet article.

Historique:

- En 1186, Etienne de Villars donna à l'Ile Barbe, entre autres biens, "guardas Vismeiarum...et quicquid apud Vimias possidibat...et castellum de Legneio"(Legneio= Ligneux, motte féodale située à Saint Jean de Thurigneux, dans l'Ain).

- En 1200, la charte de la clotûre du bourg de Vimy, mentionne l'existence du "chastellar". On y apprend que Guigue, abbé de l'Ile Barbe, rassembla les notables dépendant de sa seigneurie de Vimy et leur proposa de clôre le village par un mur d'enceinte. 

- En 1228, Guigues de Montdor fut obligé par l'Abbé de l'Ile Barbe de "contribuer au guet et garde du château de Vismy".

- En 1312, il y eut un accord entre Gichard VI de Beaujeu et l'abbaye de l'Ile Barbe pour la garde du château.

- En 1434, l'abbé Aynard de Cordon mit le château et le bourg de Vimy sous la dépendance du duc Amédée de Savoie, et en 1437, l'abbé Sotison reconnaissait les suprématie des ducs de Savoie sur Vimy, depuis l'origine: "ab antiquo fuisse Dominus Superiores castri villae mandamenti et castellaniae Vimiaci".

- Le successeur de Claude de Sotizon, Edouard de Messey, abbé de 1458 à 1480, fit reconstruire et réparer les batiments, ruinés par les Ecorcheurs en 1443.

- A la fin du XVIe siècle, des agrandissements sont réalisés  par Pierre d'Epinac, abbé de l'Ile Barbe er archevêque de Lyon, puis par M. d'Halincourt. Ces travaux sont signalés dans la description du château en 1665.

- En 1665, Camille de Neuville, par son échange avec l'abbaye de l'Ile Barbe, du fief du Poulet(Villefranche) contre la seigneurie de Vimy, devint propriétaire du château, qui ne semble pas particulièrement l'avoir intéressé.

-Au XVIIe siècle, le rempart qui clôture la ville avait 15 à 25 pieds de haut(4.8 m à 7.5 m environ) sur un périmètre de 2450 pieds(environ 800m), lesdites murailles étant toutes de cailloux et mauvais matériaux. Le mur avait "4 pieds d'épaisseur dans le bas et 14 pouces dans la partie la plus élévée. Il était entouré, en partie seulement, de fossés, qui en 1665, étaient déjà tous comblés.

Quatre portes y étaient pratiquées, la porte d'Ombreval au nord, la porte du Bourg à l'est, la porte de la Saône, à l'ouest sur le quai actuel et la porte de Lyon au sud.

Une tour, visible sur le plan du bourg vers 1780, défendait l'angle sud-est, ayant "de largeur 9 pieds et 6 pouces, du coté nord, 9 pieds et 8 pouces du coté de l'occident, 10 pieds et 6 pouces du coté du midi, sans couvert ni plancher, ni porte ni fenêtre et partie démolie"

- Au XVIIIe siècle, un instituteur y était logé:" le vieux château est actuellement occupé par le nommé Dutel, maître d'école, de la libéralité de Mme la duchesse de Luxembourg.

- En 1818, le château fait toujours partie du domaine d'Ombreval, et fut vendu, à ce titre, par M. de Boufflers à M. Rambaud

- En 1829, ce même Rambaud, propriétaire depuis 1818 du domaine d'Ombreval, fut accusé d'avoir "disposé des anciens murs de la ville et d'en avoir vendu les matériaux". Par la suite il revendit le domaine à deux particuliers, Laurent et Branche, qui y firent des transformations.

- En 1869, l'industriel Emile Guimet acheta la partie nord-est du château, pour y fonder une école maternelle, l'asile Lucie-Guimet, qu'il donna à la commune en 1883. L'architecte Bellemain fut chargé des travaux d'aménagement. C'est au XIXe siècle également que les deux tours du bâtiment sud et la partie supérieure de la tourelle ont été reconstruites (peut-être par l'architecte Pierre-Julien Pascal) et reliées par une galerie en bois qui a été détruite par un incendie en 1940. C'est alors que la commune est devenue propriétaire du corps du logis.

Actuellement, on peut encore voir des vestiges du château et des vestiges de remparts, ancien chemin de ronde du mur ouest, sont encore visibles impasse des remparts.

Posté le 06-06-2015 09:21 par Jimre

Vimy ou Neuville sur Saône

ll était une fois Neuville .....

Des origines obscures

Ce n'est qu'à une date relativement tardive, en 971, que les documents mentionnent pour la première fois Vimy, nom porté par Neuville jusqu'au milieu du XVIIème siècle. Mais il est certain que son existence est beaucoup plus ancienne. Sans parler des nombreuses légendes plus ou moins fantaisistes qui attribuent la fondation de la cité à tel ou tel empereur romain, de nombreux indices « le site, le nom même de Vimy, etc. » permettent de croire à l'existence de Neuville bien avant la fin du Xème siècle, sans que l'on puisse, toutefois, donner de date précise à sa création. Il n'existe pas de ruines d'origine romaine sur la commune.

Après l'effondrement de l'empire romain, Vimy dut connaître, à partir du Vème siècle, la domination successive des Burgondes puis des Francs. Quand l'empire fondé par Charlemagne se disloqua à la fin du IXème siècle, Vimy, comme le reste de la région lyonnaise, fut compris dans le royaume de Provence fondé en 878, puis passa en 942 dans celui de Bourgogne dont la frontière occidentale était constituée par la Saône sur une bonne partie de son cours inférieur, avant de se retrouver dans l'Empire avec l'ensemble de ce royaume de Bourgogne à la mort de son dernier roi Rodolphe III en 1032. Vimy devenait dès lors, et pour plusieurs siècles, un bourg frontalier de par la Saône.

Une importante possession de l'abbaye de l'Ile-Barbe

Le 18 septembre 971, Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne, confirmait, à la demande de Heldebert, abbé de l'Ile-Barbe, toutes les possessions de son monastère. Au premier rang nous trouvons l'église Saint-Florent et la villa de Vimy, avec le port et toutes ses dépendances.

A partir de ce moment, Vimy dut se développer régulièrement, dans le courant général d'accroissement démographique des XIème - XIIIème siècles. Ainsi, en 1183, une bulle du pape Lucius III confirmant à nouveau les biens de l'Ile-Barbe mentionne deux églises à Vimy  : Saint-Florent et Notre-Dame, ce qui veut dire qu'au noyau primitif de peuplement groupé autour de l'église Saint-Florent devenue sans doute chapelle du château, s'est adjointe une agglomération avec une nouvelle église paroissiale dédiée à Notre-Dame.

L'importance grandissante de la cité se marque aussi par l'action des abbés de l'Ile- Barbe qui, au cours des XIIème et XIIIème siècles, cherchèrent à maintenir et à développer leur autorité seigneuriale sur Vimy et ses environs, Ainsi, en Mars 1201, l 'abbé de l'Ile-Barbe passe un accord avec ses vassaux relevant de la seigneurie de Vimy : la cité de Vimy sera fortifiée aux frais desdits vassaux qui devront faire élever une muraille de 5 à 7 m de haut sur un périmètre de 700 m environ, et ils pourront venir s'y réfugier en cas de besoin. D'autre part, l'abbé de l'Ile-Barbe, Guillaume de Jarez (1224-1240) profita des difficultés financières des petits seigneurs de la région pour acquérir des biens et des droits divers à Vimy et aux environs immédiats.

Mais et c'est aussi un signe de l'intérêt que pouvait présenter une position prééminente à Vimy - les abbés de l'Ile-Barbe étaient contraints de partager quelque peu leur autorité sur la cité. Ils étaient, en effet, en tant qu'hommes d'Église, dans l'incapacité d'assurer effectivement la protection matérielle et militaire. Comme cela était alors la règle à peu près générale dans ce genre de situation, ils devaient confier à un seigneur laïc des environs cette tâche ou « garde ». Évidemment cette fonction de « gardiateur » pouvait être très profitable, même si elle ne donnait aucun droit de propriété à celui qui l'exerçait ; elle était prétexte à la perception d'une redevance sur les habitants de la ville, et elle pouvait, le cas échéant, permettre de contrôler une position stratégique ou commerciale importante. Voilà pourquoi la « garde » de Vimy est exercée aux XIIème et XIIIème siècles par les seigneurs les plus importants de la région : les sires de Villars jusqu'en 1186, les sires de Rochetaillée au début du XIIIème  siècle, les sires de Beaujeu à la fin du XIIIème  siècle. Pour ces derniers ce fut un moyen parmi d'autres pour prendre pied sur la rive gauche de la Saône, provoquant des conflits avec l'abbé de l'Ile Barbe seigneur de Vimy, en 1312 et 1335 notamment. A la fin du XIVème  siècle la maison de Savoie prit le relais des Beaujeu.

Une cité aux activités multiples

Elles sont liées à l'exercice de l'autorité féodale et aux avantages de la position géographique de la ville. Vimy apparaît, aux XIIème  - XIVème  siècles, tout à la fois comme

- un centre judiciaire et administratif : l'accord passé en 1201 entre l'abbé de l'Ile-Barbe et ses vassaux, en plus du problème des fortifications, rappelait que seul l'abbé de l'Ile-­Barbe, en tant que seigneur du lieu, disposait de la haute-justice à Vimy (c'est-à-dire celle qui pouvait entraîner des peines corporelles les plus graves : mutilations, mort). Une enquête de 1315 permet de constater que Vimy était effectivement le lieu des exécutions capitales, non seulement pour la cité elle-même, mais aussi pour les environs jusqu'à Collonges au moins. On y exécutait non seulement des hommes, mais également des animaux : ainsi un porc coupable d'avoir tué un enfant. Les condamnés étaient pendus aux fourches du château.

- un centre agricole : d'après les redevances dues par les habitants de Vimy, on constate qu'on cultivait là toutes les sortes de céréales (froment, seigle, avoine), qu'on y faisait du vin. Pour mesurer les quantités, on utilisait des unités comme le setier, le muid, etc., propres à la cité, « à la mesure de Vimy », comme le précisait les textes. Par ailleurs, la pêche en Saône devait fournir des quantités non négligeables de poissons : des conflits incessants opposent aux XIIIème et XIVème  siècles les pêcheurs de Vimy et le péager de Rochetaillée qui prélevait des droits exorbitants sur les poissons expédiés à Lyon, ainsi que le cellérier (sorte d'économe) de l'Ile-Barbe qui prétend, en 1353, avoir droit au quart des poissons pêchés en aval du « rocher » de Couzon.

- un centre commercial : la fonction marchande de Vimy, attestée dès la fin du Xème  siècle par la mention du port, s'exerce aussi par la tenue d'un marché hebdomadaire, le samedi, signalé pour la première fois dans un acte de 1154. La tenue de ce marché donnait lieu à la perception de droits très divers « leydes, cartelages, etc... » au profit du seigneur de Vimy, l'abbé de l'Ile Barbe. Mais celui-ci, très tôt, les avait concédés à certain de ses vassaux, contre le paiement d'une redevance annuelle fixe. On ne sait quel était le volume des échanges ainsi réalisés, ni sur quelles denrée s » ils portaient. Mais on peut penser que la position géographique de Vimy devait assurer un trafic assez important qui pouvait exciter certaines convoitises : en 1346, par exemple, on voit le chapitre Saint-Jean de Lyon tenter d'établir un marché concurrent sur ses terres, à Villevert, en face de Vimy, de manière à détourner une partie des transactions. Par les chemins venant de Villars, Reyrieux, Montanay, Vancia et Miribel, les productions agricoles et forestières « bois et charbon de bois » de l'arrière-pays dombiste devaient affluer au marché de Vimy, ainsi que les marchandises apportées par le trafic fluvial.

Pour le port, comme pour le marché, les abbés de l'Ile Barbe avaient concédé la perception des droits sur les bateaux qui transitaient par Vimy à tel ou tel de leurs vassaux. Mais il n'y avait pas, dans notre cité de péage important, comme à Rochetaillée, Trévoux ou Riottier, D'autre part Vimy se trouvait trop proche de Lyon pour constituer une étape pour les bateliers remontant la Saône. On admet en effet que dans ce sens de circulation fluviale, les barques et plattes halées par les hommes et les chevaux parcouraient environ l'équivalent de vingt kilomètres par jour : c'était trop pour que les convois partis de Lyon le matin s'arrêtent à Vimy le soir.

- un centre spirituel et intellectuel : Vimy n'avait aucune situation privilégiée dans l'organisation administrative du diocèse de Lyon, et aucun fait saillant n'a marqué alors son histoire dans le domaine religieux. Ainsi, lorsqu'en 1378, l 'archevêque de Lyon visite (et fait visiter) son diocèse, rien d'anormal n'est signalé à Vimy, si ce n'est que le curé ne réside pas dans la paroisse, ce qui n'est pas extraordinaire alors. En revanche les églises des environs présentent un spectacle beaucoup plus sombre : bâtiments en ruines, clergé aux qualités morales discutables, etc. Les funérailles des personnages importants de la ville devaient être l'occasion, ici comme ailleurs, notamment au XIVème siècle, de cérémonies imposantes : ainsi celles d'Etienne de Guizeu qui, dans son testament de 1322 , déclare vouloir l'assistance de 40 prêtres le jour de son enterrement. Vimy devait avoir, au XIIIème  siècle, une école, puisque dans un acte de 1277, on trouve la mention d'un certain « maître Raymond, recteur des écoles de Vimy » : il s'agit sans aucun doute d'école élémentaire.

Au milieu des difficultés de la fin du moyen âge

Vimy fut sûrement éprouvé par les épidémies de peste qui s'abattent sur l'Occident à partir du milieu du XIVème  siècle. On sait que la Peste Noire de 1348 frappa durement Lyon et le plat pays. En l'absence de tout document statistique, on voit cependant le nombre des testaments faits par les habitants de Vimy croître de façon significative de juin à septembre 1348. Il est logique de penser que la situation de Vimy sur un grand axe de circulation, et donc une grande voie de propagation de toute épidémie, fut un désavantage certain, et que la ville fut désormais touchée par les « retours » de peste de la fin XIVème  et début XVème  siècle.

A cette mauvaise conjoncture démographique qui dura au moins un siècle, il faut ajouter le poids des guerres qui fut particulièrement pesant pour Vimy et sa région.

D'abord le grand conflit franco-anglais de la guerre de Cent Ans. Vimy eut à en supporter les conséquences principalement en 1360-1365, quand les bandes de mercenaires, réduits au chômage par la paix de 1360, se répandirent dans le sud-est du royaume. Ainsi en 1365, un des plus célèbres chefs de bandes, Seguin de Badefol, après s'être emparé d'Anse, s'y installe, et de là ravage consciencieusement toute la basse vallée de la Saône.

Mais Vimy souffrit surtout des affrontements qui opposèrent entre eux les grands seigneurs de la région pour l'accroissement de leurs possessions respectives. A la fin du XIVème  siècle, en effet, deux puissants lignages qui se partageaient la Dombes, les Thoire-Villars et les Beaujeu, s'éteignirent. Cela, bien sûr excita la convoitise des deux grandes puissances seigneuriales alors en pleine expansion : les ducs de Bourbon, qui après l'héritage forézien souhaitaient mettre la main sur celui des Beaujeu, et la maison de Savoie , qui, depuis longtemps, cherchait à s'étendre vers l'ouest. Dans cette rivalité, Vimy fut un pion important dont les Savoyards s'assurèrent le contrôle dès 1399 en obligeant l'abbé de l'Ile Barbe à les reconnaître comme les successeurs des sires de Beaujeu en tant que « gardiateurs » de la cité. Puis , profitant de diverses circonstances, Amédée VIII de Savoie étendit son influence aux environs, au détriment de l'Église de Lyon notamment. En vain des « conférences » réunissant des représentants des parties intéressées se réunirent-elles à Vimy en 1417, 1425, 1428, 1432 : aucune solution durable ne pouvait en sortir car la position savoyarde était trop forte. A partir de 1433 cependant, dans le cadre du redressement général de l'autorité royale en France, et des premiers succès militaires, le roi de France et son représentant local, le sénéchal de Lyon, se préoccupent de contenir l'expansionnisme savoyard, et la guerre reprit. En 1433, Galois de Sure, un des plus sanguinaires capitaines savoyards, met la main sur le port de Vimy, et surtout, dix ans plus tard, aux environs de Pâques 1443, les hommes du terrible Rodrigue de Villandrando, agissant pour le compte du roi de France, mirent en deux fois la ville à sac, pillant, mettant le feu au château, à l'église paroissiale, etc. Ce ne furent que des ruines que les Savoyards reprirent quelques semaines après.

La Ville de Vimy ne retrouva la paix qu'en 1455, lorsque le roi Charles VII imposa au duc de Savoie de renoncer aux droits qu'il s'était arrogés dans cette petite région entre Dombes et Lyon, dont Vimy était le centre, et qu'on allait bientôt appeler le Franc-Lyonnais.

Au centre d'une région originale : le Franc-Lyonnais

Le coup d'arrêt donné par le roi de France aux ambitions savoyardes créait une situation originale dans cette région. En droit, elle faisait partie de l'Empire, puisqu'elle se trouvait sur la rive gauche de la Saône, mais en fait, l'influence du roi de France y était désormais prépondérante : d'abord parce que depuis le début du XIVème siècle, Lyon avait été rattachée au royaume, et que le roi, se substituant à l'archevêque, pouvait prétendre à l'exercice de nombreux droits que celui-ci possédait dans cette zone, et ensuite, à cause justement de l'éviction de l'influence savoyarde qui créait un vide que le roi devait s'empresser de remplir. Ne pouvant toutefois se permettre une annexion pure et simple, les gens du roi de France admirent un situation particulière : le roi prenait sous sa protection ce « morceau d'Empire », mais reconnaissait à ses habitants des franchises analogues à celles dont bénéficiaient les habitants de la Dombes voisine, c'est-à-dire principalement l'exemption des impôts royaux.

Ainsi naquit le Franc-Lyonnais qui comprit deux zones : le Franc-Lyonnais proprement dit, depuis la Croix-Rousse jusqu'à Massieux, comprenant tout ou partie de Caluire, Fontaines; partie de Rochetaillée, Fleurieu, Vimy, Genay, partie de Massieux, partie de Civrieux et partie de Saint-Jean-de-Thurigneux, et d'autre part le Petit Franc-Lyonnais formant enclave autour de Saint-Didier-de-Formans avec Saint-Bernard et Riottier. C'est en 1525 que le Parlement de Paris reconnaît les privilèges du Franc-Lyonnais. A partir de cette date, et jusqu'en 1789, ses habitants jouirent d'une situation avantageuse par rapport à leurs voisins: ils veillèrent en permanence à ce qu'il n'y fut pas porté atteinte, et à cet effet, ils se donnèrent des syndics chargés de défendre leurs intérêts. La capitale du Franc-Lyonnais fut d'abord Genay. Vimy lui succéda au XVIIème  siècle quand Camille de Neuville de Villeroy, lieutenant-général du Gouvernement de Lyonnais, Beaujolais et Forez et archevêque de Lyon de 1653 à 1693 fit l'acquisition du bourg et des terres environnantes, et donna son nom, Neuville, à Vimy. C'est là que se réunissaient les représentants des différentes paroisses lorsqu'il y avait à délibérer des affaires communes et à désigner les syndics.

Cette situation fiscale privilégiée, jointe au développement économique régional procuré par les foires de Lyon dans la première moitié du XVIème siècle, assura à Vimy une existence sans trop de difficultés pendant tout le siècle. Certes la ville eut à souffrir, indirectement, des dévastations entraînées par les guerres de religions : en 1562, les Protestants du baron des Adrets occupent Lyon et contrôlent la vallée de la Saône entre Belleville et Lyon. Cela ne se fit pas sans ruine. D'autre part, Vimy ne semble pas avoir participé activement à la guerre civile qui déchira la province sous Henri III, sauf peut-être en accueillant temporairement en 1595 son seigneur, l'archevêque de Lyon, abbé de l'Ile-Barbe, Pierre d'Epinac, qui avait été le chef des ligueurs lyonnais.


Quelques dates:

971 Première mention de « Vimy » dans les textes, mais existence certainement beaucoup plus ancienne

Se trouve alors dans le royaume de Bourgogne


1032 Dans l'Empire avec l'ensemble du royaume de Bourgogne


XIème - XIVème Siècles 

Appartenance théorique à l'Empire 

Vimy est située dans la seigneurie de l'abbaye de l'Ile-Barbe


XIVème - XVème siècles

Toujours en théorie dans l'Empire

Enjeu des conflits entre Savoie et Beaujeu, puis Savoie et Bourbon Intervention du roi de France installé depuis le début du XIV e siècle à Lyon 1455 : éviction de la Maison de Savoie


XVIème siècle 

1513 : l'autorité du roi de France s'étend sur le Franc-Lyonnais, évinçant celle de l'Ile-Barbe et de l'Église de Lyon

1525: le Parlement de Paris reconnaît les privilèges, notamment fiscaux, du Franc-Lyonnais, qui glisse insensiblement dans le royaume en 1551 une nouvelle confirmation des privilèges fiscaux à l'occasion de la levée d'une nouvelle imposition dans le royaume déclare que les habitants du Franc­ Lyonnais en sont dispensés puisqu'ils ne sont point de « l'ancien corps de France »


Sources:

- M. Michel Rubellin sur le site de la Mairie de Neuville sur Saône

- Voir également non loin Genay


Photos:

- Jimre(2013, 2023)

Posté le 10-02-2015 20:58 par Jimre