La Roche en Regnier

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La Roche en Régnier

ROCHE (DE), DE R.-EN-RÉNIER, DE R.-EN-RÉGNIER (Velay).

Seigneurs et barons de Roche, Vachères et des Etats de Velay; seigneurs d'Artias, Alleyrac, Auteyrac, Beaune (près Craponne), Vertaure, Chambonnet, Retournaguet, Malivernas, Chazeaux, Coste-Chaude, Charbonnier, le Moulin Neuf (par. de Saint-Germain-Laprade), Châteauneuf-le-Monastier, et en partie de Retournac, Cossanges, Vachères, etc. (Velay); seigneurs et barons de Posquières, Vauvert, etc. ; seigneurs de Baix, Don, Les Eperviers, Chambertes, Meyras, Montaigu, le Béage, Mézilhac, Géorand, les Oytaux, etc., en partie de Pradelles, Niègles, Aulagnet, Antraigues, etc. (Vivarais).

Armes : parti : au I, d'argent; au 2, de sable, au chevron de l'un en l'autre, accompagné en pointe, d'un rocher à trois coupeaux de sinople. — PI. III.

Roche-en-Régnier, ancien siège d'une des dix huit baronnies diocésaines de Velay, est connu dans les anciens titres, sous les noms : de Roca (1163), Castrum dé Rocha (1258), Rouche (1381), Roche-en-Reynier (dès 1474), Rupes Regnerii. 

Le mandement de cette puissante baronnie était très vaste. Elle comprenait, en effet, quatre mandements bien distincts, mais tous, contigus ;

c'étaient : 

I° Malivernas (chef-lieu : Beaune) ; 

2° Bas-Malivernas (chef-lieu : Saint-Pierre-du-Champ); 

3° Roche (vassale du seigneur de Chalencon en Vivarais; 

4° Retournac(en paréage avec l'Evêque du Puy, comte de Velay).

Quant au nom « Régnier », il était jadis, la forme provençale de « René », qui, prononcé en langue populaire, a donné : « Régnier ». 

Roche-en-Régnier (Roche, Monsieur René). Suivant A. Chassaing, ce lien aurait tiré son nom d'un de ses maîtres. « Rainerius » (XIIe s.), et la forme :

«Roche en Raynier » ne se rencontre que depuis 1476.

L'hôtel particulier des de Roche se trouvait dans le cloître même de la cathédrale du Puy. Cet immeuble est mentionné dans le testament de Dauphine de la Tour, baronne de Roche-en-Régnier (25 sept. 1323).

Généalogie.

I. Reynier de Roche (Reinarius de Rocha) se trouve mentionné dans des donations consenties en faveur de Saint-Gilles de Chamalières. Il fut père de :

1° Durand; 

2° Ildebert; 

3° Jarenton ; 

4° (présume-t-on) Bernarde, dame de Roche, qui mourut en 1163, laissant un fils, Umbert « de Chaslus », qui donna à Saint-Gilles, pour le repos de son âme, un champ sis à Mans, en la paroisse de Saint-Maurice-de-Roche.

II. Durand de Roche, sgr dudit lieu, qui de concert avec ses deux frères, donna, « pour l'amour de Dieu et par esprit de charité », aux monastères de Saint-Gilles et de Saint-Théoffre de du Monastier, l'église de Saint-Maurice, de telle façon qu'elle soit sous la direction du prieur et des frères de Chamalières, au dioc. du Puy (27 avr. 1087 ou 18 janv. 1088, n. st.). 

De concert également, avec ses frères, il donna à ce monastère, la chapelle de son château, ainsi que les revenus qui s'y trouvaient attachés. 

Il épousa « Auselie », avec laquelle il vivait, le 27 avr. 1087 ou janv. 1088, n. st. :

III. Guigon I, sgr de Roche-en-Régnier, Baix, Don, Montagne, Mézilhac (suivant hommage qu'il rendit pour ces quatre derniers fiefs, en 1197, à Aimar II, comte de Valentinois). 

Par acte passé à Baix en Vivarais, en 1234, il reconnut tenir en fief, d'Adhémar, comte de Valentinois, et d'Adhémar, son héritier, le château de Don, Mézilhac et Montagut, qu'il rendra à réquisition ;

il pourra élever son étendard sur la tour du château de Don, avec changement de seigneur et de feudataire (au nombre des témoins de cet acte, furent : Guillaume de Roche, abbé de Saint-Pierre-Latour du Puy, qui testa en I23g; — « Dalmaci », chanoine du Puy, etc.). De son mariage avec « Pontia », naquirent :

1° Guigues II, qui suivra; 2° Guillaume, sgr de Vertaure, Chambonnet, Mondolioux, Boubas, Meyres, etc., abbé de Saint-Pierre-Lato.ur du Puy; testa le 13 oct. 1239, en faveur de son neveu Guigon, sgr de Roche-en-Régnier, lui substituant Briande, soeur de ce dernier et de Pons de Polignac.

IV. Guigues II, baron de Roche-en-Régnier (1239), père de :

V. Reynier III, baron de Roche-en-Régnier; mourut avant 1239, laissant:

1° Guigues III, qui suivra ; 2° Briande, citée dans le testament de son grand oncle, Guillaume de Roche-en-Régnier (1209).

VI. Guillaume III, chevalier, sgr et baron de Roche-en-Régnier (1239-1266, date de sa mort), Meyras, Don, Montagut et autres lieux ; concéda en 1265, aux habitants d'Artias, certaines franchises (à cet acte fut présent Guigon de Chalendard, capitaine d'Artias); testa en 1265. Il avait épousé Jourdaine de Montlaur, qui testa en 1278, fille d'Héracle I, baron de Montlaur, et de Marguerite d'Auvergne, d'où : 

1° Aldebert (1279); 

2° Hugues, chanoine des Eglises de Lyon et du Puy; testa, le 5 mai 1312, en faveur de son ami, Hugues de Gorce ; 

3° Béatrix, mariée à Pons de Vissac, sgr d'Ariane ; 

4° Alix (ou Aigline), religieuse de Vorey ; 

5° Douce, mariée à Guillaume II d'Estaing (veuf de Yolande de Châteauneuf de Rochebonne), qui testa en 1291,et mourut s. p. ;

6° (nous le présumons) Jacques, qui épousa en 1298, Dauphine de la Tour d'Auvergne, fille de Bertrand III et de Béatrix d'Olliergues ; 

7° : VII. Guigues ou Guigon IV de Roche, chevalier, baron de Roche-en-Régnier et de Vachères (1265-1327) ; sgr de Malivernas (hommages de 1286 et 1327), Retournac (hommages de 1285 et I3OI), Retournaguet (hommage de I2g6), Niègles (hommages de 13 19 et 1327), Châteauneuf-le-Monastier (hommages de 1296 et 1301), Meyras, Posquières et du château des Eperviers (hommage de 1325). 

Il engagea pour lui et son frère Hugues, et en qualité de tuteur de son fils Guigonnet, un procès, contre le sieur de Montlaur, au sujet de la succession de Louis de Montlaur (1282). 

Par acte du 26 mars 1321, n. st. Guillaume de Randon, chevalier, sgr de Luc et de Portes, lui abandonna, moyennant 860 livres tournois, tous ses droits sur le château de Jaujac et sur les seigneuries d'Aulagnet, Soulier, Montagnac, Brunissart, ainsi que l'hommage des Seigneurs de Joyeuse, Autraigues, Aspréjoc et autres, avec la faculté de transporter cet hommage pour le tout, à l'Evêque de Viviers. Par acte du 22 mars 1327, Jean Audoard, chevalier, lui transféra tout le droit qu'il avait sur le lieu et le château de Saint-Laurent-les-Bains, par suite de l'acquisition qu'il en avait faite sur Guillaume, sgr de Randon et de Luc, à la condition que lui, sire de la Roche, conservera et ne le revendra pas au seigneur de Randon. En 1327, suivant l'échange avec Guillaume Randon, sgr de Luc, il reconnut à l'Evêque du Puy, le château, la forteresse et mandement de Pradelles, ainsi que toute la justice et tout ce qu'il pourra acquérir dans la suite, dans le mandement et château de Pradelles. Il fut du nombre des gentilshommes qui prirent parti pour Philippe le Bel, contre Boniface VIII. Il testa le 24 sept. 1300, ayant épousé:

1° en 1267, Janiage (et non, Janage) de Jaujac, qui testa le 14 déc. 1271, fille d'Hugues et de Briande d'Anduze ; 

2° (suivant de Courcelles) Dauphine de Montboissier.

- Du 1er lit naquirent : 

1° Reynier, qui mourut avant son père;

2° Guigon V, qui suivra; 

- du 2e lit vinrent : 

3° Clément, marié p. c. du 5 nov. 1295 ; 40 Alix, mariée à Guy de Tournon, baron dudit lieu (1296), fils de Guillaume et d'Aymare d'Adhémar de Monteils.

VIII. Guigues V ou Guigon, baron de Roche-en-Régnier, Vachères et des Etats de Velay, Posquières, etc. ; sgr de Jaujac, Meyras, Meyres, Pradelles, etc.

Le 28 sept. 1344, Pierre de Gorce, chevalier, reconnut en son nom, à l'Evêque du Puy, les châteaux d'Artias, Malivernas, Pradelles, Géorand et du Béage (de Bidatgiis), ce qu'il possédait à Retournac et à Perrendre, à Niègles, pour les villages de Vachères, Alleyrac, Cossanges, Autairac, Chazeaux, Costechaude, Ponteils, Chabertes, etc. et généralement tout ce qu'il tenait de lui, dans les paroisses de Présailles, Saint-Pierre-Salettes et de Saint-Martin-de-Fugères. 

Le 2 janv. 1335, il reconnut à Pons, sire de Mercoeur, tous ses biens dans la châtellenie de Meyras et dans la forêt de Bauzon. Il acquit en 1333, du vicomte de Polignac. la seigneurie du Moulin-Neuf. Il testa à Meyres, le 14 mai 1344, instituant héritiers universels, ses petits-fils Guigon de Lévis (né du mariage de Janiage, fille de feu Guigonnet, son fils, avec Philippe de Lévis), et à son défaut, il lui substitua le premier enfant mâle qui naîtra de son autre petite-fille Jourdaine, femme de Bertrand de Lévis. Il légua diverses sommes à ses petites filles, nées du mariage de Béatrix, sa fille, avec le sire de Canillac. Philippe VI, roi de France, ayant appris qu'il était vieux et infirme, lui accorda, ainsi qu'à son arrière-petit-fils, Guigonnet de Roche, des lettres de sauvegarde. (Ceux-ci redoutaient quelque injure ou violence dans leurs personnes et dans leurs biens) (4 mai 1344). Il avait épousé Dauphine de la Tour (suivant R. Robert de la Tour d'Auvergne (loc. cit., 42), « Jacques de la Roche-en-Régnier, damoiseau », (<

épousa en 1298, Dauphine de la Tour, fille de Bertrand III et de Béatrix d'Olliergues;  ce contrat, dit cet auteur, se trouve à la Bibliothèque Nationale), qualifiée dame de Roche, dans son testament daté du 28 sept. 1325 (acte dicté « dans la maison « de la Roche », située près du Cloître de la cathédrale du Puy, in domibus dictis de Rocha, sitis in claustra Anicii). 

Il testa lui-même, le 25 sept. 1325, instituant son héritière universelle, sa fille Béatrix. De son mariage naquirent : 

1° Guigon, marié à « Gitta », vicomtesse d'Uzès, veuve de Guigues de Rochebaron (d'où deux filles : Janiague et Jourdane, auxquelles elle fit opposition, le 10 janv. 1334 (n. st.) de leur mariage) ; et testa, le 25 avr. 1366, ayant eu pour enfants : 

a) N., mort s. p.; 

b) Janiage, dame de Roche-enRégnier, Artias, Malivernas, etc., qui épousa en 1366, Philippe II de Lévis, vicomte de Lautrec, fils de Philippe I, vicomte de Lautrec, et de Béatrix, dame

de Lautrec (dont postérité maîtresse de la baronnie de Roche-en-Régnier) ; 

c)Jourdaine, mariée en 1336, à son beau-frère, Bertrand de Lévis-Lautrec ;

2° Béatrix, femme du Marquis (Marquesius) de Canillac. En 1392, Jean de Roche (de Ruppe), se trouvait abbé séculier de Saint-Vosy du Puy.


Cf. : 

Cartul. de Chamalières, nos 195, 196, 197. 

- Truchard du Molin : La Baronnie de Roche-en-Régnier.— A. Lascombe : Répert. (articles : Retournac et Retournaguet, Artias et Artites, Luc et Pradelles, Châteauneuf-le-Monastier,

entre autres). 

- Chne R. Pontvianne : La Ville et le Canton de Craponne, III, 3° et suiv. 

- A. Jacotin : Preuves; Invent. G. 

- FI. Benoît d'Entrevaux : Armor. du Vivarais. 

- Huillard-Bréholles : Invent, des titres de la Maison ducale cte de Bourbon, I. 

- Jacques Luillier : loc. cit. 

- Tablettes hist du Velay, IV, 249, etc. 

- Comm. de M. le chne Eric Mercier. — Chne Ul. Chevalier : Regeste dauphinois, 1240. 

- Baluze : Hist. de la Maison de la Tour d'Auvergne, I, 298, etc. en partie. 

- E. Salomon : Les Chat. hist. du Forez. 

- A. Chassaing : Cartul. des Templiers du Puy-en-Velay, Introduction XI et en note. 

- A. Boudon-Lashermes et G. de Jourda de Vaux : Le Vieux-Puy. 

- Etc.

Posté le 08-08-2023 09:42 par Jimre

Roche en Régnier

Edifié au XIIIe siècle, le donjon n’est pas la résidence habituelle des seigneurs, barons de Roche. Majestueuse, dominant le paysage et le bourg, la tour de Roche permet d’affirmer la présence et l’autorité du seigneur sur la région en donnant du crédit à ses représentants permanents (bayle ou capitaine du château).

Batie selon les règles de l’art, la porte d’entrée du donjon se situe au premier étage avec comme moyen d’y accéder une simple échelle que l’on peut retirer en cas de danger.

Le rez-de-chaussée abrite les réserves en grains, vins et huile. A l’étage, le seigneur peut avoir son logis, meublé très simplement. Mais souvent la fonction du donjon est plus un rôle de défense ou de stockage des biens du seigneur.

Les différents propriétaires dont le passé a gardé la trace  furent les Roche, Les Levis et pour finir le seigneur Noël Jourda de Vaux, qui, le château en ruines, interdit aux habitants d’en emporter les pierres…

Quelques dates :

-950, Régnier, premier seigneur de Roche, donne son nom au futur bourg. 

-1087, Durand de Roche fait don de l’église de l’église de Saint Maurice à l’évêque du Puy et au prieur de Chamalières.

-XIIIe siècle, les Roche s'allient aux plus grandes familles vivaroises. La seigneurie s’étend dans les monts du Vivarais.

-1340, avec la mort du dernier héritier masculin, la seigneurie passe entre les mains de la famille vivaroise de Lévis, à la tête d’un domaine allant du Velay à la vallée du Rhône.

-1486, Roche est donné en apanage par Jean de Bourbon à son fils naturel, Mathieu.

-1527-1538, la seigneurie est confisquée par François Ier, puis restituée à la famille de Bourbon.

-1769, le Maréchal Noël Jourda de Vaux, dernier seigneur de Roche, conquiert la Corse.


Source:

- Panneau situé près de la Tour

- On parle aussi de la Roche en Régnier ici


Photos:

- Jimre (2012)

Posté le 23-09-2012 21:05 par Jimre