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La Chaise-Dieu

L'abbaye de la Chaise-Dieu

Érigée au XIe siècle, sur un plateau granitique à plus de 1 000 mètres d’altitude au cœur de l’Auvergne, l’abbaye de La Chaise-Dieu domine la route qui vient de l’est, de Brioude, veillant et guettant le pèlerin. Cette abbaye a été fondée par Robert de Turlande, chanoine de Brioude, qui voulait s’établir en un lieu isolé pour vivre avec Dieu seul dans le silence et la prière. L’abbaye de La Chaise-Dieu est fermée à la Révolution en 1790 et son église abbatiale devient église paroissiale. Au XXe siècle, une nouvelle communauté religieuse s’installe dans ses murs pour renouer avec la vie religieuse tout en accueillant pèlerins et touristes.

L’abbaye de la Chaise-Dieu est régie par la règle de Saint-Benoît, dotée d'une église abbatiale du 14e siècle grâce au pape Clément VI, ancien moine casadéen, et de fortifications. La tour Clémentine fut construite vers 1370. La partie du cloître qui longe l'église et la bibliothèque date de 1394. Une autre campagne de travaux fut consacrée au logis abbatial, au 15e siècle, puis au réfectoire et aux autres constructions du cloître jusqu'en 1518. A côté de l'église abbatiale et du monastère médiéval, de nouveaux bâtiments conventuels furent élevés aux 17e et 18e siècles par les Mauristes, réformateurs de l'abbaye. Cet ensemble ordonnancé est représentatif des grandes conceptions monastiques classiques.

Peu de gens savent qui était Gilbert Môtier de La Fayette, maréchal enterré dans l'abbatiale en 1463. Il fut pourtant non seulement un valeureux soldat et un compagnon de combat de Jeanne d'Arc, mais un conseiller proche du roi Charles VII. Peu de Casadéens semblent assurés que la cour Lafayette a été nommée d'après le héros de la guerre d'indépendance des Etats-Unis qui fut également une grande figure de la Révolution française et qui portait le même nom que son lointain parent.

La plus ancienne mention d'un seigneur de La Fayette est celle d'un certain Pons qui faisait partie de la première croisade. Cette famille a son origine à La Fayette, lieu-dit de la commune d'Aix dans les Monts du Livradois, à quelques kilomètres au nord de Saint Germain L'Herm, ancien prieuré de La Chaise-Dieu, distant de moins de 30km de l'abbaye elle-même. Il n'en reste que quelques ruines. Au XIVe siècle, cette famille est devenue puissante et s'installe dans un pays plus clément à Chavaniac dans le Brivadois. Les plus illustres de ses membres sont le maréchal (c.1380-1463), l'auteure de la Princesse de Clèves (Paris,1634-1693) et le général (Chavaniac 1757 - Paris 1834). La branche aînée, dont est issu le maréchal, s'est éteinte à la fin du XVIIe siècle faute de descendance masculine et la branche cadette, dont est issu le général, s'est éteinte à la fin du XIXe siècle. Des descendances féminines existent actuellement dans les deux branches.

Notre héros est né vers 1380 probablement à La Fayette. Il fut élevé près du duc de Bourbon, qui le fait sénéchal du Bourbonnais. En 1412, il part en Italie sous les ordres du duc de Nemours et s'y illustre dans la défense de Bologne, assiégé par les Vénitiens. En 1417, il passe sous les ordres du dauphin Charles. Il est fait lieutenant général du Lyonnais en 1419 et gouverneur du Dauphiné l'année suivante. En 1421, il est le vainqueur de la bataille de Vieil-Baugé près d'Angers, allié aux Ecossais au sein de l' "auld alliance". Il affirme avoir, lui-même, tué le duc de Clarence qui dirigeait les troupes anglaises. Le dauphin le nomme alors maréchal et confirmera sa nomination en 1422 lorsqu'il sera couronné sous le nom de Charles VII. En 1423, le maréchal épouse Jeanne de Joyeuse à Bouthéon. Elle est issue d'une grande famille vivaroise et lui apporte en dot des domaines importants en Forez, qui s'ajoutent à ses domaines auvergnats et en font un riche seigneur. Elle lui donnera 9 enfants.

La guerre de Cent ans n'est pas finie. En 1424, il est fait prisonnier lors de la bataille de Verneuil, mais la rançon put être payée rapidement. En 1429, on le verra participer au siège d'Orléans, au côté de Jeanne d'Arc. Puis il assistera au couronnement du roi à Reims. Il sera dès lors un conseiller du roi. Toutefois, ennemi de Georges de La Trémoille, alors grand chambellan, il subit quelques années de disgrâce de 1429 à 1433, mais à la chute de ce dernier, il recouvre son influence. En 1435, il participe à la négociation de la paix d'Arras qui met fin à l’alliance entre le duc de Bourgogne Philippe le Bon et les Anglais. En 1449, il participe aux conférences entre le comte de Dunois et le duc de Somerset pour obtenir la reddition de Rouen.

Agé de 70 ans, il se retire alors progressivement des affaires. En 1463, il est inhumé à La Chaise-Dieu dans la chapelle qu'il avait commandée.

Dom Gardon, le bénédictin du XVIIe siècle historien de l'abbaye, rapporte que la chapelle a été commandée en 1425, soit 40 ans avant la mort du maréchal, qui, il est vrai, vécut longtemps, et largement dotée, suite à un accord conclu avec l'abbé Hugues de Chauvigny de Blot. L'abbé André Ayraud de Chanac, son prédécesseur, vient de terminer la clôture du choeur monastique, comme le confirme le rapport archéologique réalisé par David Morel de la société Hadés, en 2016. Il revient à Hugues de Chauvigny de Blot de poursuivre sa décoration : stalles, enfeus, danse macabre et surtout jubé.

En Août 1562, les Huguenots se chargent de détruire cette chapelle. Les Mauristes ne cherchent pas à la reconstruire. Ils apposent simplement une plaque de cuivre aux armes du maréchal rappelant qu'il y avait été inhumé. En 1790, à la fermeture de l'abbatiale, un moine, dom Jean François Régis de La Salle, emporte cette plaque afin d'éviter que des pillards viennent la voler. Il s'installe alors dans sa famille à Monlet. En 1826 quand l'abbatiale devient église paroissiale, un membre de cette famille vient la rapporter. Vers 1980, cette plaque est volée. En 2005, l’association des amis de l'abbatiale saint Robert en fait réaliser une copie.

Aux XIe et XIIe siècles, la société féodale en Auvergne est dominée par le comte d’Auvergne, lui-même suzerain du duc d’Aquitaine, par différentes familles (Mercœur, La Tour, Montboissier), par l’évêque de Clermont et par les chanoines-comtes de Brioude.

L’Église est marquée par un grand élan monastique. Dès le VIe siècle, saint Benoît de Nursie avait fondé le monastère du Mont-Cassin où la vie était réglée autour de la devise : « prier et travailler » ; un siècle plus tard, Benoît d’Aniane codifie cette règle bénédictine qu’il impose, à la demande du roi, à tous les monastères. Cluny est fondée en 910 et saint Robert s’inscrit dans ce mouvement en fondant l’abbaye de La Chaise-Dieu en 1043. Saint Bruno fonde les Chartreux en 1089 et saint Bernard entre à Cîteaux en 1112.

Le conflit entre les papes et les empereurs romains germaniques avait commencé avec la querelle des investitures (ingérence des pouvoirs laïcs dans les nominations ecclésiastiques). C’est ainsi que Grégoire VII doit affronter l’Empereur d’Allemagne Henri IV, à Canossa en 1078, et que le Pape Alexandre III doit subir l’élection d’antipapes soutenus par l’empereur et se réfugier en France.

Le fondateur, saint Robert de Turlande (1043-1067)

Robert, chanoine de Brioude, arrive avec deux compagnons en décembre 1043 sur ce haut-plateau du Livradois pour une vie d’ermite. Ce sont les débuts de la vie religieuse à La Chaise-Dieu qui ne porte pas encore ce nom.

Ses successeurs et leur action

Durand (abbé de 1067 à 1078, mort en 1095)

Désigné par saint Robert pour lui succéder, il fut choisi par les moines comme abbé. Il œuvra pour la canonisation de saint Robert et se fit confirmer les privilèges dont l’abbaye bénéficiait. Le comte d’Auvergne, Robert II, jura de défendre l’abbaye contre tout adversaire. En 1076, il est nommé évêque de Clermont mais il resta abbé jusqu’en 1078, date à laquelle il démissionna ayant compris qu’il ne pouvait cumuler les deux charges sans nuire à l’abbaye. Il mourut le 19 novembre 1095 et le pape Urbain II présida ses obsèques. Pendant son abbatiat, La Chaise-Dieu se fit connaître dans de nombreuses régions de la Saintonge à la Savoie.

Saint Adelème (abbé en 1078, mort en 1097 en Espagne)

Tombeau de St Adelème à Burgos

Maître des novices, Adelème fut élu en 1078 par les moines abbé de La Chaise-Dieu, pour succéder à Durand à cause de sa sainteté. Mais, trouvant la charge d’abbé trop lourde, il y renonça au bout d’un an. Appelé par le roi Alponse VI de Castille, pour aider à rétablir le rite romain en Espagne alors que la reconquête progressait, à Tolède en 1085. Il fonda le monastère Saint-Jean à Burgos, qui resta rattaché à La Chaise-Dieu jusqu’en 1436. Appelé San Lesmes, il fut déclaré patron de Burgos au XVe siècle. Son corps fut transporté dans l’église qu’on lui construisit alors.

Seguin d’Escotay (abbé de 1078 à 1094, date de sa mort)

Cadet d’une famille noble, il entra au chapitre de Saint-Jean de Lyon, mais la vie canoniale ne le satisfaisant pas, il quitta celle-ci pour entrer à La Chaise-Dieu. Savant, de mœurs sévères, fort habile dans les affaires, ses frères le remarquèrent rapidement et le choisirent comme abbé. Il défendit l’indépendance de l’abbaye face aux pouvoirs féodaux, obtint en 1079 pour l’abbaye le rôle de chef de congrégation et étendit son influence vers le Rouergue (Saint-Théodard et Gaillac), le Languedoc (Saint-Baudille de Nîmes) et enfin les Apennins de Modène. Habile pour la gestion des affaires temporelles, il avait aussi l’humilité du moine et, en dix-sept années de gouvernement, avait fait de la fondation de saint Robert une des plus grandes abbayes de France, connue jusqu’en Italie et en Castille.

Étienne de Mercœur (abbé de 1111 à 1146, date de sa mort)

Extension de la congrégation à Montferrand, dans le Forez, à Chanteuges, Sainte-Livrade d’Agenais, Faverney en Bourgogne, Saint-Sixte de Plaisance dans la plaine du Pô et Montepeloso en Basilicate. Ces rattachements étaient souvent de convenance politique mais reposaient sur l’autorité morale de La Chaise-Dieu.

Jourdain de Montboisier (abbé de 1146 à 1157, date de sa mort)

Entré à La Chaise-Dieu au début du XIIe siècle, Jourdain était prieur depuis 1141 quand il fut élu abbé. Les Montboisier étaient de grands bienfaiteurs des églises et plusieurs frères de Jourdain étaient hommes d’Église. Le plus célèbre d’entre eux est Pierre le Vénérable, abbé de Cluny depuis 1122. Personnage effacé, Jourdain bénéficia du rayonnement de ce dernier pour consolider certains acquis de l’abbaye.

De 1168 à 1306 : Le difficile maintien de la congrégation casadéenne

À l’époque de Philippe-Auguste (1180-1223), l’Auvergne, est marquée par les rivalités entre les Capétiens auxquels l’abbaye de La Chaise-Dieu reste loyale et les Plantagenets. La France de saint Louis (1226-1270) et de Philippe le Bel (1285-1314) voit l’affermissement du pouvoir royal. Au XIIIe siècle, l’Église est préoccupée d’une part par la querelle entre l’Empereur et le Pape et d’autre part par l’organisation des croisades.

Sous le pape Innocent III (1198-1216) de nouvelles formes de vie religieuse apparaissent avec François d’Assise, fondateur des franciscains, et saint Dominique de Guzman, fondateur des dominicains, qui entreprend de convertir les Albigeois, ou cathares.

Prépondérance du temporel

Pendant cette période, la congrégation de La Chaise-Dieu n’élit aucun abbé doté d’une personnalité marquante. L’abbaye voit son rôle de seigneurie du Livradois s’accroître, le pouvoir temporel tendant à prendre une part croissante. Par ailleurs, les abbés consacrent une énergie importante à maintenir des liens avec l’ensemble des abbayes et des prieurés qui lui sont rattachés, liens volontiers contestés par les seigneurs ou les évêques locaux. La croissance de la congrégation est achevée. L’organisation de la congrégation devient plus structurée, avec une règlementation des chapitres et la définition du rôle des officiers claustraux.

De 1306 à 1518 : Le déclin doré

En 1348, la peste noire ravage la France. Elle sévit jusqu’en 1419 et décime la moitié de la population. La guerre de Cent Ans entre les fidèles des rois de France et ceux du roi d’Angleterre commence en 1336. En 1429, Charles VII est sacré à Reims sous la conduite de Jeanne d’Arc, qui est brûlée à Rouen en 1431.

De 1305 à 1378, jugeant Rome peu sûre du fait des conflits entre différentes factions, la papauté s’installe en Avignon. Deux papes d’Avignon compteront dans l’histoire de La Chaise-Dieu : Clément VI (1342-1352) qui s’y fait enterrer, et Grégoire XI, son neveu (1370-1378), qui fait construire la tour Clémentine autour de cette période.

Le Pape Jules II (1503-1513) entreprend la construction du palais du Vatican et de la basilique Saint-Pierre.

Des abbés grands seigneurs

Paradoxalement, cette période désolée fut brillante pour La Chaise-Dieu. Grands seigneurs, les abbés, choisis parmi de riches et puissantes familles, ne réformaient plus mais présidaient à de grands travaux.

Jean de Chandorat (1318–1342)

Réputé pour son savoir et son énergie, il s’efforça de mettre en application les principes disciplinaires que demandait le Pape à un Ordre bénédictin qui se sclérosait en donnant de nouveaux statuts à l’abbaye. Il devint ensuite évêque du Puy. Il fut le compagnon de noviciat de Pierre Roger devenu pape en 1342 sous le nom de Clément VI qui le nomma évêque du Puy dès son avènement au siège de Pierre.

De 1342 à 1377

Pendant cette période, les abbés ne furent pas élus en chapitre général, mais nommés par le Pape, à commencer par Clément VI : ils étaient appelés « réservataires ». Ce fut le cas de Renaud de Montclar qui fut chargé de suivre le début des travaux de construction de la nouvelle abbatiale.

Si pendant cette époque troublée, les moines se trouvèrent à l’abri derrière leurs murailles, de nombreux prieurés souffrirent.

Hugues de Chauvigny de Blot (1420-1465)

La danse macabre fut réalisée sous son abbatiat.

Un abbé annonçant la Renaissance, Jacques de Saint-Nectaire (1491-1518, date de sa mort)

Jacques de Saint-Nectaire est né en 1461 d’une famille auvergnate riche et puissante. Les liens que cette famille entretenait avec l’abbaye étaient nombreux. Il entra à l’abbaye à l’âge de 12 ans. Devenu profès et prêtre, il fut d’abord nommé prieur de Saint-Pantaléon (Limousin), puis en 1483 de Saint-Gemme (Saintonge). Il fut élu abbé en 1491 et mourut en 1518. Il se distingua par le goût des arts et la munificence. Il fit achever le réfectoire et le cloître, reconstruisit la toiture de l’abbatiale et commanda les « draps imagés ». Il réalisa également des travaux importants (chapelle et maison de l’abbé) au prieuré de Chanteuges où il aimait résider.

De 1518 à 1640 : L’abbaye en commende

Si la Renaissance évoque une nouvelle vision de l’homme et des changements profonds dans l’art, cette époque est marquée, surtout en France, par les guerres de Religion. Nées de la Réforme (Martin Luther est excommunié en 1517), elles ensanglantent la France à partir de 1562 (Massacre de la Saint-Barthélemy en 1572). La promulgation de l’Édit de Nantes par Henri IV en 1598 ramène la paix civile. Le Concile de Trente en 1562 est à l’origine d’un sursaut disciplinaire de l’Église catholique en réaction aux critiques des réformés. Mais la monarchie française n’accepte pas l’existence de minorités protestantes et le problème perdure jusqu’à la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685 qui oblige la majorité des protestants à émigrer.

La commende

Devenu roi en 1515, François Ier (1494-1547) signe un an plus tard, à Bologne, un concordat avec le Pape Léon X par lequel le roi de France peut nommer les évêques et abbés. Les rois abusent rapidement de cette facilité pour récompenser des proches, en particulier à La Chaise-Dieu. Les abbés nommés par le roi n’étaient pas tous ordonnés. S’ils venaient à La Chaise-Dieu au moins une fois pour prendre possession de leur charge, ils ne s’intéressaient guère à l’abbaye et se faisaient représenter par un vicaire général. Ainsi Henri d’Angoulême, fils naturel d’Henri II, fut abbé de 1562 à 1586. Son successeur, Charles de Valois, était, lui, le fils naturel de Charles IX ; il résigna en 1597 pour se marier. Son fils, Louis de Valois, devint plus tard abbé de 1609 à 1629 avant de, lui aussi, abandonner la charge. Son successeur fut le cardinal Armand-Jean du Plessis de Richelieu.

François de Tournon, premier abbé commandataire

En 1533, alors qu’il est en route vers Le Puy en compagnie de la reine Éléonore d’Autriche, François Ier s’arrête à l’abbaye de La Chaise-Dieu où il est accueilli par le premier abbé commendataire, François de Tournon.

Turbulences

En 1562, les Huguenots envahissent l’abbaye et la saccagent alors que les moines s’étaient réfugiés dans la tour Clémentine. Grâce au four et au puits dans la tour, ils purent tenir 15 jours de siège en attendant les renforts. Pendant ce temps, les tombes étaient profanées, les statues brisées ainsi que le gisant de Clément VI.

Le cardinal de Richelieu (1582-1642)

Armand-Jean du Plessis de Richelieu (1582-1642), ministre de Louis XIII de 1624 à 1642, est nommé abbé de La Chaise-Dieu et de Cluny en 1629. Devançant les projets de réorganisation de l’Ordre bénédictin par le pape, il veilla à regrouper l’ensemble des monastères de cet Ordre dans le royaume dans une seule congrégation : la Congrégation des Bénédictins de Saint-Maur2 dont la maison-mère était à l’origine aux Blancs-Manteaux à Paris. Le déclin de l’abbaye était évident et le nombre de moines réduit à une cinquantaine. En 1640, il signa l’ordre de rattachement de l’abbaye de La Chaise-Dieu à la Congrégation de Saint-Maur.

De 1640 à 1790 : Les Mauristes

Le rattachement aux Mauristes ne fut pas accepté facilement par les bénédictins de La Chaise-Dieu : la congrégation mauriste était très centralisée et La Chaise-Dieu perdait une réelle autonomie. De plus, les Mauristes prenaient possession de l’abbaye au détriment des moines du lieu, lesquels étaient alors appelés les « anciens » et recevaient une pension jusqu’à leur décès. S’ils souhaitaient intégrer la Congrégation, les moines de La Chaise-Dieu devaient recommencer un noviciat selon les principes des Mauristes et prononcer de nouveaux vœux. Beaucoup refusèrent et on vit se côtoyer deux communautés : celle des Robertiens logés dans les bâtiments qui existaient place de l’Écho et celle des Mauristes qui s’installèrent dans les ailes des bâtiments existants qu’ils entreprirent de reconstruire. Ils se partageaient aussi l’église3. En 1643, après la mort du Cardinal de Richelieu, les moines casadéens tentèrent de remettre en cause ce rattachement. Cette démarche fut vaine, d’autant qu’ils étaient affaiblis en nombre et en moyens financiers.

Les Mauristes attachaient une très grande importance aux études. Désireux de s’inscrire dans l’histoire du monastère qu’ils « reprenaient », ils en écrivaient l’histoire grâce à leurs archives et cartulaires. À La Chaise-Dieu, ce travail de bénédictin s’est traduit par la publication de l’ouvrage de dom François Gardon sur la Vie de saint Robert et l’histoire de l’abbaye 4 , de l’Histoire générale de la congrégation de dom Victor Tiolier en 1652 et, en 1667, d’une histoire de l’abbaye en latin par dom Simon Genoux.

En même temps, ils entreprenaient de remettre en état l’abbatiale ravagée par les huguenots. Le tombeau du pape Clément VI fut reconstruit au milieu du chœur et le gisant put y être replacé. Le maître-autel, ceux des chapelles latérales ainsi que les retables datent de cette époque. Les bâtiments de la place de l’Écho (et donc la salle de l’Écho elle-même) ont été reconstruits à la fin du XVIIe siècle à la suite d’un incendie qui avait détruit les bâtiments datant de l’abbé Jacques de Saint-Nectaire. Ils reconstruisirent également le grand escalier de l’entrée de l’abbatiale et l’aile ouest des bâtiments abbatiaux.

La Congrégation de Saint-Maur

Pour découvrir d’autres abbayes mauristes, nous vous invitions à visiter le site de l’Association des Abbayes et Prieurés bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur

Le jansénisme

La doctrine du jansénisme apparaît en 1640. Jansenius déclare dans son livre appelé « Augustinus » que la grâce n’est accordée qu’aux seuls élus. Cette théorie, condamnée par le Pape et la Sorbonne, est soutenue par le Parlement de Paris et les solitaires de Port-Royal (Antoine Arnaud, Blaise Pascal...) Cette querelle s’apaise en 1668 quand tous les jansénistes acceptent de signer un Formulaire de Foi. Elle se rallume à l’occasion de la publication de la bulle Unigenitus en 1713.

L’abbaye devint un foyer d’accueil pour les jansénistes. La communauté casadéenne accueillit notamment Jean Soanen, évêque de Senez, l’un des plus farouches appelants, qui avait été suspendu de ses fonctions épiscopales et que le roi avait contraint à se retirer à La Chaise-Dieu, où il vécut de 1727 à sa mort en 1740 à l’âge de 93 ans.

Deux abbés de cette époque

Hyacinthe Serroni, abbé de La Chaise-Dieu de 1672 à 1687

Né en 1617 à Rome, il entre chez les dominicains. En 1645, il vient en France où il est nommé évêque d’Orange, puis de Mende en 1661. En 1672, prenant la suite de son protecteur le cardinal François-Marie Mancini, neveu de Mazarin, il est nommé abbé de La Chaise-Dieu. En 1676, il est nommé archevêque d’Albi et devient lui-même cardinal. En 1684, il vient à La Chaise-Dieu ; il offre à l’abbaye le magnifique buffet d’orgue et fait modifier le jubé pour permettre à la musique d’être mieux entendue dans le chœur. Ses libéralités pour la cathédrale d’Albi et l’abbaye de La Chaise-Dieu le ruinèrent. Il mourut en 1687. Il écrivit de nombreux livres religieux.

Louis-René-Édouard, prince de Rohan-Guéménée, cardinal-archevêque de Strasbourg, abbé de La Chaise-Dieu de 1756 à la Révolution. Né en 1734 à Paris, il succède à son oncle en devenant le dernier abbé de La Chaise-Dieu en 1756. En 1761, il est élu à l’Académie française. Ami de Buffon et d’Alembert, c’était un prélat philosophe. En 1772, il est envoyé comme ambassadeur à Vienne où il scandalisa l’impératrice par son mode de vie. En 1777, il est nommé coadjuteur, puis grand aumônier de France, puis il est créé cardinal et enfin nommé prince-évêque de Strasbourg. Il se compromet dans l’affaire du collier de la reine : Louis XVI l’oblige à « purger à La Chaise ». Il n’y vient que 4 mois en 1786. Il ne put jamais retourner à la Cour. En 1789, il est désigné pour représenter le Clergé aux États Généraux puis à la Constituante. Refusant la Constitution civile du Clergé puis l’abolition de la monarchie, il s’exile dans la partie allemande de son diocèse. Il se démet de ses fonctions lors du Concordat de 1801 et meurt en 1803.

Ce renouveau mauriste, spirituel et intellectuel, avait suscité des vocations plus nombreuses. Mais le XVIIIe siècle se traduisit par une désaffection de la vie monastique. En 1790, les moines n’étaient plus qu’une trentaine et la règle n’était plus appliquée avec la même ferveur.

1790 : Fermeture de l’abbaye

Dès 1789, l’Assemblée nationale prend les décisions qui mettent un terme à la vie monastique :

- le 2 novembre, les biens ecclésiastiques sont mis à la disposition de la Nation

- le 13 novembre, les communautés doivent déclarer leurs biens mobiliers et immobiliers

- le 13 février 1790, les vœux monastiques sont interdits et les ordres religieux supprimés

- En 1792, la République décide la vente des biens nationaux.

La fermeture de l’abbaye de la Chaise-Dieu se fit sans incident en février 1790. Le dernier prieur, dom Pierre Terrasse, et tous les moines furent relevés de leurs vœux. La plupart se dispersèrent. Dom Pierre Terrasse fut désigné maire. Il veilla à ce que l’Inventaire fut établi en mars 1790 dans le calme. Il organisa la dispersion de l’importante bibliothèque de 5853 volumes soit à l’évêché de Saint-Flour soit à la municipalité de Brioude. Le 3 mai 1790, jour de la prise de possession du monastère par le corps municipal, il demanda « de s’abstenir des fonctions municipales ».

Si l’église abbatiale fut relativement protégée par la population de La Chaise-Dieu, en revanche les bâtiments abbatiaux, abandonnés, furent pillés. En 1793, la plupart furent vendus aux enchères à des habitants du pays, dont certains moines rendus à la vie civile.

Le Concordat signé en 1801 par le Premier Consul Bonaparte et le Pape Pie VII, permet de rétablir une relative sérénité. L’évêché du Puy est alors rattaché à celui de Saint-Flour jusqu’à la Restauration.

En 1820, l’église abbatiale devint l’église paroissiale. Les trois anciennes églises paroissiales furent fermées et détruites.

Classement comme Monument historique

Prosper Mérimée (1803-1870), parallèlement à sa carrière d’écrivain, fut Inspecteur général des monuments historiques de 1834 à 1860, fonction à laquelle il donna un lustre exceptionnel. Dans ce cadre, il visita l’Auvergne en 1837 ; le rapport qu’il publia montre un désintérêt manifeste pour l’abbaye de La Chaise-Dieu. Ceci ne l’empêcha pas d’inclure les bâtiments abbatiaux en 1840 dans la liste des monuments nécessitant une intervention, ni de les classer comme “Monuments Historiques” en 1847. Il devint sénateur sous le second Empire où il bénéficiait d’un grand prestige mondain. Cette visite de Mérimée marqua le début de la prise en charge des bâtiments et du trésor (en particulier des tapisseries), propriétés de la commune, par l’administration des Monuments Historiques. De grands travaux y sont périodiquement entrepris.

L’abbaye accueille des visiteurs dès le XIXe siècle : George Sand fait le récit de sa visite en juin 1859 dans son Voyage en Auvergne, 5.

Au XXe siècle

Installation des tapisseries dans le chœur

Le nombre des visiteurs culmine en 1960 où il dépasse 60 000.

Genèse du Festival de musique

En 1966, Georgy Cziffra donna le premier concert de ce qui allait devenir le festival de La Chaise-Dieu. Son succès et sa notoriété allait faire de l’abbatiale un haut-lieu de la musique en Europe.

Vers un renouveau spirituel

En 1984, pour renouer avec la grande prière monastique qui avait résonné pendant plus de 700 ans et pour accueillir les touristes, Mgr Cornet, alors évêque du Puy, demande à la Communauté Saint-Jean qui venait d’être fondée d’ouvrir un prieuré à La Chaise-Dieu.

En 1990, Mgr Henri Brincard confirme cette mission des frères et leur confie la paroisse de La Chaise-Dieu et des villages alentour.

En 2017, Mgr Luc Crepy, nouvel évêque du Puy-en-Velay, demande aux catholiques de La Chaise-Dieu de s’investir dans la Pastorale du tourisme afin que l’Église et la bonne nouvelle de l’Évangile soient présentes sur le site réhabilité des bâtiments abbatiaux et que l’esprit du fondateur de ces lieux, saint Robert, continue d’y souffler.

Un site exceptionnel restauré

À partir de 2007, de grands travaux de réhabilitation du site sont entrepris sous l’égide de l’État, du département, de la Communauté de Commune, de la Commune de La Chaise-Dieu :

la chapelle des Pénitents, une partie des écuries et granges de l’abbaye situées place Lafayette sont aménagées en auditorium, le chevet de l’église abbatiale, l’aile de l’Écho est aménagé pour créer un parcours muséal, l’aile ouest est aménagé pour y installer l’accueil du public et des loges pour les musiciens du Festival, une salle est construite à l’emplacement des petites cours entre le mur de l’abbaye et celui de la bibliothèque pour accueillir « l’Historial des bâtisseurs » consacré à la chronologie de la construction de l’abbaye.

En 2018, ces travaux de réhabilitation sont terminés. Le site peut ouvrir au public et lui proposer une découverte historique de l’abbaye de La Chaise-Dieu axée sur la personne du pape Clément VI.

La tenture de chœur est installée dans une salle dédiée de l’aile de l’Écho.


Sources:

- Base Mérimée 

- Site de la Chaise-Dieu   

- Site de l'abbaye 

Posté le 05-12-2023 17:23 par Jimre

Rilhac

 

Plan de Rilhac d'après les sources

Le château de Rilhac

Les ruines du château prennent place sur une vaste terrasse alluviale, qui se développe sous la forme d’un large plateau surplombant le lit de l’Allier.

Le site offre une véritable position stratégique permettant de contrôler les passages sur la rivière ainsi que le tout proche Chemin Français (voie royale), traversant la plaine de Brioude. 

Rilhac fait aujourd'hui partie de la commune de Vergonheon.

Les origines du fief de Rilhac demeurent assez obscures avant le XIIIe siècle. La villa, surement antique, doit être rapprochée d'une ancienne dépendance du domaine fiscal de Lubières-Brassac. 

Le nom de Rillhac est connu depuis le IXe siècle, avant que la maison forte féodale soit édifiée en marge de la cour.

Au Xe siècle, le vicomte du Velay Armand Polignac et sa femme Berthilde (de Chanteuge ?), également maître de la cour de Fontannes, profitent des revenus de cette terre pour l'exercice de charge vicomtale.

Cependant, sans que cela ne soit prouvé par l'archéologie, quelques vestiges du donjon pourraient faire remonter sa construction aux Xe-XIe siècle et peuvent se rattacher à un premier état de construction.

Il faut attendre le XIIIe siècle pour que le château et sa forteresse apparaissent clairement dans les textes comme un fief comtal. Il est dépendant du chapitre de Brioude et fut "concédé"' aux Auzon.

Il est faiti mention pour la première fois en 1206 par le comte de Clermont. Son histoire accompagne cette famille féodale qui tiendra le gros bourg et son château jusqu’à la fin du XIIIe siècle. Viendra la puissante ramille de Montorrin qui avec les Polignac ensuite, hériteront de la châtellenie alzonienne et des hautes murailles de Rilhac.

Les vestiges de l'enceinte actuelle datent du XIIe-XIIIe siècles. Les fortifications et la basse-cour sont renforcées à la fin du Moyen Âge.

Les matériaux de construction sont en partie composés de galets de l'Allier àinsi que de basalte. L’évolution des bouches à feu est typique de l'époque des guerres de Religion.

Les riches terriers du domaine regroupaient Lubières, Bergoide, Ouiillandre, Le Monteil, Pont-Servier.

En 1729, les Chalet de Rochemonteix achètent Rilhac et le transmettent aux Demangeville. Cette dernière acquisition amènera le château à la ruine. Fin 2016, une partie de bâtiment, en cours de restauration, est mise en vente. 


Source : 

- Wikipédia.


Photos:

- Nano.M (2023)

Posté le 24-11-2023 11:34 par Jimre

Chabanne

Château de Chabanne

Dessin du château de Chabanne d'après les sources

Lorlanges, Haute-Loire, arrdt. De Brioude, canton de Blesle

A 3,5 km SE, par la D 192, puis la D 20 (vers Paulhac), sur la rive méridionale de la route, logis flanqué de trois tours rondes circulaires d'angle (la quatrième a été rasée). 

La maison-forte, autrefois nommée La Franconnière, semble dater du XVe siècle. 

Elle a été remaniée en 1618.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Nano.M (2023)

Posté le 24-11-2023 11:33 par Jimre

Tour Clémentine

Photo de la tour

Chaise-Dieu (La), Haute-Loire, arrdt. De Brioude, chef-lieu de canton.

Au sud-est de l'abside de l'église abbatiale, la « Tour Clémentine» est un donjon à contreforts servant de réduit fortifié à l'abbé, et de refuge aux moines en cas d'insécurité. On y accède par l'église, par une porte ouverte au fond de l'une des chapelles. Au rez-de-chaussée se trouvent un puits et un four. Deux des niveaux supérieurs sont voûtés, les autres sont planchéiés. Au premier étage une passerelle reliait la tour à l'abbaye. Les étages communiquent par un escalier à vis contenu dans une tourelle à l'angle nord-ouest. Le sommet est couronné de mâchicoulis.

La fondation de ce donjon est attribuée à Jean de Chandorat, évêque du Puy, avant 1355. Il aurait été terminé par le pape Grégoire XI avant 1378.


Photo des remparts d'après les sources


Porte et restes de l'enceinte du bourg (ou de l’abbaye ?) de la fin du XIVe ou XVe siècle.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Nano.M (2023)

Posté le 24-11-2023 11:32 par Jimre

Blesle

Château de Blesle

Plan de Blesle d'après les sources

Blesle, Haute-Loire, arrdt. Brioude, ch.-l. cant.

La tour des Mercoeur et la fenêtre romane ou donjon des sires de Mercœur.

Les seigneurs de Mercoeur s'installent à Blesle au XIe siècle. D'abord vassaux de l'abbaye, ils finissent par imposer leur autorité au terme d'une longue résistance et s'emparent des droits de justice.

La seigneurie des Mercoeur est vendue à la famille de Chavagnac en 1716. Le château, en ruines, est reconstruit dans un style classique.

Seuls subsistent aujourd'hui l'imposant donjon du XIIIe siècle, appelé aussi « Tour aux vingt angles », à contreforts plats, et une fenêtre romane, vestige de l'habitat seigneurial.

Les remparts et la tour de guet ou donjon du Messadou ou Massadou

Derniers témoins d’une architecture militaire destinée à protéger la ville lors de la Guerre de Cent ans, la tour du Massadou et les remparts furent construits aux XIIIe et XIVe siècles. 

A l'est, la partie de l'enceinte urbaine compte aujourd'hui quatre tours semi-circulaires mais à l'origine, l'enceinte comptait huit grosses tours.

Au XVIIe siècle, les fossés sont comblés, donnant ainsi la rue du Vallat.


Sources fournies par Nano.M: 

- Panneaux présents dans le village (enceinte urbaine et détails) et donjon de Messadou, XIII ème siècle.

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Nano.M (2023)

Posté le 24-11-2023 11:31 par Jimre

Servières

Château de Servières 

Saint-Didier-Sur-Doulon, Haute-Loire, arr. Brioude, c. Paulhaguet

A 2km N, par la D56 puis un chemin qui s'embranche au hameau de La Vernède vers la D 19 et Cistrières, maison-forte dévastée en 1583 et très remaniée.

Une famille est citée depuis 1215. Elle est peut-être la même que celle se disant de Montchauvet, seigneurs de Servières, vers le milieu du XIIIe siècle, et qui possédait un château maintenant disparu, sur la montagne de ce nom qui surplombe le hameau à l'ouest (une « villa de Monte Calvo » est citée dès l'an 1030).

Après 1345, Montchauvet et Servières passent par mariage aux Chastel de Sanhelongue qui en restent possesseurs pendant quatre siècles.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent salch, Publitotal


Photos :

- Nano.M (2023)


Posté le 06-11-2023 09:09 par Jimre

Lubières

Château de Lubières ou Lubières-Bergoide

Vergongheon, Haute-Loire, ar. Brioude, c. Auzon

A 2 kms à l’Est, par la D 142, sur la rive occidentale de l'Allier, tour ronde et débris d'un château. Au XVe siècle les Langeac se disent seigneurs de Lubières.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent salch, Publitotal


Photos :

- Nano.M (2023)


Posté le 06-11-2023 08:59 par Jimre

Lauriat

Château de Lauriat

BEAUMONT, arr. et c. Brioude

Lauriat, à 1 km, par la D 19 (vers Bournoncle) sur une éminence, donjon cylindrique, restes d'enceinte et de logis transformés en ferme. XIIIe-XlVe siecle? Le château serait cité dès l'an Mil dans le cartulaire de Brioude. 

Vers la fin du moyen âge il est aux Rochefort d'Ally.

D’après G. de JOURDA de VAUX, Châteaux Historiques du Puy 1918, t. II. P. 247-250.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent salch, Publitotal


Photos :

- Nano.M (2023)


Posté le 06-11-2023 08:57 par Jimre

La Roche

Château de La Roche ou Laroche ou La Roche-Faugére ou La roche-Vernassac

Bournoncle-Saint-Pierre, Haute-Loire, arr. et c. Brioude

A 1,5 km au Sud, par la D 17, sur un dyke de basalte, donjon rectangulaire et logis dont l'entrée est au midi sous un arc en tiers-point, débris de courtines, tour de flanquement circulaire et chapelle castrale romane.


Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent salch, Publitotal


Photos: 

- Nano.M (2023)


Posté le 06-11-2023 08:51 par Jimre

Chassignoles

Château de Chassignoles ou Chassignolles

 

Photo de Chassignoles en 1890 d'après les sources

Haute-Loire, arrondissement de Brioude, canton d’Auzon.

Plan de Chassignoles d'après les sources


A l'est d'Auzon, reste d'une enceinte, deux tours rondes et une tour carrée. Ruines d'un château du XIIIe siècle.

Maquette de Chassignoles d'après les sources

Source fournie par Nano.M: 

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent salch, Publitotal


Photos: 

- Nano.M (2023)


Posté le 06-11-2023 08:44 par Jimre

La Roche en Régnier

ROCHE (DE), DE R.-EN-RÉNIER, DE R.-EN-RÉGNIER (Velay).

Seigneurs et barons de Roche, Vachères et des Etats de Velay; seigneurs d'Artias, Alleyrac, Auteyrac, Beaune (près Craponne), Vertaure, Chambonnet, Retournaguet, Malivernas, Chazeaux, Coste-Chaude, Charbonnier, le Moulin Neuf (par. de Saint-Germain-Laprade), Châteauneuf-le-Monastier, et en partie de Retournac, Cossanges, Vachères, etc. (Velay); seigneurs et barons de Posquières, Vauvert, etc. ; seigneurs de Baix, Don, Les Eperviers, Chambertes, Meyras, Montaigu, le Béage, Mézilhac, Géorand, les Oytaux, etc., en partie de Pradelles, Niègles, Aulagnet, Antraigues, etc. (Vivarais).

Armes : parti : au I, d'argent; au 2, de sable, au chevron de l'un en l'autre, accompagné en pointe, d'un rocher à trois coupeaux de sinople. — PI. III.

Roche-en-Régnier, ancien siège d'une des dix huit baronnies diocésaines de Velay, est connu dans les anciens titres, sous les noms : de Roca (1163), Castrum dé Rocha (1258), Rouche (1381), Roche-en-Reynier (dès 1474), Rupes Regnerii. 

Le mandement de cette puissante baronnie était très vaste. Elle comprenait, en effet, quatre mandements bien distincts, mais tous, contigus ;

c'étaient : 

I° Malivernas (chef-lieu : Beaune) ; 

2° Bas-Malivernas (chef-lieu : Saint-Pierre-du-Champ); 

3° Roche (vassale du seigneur de Chalencon en Vivarais; 

4° Retournac(en paréage avec l'Evêque du Puy, comte de Velay).

Quant au nom « Régnier », il était jadis, la forme provençale de « René », qui, prononcé en langue populaire, a donné : « Régnier ». 

Roche-en-Régnier (Roche, Monsieur René). Suivant A. Chassaing, ce lien aurait tiré son nom d'un de ses maîtres. « Rainerius » (XIIe s.), et la forme :

«Roche en Raynier » ne se rencontre que depuis 1476.

L'hôtel particulier des de Roche se trouvait dans le cloître même de la cathédrale du Puy. Cet immeuble est mentionné dans le testament de Dauphine de la Tour, baronne de Roche-en-Régnier (25 sept. 1323).

Généalogie.

I. Reynier de Roche (Reinarius de Rocha) se trouve mentionné dans des donations consenties en faveur de Saint-Gilles de Chamalières. Il fut père de :

1° Durand; 

2° Ildebert; 

3° Jarenton ; 

4° (présume-t-on) Bernarde, dame de Roche, qui mourut en 1163, laissant un fils, Umbert « de Chaslus », qui donna à Saint-Gilles, pour le repos de son âme, un champ sis à Mans, en la paroisse de Saint-Maurice-de-Roche.

II. Durand de Roche, sgr dudit lieu, qui de concert avec ses deux frères, donna, « pour l'amour de Dieu et par esprit de charité », aux monastères de Saint-Gilles et de Saint-Théoffre de du Monastier, l'église de Saint-Maurice, de telle façon qu'elle soit sous la direction du prieur et des frères de Chamalières, au dioc. du Puy (27 avr. 1087 ou 18 janv. 1088, n. st.). 

De concert également, avec ses frères, il donna à ce monastère, la chapelle de son château, ainsi que les revenus qui s'y trouvaient attachés. 

Il épousa « Auselie », avec laquelle il vivait, le 27 avr. 1087 ou janv. 1088, n. st. :

III. Guigon I, sgr de Roche-en-Régnier, Baix, Don, Montagne, Mézilhac (suivant hommage qu'il rendit pour ces quatre derniers fiefs, en 1197, à Aimar II, comte de Valentinois). 

Par acte passé à Baix en Vivarais, en 1234, il reconnut tenir en fief, d'Adhémar, comte de Valentinois, et d'Adhémar, son héritier, le château de Don, Mézilhac et Montagut, qu'il rendra à réquisition ;

il pourra élever son étendard sur la tour du château de Don, avec changement de seigneur et de feudataire (au nombre des témoins de cet acte, furent : Guillaume de Roche, abbé de Saint-Pierre-Latour du Puy, qui testa en I23g; — « Dalmaci », chanoine du Puy, etc.). De son mariage avec « Pontia », naquirent :

1° Guigues II, qui suivra; 2° Guillaume, sgr de Vertaure, Chambonnet, Mondolioux, Boubas, Meyres, etc., abbé de Saint-Pierre-Lato.ur du Puy; testa le 13 oct. 1239, en faveur de son neveu Guigon, sgr de Roche-en-Régnier, lui substituant Briande, soeur de ce dernier et de Pons de Polignac.

IV. Guigues II, baron de Roche-en-Régnier (1239), père de :

V. Reynier III, baron de Roche-en-Régnier; mourut avant 1239, laissant:

1° Guigues III, qui suivra ; 2° Briande, citée dans le testament de son grand oncle, Guillaume de Roche-en-Régnier (1209).

VI. Guillaume III, chevalier, sgr et baron de Roche-en-Régnier (1239-1266, date de sa mort), Meyras, Don, Montagut et autres lieux ; concéda en 1265, aux habitants d'Artias, certaines franchises (à cet acte fut présent Guigon de Chalendard, capitaine d'Artias); testa en 1265. Il avait épousé Jourdaine de Montlaur, qui testa en 1278, fille d'Héracle I, baron de Montlaur, et de Marguerite d'Auvergne, d'où : 

1° Aldebert (1279); 

2° Hugues, chanoine des Eglises de Lyon et du Puy; testa, le 5 mai 1312, en faveur de son ami, Hugues de Gorce ; 

3° Béatrix, mariée à Pons de Vissac, sgr d'Ariane ; 

4° Alix (ou Aigline), religieuse de Vorey ; 

5° Douce, mariée à Guillaume II d'Estaing (veuf de Yolande de Châteauneuf de Rochebonne), qui testa en 1291,et mourut s. p. ;

6° (nous le présumons) Jacques, qui épousa en 1298, Dauphine de la Tour d'Auvergne, fille de Bertrand III et de Béatrix d'Olliergues ; 

7° : VII. Guigues ou Guigon IV de Roche, chevalier, baron de Roche-en-Régnier et de Vachères (1265-1327) ; sgr de Malivernas (hommages de 1286 et 1327), Retournac (hommages de 1285 et I3OI), Retournaguet (hommage de I2g6), Niègles (hommages de 13 19 et 1327), Châteauneuf-le-Monastier (hommages de 1296 et 1301), Meyras, Posquières et du château des Eperviers (hommage de 1325). 

Il engagea pour lui et son frère Hugues, et en qualité de tuteur de son fils Guigonnet, un procès, contre le sieur de Montlaur, au sujet de la succession de Louis de Montlaur (1282). 

Par acte du 26 mars 1321, n. st. Guillaume de Randon, chevalier, sgr de Luc et de Portes, lui abandonna, moyennant 860 livres tournois, tous ses droits sur le château de Jaujac et sur les seigneuries d'Aulagnet, Soulier, Montagnac, Brunissart, ainsi que l'hommage des Seigneurs de Joyeuse, Autraigues, Aspréjoc et autres, avec la faculté de transporter cet hommage pour le tout, à l'Evêque de Viviers. Par acte du 22 mars 1327, Jean Audoard, chevalier, lui transféra tout le droit qu'il avait sur le lieu et le château de Saint-Laurent-les-Bains, par suite de l'acquisition qu'il en avait faite sur Guillaume, sgr de Randon et de Luc, à la condition que lui, sire de la Roche, conservera et ne le revendra pas au seigneur de Randon. En 1327, suivant l'échange avec Guillaume Randon, sgr de Luc, il reconnut à l'Evêque du Puy, le château, la forteresse et mandement de Pradelles, ainsi que toute la justice et tout ce qu'il pourra acquérir dans la suite, dans le mandement et château de Pradelles. Il fut du nombre des gentilshommes qui prirent parti pour Philippe le Bel, contre Boniface VIII. Il testa le 24 sept. 1300, ayant épousé:

1° en 1267, Janiage (et non, Janage) de Jaujac, qui testa le 14 déc. 1271, fille d'Hugues et de Briande d'Anduze ; 

2° (suivant de Courcelles) Dauphine de Montboissier.

- Du 1er lit naquirent : 

1° Reynier, qui mourut avant son père;

2° Guigon V, qui suivra; 

- du 2e lit vinrent : 

3° Clément, marié p. c. du 5 nov. 1295 ; 40 Alix, mariée à Guy de Tournon, baron dudit lieu (1296), fils de Guillaume et d'Aymare d'Adhémar de Monteils.

VIII. Guigues V ou Guigon, baron de Roche-en-Régnier, Vachères et des Etats de Velay, Posquières, etc. ; sgr de Jaujac, Meyras, Meyres, Pradelles, etc.

Le 28 sept. 1344, Pierre de Gorce, chevalier, reconnut en son nom, à l'Evêque du Puy, les châteaux d'Artias, Malivernas, Pradelles, Géorand et du Béage (de Bidatgiis), ce qu'il possédait à Retournac et à Perrendre, à Niègles, pour les villages de Vachères, Alleyrac, Cossanges, Autairac, Chazeaux, Costechaude, Ponteils, Chabertes, etc. et généralement tout ce qu'il tenait de lui, dans les paroisses de Présailles, Saint-Pierre-Salettes et de Saint-Martin-de-Fugères. 

Le 2 janv. 1335, il reconnut à Pons, sire de Mercoeur, tous ses biens dans la châtellenie de Meyras et dans la forêt de Bauzon. Il acquit en 1333, du vicomte de Polignac. la seigneurie du Moulin-Neuf. Il testa à Meyres, le 14 mai 1344, instituant héritiers universels, ses petits-fils Guigon de Lévis (né du mariage de Janiage, fille de feu Guigonnet, son fils, avec Philippe de Lévis), et à son défaut, il lui substitua le premier enfant mâle qui naîtra de son autre petite-fille Jourdaine, femme de Bertrand de Lévis. Il légua diverses sommes à ses petites filles, nées du mariage de Béatrix, sa fille, avec le sire de Canillac. Philippe VI, roi de France, ayant appris qu'il était vieux et infirme, lui accorda, ainsi qu'à son arrière-petit-fils, Guigonnet de Roche, des lettres de sauvegarde. (Ceux-ci redoutaient quelque injure ou violence dans leurs personnes et dans leurs biens) (4 mai 1344). Il avait épousé Dauphine de la Tour (suivant R. Robert de la Tour d'Auvergne (loc. cit., 42), « Jacques de la Roche-en-Régnier, damoiseau », (<

épousa en 1298, Dauphine de la Tour, fille de Bertrand III et de Béatrix d'Olliergues;  ce contrat, dit cet auteur, se trouve à la Bibliothèque Nationale), qualifiée dame de Roche, dans son testament daté du 28 sept. 1325 (acte dicté « dans la maison « de la Roche », située près du Cloître de la cathédrale du Puy, in domibus dictis de Rocha, sitis in claustra Anicii). 

Il testa lui-même, le 25 sept. 1325, instituant son héritière universelle, sa fille Béatrix. De son mariage naquirent : 

1° Guigon, marié à « Gitta », vicomtesse d'Uzès, veuve de Guigues de Rochebaron (d'où deux filles : Janiague et Jourdane, auxquelles elle fit opposition, le 10 janv. 1334 (n. st.) de leur mariage) ; et testa, le 25 avr. 1366, ayant eu pour enfants : 

a) N., mort s. p.; 

b) Janiage, dame de Roche-enRégnier, Artias, Malivernas, etc., qui épousa en 1366, Philippe II de Lévis, vicomte de Lautrec, fils de Philippe I, vicomte de Lautrec, et de Béatrix, dame

de Lautrec (dont postérité maîtresse de la baronnie de Roche-en-Régnier) ; 

c)Jourdaine, mariée en 1336, à son beau-frère, Bertrand de Lévis-Lautrec ;

2° Béatrix, femme du Marquis (Marquesius) de Canillac. En 1392, Jean de Roche (de Ruppe), se trouvait abbé séculier de Saint-Vosy du Puy.


Cf. : 

Cartul. de Chamalières, nos 195, 196, 197. 

- Truchard du Molin : La Baronnie de Roche-en-Régnier.— A. Lascombe : Répert. (articles : Retournac et Retournaguet, Artias et Artites, Luc et Pradelles, Châteauneuf-le-Monastier,

entre autres). 

- Chne R. Pontvianne : La Ville et le Canton de Craponne, III, 3° et suiv. 

- A. Jacotin : Preuves; Invent. G. 

- FI. Benoît d'Entrevaux : Armor. du Vivarais. 

- Huillard-Bréholles : Invent, des titres de la Maison ducale cte de Bourbon, I. 

- Jacques Luillier : loc. cit. 

- Tablettes hist du Velay, IV, 249, etc. 

- Comm. de M. le chne Eric Mercier. — Chne Ul. Chevalier : Regeste dauphinois, 1240. 

- Baluze : Hist. de la Maison de la Tour d'Auvergne, I, 298, etc. en partie. 

- E. Salomon : Les Chat. hist. du Forez. 

- A. Chassaing : Cartul. des Templiers du Puy-en-Velay, Introduction XI et en note. 

- A. Boudon-Lashermes et G. de Jourda de Vaux : Le Vieux-Puy. 

- Etc.

Posté le 08-08-2023 09:42 par Jimre

Volhac

Le château est situé au bord de la Loire sur la D37, et fait partie de la couronne de châteaux qui entourent le Puy en Velay. Il est bien visible depuis Bouzols.

Image aérienne de Volhac d'après source


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 09:12 par Jimre

Torsiac

Château de Torsiac

Haute-Loire, arrdt. Brioude, canton de Blesle.

Sur une butte rocheuse, dominant la rive gauche de l'Alagnon, sur la rive opposée au château de Léotoing, visible à peu de distance, on trouve ce grand donjon logeable carré, couronné de mâchicoulis.

Des logis sur plan quadrangulaire, flanqués aux angles de tours rondes, forment une enceinte accolée au donjon plus ancien.

Celui-ci est probablement dressé vers le milieu du XIIIe siècle (?) par une branche de la famille de Sarazin qui en prend le nom.

 

Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2020)

- Nano.M (2023)

Posté le 17-12-2021 09:11 par Jimre

Saint Privat d'Allier

Photos:

- Jimre (2017)

Posté le 17-12-2021 09:10 par Jimre

Soubrey

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 09:10 par Jimre

Saint Martial

Le château de Saint Martial ou de Chabrespine

Les vestiges sont situés sur un éperon rocheux entouré par une boucle du ruisseau Mécique, à la confluence avec le Lignon. Les pentes abruptes de ces deux cours d'eau assuraient sa protection sur trois côtés.  Le site est dangereux en raison des falaises le bordant sur les trois côtés.

Le nom du château pose de nombreux problèmes, en effet la carte du diocèse du Puy-en-Velay marque le château sous le nom de Chabrespine (Chabrespina en occitan) contrairement aux habitants de Grazac, qui le connaissent sous le nom de Saint Martial. Ce changement de nom s'explique par le fait qu'en 1678, les reliques de Saint Martial sont apportées au château et à l'église de Grazac.

Le château fût construit entre le XIIe siècle et le XVe siècle. En 1383, le château devient propriété des barons de La Tour-Maubourg. Après son abandon au XVIIIe siècle, il tomba peu à peu en ruines.

L'aile sud-est est la seule partie restante, accessible seulement par la face nord-ouest.


Source:

- Wikipedia


Photos:

- Jimre (2017, 2023)


Vidéo:

Survol par drone du site de Saint Martial.

N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique…

 Si vous voulez voir les vidéos que nous faisons lors de nos déplacements en dehors de cette thématique, la playlist des "Videos de vacances" est également disponible.

Posté le 17-12-2021 09:07 par Jimre

Rochegude

Photos:

- Jimre (2017)

Posté le 17-12-2021 09:06 par Jimre

Prades

Photos:

- Jimre (2017)

Posté le 17-12-2021 09:05 par Jimre

Poinsac

Image aérienne de Poinsac d'après source


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen-âge en France, C-L Salch, Editions Publitotal


Photos:

- Jimre (2020, 2021)

Posté le 17-12-2021 09:03 par Jimre

Tour d'Oriol

Photos:

- Jimre (2014)

Posté le 17-12-2021 09:01 par Jimre

Le Monastier sur Gazeille

Dessin du Monastier sur Gazeille d'après source


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:58 par Jimre

Tour de Mariac

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:57 par Jimre

Margeaix

Photos:

- Jimre (2012, 2020)

Posté le 17-12-2021 08:56 par Jimre

Lugeac

Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 17-12-2021 08:55 par Jimre

Latour

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:50 par Jimre

Lardeyrol

Lardeyrol se trouve 3 km sud-est de Saint Etienne de Lardeyrol, sur la rive septentrionale de la RN 88 (entre Blavozy et Saint-Hostien). On trouve des débris de courtines sur un cône de basalte. Le castrum et une famille de ce nom sont cités vers 1031. En 1213, la forteresse est aux Chapteuil qui en font hommage à l'évêque du Puy. De 1269 au XVIe siècle, les Glavenas sont seigneurs de Lardeyrol. En 1731, le château n'est plus que ruines.


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen-âge en France, C-L Salch, Editions Publitotal


Photos:

- Jimre (2012, 2015)

- Nano.M (2022)

Posté le 17-12-2021 08:50 par Jimre

Joncherette

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:48 par Jimre

Grazac

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:47 par Jimre

Gendriac

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:46 par Jimre

Cros Lafarre

Dessin de Cros Lafarre d'après source


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:44 par Jimre

Chateauneuf

Photos:

- Jimre (2021)

Posté le 17-12-2021 08:44 par Jimre

Chapteuil

La forteresse de Chapteuil domine aujourd'hui le village de Saint Julien de Chapteuil. 

Les seigneurs de Chapteuil ont laissé de nombreuses traces dans l’Histoire, notamment par leurs nombreux conflits avec les autres seigneurs de la région à l’époque de Pons le Jeune. Début XIIIe siècle, la seigneurie de Chapteuil s’étirait jusqu’au Pertuis, au nord. A l’est, elle englobait Monedeyres, Bourgeneuf, Neyzac et une partie de la forêt du Meygal. Au sud-est, le domaine comprenait Machabert, Bournac, Cancoule, les Planchas et Saint Marsal. Au sud-ouest, la seigneurie s’étendait jusqu’à Laussone, le Villard et Couteaux. A l’ouest, elle englobait Laprade et Mandarou, tout près de Saint Germain.

Les Chapteuil étaient aussi les maîtres d’autres seigneuries plus éloignées. Ainsi, ils étaient les suzerains des châteaux et des domaines d’Artias, de Lardeyrol, de Beaulieu, de Monttusclat et de Mézères en 1213. Au début du XIe siècle, le bassin de la haute vallée de l'Eyrieux est entre les mains d'une puissante famille, les Chapteuil, originaire du Velay oriental. Les Chapteuil sont à l'initiative du château de Brion qu'ils construisent aux environs de l'an mil. Une branche cadette de la famille de Chapteuil s'établit définitivement au château de Brion et reste seigneur de celui-ci jusqu'à la fin du XVe siècle. Au XIIIe siècle, elle prend d'ailleurs pour nom « de Brion ».

Concernant Chapteuil, un des personnages illustres de cette famille était Pons de Chapteuil. C’était un homme du pays d’Oc qui naquit autour de 1160, héritier de l’immense fief des Chapteuil. Sa personnalité aux multiples facettes a marqué l’histoire. Il fut un seigneur à fortes convictions politiques et religieuses. Il rédigeait des « sirventès », poèmes moralistes et « politiques » qui ont été conservées. Sa poésie et ses combats laissent apparaitre un homme sensible très attaché au pays d’Oc.

Voici comment il est décrit :

« Pons de Chapteuil fut du même évêché que Guillaume de Saint Didier.

Ce fut un homme de haut rang et noble baron.

Il savait bien trouver, jouer de la viole et chanter

Bon chevalier d’armes, grand, beau et fort instruit et fort pauvre d’avoir.

Mais il le dissimulait par son gracieux accueil.

Et il aima d’amour madame Azalaïs de Mercoeur

Femme d’Odilon de Mercoeur et fille de Bernard d’Anduze, puissant baron de la marche de Provence.

Il l’aimait et la célébrait fort et fit d’elle maintes bonnes chansons.

Et aussi longtemps qu’elle vécut, il n’aima pas d’autres dames.

Et quand elle fut morte, il se croisa et passa outre-mer et là il mourut.

Et ici sont écrites beaucoup de ses chansons »

Pons de Chapteuil, en tant que seigneur vellave, s’engagea tout au long de sa vie contre l’avancée du pouvoir royal en pays d’Oc, dans la mouvance des comtes de Toulouse dont il était vassal et du roi d’Aragon, allant jusqu’à espérer la formation d’un royaume occitano-catalan, encourageant les seigneurs à se croiser. Il refusait la soumission aux rois capétiens, des « gens du nord, usurpateurs et étrangers » …

Comme à cette époque des chevaliers troubadours dont il faisait partie, il a aussi écrit des poésies. Voyageant de cour en cour, côtoyant d’autres troubadours, tels Peire Cardinal, un autre poète vellave, ou Guillaume de Saint Didier, Perdigon, Peirol…

 La poésie des troubadours, toujours chantée et accompagnée de musique, exaltait un amour courtois que le troubadour « trouvait » de trobar : trouver, et qu’il chantait en langue d’Oc. Il confiait ses sentiments à sa chanson, la « canso ». La femme aimée y était honorée, respectée, dominante. L’amour ressenti demeurait un amour platonique appelé le « fin amor ».

Dans le cas de Pons, celui-ci chanta surtout son amour pour dame Azalaïs de Mercoeur, dont il exalta la beauté : 

« Dame, la plus gente que je sache, 

Je vous aime plus sans mentir

Que ne fit Tristan son amie

Et pourtant je n’en tire aucun profit »

Déplorant la mort de sa dame Azalaïs, ce qui accéléra certainement son départ pour la croisade, il composa aussi des chants funèbres, les planhs:

« Joie s’est enfuie et plaisir est perdu

Le monde entier est réduit à néant

Comtes et ducs et maints barons vaillants

En devenaient plus preux de l’avoir vue ;

Et mill’dames, par elle, plus valaient.

Nous pouvons voir, que de nous irrité,

Notre seigneur qui la fit valoir tant

En la prenant nous ôte joie, chant et rire

Pour nous donner de geindre et de souffrir (…) »

Pons de Chapteuil fut aussi un fervent catholique qui a laissé trois chants de croisade encourageants les seigneurs à se croiser pour répondre à l’appel du pape Innocent III en 1211. Pons exhorte les seigneurs à être « courageux, nobles et généreux » pour chasser les Turcs, les « infidèles sarrasins » de Terre Sainte. Le départ aura lieu en 1217. Pons de Chapteuil fera partie des croisés et on pense qu’il est mort en Terre sainte puisque qu’il n’y a plus de traces de lui après ce départ en croisade.

C’est Pons le Jeune qui perdra la forteresse, en 1240, conquise par une armée levée par l’évêque du Puy. La lignée directe des Chapteuil s’éteindra après lui, en 1285. 

Le domaine de Chapteuil est resté par la suite une possession des évêques du Puy jusqu’à ce que le baron de Saint Vidal, défenseur de la religion catholique, fasse détruire la forteresse où des protestants avaient trouvé refuge en 1574.

Les seigneurs de Chapteuil défendaient leur territoire grâce aux chevaliers et aux écuyers formés dès leur plus jeune âge au métier de la guerre et liés avec eux par un serment de fidélité. Ils étaient ravitaillés par les paysans du domaine, serfs ou hommes libres, les « tenanciers » qu’ils se devaient de protéger.

Ils avaient le droit de ban sur tous les habitants du domaine qui devaient effectuer des travaux non rémunérés pour le seigneur, corvées agricoles, rénovation de la forteresse, transport des denrées, gardes des enceintes, guet, chevauchées…

Les habitants du domaine devaient de plus utiliser les fours et les moulins seigneuriaux et payaient ainsi des banalités aux seigneurs. 

Enfin, les Chapteuil rendaient la justice sur leurs terres, justice pouvant aller jusqu’à la condamnation à mort.

Les traces d’architecture de la forteresse sont peu nombreuses car en plus de sa destruction lors de guerres de religion, elle a alors servi de carrière pour les habitants de la région pour construire des hameaux voisins (Bacelles, les Couderts). 

Il reste des vestiges :

- de la tour de Bacelles, située à l’extrémité est de la première enceinte, de forme circulaire et de bon diamètre, qui permettait aux « gens d’armes » de monter la garde.

- de la double porte de la forteresse dont la hauteur, l’épaisseur de ses pierres et ses dimensions, dégagent une impression d’invulnérabilité. Elle permet de mesurer l’importance des enceintes qui protégeaient le château, les habitations et les paysans des hameaux voisins qui trouvaient refuge derrière ces enceintes lors d’attaques ennemies. On peut apercevoir la fente de manœuvre qui permettait de relever ou d’abaisser une herse, à l’aide d’un treuil surplombant la porte. Une fois abaissée, la herse bloquait complétement l’entrée de la forteresse. On peut de plus apercevoir dans les deux parois des rainures qui permettaient de bloquer le portail avec des barres.

- de la porte des Couderts . Il n’y a ici plus que les restes d’une poterne qui faisait partie de la première enceinte. Son emplacement éloigné de la porte principale permet de mesurer la longueur de la première enceinte de remparts qui enserrait le donjon, la chapelle et les habitations. Elle était doublée par une autre enceinte située plus haut qui protégeait le donjon, la chapelle, le logis seigneurialet les réserves de nourriture.

- de quelques fragments du donjon sommital, la partie la plus ancienne du château. Il ne subsiste de ce donjon que la base rectangulaire de ce qui semble avoir été la construction archaïque d’à peine six mètres de côté de la forteresse qui s’est peu à développée autour de ce sommet permettant de dominer l’immense domaine.

Un point remarquable de cette forteresse est qu’elle a été construite avec du basalte, qui témoigne du passé volcanique l’Auvergne. 

On peut admirer de très beaux « orgues » ou « colonnades » basaltiques qui ont de tout temps constitué un matériau de choix pour la construction, de par leur facilité d’extraction et de par leur forme géométrique, facilitant la construction sans taille préalable. 

Le basalte remplissant la cheminée du volcan, plus compact et résistant, a mieux résisté à l’érosion. La cheminée a été ainsi peu à peu dégagée, formant le relief actuel désigné sous le terme de neck par les géologues. L’âge de ce neck basaltique n’est pas connu avec précision ; il appartient vraisemblablement au même cycle d’éruption basaltiques qu’a connu le Velay oriental entre 11 et 8 millions d’années avant notre ère.

Remarque : Nous avons observé non loin de Chapteuil un autre exemple de château posé sur un neck : Lardeyrol. On peut y apercevoir ces fameux « orgues » basaltiques également.


Source:

- Article réalisé avec les panneaux trouvés lors de la visite


Photos:

- Jimre (2021)


Vidéo:

- Survol réalisé lors de notre visite.

Des images aériennes de la forteresse de Chapteuil, en Haute-Loire (43), prises par drone et réalisée par nos soins.

N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...


Posté le 10-11-2021 15:56 par Jimre

Rochebaron

Image aérienne de Rochebaron d'après source


Nous vous présentons une vidéo aérienne de Rochebaron,  trouvée sur Youtube tournée par Gilles Mondon. Nous l'avons bien sûr mise dans notre playlist "Les Invités de Rhône Médiéval".

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Bonnes visites, réelles ou virtuelles 8;-))


Source:

- Image aérienne fournie par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Posté le 11-04-2021 20:22 par Jimre

Vidéo

Nous vous présentons une vidéo aérienne de Leotoing, ainsi qu'une autre vidéo tournée par Florent Olivier sur Léotoing.

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Bonnes visites, réelle ou virtuelles 8;-))

Posté le 21-01-2021 22:09 par Jimre

Montgon

On peut apercevoir ce site magnifique situé non loin de l'autoroute A75, aux confins de la Haute Loire et du Cantal, près de Léotoing.

Leur histoire est liée: Le nom et la seigneurie de Léotoing tirent leurs origines d'une branche cadette de la famille de Mercœur. La première implantation d'un lieu fortifié non loin de là se fait au XIe siècle, vers 1060. Dès la fin du XIe siècle, Anthoine de « Lauthon » puis ses frères et ses héritiers imposent leur autorité sur de nombreux fiefs voisins. Vers 1240, la seigneurie de Léotoing se scinde aussi et les cadets s'installent à Montgon qui devient le fief principal de la branche des Léotoing-Montgon.

Nous vous présentons une vidéo aérienne de Montgon.

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Sources:

- Voir les références au niveau de Leotoing


A noter que le site de Montgon est malheureusement fermé, nous n'avons pu faire que des photos par drone.


Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 21-01-2021 22:07 par Jimre

La Clauze

Repris à partir des tomes "Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux par le vicomte Gaston de Jourda de Vaux", trouvés sur le site Gallica.bnf.fr de la Bibliothèque Nationale de France.

ROCHEMURE (DE)(Dauphiné).

Seigneurs de Rochemure (Dauphiné), la Besseyre-Saint-Mary, le Besset (Auvergne), Empurany, Combaneyre, Freycenet-près-Saint-Agrêve, et en partie de : Vogüé, Mélinas, la Brotière, Borée-Sabran, Saint-Marcel-d'Ardèche, etc. (Vivarais); seigneurs du Bois-du-Mont, Dummestrie, Malrevas, Chambaron, Malzieu-Ville, Serverette, le Fraisse, le Bouchet, Grèzes, (près Saugues), etc. (Gévaudan).

Armes : coticé d'argent et de gueules de 10 pièces (cachet de cette Maison et appartenant, ainsi que plusieurs titres la concernant, à l'auteur). — PL III.

Cette race chevaleresque, éteinte en 1813, dans les de Morgues, barons de Saint-Germain en Velay, était originaire du Dauphiné. Nous l'apprenons par l'hommage rendu au Roi (acte reçu Bernard Mathon, notaire et secrétaire de la Cour delphinale de Grenoble, et dressé devant Henri de Gautheron, docteur en droit, et Me Jean... receveurs du Trésor delphinal, spécialement chargés de recevoir les hommages et rentes dus au roi Charles VIII, Dauphin de Viennois, pour la baronnie de Chalencon, Saint-Fortunat et Saint-Pierre-de-Barry ; reconnaissance faite par Jean de la Griolle, procureur fondé de Jacques de Rochemure, chevalier, sgr dudit lieu ; acte reçu, le 27 mars 1490, de Louis Arnaud, à Aubenas.

Dans cet hommage, sont compris : la châtellenie, château et habitation de Rochemure, avec son territoire, moulin, eaux, bois, etc.

La haute antiquité de cette noble Maison est prouvée par le certificat, ainsi libellé : Nous, Louis, Pierre, Jean-Marie, d'Hozier, chevalier, Juge d'Armes « de la Noblesse de France, Conseiller du Roy En ses Conseils, etc. « Certifions que les Messieurs de Rochemure de Greses [Grèzes, près Saugues en Gévaudan], La Clause [Id.], du dioceze de Mende ; nous ont produit leurs  Titres de Noblesse en originaux, et que Messire Antoine de Rochemure l’aisné de cette famille a fait remonter ses preuves jusqu'en l'année douze cent soixante-cinq, temps auquel ses ancêtres prenoient la qualité de chevaliers, hauts et puissants Seigneurs, que la pluspart se sont distingués par d'anciens  services Militaires, et que cette maison est alliée avec des familles très distinct guées, et qu'ils sont en droit de jouir des privilèges accordés à la plus ancienne  Noblesse de Royaume. En foi de quoi nous avons signé le présent certificat et fait apposer le sceau de nos armes à Paris le Lundi septième jour du mois de mars mille sept cens soixante et quatorze. D’hozier »...

...Antoine de Rochemure, écuyer. Par acte du 10 nov. 1760, reçu me N., notaire royal à Toiras, commissaire à terrier par M. le comte d'Apchier, par acte du 3 sept. 1759, reçu Me Pierre Paparic, nre royal à Saugues, en vertu de l'arrêt du parlement de Paris, du 30 août 1755, messire Antoine de Rochemure, du lieu de Grèzes (D. de Mende), reconnut tenir de « très illustre seigneur Mre Joseph Randon de Châteauneuf et d’apchier, chevalier, comte d’apchier, baron de Thoras, seigneur de la Clavès, Lagarde, la Pause (?), Clavières, Chareix, Sainte-Exapéry et autres places, résident en son château de Besques, paroisse de Charaix, absent des censives, rentes, qu'il tenait en emphitéose  perpétuelle, avoir droit de lods, prélation, rédemption et avantages, justice haulte, moyenne et basse, maire, mixte et imper »(Par cet acte, nous apprenons, de plus, que le château de la Clause existait ; ce fut dans l'une de ses salles, que cet acte fut passé).

Il épousa p. c. du 14 N0V. 1745, Elisabeth de Frévol du Villaret, qui mourut en 1784. Devenu veuf, il entra dans les ordres, et célébra sa première messe, au même autel, et le même jour, que son fils Jean-François.

De son mariage naquirent :

I° Jean-François, prêtre, vicaire-général de Saint-Papoul, pensionné sur l'évêché de Carcassonne (décret du 3 avr. 1780), sacristain de la Chapelle royale de Versailles (décret du 14 déc. 181 5), décédé à Paris, en 1831;

2° Jacques-Philippe, qui suivra;

3° Marie-Rosalie, née le 11 mars 1753, qui, religieuse de Bellecombe, se retira dans sa famille, quand éclata la Révolution; fut inscrite au titre des « pensions civiles anciennes » (Trésor impérial), le 3 juin 1811, « pour une somme annuelle et intégrale de trois cent francs (titre de nos archives, signé Normand, directeur des pensions).


Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 06-12-2020 17:33 par Jimre

Rochebaron

Repris à partir des tomes "Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux par le vicomte Gaston de Jourda de Vaux", trouvés sur le site Gallica.bnf.fr de la Bibliothèque Nationale de France.

ROCHEBARON (DE), DE ROCHEBARON-USSON (parfois : DE LA ROUE) (Forez).

Seigneurs et barons de Rochebaron ; seigneurs d'Usson, le Malploton, Montarcher, le mas d'Estivareilles, Leyniec, la Marandière, etc. (Forez) ; seigneurs, comtes et marquis de Berzé-le-Chastel (Bourgogne) ; seigneurs et barons de la Brosse et des États de Velay ; seigneurs de Beauzac, Poinsac, Beaujeu, Saint Julien (près Bas), Vazeilhes, Vieilherma-la-Tour, Boucherolles, L'Orme (ou Lorme), Bas, Tiranges, la Fressange, les Terrisses, le mas de Tence, Saint Pal-de-Chalencon, Saint-Didier-sur-Doulon, etc. ; et en partie de Seniautre, Chazelet, Borne, près du Puy (il existe également un château à Borne, en Ardèche), la Frétisse, Cussac, le Reveyre, Cheucle, Confolens, le Mazel, Chambonnet (par. de Saint-Germain-Laprade), etc. (Velay), Plaines, Lis, etc. (Bourgogne), Lignon (Maconnais), Montauroux, Mahuchet Abadène, Gozabaud, Malvieille; et en partie de Saint-Denis, Saint-Vénérand, etc. (Gévaudan).

Armes : Variant suivant les branches; nous les indiquerons.

Rochebaron se trouve mentionné dans les anciens titres, sous les noms de : Castrum Rocha Baronis (1173 env.) ; Rochabaro (1175); Rochibaron (1230), Rupes Baronis (1290); Rouchabaron (1411); Rochebaron de Forests (1419); Castrum Rupis Baronis (1419) ; Roichebaron ( 1431) ; La place de Rochebaron (XVe siècle) se trouve situé dans la commune de Bas-en-Basset, arrt d'Yssingeaux.

L'antique castel des Barons de Rochebaron n'offre plus que des ruines. Bâti sur une éminence s'avançant en promontoire entre deux vallées profondes, il n'était accessible qu'au Nord et à l'Ouest. A l'Est, deux tours reliées entre elles le défendaient. Au Sud, régnait une triple enceinte. De là, la vue s'étend au loin sur la belle vallée de la Loire.

La baronnie de ce nom ; « la seconde et la plus ancienne » de la Comté de Forez, était le siège d'un assez vaste mandement de neuf lieues de tour, et possédait justice haute, basse et moyenne. Ce mandement englobait les paroisses de Bas, de Malvalette, de Valprivas, de Basset, ainsi que les fiefs du Chambon, de la Rivoire, le prieuré des Salles (à l'exception de quelques villages mouvant de la seigneurie d'Aurec).

Le dénombrement fait en 1678, cite trente vassaux possédant des cens en arrière-fief relevant de cette baronnie : les prieurs de Grazac, de Saint-Rambert, des Salles, de Saint-Julien, de Confolens, de Rosiers, de la Tourette, le Commandeur de Bessamorel, le Chapitre de Saint-Mayol du Puy, les curés et prêtres de Bas, les prêtres de Saint-Bonnet, les chanoines de Monistrol, les curés de Merle et de Saint-Hilaire, le vicaire de Rochebaron, les dames du couvent de la Séauve, le sieur de Vinols, l'Évêque du Puy, le seigneur du Chambon (à cause de la rente de la Rivoire), les sieurs de Sicard, de Fornier, Laurençon, Valprivas. Quant à la chapelle du château féodal, elle était érigée en église paroissiale, comprenant les lieux de Rochebaron, Jalavoux, le Crépon, Mazet et SaintJulien.

En l'an 1214, Philippe Auguste fit donation à Robert de Mehun, évêque du Puy, du château de Rochebaron, entre autres.

Branche aînée.

Armes : de gueules; au chef échiqueté d'argent et d'azur de deux tires.

- Cri de guerre : Rochebaron!

- Cimier : un gerfaut. 

- Supports : deux léopards.

I. Guillaume de Rochebaron (Willemus Guillemus de Rochebaron (9401030), fit donation en 960-1030, au prieuré de Saint-Gilles de Chamalières, de 10 setiers de seigle, à percevoir annuellement, sur l'église de Craponne, par droit d'héritage. D'Alengargise de Beaumont (des Seigneurs de Craponne), sa femme, il eut deux enfants, qui confirmèrent ses libéralités; 1° Pons I, qui suivra; 2° Lambert (1030-1070).

II. Pons I de Rochebaron, sgr dudit lieu, Usson, Beauzac (ces deux derniers fiefs, du chef de son épouse), Chambellan du Comte de Forez; ne vivait plus en 1170. Du mariage qu'il contracta avec Gotolende de Baffie, dame d'Usson, Saint Pal, etc., fille et héritière de Dalmace, vinrent : 1° Lambert, qui suivra; 2° Guignes, tige des Rochebaron - Usson, reportés ; 3° Guillaume, chanoine comte de Lyon (1209); 4° Brocard qui, abbé de Saint-Pierre-Latour du Puy, fut élu évêque du Puy, par le Chapitre de cette Église, alors que le Roi lui préféra Robert de Mehun ; en 1224, ce prélat reçut de ce prince, l'investiture pour les châteaux de Rochebaron et de Chalencon (en Velay), tout en lui laissant « le soin de les acquérir ».

III. Lambert de Roche, baron dudit lieu, etc. ; fut garant d'une transaction passée entre le prieur de Saint-Gilles, d'une part, et Almace, Eustache, Pons et Hugon de Montravel, d'autre part (fin du XIIe s.). Il se trouvait encore sgr de Rochebaron en 1384 (à cette date, Robert de Mahun, évêque du Puy, obtenait de Philippe Auguste, l'investiture pour ce fief). Il fut père de :

IV. Pons II de Rochebaron, sgr dudit lieu (suivant hommages qu'il rendit en 1248, à l'Évêque du Puy), possessionné à Monistrol, à la Salle, aux Chapelles, à Praslas (hommage de 1248); ép. Alaïs ou Alasiis, d'où 1° Bertrand, qui suivra; 2° Pons, prieur de Rochepaule en 1313; 3° Bernard, prieur de Fabas (1301), puis de Saint-Rémy-le-Puy (1319) ; 4° Artaude, religieuse de la Séauve Bénite ; 5° Amphélise, qui testa le 19 oct. 1319, ayant épousé en premières noces, N. du Verney; en deuxièmes noces, Guillaume d'Albigny (ou d'Aubigny), sgr de Chalain d'Uzore en Forez; 6° (presume-t-on) Guillaume, dit de Saint-Julien (nom d'un fief qu'il possédait dans la paroisse de Bas), chevalier, qui étant Bayle de l'Évêque du Puy (1263), fut vivement épris d'une femme du peuple, la belle bouchère, la manda auprès de lui, comme magistrat, et la viola. Ce crime excita une vive indignation. Le mari et la corporation des bouchers jurèrent de s'en venger. Dans une sédition populaire, le Bayle, son viguier et ses sergents, furent mis à mort. Condamnation et suppression de ces meurtres s'en suivirent. La ville du Puy déclarée inhabile et incapable de s'administrer elle-même (15 avr. 12772); 7° Béraud, chevalier, sgr de Saint-Julien.

V. Briand de Rochebaron, sgr dudit lieu, Leiniec, Montarcher (dès 1290); reconnut en 1290, à l'Evêque du Puy, ses biens à Bas, avec appartenances, juridiction haute et basse (le fief de Saint-Julien est compris dans cet hommage) ; le renouvela en 1302, en même temps que celui rendu par son père, en 1248; partagea avec Bertrand de Loudes, le fief de Borne (1354-1362). Il avait épousé : 1° Jeanne, fille de Robert III, Dauphin d'Auvergne ; 2° Élise de Saint-Nectaire, qui se qualifia tutrice de ses enfants dans les hommages qu'elle rendit en leur nom, en 1319 et 1329, à l'Évêque. De ce mariage naquirent : 1° Héracle, qui suivra; 2° Alice, abbesse de la Séauve-Bénite (1326-1343) ; 3° Henri, auteur des Seigneurs de Montarchier, reportés; 4° Bonneton; 5° Briant; 6° Brocard (ces trois derniers, ainsi que leur frère Héracle Ier, reçurent, le 20 avr. 1321, une assignation, au nom de l'Evêque du Puy, à l'effet de comparaître devant la Cour de Monistrol, pour répondre des excès commis par eux dans le mandement dudit Monistrol) ; 7° (?) Armand, qui se reconnut vassal de l'Évêque, pour son fief de Boucherolles (1309).

VI. Héracle Ier de Rochebaron, sgr dudit lieu (suivant ses reconnaissances de 1314 et 1329); transigea en 1335, avec André Charreyre, curé de Bas; céda à l'Université Saint-Mayol du Puy, 60 sous tournois à percevoir annuellement, sur les villages d'Os (par. de Bas), du Roure et de Ranchevoux (1340); se reconnut vassal pour la justice qu'il exerçait à Bas (1344); ép. Blaye de Douchanès (ou des Deux-Chiens), fille de Guignes, baron de Montauroux (suivant le testament de ce dernier, en date du 20 avr. 1356). Il fut père de : Guigon, qui suivra; 2° Briand, qui paraît pouvoir s'identifier avec Briand de Rochebaron, qui rétrocéda, le 22 juill. 1352, à noble Allier (qui prit dès lors le nom de La Fressange, la maison-forte « du Maz » (du Malploton, plus tard) et les terres de la Fressange, en faveur duquel, Jaucerand de Saint-Didier les avait aliénées; 3° (nous le présumons) Albert qui, prieur de Saint-Trivier, fut institué, ainsi que Guigon de Rochebaron, exécuteur testamentaire de son cousin Flotard de Rochebaron-Montarcher, fils d'Henri (1372).

VII. Guigon de Rochebaron, chevalier, sgr de Rochebaron (1360-1382); se reconnut vassal de l'Évêque du Puy (1323); fut seigneur de Montauroux (du chef de sa femme, noble Dalmas de Douchanès (ou des Deux-Chiens, en Gévaudan), laquelle testa en sa faveur, en 1362), suivant l'hommage qu'il en rendit, le 28 sept. 1364, au baron de Montlaur ; — rendit hommage en 1347, au baron de Solignac (Velay) ; fut condamné, par une bulle du pape Clément VII, donnée en Avignon, à payer une amende de 10 deniers tournois, aux chanoines pauvres du Puy (28 nov. 1382); fut cosgr du Chambon-de-Monistrol ( 1366-1370). Étant âgé de 25 ans, il épousa Marguerite de Châteauneuf, dame en partie de Saint Denis en Gévaudan, fille de Hugues III et de Vierne Mitte de Miolans. Il ne vivait plus en 1383 (à cette date, sa veuve se trouvait tutrice de leur fils Héracle II). De ce mariage naquirent : 1° Héracle II, qui suivra; 2° Alaïs ou Adélaïde, abbesse du couvent de la Séauve-Bénite en 1402 ; 3° Guillaume, tige des Seigneurs de la Tour-Daniel, reportés.

VIII. Héracle II de Rochebaron, chevalier, baron de Rochebaron (13891419), Montauroux (suivant reconnaissance pour ces deux derniers fiefs, le 15 févr. 1410, à Anne Dauphine, duchesse de Bourbon et comtesse de Forez), Bas, Saint-Denis, Prades (Forez, Gévaudan, Auvergne) ; reconnut en 1401, à l'Évêque du Puy, sa maison, les mas de Ceyraldes, Anglade et autres. En 1402, il hommagea au comte de Forez, ce qu'il avait acquis du seigneur de la Roue, dans le mandt de Rochebaron. Il eut de grands différends avec l'Évêque de Mende (1407-1419). Héracle II, nommé Sénéchal de Beaucaire, par Jean Sans Peur, avec mission de soulever le Languedoc, contre l'autorité du Roi et du Dauphin, avait formé, de concert avec le prince d'Orange, lieutenant général en Languedoc, pour le duc de Bourgogne, le dessein « d'étouffer le Velay » et les loyaux amis du Dauphin dans un demi-cercle de fer et de feu dont les forteresses de Montauroux, de Fay-le-Froid et de Rochebaron constitueraient les points extrêmes. « Ils proposèrent d'y venir en force, dit notre chroniqueur. Et Médicis, dont le pays estoit en grant desolacion ; et faisoient grandes destructions sur le pays ». Les Consuls du Puy s'en étant émus, députèrent des « gens notables », auprès du Dauphin, l'assurant de leur fidélité. Une trêve fut signée à Saugues par l'entremise de Béraud III Dauphin, comte de Clermont, et de Jean de Langeac, Sénéchal d'Auvergne. Héracle II, ennemi juré des Polignac et de Philippe de Lévis, baron de Roche-en-Régnier, ne l'observa pas. Sur ces entrefaites, il s'empara de Pradelles, leva des troupes, et attendit le renfort de 1.500 chevaux envoyés par le duc de Savoie, sous la conduite de Guy de Salnove, chambellan et gouverneur pour le duc ; de la place de Saint-Vérain. Salnove ayant saccagé Montbrison, opéra sa jonction avec l'armée d'Héracle II. A cette nouvelle, Bernard d'Armagnac, comte de Pardiac, accourut au Puy. Les Bourguignons ayant échoué devant le château d'Aiguilhe, se rabattirent sur Vals, près Le Puy, mais durent gagner le Gévaudan, où ils occupèrent la place forte de Serverette. Celle-ci fut prise et incendiée par Pardiac, qui, de là, alla assiéger la place de Rochebaron, mais des moyens d'accord furent proposés, et l'armée fut dissoute. Héracle II mourut le 18 sept. 1419 (à cette date, Amédée Verd, sgr de Chanaleilles, Bailli de Forez, ordonna au Prévot de Montbrison, de s'emparer du château de Rochebaron, jusqu'à ce qu'un héritier se montre. Cet ordre fut exécuté, et la garnison l'évacua). Le 28 juill. 1420, Jean de Rochebaron, sgr de la Tour-Daniel (Velay), en prit possession. Héracle II avait épousé en 1401, Alix ou Elide de la Roue, fille de Pierre, cosgr de la baronnie diocésaine de Dunières (Velay), et de Blonde de Langeac, et mourut en sept. 1419, laissant : 1° Guigon ou Guigues, qui suivra ; 2° Briand, marié à N. Fleur-de-Lys », dame de Poiset, s. p. ; 3° Guillaume, marié par sa mère (fin 1419, env. ) ; 4° François, sgr de Saint-Pal et de Tiranges (Velay).

IX. « Noble et puissant homme » Guigon ou Guyon, damoiseau; prit possession du château de Rochebaron (28 juill. 1420), marié à noble Catherine de la Roche, d'où : 1° Artaud, chevalier de Malte; 2° Antoinette, qui apporta les biens paternels, à Louis de Chalencon, fils de Louis-Armand XII, vicomte de Polignac, et d'Isabeau de la Tour d'Auvergne (d'où la 2me Maison de Chalencon-Rochebaron, qui suit), qu'elle épousa, p. c. du 2 juin 1434.


Branche de Chalencon-Rochebaron.

Armes : de gueules, à la porte d'or. — PI. I. — Fig. 16.

I. Pons de Rochebaron, sgr dudit lieu (1110-1170); ép. Gotolende de Baffie., dame d'Usson et de Beauzac, 2me fille de Dalmace de Baffie, sgr d'Usson et de Beauzac. En 1163, ledit Pons se qualifiait seigneur de ces deux fiefs : De ce mariage naquirent: 1° Lambert, qui continua la lignée des Rochebaron ou de Bas ; 2° :

II. bis Guigues de Rochebaron, sgr d'Usson, Beauzac (1170-1186); ép. N. d'Usson ; d'où :

III. Dalmace de Rochebaron-Usson (1200 et plus tard) ; père de :

IV. Bertrand de Rochebaron-Usson, sgr dudit lieu, Beauzac, la Brosse, (1231); fut en différend avec le Prieur de Confolent ; ép. « Béatrix », d'où : 1° Ponchon, qui reconnut en 1248, Usson, Beauzac et le mas de Bolène ; 2° :

V. Guillaume de Rochebaron-Usson, sgr de Beauzac, etc. (1231); se croisa en mai 1250 (d'après une charte d'Acre, il emprunta avec d'autres chevaliers, la somme de 170 livres tournois, à deux marchands gênois; Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse, se porta caution); ép. avant 1259 (présume-t-on), Amphélise d'Allègre, qui testa en 1269; fille d'Armand II, sgr d'Alègre, et d'Elisabeth de Chalencon (dénommée à tort, « Marguerite de Peyre » par Chabron), d'où : 1° Jousserand, qui suivra; 2° Dalmace, qui possédait en 1259, le tiers du mandement de Beaujeu ; reconnut en 1299, à l'Evêque du Puy, le lieu de Darnepassac ; ainsi que le mas de Salce, la haute-justice et les fourches qu'il possédait dans le mas de Tence (près du château de Vieillarma ; ce qui fait présumer, qu'il a été seigneur du Besset ; fut père de deux filles : a) Alaïs d'Usson, dame de Versilhac et de Viellarma, qui apporta en dot, vers 1 3 19, ces fiefs, à Josserand (ou Jaucerand) de Glavenas, sgr de Lardeyrol, qui mourut le 10 juill. 1342; b) Aëlis d'Usson, dame du Besset et en partie de Veilhermat, mariée en 1324 env. à noble Bertrand Malet, chevalier, qui reconnut la même année, à l'Evêque du Puy, les biens de sa femme.

VI. Jausserand I de Rochebaron-Usson (1269-1274), chevalier, sgr dudit lieu, Bauzac, Boucherolles ; ép. (contrairement à ce qu'on a écrit Le Laboureur, loc. cit.) Alice (qui semble lui avoir apporté le fief de Boucherolles; et avoir été une demoiselle Tronchet). De ce mariage naquit (archiv. déples de la Hte Loire, G. 646); Pons, qui fut l'héritier universel de son oncle, Pons de Rochebaron; clerc, qui testa le 13 mai 1348.

VII Jousserand Bilhard (alias : Brillant, Guillaume) de Rochebaron-Usson, damoiseau, sgr d'Usson, Beauzac, Boucherolles ( 1341-1369) ; mourut, croit-on, en 1369, laissant de Girine (ou: Garine, Marguerite) de Vissac (ou Malet), (des Seigneurs de La Tour-Maubourg), deux filles : 1° Béatrix, dame de la Brosse et de Beauzac, qui épousa en 1373, Pierre de Sémur; 2° Alix, dame d'Usson, mariée vers 1360, à Armand II, sgr de la Roue.


Branche des Seigneurs de Montarcher (Forez).

VII bis. Henri de Rochebaron, « sire de Mont Archero », Leiniec (suivant hommage qu'il en rendit en 1339), fut du nombre des nobles et coutumiers de Forez et de Champagne, qui adhérèrent à la ligue conclue entre eux. pour résister aux exactions de Philippe le Bel (11 févr. 1315). Il épousa en 1335, Isabelle de Saint-Didier, dame de Rochefort et de plusieurs terres, près de Beaudiner et de Saint-Félicien, en Vivarais. Elle était fille d'Alexandre et d'Agnès de Brion du Cheylard, et veuve de Hugues du Hauterive. Elle vivait encore, en 1367. De ce mariage naquirent : 1° Henri, sgr de Leiniec, qui mourut avant le 19 déc. 1367, et dont la succession fut partagée entre ses fils : Henri, qui hérita de Leiniec, ainsi que de Merle, Saint-Hilaire, qu'il hommagea, le 7 avr. 1363, et épousa Marguerite du Mas d'Usson, dont une fille, Isabelle, dame de Leiniec, qui mourut en bas âge, laissant ce fief, à sa mère, qui l'apporta en dot en juillet 1374, à Guinon de Châteauneuf de Rochebonne ; 2° Albert, prieur de SaintTrivier ; 3° Plotard ou Flotard, sgr du Malploton (à son décès, son cousin et héritier, Guigon de Rochebaron, assisté de ses oncles Armand de la Tour et Albert de Rochebaron, prieur de Saint-Trivier, ses exécuteurs testamentaires, vendit le Mas ou le Mas Ploton, ainsi que le mas et le domaine de la Fressange, à Jean Allier, le 22 août 1372), qui testa en 1372 ; 4° :

VIII. Alexandre de Rochebaron, sgr de Montarcher, semble avoir eu pour fils :

IX. Macé de Rochebaron, sgr de Montarcher; ép. Alix de Roussillon :

X. Antoine de Rochebaron, sgr de Montarcher, Estivareilles, Marandière (1440-1450) ; ép. Philippote de Bourgogne, fille bâtarde du duc Jean Sans-Peur, et soeur naturelle de Philippe le Bon, d'où : 1°-2° Reynault et Jean, prêtres; 3° :

XI. Artaud de Rochebaron, sgr de Montarcher, etc., père de :

XII. Claude de Rochebaron, sgr de Montarcher; fut Echanson de Louis XI ; ép. en 1454, N. hier de Georand :

XIII. Guillaume de Rochebaron, sgr de Montarcher, Marandière ; ép. avant 1561, Yolande de Lamps :

XIV. Pierre de Rochebaron, sgr de Montarcher; ép. en 1597, Gabrielle de la Bastie.

Les Seigneurs de la Tour-Daniel (Velay).

Armes : écartelé : aux 1 et 4, de gueules ; au chef échiqueté d'argent et d'azur de deux traits (qui est Rochebaron) ; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'or. — PI. I. — Fig. 17.

Cette branche a également possédé les seigneuries d'Issac-la-Tourette, Vals-le Chastel (Auvergne).

Jehan de Rochebaron (Johannes de Rupebarone), damoiseau, dénommé : « de Lorme », de Lolm, sgr de la Tour-Daniel (Turris nielli) ; reconnut en 1341, au baron de Solignac (Velay), le village de Lorme, la grange de Poinsac (de Poensaco, de Ulmo), avec ses appartenances. Autre Jehan de Rochebaron, sgr de la Tour-Daniel, qui prit une part active à la guerre contre les Bourguignons, aux côtés de son cousin, baron de Rochebaron (1420). Étant investi de la charge de châtelain de la ville du Puy, pour le Roi (1412), il en fut évincé par les officiers du Chapitre, et surtout, par les Consuls. En 1428, il est qualifié de bailli des châteaux du Comte de Velay. Il prit une part active, sous les ordres d'Antoine et d'Héracle de Rochebaron, à la guerre des Bourguignons. Le 12 mars 1646, les Carmes du Puy délivrèrent à Gabriel de Colomb, sgr de la Tour-Daniel, et juge au bailliage de Velay, une quittance de la somme de 319 livres, montant des arrérages des obits que ledit Jehan de Rochebaron et sa femme Hélix de Tournon, avait fondés par leurs testaments des 10 oct. 1436 et 9 août 1445.

Noble Antoine de Rochebaron, chevalier, se trouvait maître du fief de la Tour-Daniel, le 7 mai 1460 ; ceci est prouvé par un bail à ferme passé, le même jour, à Mathieu Vesseyre, prêtre, d'un champ sis à Malafosse, ainsi que d'un pâturage situé à la Sablière. En 1492, le même cédait à noble François Bastide, son fief de Chasserèdes. Seigneuresse de la Tour-Daniel, Issac-la-Tourette (près Riom), Vals-le-Chastel, Charlotte de Rochebaron, qui leur succéda, était dame des Grèzes (par. d'Agnat, mandement de Mercoeur en Gévaudan), en 1490, épousa Jacques du Cros, chevalier, sgr de la Tour-Daniel et en partie de Marsat. Charles de Rochebaron, un de leurs fils, sgr de Saint-Sauve, Agnat et les Grèzes, épousa en 1519, Catherine de Boullié du Charriol, dame du Vialard, et fit en 1523, un emprunt avec sa tante Charlotte de Rochebaron, dame de Grèzes (dont il hérita).

De ce mariage naquirent, entre autres : 1° François, sgr d'Agnat, les Grèzes, la Garde, Vals-le-Chastel, la Cougnat, Saint-Sauve (1540), qui, marié à Gibberte de Blot (morte s. p.), testa, le 16 févr. 1594; 2° Anne, dame de Saint-Sauve et de Vals-le-Chastel, fiefs qu'elle apporta en dot, le 3 avr. 1648, à Damien de la Salle, écuyer, sgr du Colombier de Vedières (Jean, leur fils, se trouvait en 1595, qualifié sgr d'Agnat, Saint-Sauve et le Colombier).

Cf. : Chr. d'Ét. de Médicis (publiées par A. Chassaing). — E. Salomon : Les Châteaux hist. du Forez (art. Leiniec, Montarchier, Usson et autres). — A. Jacotin : Preuves; Invent. G. — A. Lascombe : Répert. (art. Arzon, Borne, Beauzac, Bas, Boucherolles, Coubon). — Arnaud : Histoire du Velay, I, 149, 302 et suiv. — Truchard du Molin : La Baronnie de Lardeyrol; La Baronnie de la Brosse. — Huillard-Bréholles : Invent, des titres de la Maison ducale de Bourbon, I, 428. — Abbé Theillère : Les Monastères du Velay . — Le Laboureur : Les Mazures de l'Isle-Barbe. — La Chesnaye-Desbois : loc. cit. (divers articles). — Baluze : loc. cit., II, 439. — La Tour-Varan : Généalogies. —La Revue héraldique, année 1906, Ier semestre. — L. Pascal : Bibliographie du Velay et de la Haute-Loire (art. Guillaume de Rochebaron). — G. Paul : Marguerite de Valois), 6. — Tablettes hist. du Velay, V, 504 et suiv.

Posté le 14-11-2020 13:19 par Jimre

Solignac sur Loire

Repris à partir des tomes "Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy : noms féodaux par le vicomte Gaston de Jourda de Vaux", trouvés sur le site Gallica.bnf.fr de la Bibliothèque Nationale de France.

SOLIGNAC (DE)

(Velay):

Seigneurs et barons de Solignac (Solignac-sur-Loire), Goudet, Servissas ; sgrs d'Auteyrac, Beaufort (près Le Monastier), Aurec, Oriol, la Chapelle-d'Aurec, Bargettes, la Roue (près Vorey (aujourd'hui laroux?); seigneurs et barons de Dunières et des Etats de Velay (Velay) ; sgr d'Usson, Saint-Anthème, Saint-Bonnet-le-Château, Montarcher ; vicomtes de Lavieu (Forez); sgr de la Rodde, Brangeyrès, Giberges (Gévaudan), Domeyrat (Auvergne),

Armes : d'argent; au chef de gueules. — PI. III. Fig.35.

Cette race chevaleresque a pris son nom, du lieu de Solignac (Sollempniacum, en 1150; Solamnac, en 1173 ; Sollonac, en 1174; Solempnac, en 1179 env. ; Solannoc, en 1227; Solignacum, en 1256; Solempniac, en 1256; Soulagnac, en 1318 ; Solomphac, en 133 1 ; Solinhac, en 1506; Soliniach, en 1294; Solenilhac en 1630).

Comme la plupart de nos bourgs, Solignac semble remonter à l'époque galloromaine, la terminaison en ac de son nom, accusant une origine celtique ou plutôt gallique. Aux VIIIe et IXe siècle, Solignac formait une division administrative et judiciaire dénommée Aicis ou vicaria.

Du plateau sur lequel se dressent les ruines de l'antique castel et la ville de Solignac, la vue embrasse la riante vallée de la Loire.

La directe de ses seigneurs passait pour être la plus riche de tout le Languedoc. Son revenu annuel, en seules redevances de grain, s'élevait à 1,200 charges de mulets ; ce qui fait dire à Chabon (loc. cit., IV, ch. XI), qu'elle était « la mère nourricière de la vicomté de Polignac. Le même auteur nous dit, néanmoins, qu'avant l'an 1200, cette baronnie « ne relevait d'aucun suzerain, pas même, du Roi ». Ce serait Béraud II de Solignac qui se serait reconnu, en 1198 env., le premier vassal, pour ses fiefs de Solignac et de Goudet.

« La race des seigneurs de Solignac s'éteignit en 1357, au décès de Lioutaud, baron de Solignac, lequel fut réélu 1er consul, chaque année, de 1343 à 1353, par les habitants du Puy, en reconnaissance de l'aide qu'il leur avait prêtée, pour obtenir du roi Philippe de Valois, la restauration du Consulat. L'opulente succession de cette ancienne et grande maison fut disputée par Ermengarde (dite Marguerite) de Solignac (fille unique et héritière de Lioutaud et de Marguerite d'Adhémar du Monteil), mariée en 1347, à Randonnet-Armand VI, dit le Grand, vicomte de Polignac, et par Armand, sire de la Roue, oncle de cette vicomtesse et fils de Bertrand de Solignac. Le sire de la Roue déclara la guerre au vicomte de Polignac, et pendant que le premier, aidé de Robert Dauphin, seigneur de Saint-Ilpize, et des seigneurs d'Allègre, de Rochebaron, de Champetières et de Saint-Marcel, tentait de surprendre les châteaux de Solignac,Polignac et Séneuil, et pillait les bourgs ou terres de Polignac, Saint-Paulien, Saint-Geneys et Rosières (en Velay), de Salzuit et de Luguet (en Auvergne), le second, assisté du sénéchal de Beaucaire, de ses vassaux et de la milice bourgeoise de la ville du Puy, s'emparait des châteaux de la Marade, Combret, Saint-Romain, Saint-Ilpize, Tapon, Dore, Usson (en Forez), Montpeloux. Hors d'état de pouvoir résister, Armand de la Roue obtint, à la prière du comte de Forez, une trêve, et la médiation du pape Innocent VI (siégeant alors en Avignon) amena bientôt les deux adversaires, à abandonner la voie des armes, par une transaction qui attribua les terres d'Aurec, Oriol, le Chambon et la Chapelle, aux de la Roue; tandis que la baronnie de Solignac, Saint-Agrève et Servissas étaient assignés aux Polignac.

Des personnages marquants donnés par cette antique race, furent : deux évêques du Puy ; Etienne, élu en 1053 ; — Pierre, qui occupa ce siège, de 1159 à 1189, et qui fit don à Pons de Beaudiner (Beldinar), abbé de la Chaise-Dieu, de l'église de Saint-Pal-de-Mons et de la chapelle de Saint-Etienne-Lardeyrol (XV des calendes de juillet 1167) ; — un chanoine-comte Saint-Jean de Lyon (Liotard, admis en 1353) ; — deux chanoines-comtes de Brioude ; — un abbé de Saint Chaffre-le-Monastier (après 1036), —un chanoine et trésorier du Chapitre du Puy (Raymond « de Solempniaco »), de 1229 à 1245 ; — Lioutaud, Prévôt, puis Doyen du Chapitre du Puy (1328-1335) ;— des Chevaliers de l'Ordre du Roi ; — plusieurs abbesses du monastère de la Séauve, etc.


Généalogie.

I. Béraud 1er de Solignac, sgr dudit lieu; se croisa (1190); céda à Pons de Montlaur, le fief de Meyras, au prix de 30 marcs (1195); reconnut à l'Évêque du Puy, ses terres de Solignac et de Goudet ( 1200) ; fut père de :

II. Béraud II de Solignac, sgr dudit lieu ; transigea en avril 1234, avec Bernard de Rochefort, évêque du Puy ; fut père de :

III. Béraud III de Solignac, seigneur et baron de Solignac, sgr de Bargettes (fief qu'il reconnut en juillet 1 309, a l'Evêque du Puy), de la paroisse de Landos; testa en juillet 1261, faisant son héritier, Gilbert, son fils, « sans temoin et tout rompu ». Par le même acte, il légua aux petits clercs de l'église de la Voûte. la Borie de Muasic. Il fut père de : I° Gilbert, qui suivra; 2° Amphélise, qui épousa Pierre de Saint-Romain, dit de Bouzols, baron de Bouzols, fils de Guy et d'Alix de la Roue, et mourut en 1285.

IV. Gilbert de Solignac, damoiseau (1293), chevalier (1294) ; reconnut en 1309, à l'Évêque du Puy, les châteaux et mandements de Solignac, Goudet (excepté ce qui était du seigneur de Montlaur), Aurec (à l'exception de ce qui était au-delà de la Loire), le château de Cayres. la forteresse des Roziers (par. d'Aurec), le village de Bargettes (par. de Landos), les lieux de Sauvage et du Rochain ; fut seigneur de Saint-Agrève, Bizac (suivant acquisition du 12 sept. 1275, du baron de Montlaur), Aurec, Oriol (1293-1309); ép. en 1290, Sybille de la Roue (Cebelia de Rota), dite : d'Aurec, dame de ce lieu (hommage qu'elle en rendit en 1297, à l'Évêque du Puy, alors qu'elle se trouvait veuve), Oriol, etc., fille d'Armand II ou Bertrand, sgr de la Roue, et de « Sybille », d'où quatre fils : 1° Béraud IV, qui suivra; 2° Bertrand, dit de la Roue (substitué et adopté par son oncle maternel, Bertrand 1er, sgr de la Roue, à la charge d'adopter son nom et ses armes, et d'abandonner ses droits de nature et légitime de père et mère, au profit de ses frères, barons de Solignac (d'où, la 2me Maison de la Roue. — Voy. notice suivante), marié en 1res noces, en 1320, à Andrée de Saint-Trivier, dame Dunières, fille de Guy ; en 2mes noces, à Maragde de Châteauneuf (veuve en 1332), fille de Guillaume et d'Isabelle de Greysolles (dont postérité, maîtresse de la Roue, Usson, Montpeloux, etc.) ; 3° Lioutaud ou Lyotard, cité après son aîné; 4° Reymond, prieur de la Chaumette, après avoir été religieux de la ChaiseDieu ; 4° Ermengarde, femme d'Eynard, sgr de Châteauneuf et de Saint-Saturnin, au dioc. de Grenoble (quittance de dot, de 1288); 5° Rousse (Rubpia ou Calva), femme de Bérard de Lavieu, sgr d'Izeron en Forez ; 6° Alix, dame de Montagut et de Saint-Agrève, mariée à Guillaume III de Châteauneuf; 7° Marguerite, religieuse aux Chazes, puis, abbesse de Saint-Pierre de Lyon.

IV. « Noble et puissant seigneur » Béraud IV de Solignac, chevalier, baron de Solignac (hommage de 1327, à l'Evêque du Puy), Aurec (hommages au même, en 1319 et 1327) ; fut convoqué, avec la Noblesse, qui devait se rendre en « chevaux et armes », à Clermont, à la Quinzaine de Saint-André 1318 ; occupa l'office de Sénéchal de Toulouse et d'Albi (d'octobre 1025, jusqu'en 1330, date de sa mort) ; assista en cette qualité, au traité de paix entre le comte de Forez et d'Armagnac, par l'entremise du roi de Navarre. De son mariage contracté avec Valpurge ou Valbourgeoise de Grignan, naquit une fille unique, Sybille, qui épousa Guillaume de Poitiers, baron de Saint-Vallier et de Fayn, auquel elle apporta ses biens.

IV bis. Lioutaud ou Lioutard, Lhoutard de Solignac, chevalier, cosgr de Saint-Agrève (parerie qui, dans un acte du 18 août 1341, est dite, de Marquèze de Polignac, dame de Peyre et de Bouzols, fille du vicomte Armand de Polignac), sgr de Bargettes (par. de Landos), suivant hommage en 1343, à l'Evêque du Puy ; fut baron de châteaux de Solignac), Aurec (hommage de 1343), Servissas, Auriol, des forteresses de la Baume et de Crottes » (tel il se qualifie dans son testament, en date du 14 sept. 1347). En 1341, il reconnut à l'Evêque du Puy, son château et mandement de Solignac, plus 10 livres tournois, dans le mandt de Bouzols; reçut en 1347, plusieurs reconnaissances que lui firent « les manans et habitans » au mandt de Saint-Agrève; fut 1er consul du Puy ( 1343-1359) ; mourut peu après, laissant une riche succession. Il avait épousé Marguerite d'Adhémar de Monteil (remariée après 1357, à Odilon-Guérin V, sgr du Tournel, fils d'Odilon-Guérin IV, baron du Tournel, et de Rymbaude d'Anduze), d'où, une fille unique et héritière de sa maison :

V. Ermengarde ou Marguerite de Solignac qui, encore impubère, épousa en 1347, Randonnet-Armand IX, dit Le Grand, lequel devenu veuf, épousa en 1376, Isabeau de Saint-Didier, auquel elle apporta la riche succession laissée par son père.

Cf. : A. Jacotin : Preuves; Invent. G. — Chabron : Hist. de la Maison de Polignac (mss.). — A. Lascombe : Répert. (art. Aurec, Lignon, Bargettes, Blassac, Solignac-sur-Loire). — Chne Ul. Chevalier : Cartul. de Saint-Chaffrele-Monastier, nos 12, 235. —A. Chassaing : Les Fastes consulaires. — Chabrol : Coutumes d'Auvergne (édit. de 1786), IV, 78. — Tablettes hist. du Velay, VI, n° du 1er sept. 1875. — Le vte de Lescure : Armor. du Gévaudan, 37.


SOLIGNAC-LA-ROUE (DE)

(Velay-Forez).

Seigneurs, barons de la Roue ; sgrs d'Usson, Montarcher, Bataillet, Montpeloux, Saint-Anthème, etc (Forez), la Roue (près Vorey), Aurec, Oriol ; barons de Dunières et des Etats de Velay, etc. (Velay) ; Domeyrat, etc, (Auvergne).

Armes : écartelé : aux 1 et 4, d'argent ; au chef de gueules (qui est Solignac) ; aux 2 et 3, fascé d'or et d'azur de six pièces (qui est la Roue). — PI. III. Fig. 36.

Le 31 août 1413, une transaction fut passée, entre noble Guillaume de Buffenduc, marié à Antonia de Solignac (de Solignya), et noble Jehan de Solignac, sgr de Maisonseule (de Meysosola), au sujet de la dot de celle-ci.

V bis. Bertrand de Solignac, dit de la Roue (nom de famille de sa mère, que lui et ses descendants adoptèrent ), 2me fils de Gilbert, baron de Solignac, Aurec, Oriol, et de Sybille de la Roue, dame d'Aurec, Oriol, Montpeloux (du chef de son oncle Bertrand de la Roue, qui l'avait substituée et adoptée), baron en partie, de Dunières (du chef de sa 1re femme) ; transigea en 1311, avec Jean, comte de Forez, au sujet des fiefs et justice que ce dernier avait pour raison de ses châteaux de la Roue, de Montpeloux et de leurs mandements. Il mourut en 1332, ayant épousé : 1° en 1318, Andelis ou Andrée-Andélis de Saint-Trivier, dame en partie de Dunières (du chef de son oncle, Jacques-André de SaintTrivier, mort en 1320), fille unique et héritière de Guy de Chabeu, sgr de Saint Trivier, et de Yolande de Berzé : 2° Maragde de Châteauneuf, fille de Guillaume, baron de Rochebonne, et d'Isabelle de Greysolles, dame de Néronde. — Du 1er lit vinrent : 1° Goyet, sgr de la Roue, marié à Catherine, dame de Quélus, s. p.; 2° Sybille, dame d'Auzelles (près de Cunlhat), mariée par contrat passé, le lundi après la Saint-Jacques 1308, à Eustache d'Allègre, chevalier, sgr dud., 2me fils de Hugues d'Alègre, sgr dud.; 3° Armand III, qui suivra; 4° Léotard, chanoine-comte de Lyon (1335); 5° Claude (1359); 6° Maragde, femme de Hugues de Lespinasse ; 7° Valborge ; 8° Sibaud, cosgr de Dunières (portion qu'il légua à son petit-neveu, Armand de la Roue, marié à Jocerande de Jocaras, morte s. p.).

VI. Armand III de la Roue, sgr dud., Usson (fief qu'il reconnut, le 21 août 1357), de Montarcher et de Bataillet (qu'il hommagea, le 1er févr. 1359) ; baron de Dunières (en partie), sgr de Montpeloux, etc II guerroya contre le vicomte de Polignac, au sujet de la succession de Lioutaud de Solignac, baron dudit lieu (1357-1372). II épousa en 1357 env., Alix de Rochebaron-Usson, fille et héritière de Guillaume de Rochebaron, sgr d'Usson, d'où: 1° Pierre, dit Goyet, qui suivra ; 2° Guy, archidiacre de Bourges ; 3° Armand ; 4° Pons; 5° Marguerite ou Maragde, qui épousa en 1res noces, Briand de Retourtour, baron d'Argental (veuf d'Eléonore de Canillac et de Béatrix d'Argental), et en 2mes noces, en 1380, à Guy de Saint-Priest.

VII. Pierre, dit Goyet de la Roue, baron dud. et en partie de Dunières ; sgr d'Usson, Montpeloux, Domeyrat; mourut avant 1305, ayant épousé Belonde ou :

Blonde, Bellone de Langeac, dame de Domeyrat, fille d'Armand et de Joffrièze de Rochemaure, dame de Domeyrat. Agissant.en qualité de tutrice de ses enfants, Bellonde de Langeac reconnut en 1395, le château d'Aurec, que son feu mari avait acquis du vicomte de Polignac. De ce mariage, naquirent : 1° Armand IV, qui suivra; 2° Pierre, conseiller du Roi au Parlement de Paris, admis chanoine-comte de Lyon (1425), chanoine et capiscol (écolâtre) de N,-D. duPuy (1438), décédé en cette ville, le 22 févr. 1444; 3° Alix ou Elide, qui épousa en 1401, Héracle II de Rochebaron, baron dud., fils de Guigues et de Marguerite de Châteauneuf.

VIII. Armand IV de la Roue, baron dud. et en partie de Dunières ; sgr de Montpeloux, Usson (hommages qu'il rendit pour ces fiefs, les 16 mai 1402 et 15 févr. 1410) ; ép.: 1° p. c. du 20 oct. 1404, Isabelle de Chalencon, fille de Guillaume, sgr dud., et de Catherine de la Motte-Saint-Jean ; 2° Jeanne de Tournon ; — du 1er lit naquirent : 1° Claude, qui suivra ; 1° Antoinette, mariée, le 18 mars 1422, à Guillaume de Tournon, baron dudit lieu, mort en 1462, fils d'autre Guillaume, baron de Tournon, et de Madeleine Asmolgée de Grolée.

IX. Claude de la Roue, baron de la Roue, Usson (hommage qu'il rendit en 1457), la Chaux, la Fare (terre qu'il acheta en 1464 env., au baron de Saint Vidal, baron en partie de Dunières ; construisit en 1464, la grosse tour d'Aurec. Il avait épousé en 1422, Billette de Tournon, soeur de sa belle-mère. Il en eut : 1° Guillaume, qui suivra ; 2° Pierre, chanoine-comte de Brioude (1491) ;

3° Catherine, femme de Pierre III de Boulier, sgr du Charriol, fils de Guillaume, sgr du Charriol (Auvergne), et d'Alix du Mazel (veuve de Jacques de Murols, sgr du Broc) ; 4° Françoise, abbesse de la Séauve-Bénite (1491-1517) ; 5° Anne, femme d'Antoine de Vissac, baron de Murs (Auvergne), fils d'Etienne III, sgr de Vissac (mort en 1386), et de Jeanne-Gabrielle de Gout, dame dud. lieu.

X. Guillaume de la Roue, baron dud. et de Dunières ; siégea aux Etats de Velay tenus, le 30 nov. 1494; sgr d'Usson, Montpeloux, Saint-Anthème, etc.; testa, le 17 juin 1517 ; ép. Gabrielle de Chauvigny de Blot, fille de Hugues, baron de Blot, et de Catherine Motier de la Fayette, d'où : 1° Louis, qui suivra ; 2° Antoine, auteur de la branche B, reportée ; 3° Jacques, mort en Artois, laissant une fille Jeanne, mariée à Pierre de Fontanges ; 4° Jean, prévôt du Chapitre du Puy ( 1518) ; 5° Anne, mariée, en 1486, à Gabriel d'Urgel de Saint-Priest, fils de Guyot et de Jeanne de Bressolles ; 6° Jeanne, femme de N. de Monestay de Forges ; 7° Marguerite, qui succéda à sa tante, abbesse de la Séauve (1519-1531).

XI. Louis de la Roue, baron dud. lieu et en partie de Dunières, sgr d'Aurec, Oriol, Montpeloux, Saint-Anthème ; vicomte de Lavieu. Il testa en 1531, et mourut en 1537. Il avait épousé en 1524, Louise d'Hostun, née, le 21 sept. 1509, fille de Louis, sgr d'Hostun et de Claveyson, et de Méraude de Montchenu (des Seigneurs de Châteauneuf), d'où : 1° Charles, sgr de la Roue, page du Dauphin, et tué à Dinan, à l'âge de 28 ans (1554); 2° Jacques, mort à Paris (1557) ; 3° :

XII. Jeanne de la Roue, héritière de sa maison ; ép. en mars 1549, RenéPierre Herail de Pierrefort (d'où Herail de Pierrefort-la-Roue).

Branche B.

XI bis. Antoine de la Roue se signala à Marignan (en récompense de ses exploits, il fut sacré chevalier, par François 1er); revenu en Velay, il y fit édifier dans la région de l'Emblavés, le petit château appelé « La Roue-prèsVorey»; fut sgr de la Terrasse (Velay) ; fut deshérité par son père, pour s'être marié contre sa volonté. Il laissa un fils :

XII. N. de la Roue succéda à son père, dans ses fiefs. Il laissa : I° Claude, s. p.; 2° N. mariée à Jacques Triollenc (remariée à Antoinette du Rosier, bellesoeur de Jacques du Lac, sgr de Fugères), qui devint ainsi, maître de la Terrasse.

Cf. : E. Salomon : Les Châteaux du Forez. — L. Pascal : loc. cit. (art. Pons IV de Solignac). — Chr. d'Et: Médicis (publiées par A. Chassaing). Etc.


SOLIGNAC (DE) (parfois : DU BÉAGE, ROMIÈRES, ROMIGIÈRES, DE MONTGIRAUD)

(Haut-Vivarais):

Seigneurs, barons de Solignac (par. de Gilhoc), le Béage, etc:, et en partie, de Rochebonne, Villelonge, etc. (Vivarais), Champclause, le Chambon-de-Tence, Saint-Jeures, Fay, Beaujeu, Blassac, Lignon, Vieilherma, Romières (par. de Tence), Araules, Bonnas (Velay), Veaune (Dauphiné).

Armes : parti : au 1, d'azur, semé defleurs de lys d'or ; au 2, échiqueté d'argent et d'azur ; à la bande de gueules (armes peintes sur le manteau d'une cheminée du chau de Veaune ; — Comm. de Mme Savy). — PI. III. Fig. 37.

Solignac (Solempnac, Solompniec) est du canton de La Mastre, arr. de Tournon. Son vieux château qui, jusqu'au XVIIe s., fut le centre et chef-lieu d'une puissante baronnie de ce nom, est situé au fond de la vallée d'Homaze, et presque aux bords du ruisseau ; ce qui fait, nous dit FI. Benoît d'Entrevaux, remonter son existence aux temps carlovingiens. Ce castel semble avoir été complètement ravagé, au XVIIe s., par les Huguenots qui s'en étaient emparés.

Plusieurs membres de la race chevaleresque des Solignac avaient adopté le nom de leur principal fief ; c'est ainsi, qu'on les trouve sous les noms de : du Béage (lieu du canton actuel de Montpezat, arr. de Largentière), de Romières (canton de Tence), entre autres.

En 1095, Gérenton de Solignac, sgr du Béage, se croisa. Le 20 juill. 1255, Jarenton « de la Bizatge » était chanoine du Puy. Le 3 févr. 1257, Guilhaume « de Soligniac » fut témoin de la promesse par Armand de Polignac, élu du Puy, et par le Chapitre, de rendre au roi Louis IX, sur sa réquisition, le château du Béage (castrum de Bisagio). Le 20 juill. 1255, Jarenton « de la Bizatge », était chanoine du Puy ; en 1269, c'était Guillaume « de Romegis ». Le 4 mai 1273, Guillaume de Solignac, sgr du Béage, assigna Barthélemy Chambefort, en paiement d'une somme de 200 livres, que ce dernier lui devait sur la dot d'Elisabeth Chambefort, femme dudit de Solignac, et belle-fille de Barthélemy Chambefort. Cinq ans après, le 15 mars, ladite Elisabeth, encore mariée, reçut d'Aymar de Poitiers, une lettre lui demandant de lui servir de caution dans « une affaire », qu'il avait avec Pons de Montlaur. Sybille « du Béage » était abbesse de la Séauve, le 30 oct. 1183. R. « de Bidage » était chanoine du Puy, le 23 avr. 1293.

Bonnas, ainsi que plusieurs fiefs sis dans les paroisses d'Araules, du Chambon-de Tence, de Fay, de Saint-Bonnas et d'autres fiefs sis dans les paroisses d'Araules, du Chambon-de-Tence, de Fay, « de Saint-Voy », de Champclause, de Saint Jeures, etc. furent hommagés, de 1281 à 1296, à l'Evêque du Puy, par Guillaume de Romigier, entre autre, cosgr de Rochebonne ; hommage renouvelé en 1296 et 1308, par Guillaume « de Romegis ». Celui-ci, frère de Pons, reconnut ce qu'il avait à Celles, à Pouzols (par. de Saint-Jeures), aux Charreyras de Pouzols, aux moulins de Saint-Jeures et au Chambon-de-Tence. Pons «Romegis» renouvela cette reconnaissance, en 1306 et 1309 En 1326, noble Pons « Vidalgue » vendit une rente, à l'Université Saint-Mayol. Pons « de Romigières » se trouvait en 1306, héritier de Pons de Lardeyrol et de Floccard de la Mastre, fils de Pierre.

En octobre 1310, Arnaud de Solignac reconnut à l'Evêque du Puy, sa parerie au château de Bonnas (excepté le mas des Ermens) et ses biens, au mas de Fraissinet ; (hommage renouvelé en 1335, par Gérenton de Solignac ; et, en 1383, par Guillaume de Solignac). Ysabeau « doux Biatges », femme de noble Guillaume de Solignac (de Solempnac), reconnut au baron de Solignac, en Velay, tout ce qu'elle possédait à Solignac, à Valaure et ailleurs, dans lesdits mandements. Le 8 déc. 1324, Pierre de Chambefort, sgr de Bains (Velay), consentit à Hélie de Ventadour, doyen de N. D. du Puy, une reconnaissance féodale, pour des biens sis à Chacornac, dont il avait hérité d'Elisabeth du Béage, femme de feu Guillaume de Solignac. Noble Guillaume de Solignac agissant en qualité de mari et d'usufruitier de noble Jagette de Blassac (fille et héritière de Robert de Blassac, sgr dud.), se reconnut, en 1383, vassal de l'Evêché du Puy, pour le village de Blassac, les chabanneries de la Villette et du Pinet (sis au terroir de Trevas), ses biens au mas de Roussilles et de Bonnas, la moitié du mas des Ermens, et ce qu'il avait à Fraissinet (1306 et 1309).

Arnaud ou Armand « de Romigier » transigea, le 9 mars 1313, avec Garin « de Romigier » (cet acte nous apprend, que la part de Rochebonne appartenait, alors, à Hugon et à Gérenton de la Mastre. et qu'elle échut aux « Romigier » et aux Sauzet, par suite d'un échange que ledit Arnaud passa avec Bermond de Sauzet, damoiseau, et que ledit Arnaud avait été l'héritier de Pons de Sauzet, cosgr de Rochebonne. Gérenton « de Romigier », fils d'Arnaud, précité, céda sa portion de Rochebonne, à sa tante, Alasie de Solignac, qui avait épousé Guillaume de Châteauneuf (c'est ainsi, que dès cette époque, les Châteauneuf restèrent les uniques possesseurs de Rochebonne). Le 13 avr. 1319, Guillaume « de Romegis » renouvelant cet hommage, y ajouta ce qu'il avait dans la paroisse de Saint-Voy. En 1325 et 1328, noble Gérenton de Solignac, « sieur de Romegis », reconnut tenir en fief-franc, « au seigneur évêque du Puy », tout ce qu'il avait, tenait de lui, au lieu de la Suchère et ses appartenances en deçà de la rivière de Lignon, avec entière juridiction, ses biens sis dans les mandements de Fraissinet et du château de Bonnas (à l'exception du mas des Ermens).

En 1331 et 1343, il reconnut le mas de Montgiraud, qu'il avait acquis de Hugon de Bronac, ses biens sis dans les paroisses d'Araules, de Champclause, ainsi qu'au Chambon-de-Tence, à Pouzols. Les 12 juill. 1309 et 13 avril 1319, Pierre « de la Bastide », fils de Pons, reconnut sa maison de la Bastide (mandtde Bonnas), le terroir de Las Claustres, ce qu'il percevait dans la paroisse de Champclause (excepté ce qu'il tenait des autres seigneurs). En 1328, «dame de Romegiis », veuve de Guillaume de Lhermuzières, renouvela les reconnaissances faites, en 1325 et 1328, par noble Gérenton de Solignac, en ajoutant les rentes qu'elle percevait à Villelonge (Vivarais), la Suchère, la Bastie et à la Bourga (par. du Chambon-de-Tence). En 1328, noble Antoinette de Romegiis, renouvelant l'hommage du 23 juill. 1362, rendu par Jean, sgr de Solignac, et Pierre de la Roue, clerc du Puy, reconnut des censives et rentes, au mas de Montjuvin. Beraud du Béage, chanoine du Puy et de Viviers, testant le 31 janv. 1320 (n. st.), demanda à reposer dans le cimetière de la cathédrale du Puy, et fit des legs à l'Université Saint-Mayol, à l'Eglise de Jaugue (D. de Viviers), à Jacques Olivier de Borne, clerc de l'Eglise du Puy, son cousin. En 1343, Giraud « de Romegis », dit de Montgiraud, était possessionné à Bonnas. Noble Gérenton II de Solignac, sgr de Romigières, reconnut en 1383, sa parerie du château de Bonnas et du fief de ce nom. Noble Pons, chevalier, était seigneur du Béage en 1346.

Pierre de Solignac (dernier représentant mâle de sa noble race), frère de Gérenton II, sgr du haut-château de Solignac en Vivarais, épousa Marguerite de Lestrange. N'ayant pas d'enfants, il testa en 1424, en faveur de son neveu, Guillaume de Fay, fils de sa soeur, et seigneur de Peyraud, avec substitution aux nom et armes des de Solignac. Il abandonna, donc, à son frère cadet, Clignier ou Clinier, le rôle de chef de famille de la maison de Fay-Peyraud, en même temps, que le château de ce nom et tous les biens en dépendant. Ce riche héritage comprenait la terre et seigneurie de Solignac, le fief de Bourg-en-Boutières, le mandement de Féalaix, la terre ex seigneurie de Romières (ou Romigières), celle de Vieil-Hermat et la terre de Roac (ces deux derniers en Velay), la terre, le château et le fief de Veaune. Une clause de ce contrat de mariage stipulait que Guillaume de Fay devait épouser Antoinette de Tournon-la-Chieze, fille de Guillaume, sgr de Talaron, la Chieze et Contagnet ; ce qu'il fit, p. c. du 23 juin 1429.

Par acte passé au château de Tournon, le 10 févr. 1394, Alix de Solignac, fille unique et héritière de messire Gérenton de Solignac, chevalier, sgr du château et mandement de Solignac, où il habitait, en la paroisse de Gilhoc, en Haut-Vivarais, épousa François de Fay, sgr de Peyraud, puis de Veaune, fils d'Eustache et de Bonnelle de Malhan.

La Chesnaye Desbois (art. de Lastic) cite Claude de Solignac, chevalier, sgr de Vielherma (Veteris armati), qui épousa p. c. du 10 févr. 1487, Marguerite de Lastic, fille de Robert, sgr d'Unzac, et d'Antoinette de Maubec, d'où : 1° Jean; 2° Jeanne, femme de Bernard Galbert, sgr de Rocoules ; 3° Marguerite, religieuse de l'abbaye de Blesle.

Cf : A. Savy : Veaune. — A. Lascombe : Répert. (art. Bonas, Champclause, Lapte, Tence). FI. Benoît d'Entrevaux : Armor. du Vivarais. — Mme Brioude : loc. cit., 174. — Dr Arnaud : Hist. du Velay, I.


Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 10-10-2020 18:19 par Jimre

Agrain

Nous reproduisons l'article trouvé sur le site alleyras.capitale.dulibre.net. Ne manquez pas d'aller y faire un tour, car il met bien la région en valeur 8;-)).

Banale pour les habitants d’Alleyras cette balade de quelques kilomètres peut se faire entièrement à pied en partant du bourg d’Alleyras (en montant première route goudronnée à gauche qui se transforme en chemin à 800 mètres), ou en partant du hameau du Moulard (au dessus d’Alleyras, voir la carte, le chemin qui descend dans le Moulard à gauche en passant devant le four à pain) mais on peut plus facilement utiliser son véhicule, vélo, moto, auto et le garer au bout de ce chemin parti d’Alleyras, avant de passer le ruisseau du Malaval, puis terminer les 300 mètres de sentier à pied montant vers le château.

Le château d’Agrain date du XIIIème siècle. La baronnie d’Agrain, était jadis l’une des familles "les plus considérables du Velay et du Vivarais" par ses possessions et ses alliances. Le château est presque caché d’Alleyras, derrière le Mont Gros, ancien volcan, et aux pieds du Moulard et de Ouïdes une commune voisine du plateau du Devès. Ses derniers propriétaires au début du siècle, à court d’argent, firent démonter le toit pour ne plus payer d’impôts. Ainsi commença la lente dégradation des bâtisses, avec le pillage des plus belles pierres par certains visiteurs sans scrupules. Ces dernières précisions apportées par Yvon Gacon d’En Camin.


Quelques éléments d’histoire

Godefroy de Cayres était le seigneur d’Agrain, mandement d’Alleyras. Le château d’Agrain fut "clos" le 24 juin 1295.

En 1497 : transaction entre le Baron d’Agrain et les habitants du mandement du château,

En 1612 : vente par Claude de Laguiolle,

Armand-Amablc de Pradier posséda le château d’Agrain en 1732.

Marc-Antoine de Pradier posséda le château d’Agrain de 1768 à 1789.


Un extrait de "l’Histoire du Velay jusqu’à la fin du règne de Louis XV, Volume 1 Par Jean-André-Michel Arnaud" (1816) :

Enfin, le duc de Montmorency se réconcilia avec le roi, au mois de décembre de l’an 1588 ; et ce prince lui rendit le gouvernement de Languedoc.

Chaste, sénéchal du Puy, alla assiéger le château d’Agrain, situé dans le Velay, à quatre lieues de cette ville, vers les frontières du Gevaudan. Chambonas, capitaine protestant, s’était emparé, le 3 de décembre, de ce château, d’où il faisait des courses dans le pays. Chaste voyant qu’il ne pouvait l’emporter de vive force, reçut à composition ce capitaine, qui exigea mille écus pour l’évacuer, et à qui cette somme fut comptée.

Après l’évacuation du château d’Agrain , Chambonas s’empara de celui d’Arlempdes, aux frontières du Velay et sur la rive gauche de la Loire, l’un des plus forts du pays, d’où il faisait de fréquentes courses aux environs et commettait des vexations.

Même épisode vu par cette fois "l’Histoire du Velay, Volume 5 Par Francisque Mandet" (1840) :

Après la triste campagne de Saint-Agrève, le sénéchal de Chaste, jaloux de venger l’honneur de ses premières armes, courut assiéger le château d’Agrain, situé sur les frontières du Gévaudan. De Chaste avait dit en partant à Saint-Vidal : « Laissez moi faire, Monsieur le gouverneur, dans trois jours, notre prévôt du Puy vous donnera des nouvelles de ce capitaine Chambonas, auquel je prépare un collier de chanvre pour sa dernière toilette. » Il partit, mais ne fut pas plus heureux dans cette seconde expédition. Il lui fallut compter mille écus au capitaine, qui ne quitta la place que pour aller s’emparer d’Arlempdes, situé sur les rives de la Loire.

Dans ce nouveau poste, Chambonas se rendit encore plus redoutable au Velay; Pouvant se retrancher derrière de solides murailles, il opprimait impunément le pays. Alors Saint-Vidal, qui n’aimait pas de Chaste et qui déjà l’accusait d’ignorance, vint lui-même mettre le siége devant le château d’Arlempdes. Cependant ses efforts échouèrent comme ceux du sénéchal et, à sa grande confusion, il se vit obligé d’entrer en composition comme lui.

Pratique:

Pour préparer sa balade, on pourra avanatageusement suivre les panneaux et fléchages des sentiers fabluleux sur le site d’En camin.

Posté le 10-10-2020 18:10 par Jimre

Siaugues St Romain

Nous reprenons ici pour Siaugues St Romain un article trouvé sur ce site très intéressant. N'hésitez pas à aller y faire un tour car il est riche d'informations diverses 8;-))

http://grofouillis.canalblog.com/archives/chateaux_et_maisons_fortes_de_haute_loire/p30-0.html


"Nulle trace d'écrit en ce qui concerne ce château avant le XIIIe siècle.

Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis, était suzerain de moults fiefs du Vélay. Entre 1250 et 1263, le recensement de ses vassaux auvergnats fit apparaître la seigneurie de Saint Romain. 

Du corps de garde, s'entendent encore les bruits de guerre, les pavois des Arbalétriers, le sifflement des flèches d'archers, les fléaux qui frappent les armures, les masses qui s'abattent sur les têtes, les miséricordes, les javelots, les cliquetis en tous genre mêlés aux cris de terreur et de souffrance, une odeur de sang où se mêle l'acide aigreur de la peur se mélange à celle du feu...

Nous sommes en 1361, autour du château, sur la butte, une église, des maisons et des humains, un seigneur voisin, Etienne de Vissac, voulant s'emparer du château, ses gens d'armes brûlent les maisons et l'église qui seront reconstruites à Siaugues.

Nous sommes en 1372, durant la guerre de 100 ans, Armand de la Roue, alors en conflit avec le Seigneur de Polignac, en compagnie de Robert Dauphin seigneur de St Ilpize  donne l'assaut au château de Siaugues Saint Romain, ils ont d'abord tenté sans succès l'escalade des forteresses de Polignac et de Solignac et se sont donc rabattus sur ce château dont les Seigneurs seraient les Beaufort-Canillac et les Bertrand vassaux des puissants seigneurs de Polignac.

Ils occupèrent un temps le château et furent ensuites vaincus, les sources à ce sujet restent malheureusement fort rares et assez évasives.  

En 1415 Gilbert III Motier de Lafayette 1380-1464, Maréchal de France, acquiert le château et le restaure, on peut supposer qu'il ne l'occupa que par intermittence, ses états d'armes glorieux et nombreux le prouvent, il légua ce château à l'un de ses fils Gilbert IV (mort en 1527).

Celui ci se lia aux Polignac en épousant Isabeau de Polignac. Un des derniers descendants de la branche qui hérita du château fut le père Joseph conseiller de Richelieu, il ne dut pas l'occuper beaucoup non plus, une duchesse d'Uzès l'acheta mais il n'abrita que des gardes. Le château fut pillé à la Révolution et alla à l'abandon.

Très proche de nous, une bande de jeunes américains vint le délivrer de sa prison de ronces, et l'une d'entre eux épousa l'actuel propriétaire des ruines. 

Les fresques murales du château furent détaillées par Léon Giron (1839-1914) peintre : article à lire sur le site Mémoires d'Auvergne."


Posté le 10-10-2020 17:51 par Jimre

Saint Ilpize

Ilpidus ou Ilpize, ermite venu se retirer dans la vallée de l'Allier donna son nom au village de St Ilpize. Perché sur une prodigieuse cheminée volcanique qualifiée de neck, les ruines du château d'Ilpize continuent à veiller sur l'Allier où les enceintes du château s'étendaient, gardées par des petites toursTour St Ilpize Bien que l'on ne retrouve aucune trace à ce sujet, on peut penser que le site incita les peuplades à utiliser ce guet naturel pour surveiller toute approche ennemie.

Sans que l'on sache vraiment où, on retrouve la mention d'une construction fortifiée en 1030, puis suit la charte où Noble Aymon III de Brossadol seigneur de St Ilpize échange sa seigneurie en 1201 (Tablettes historiques d'Auvergne tome 2 p 28 : traduction d'une charte en patois ou Aymon est écrit Emo, paru en 1841)  à un  dauphin d'Auvergne,(le premier à porter le surnom de dauphin dans cette lignée fut le fils de Guillaume VII, Robert, puis ses successeurs se nommèrent dauphins d'Auvergne, l'échange eut lieu avec un Robert Dauphin il n'est pas bien identifié, car il y a discordance dans les dates.

En 1262, un fils Dauphin d'auvergne hérita en apanage du château; St Ilpize devint une puissante ville de 5000 habitants jusqu'au XVIIe siècle. On peut penser que ce château fut réellement occupé par ses possesseurs, vue l'importance que prit la ville.

Les Dauphins d'Auvergne étaient également seigneurs de la forteresse de Léotoing. Durant la guerre de 100 ans Thomas de La Marche, capitaine de routiers, s'allia avec Seguin de Badefols pour s'emparer du château en 1361. Ils pillèrent et incendièrent la ville.

En 1425, Blanche, Dauphine de Saint Ilpize épousa Jean de L'Espinasse, seigneur de Changy. Puis toujours par les femmes, le château passa à Guy d'Amboise, aux Luxembourg de Roussy, au XVIe siècle, aux La Rochefoucauld, aux marquis de Langeac, aux Lespinasse. Saint Ilpize devint le siège d'une prévôté royale en 1781.

Vendu à la Révolution, il se ruina lentement ou pas d'ailleurs car nombre de pierres ont servi à la construction de maisons comme ce fut l'usage un peu partout d'ailleurs. Restent du site une tour carrée et une chapelle protégées par des murailles à meurtrières et créneaux, une fortification classique du XIIIe siècle.


Sources :

- Site grofouillis.canalblog.com

- Châteaux de Haute Loire Edition Watel


Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 04-10-2020 13:21 par Jimre

Vidéo d'Artias

Vidéo du château d'Artias

Des images aériennes  du château d'Artias, située près de Retournac, en Haute-Loire (43), prises par drone et réalisée par nos soins.

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Posté le 12-09-2020 09:00 par Jimre

Siaugues St Romain

Seigneurie connue dès le 13e siècle, détenue à l'époque par Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis. Le quadrilatère du château était protégé par une enceinte externe dont ne subsistent que les terrasses et les deux tours encadrant la porte d'entrée. Du château lui-même subsistent le donjon, une tour et une partie de la tourelle d'escalier desservant le logis lié au donjon. Le donjon s'ouvre en quatre niveaux vers le corps de logis intérieur. Des vestiges de peintures murales apparaissent au deuxième étage du donjon. Cette forteresse, en majorité du 14e siècle, est intéressante par son architecture très caractéristique de l'Auvergne et du Velay, aussi bien par le plan que par les détails.


Source:

- Fiche de la base Mérimée sur la plateforme ouverte du Patrimoine


Photos:

- Jimre (2020)

Posté le 15-06-2020 18:58 par Jimre

Artias

Artias, en latin Artica ou Arysae, pourrait provenir soit d’Arx, qui signifie forteresse ou d’Artaius, qui était une divinité secondaire. On ne peut donc pas donner de véritable origine, même si la combinaison des deux noms s’adapterait bien au site... 

Le château d’Artias, perché sur son piton rocheux à 723 mètres de hauteur, offre un point de vue majestueux embrassant le Pays des Sucs. Il se situe au centre d’un triangle montagneux constitué par le plateau de la Madeleine à 966 mètres, le mont Gerbizon à 1064 mètres et le mont Miaune, qui culmine à 1066 mètres. 

Du haut des tours d’Artias, on domine le val de Loire, entre Chamalières et Retournac.

Situés sur la rive gauche de la Loire, les vestiges du château d’Artias et sa chapelle défient le temps et veillent depuis plus de dix siècles sur les habitants de la vallée. Ce castel est un des plus anciens du Velay, son origine se perdant dans la nuit des temps…

Les premiers seigneurs du site apparaissent en 986. D’après les archives, c’est un certain Aldebert et son frère Gerald (orthographe non précise) et portant le nom de l’endroit où ils résident, qui en seraient les fondateurs. Le château fut placé dans la mouvance des évêques du Puy en Velay par une bulle du pape Alexandre III datée de 1165.

De 1212 à 1220, Artias appartient à Pons de Chapteuil, qui rend hommage à l’évêque du Puy.

Propriété de baronnies successives suite à des ventes, le château quitte la famille d’Artias pour devenir fief de la famille Guignon de la Roche, de la baronnie de la Roche en Régnier en 1267. Cent ans plus tard il revient à la famille Levis Lautrec, puis à la famille de Bourbon et enfin aux Levis Ventadour. Vendue aux enchères, les terres d’Artias sont acquises par la famille de Nerestang, puis revendues en 1730 à Jean Jourda de Vaux, déjà coseigneur de Retournac, jusqu’à la Révolution. 

En 1402, le roi de France Charles VI donne le droit au seigneur du lieu de tenir deux fois par an une foire, notamment le jour de la Saint Denis.

Le château a sa chapelle, du XIIe siècle. Dédiée à Saint Denis, elle devint avant la Révolution siège d’une paroisse. Les parties de son architecture, arcs de décharge, chapiteaux et campanile, visibles aujourd’hui, datent des XVIe et XVIIe siècles. De style roman les chapiteaux sont ornés de feuillage ou voluptes. L’un d’eux représente des personnages aux bras levés. Une partie du campanile s’est effondrée, touchée par la foudre, à la fin des années 1950. 

La chapelle fut placée sur une des lignes de rempart pour servir d’ouvrage défensif, comme dans de nombreux autres sites de châteaux. Dans le mur septentrional, à 1 mètre au-dessous de la toiture, sont pratiquées de petites meurtrières de forme rectangulaire, dirigées sur le chemin d’accès au château. Aujourd’hui, il ne reste que des ruines et la porte d’entrée refaite pendant la période du XVIe au XVIIe siècle

La maison du bailli abritait au Moyen Age, le représentant du roi ou du seigneur. Chaque bailli avait à sa charge un baillage. Sa maison à Artias était surement sur deux étages. C’est ici qu’il percevait les différentes taxes seigneuriales.

Depuis 1973, l’association « Les Amis d’Artias » s’emploie à sauvegarder et embellir ce site. 

Après des fouilles qui ont permis de mettre à jour de nombreuses pièces médiévales exposées dans la maison d’accueil, qui a été inaugurée en 2007, la sécurisation se poursuit et les projets de l’association ne manquent pas pour faire revivre le lieu.


Source:
- Panneaux situés autour du château

Posté le 13-06-2020 11:19 par Jimre

Images animées...

Nous mettons un lien vers la vidéo du village de Chalencon avec son site médiéval et son pont également médiéval dit "pont du diable". Cette vidéo a été réalisée par Gilles Mondon.

Nous mettons également un lien vers la vidéo de ce village réalisée par Laurent Bobin.

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Posté le 22-05-2020 22:25 par Jimre

Château de Beaufort

Photos:

- Jimre (2008, 2014)


Video:

Une vidéo du château de Beaufort à Goudet réalisée par gilles cadoret.

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Posté le 10-05-2020 10:03 par Jimre

Monistrol sur Loire

Dessin de Monistrol d'après source


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2014)


Vidéo:

Une vidéo réalisée par La Commère 43 sur les fouilles archéologiques sur le château de Monistrol sur Loire.

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Posté le 10-05-2020 09:51 par Jimre

Vidéo d'Artias

Nous mettons en ligne une vidéo de P. Gaucher réalisée par drone du château d'Artias, dans le val de Loire.

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Photos:

-Jimre (2013, 2020)

Posté le 12-06-2019 22:42 par Jimre

Vidéo

Nous faisons un lien sur une vidéo réalisée par drone d'Agrain trouvée sur le site Alleyras Capitale. Plein d'autres infos sur la région dans ce site donc ne manquez pas d'y aller.

Pour la parenthèse, nous aurions mieux fait de tomber sur ce site avant car il indique par quel chemin accéder au château.

Pour notre part nous avons du faire demi-tour car nous avons perdu du temps pour trouver un chemin en partant d'Ouïdes, donc nous avons fait seulement des photos, sans mettre en action notre drone. Ce n'est que partie remise et ce sera un plaisir de retourner un de ces jours dans cette région riche en patrimoine médiéval.

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Bonnes visites réelles ou virtuelles.


Posté le 05-04-2019 20:01 par Jimre

Vidéos

Des images aériennes de Jonchères réalisées avec un drone DJI Phantom 3 Advanced.

Nous faisons également un lien sur une vidéo réalisée par drone de Jonchères trouvée sur le site Alleyras Capitale. Plein d'autres infos sur la région donc ne manquez pas d'y aller.

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Bonnes visites réelles ou virtuelles

Posté le 05-04-2019 19:49 par Jimre

Joncheres

"Le château et la Baronnie de Jonchères

Dessin de Jonchères d'après source

LE SITE

— Des tours massives à demi écroulées, des pans de murs envahis par la végétation, dans

un site sauvage de roches dénudées et de bois suspendus sur les gouffres de l'Allier,

— des prismes basaltiques, dont certains forment un abri qui s'écroule un peu plus

chaque année, et où fut trouvée une hache de pierre polie,

— un filet d'eau claire dévalant jusqu'à l'Allier,

— un pont qui enjambe la rivière et fait communiquer Velay et Gévaudan,

— voilà Jonchères.

Les ruines du château, encore imposantes, se dressent aux confins du département sur le territoire de la commune de Rauret, canton de Pradelles, au bord de l'Allier qui fait frontière entre la Haute-Loire et la Lozère. Depuis la fermeture de la petite gare (le long de l'Allier court la voie ferrée Paris Nîmes) le lieu est ordinairement désert ; mais il s'anime à la belle saison où touristes et campeurs sont attirés par la beauté du site, l'eau pure de la rivière et le sable fin de la plage.

La gare et la petite maison du garde-barrière ont été aménagées en résidences secondaires ; la seule maison restant de l'ancien village a été achetée par des Hollandais et 1 ou 2 constructions nouvelles sortent de terre.

LA VIGUERIE — LA BARONNIE

Le château et le pont se dressent là depuis des temps fort lointains, le premier gardant le second. En effet, la forteresse ne domine pas les environs ; elle est encaissée entre des rives abruptes et même du sommet des tours on ne devait pas voir bien loin ; elle ne pouvait qu'assurer la défense du passage.

A.Boudon-Lashermes, dans "Les Vigueries Carolingiennes" dit que Jonchères, au bord de la route qui allait de la Cité d'Anis au pays des Ruthènes — le Rouergue — était l'une des forteresses défendant la frontière celtique du « Pagus » vellave. Plus tard, ce fut l'un des 4 mandements de la Viguerie de Mariac, près Salettes, les autres étant La Fare, Soubreys et Arlempdes.

En 1164, on l'appelle Juncheiras (1), en 1289 : Castrum de Juncheriis (1) qui fait partie des châteaux dont le Pape confirme la suzeraineté à l'Evêque du Puy. Le nom évoluera en Juntgeyras(1), Juntgeriae (1) avant de devenir Junchières, Jonchières et finalement Jonchères.

Cela signifie sans doute « endroit planté de joncs », bien qu'il n'y ait aucun terrain marécageux à proximité.

La Viguerie de Jonchères, qui succéda à celle de Mariac (2) était vaste, allant de l'Allier jusqu'à la Loire (entre Arlempdes et Issarlès) où elle avait un droit de pêche. En 1285, Gilbert de St-Haon rend hommage à l'Evêque du Puy (3) pour le Castrum de Jonchères, la tour et l'eau de Loire, et dans un autre hommage, pour ce qu'il a au mandement de Jonchères, en deçà et au-delà de la Loire. S'agissait-il réellement de la Loire ? Le fait a été contesté ; il est vrai que les textes anciens contiennent des erreurs, surtout de noms et de dates.

Au fil des siècles, la baronnie qui remplaça la Viguerie perdit de son étendue, mais resta importante. Jusqu'à la Révolution, elle fut l'une des 18 Baronnies Diocésaines qui donnaient à leur seigneur le droit de siéger aux Etats particuliers du Velay. Elle est mentionnée comme telle, pour la première fois en 1494, dans le procès-verbal des Etats du Velay.

L'évêque, comte du Velay, donc suzerain de Jonchères était généralement représenté à ces Etats par un « commis », qui était toujours un Polignac. En 1585, les barons diocésains s'élevèrent contre le « monopole » Polignac et revendiquèrent le droit de choisir eux-mêmes le « commis » : ils proposèrent le baron de Jonchères, ce qui laisse supposer qu'il était à la fois estimé et puissant. Mais ils n'eurent pas de succès et le monopole Polignac continua (4).

Il était fréquent que les barons eux-mêmes se fassent représenter ; parmi les « commis » de Jonchères, on trouve (5) entre autres en 1582 : Loys de Lobeyrac, en 1615 : Antoine de Colin des Roys, en 1620 : Théoffre d'Alzon, en 1649 : Jean de Paroir,

LES PREMIERS SEIGNEURS

Qui furent les seigneurs de Jonchères ? Avant le XII siècle, on ne sait pas. A partir de cette époque et pendant environ 200 ans, ce furent des seigneurs pariers, ou co-seigneurs. La baronnie de Jonchères était une sorte de co-propriété. Des villes entières pouvaient être des co-seigneuries : Pradelles en était une, la Garde Guérin, en Lozère, une autre. Les coseigneurs possédaient une part du château ou de la ville, et se partageaient les soins de l'entretien et de la défense, ainsi que les bénéfices, la justice, les droits seigneuriaux, ce qui créait parfois contestations et conflits.

Parmi les premiers possesseurs connus, il y a les Pradelles, eux-mêmes co-seigneurs de Pradelles, comme le furent tous les barons de Jonchères. En 1296, Hébrard de Pradelles rend hommage à l'Evêque, pour "la 4e partie de la Tour de Jonchères, avec la seigneurie et juridiction de la dite 4° partie". Sont aussi co-seigneurs aux XIII et XIV siècles, les Beaune, les Dentil de St-Haon, les Freycenet de Sinzelles, les Villate, les Sarrazin. Il n'y eut jamais, même au début, de famille de Jonchères ; on devenait seigneur de la baronnie par héritage, mariage ou achat. Dans les chroniques, ou dans certains actes, il est parfois question de M. de Jonchères, mais seulement par commodité (6).

Dès la fin du XIV° siècle, les Villate semblent devenus les seigneurs principaux, et au XVe et au début du XVIe siècles, les seuls maîtres de la baronnie.

LES BELVEZER

Vers 1550, Gilberte de Villate, héritière, épouse Jean de Belvezer ou Belvezet (Note de Rhône Médiéval: il existe un très beau château dans le Gard à Belvézet, non loin d'Uzès et de Sabran...). L'origine de cette famille est mal connue; certains la font venir d'Auvergne, les autres du Rouergue, aux confins de l'Aubrac, ce qui est plus probable. Pendant 150 ans, les Belvezer seront barons de Jonchères.

Le mandement, outre le château et le hameau blotti à ses pieds, comprenait les villages voisins de Joncherettes, Arquejols, Freycenet, en Velay, et, de l'autre côté de l'Allier, en Gévaudan, des possessions à Fontanes, Chaussenille, Sinzelles. Les Belvezer sont aussi comtes de Milhau seigneurs de St-Juéry, Rochegrès, St-Just, Oradour, Belvezet, Jalavoux, Rauret, Aubignac, le Monteil, le Mazel, Malesvielles, Chabannes, et autres places ; ils sont bien sûr coseigneurs de Pradelles.

Ce sont des gens remuants, souvent militaires de carrière, querelleurs et procéduriers. Ils eurent avec les évêques du Puy, des procès en cascade, qui durèrent près de 150 ans.

Tout commence avec Guyon de Belvezer, deuxième baron de ce nom. En 1572, année de son mariage avec Jeanne d'Arpajon, il conclut avec l'évêque du Puy Antoine de Sénectère, une importante transaction. L'évêque prétend que « la moitié du fort, château et lieu de Jonchères, ainsi que de certains autres villages proches, lui appartient, en raison de son évêché et comté, de même que plusieurs cens, rentes et droits de directe ». Guyon de Belvezer dit au contraire que l'ensemble de la seigneurie, avec tous ses droits et revenus, lui appartient, comme elle a appartenu de toute ancienneté à ses prédécesseurs, sans que les évêques puissent prétendre à autre chose que le droit de « haut fief » et l'hommage, symbolique et honorifique.

Qui avait tort, qui avait raison ?... On transigea. Monseigneur de Sénectère, dont une nièce, Marie, devait épouser le fils de Guyon, François, cède tous les droits de justice, la directe, les cens et rentes qu'il pouvait avoir dans le mandement, et, en contrepartie, Guyon lui cède d'autres droits, directes, cens et rentes qu'il possède au village de Jagonas, tout proche (7).

Le baron de Jonchères est définitivement maître chez lui.

Mais 67 ans plus tard, en 1639, l'évêque, alors Just de Serres, n'a encore rien perçu des rentes cédées à Jagonas, comme étant injustifiées. Nouvelle transaction avec Charlotte d'Espinchal, veuve et héritière d'Antoine de Belvezer, petit-fils de Guyon, après réclamations, procès, sentences, annulations de sentences et appel au Parlement de Toulouse.

L'évêque était dans son droit, les titres lui permettant d'exercer la justice et toucher les rentes promises ne lui ayant jamais été remis, mais il fallut 69 ans pour que ce droit fût reconnu.

Mme d'Espinchal dut céder à la place de celles de Jagonas, des rentes et directes au village d'Arquejols ; elle dut en outre, par une nouvelle transaction en 1707 pour compenser le manque à gagner de l'évêque, pendant ces longues années, lui verser 120 livres de rente annuelle et perpétuelle !

Pendant ce temps, se déroulait un autre procès entre Monseigneur de Serres et Gaspard de Belvezer, fondateur de la branche cadette, à propos de dîmes à lever dans les villages de la baronnie (8).

L'histoire n'est pas terminée... et la transaction de 1572, est remise en cause, en 1758.

Beaucoup d'eau a coulé sous le pont de Jonchères; la maîtresse des lieux est alors Mme de Nicolaï, arrière-petite-fille de Charlotte d'Espinchal-Belvezer, et l'évêque du Puy est Monseigneur de Pompignan.

Mme de Nicolaï touche des rentes au village du Mazel, paroisse de Fontanes (village situé audessus de l'actuel barrage de Naussac), comme l'ont fait tous ses prédécesseurs. A l'occasion d'une vente, elle veut toucher le « lodz », redevance due au seigneur sur les ventes effectuées sur ses terres. Monseigneur de Pompignan s'y oppose, prétendant que le Mazel n'a pas été inclus dans la transaction de 1572, donc n'appartient pas à Jonchères, mais à l'évêché qui doit y faire valoir ses droits. Chaque partie présente ses arguments. On remonte au déluge, le représentant de l'évêque dissèque le droit féodal et l'interprète, bien sûr, à son profit.

L'évêque et la marquise étant tous deux à Paris, c'est un homme de loi parisien qui s'occupe de l'affaire, et les conseillers du roi, notaires au Châtelet qui tranchent en faveur de Mme de Nicolaï.

L'évêque qui avait déjà dû toucher les lodz, doit les restituer.

La Révolution, qui abolit les droits féodaux, n'était plus très loin, sinon, les procès dureraient peut-être encore.

Les Belvezer prirent une part importante aux guerres de religion. Jean, l'époux de Gilberte de Villate, combat en 1562 contre Blacons, lieutenant du Baron des Adrets. Son fils Guyon, (qui avait transigé avec l'évêque en 1572) ennemi juré des Protestants, est Lieutenant Général et Commandant en Gévaudan, en l'absence du Baron de St-Vidal qui était gouverneur du Velay et du Gévaudan (9). Il semble être au mieux avec lui : c'est le Baron de St-Vidal, en effet, qui lui remet de la part d'Henri III, le collier de Chevalier de l'ordre du roi (10).

En 1581, il est chargé, avec quelques autres seigneurs, de rassembler l'argent de la rançon réclamée par le Capitaine Merle, chef fameux et redouté des Protestants, pour rendre la ville de Mende qu'il occupe. Il combat ensuite, au Puy même, aux côtés de St-Vidal, alors chef de la Ligue. En 1589, il est convoqué au ban et arrière-ban de la Sénéchaussée, et en 1590, il arrive au Puy, en compagnie des principaux chefs ligueurs de la région, et loge à l'Hôtel de la Pomme, avec le Baron de St-Haon, dont le château était voisin du sien (10).

Lorsque le Baron de St-Vidal, fut tué au Pont d'Estroulhas par le Cadet de Séneujols, secondé par M. de Chaste, il fut représenté à l'interminable défilé des funérailles, par un porteur de torche. Il ne négligeait pas ses affaires financières, pour autant, et achetait des terres, dont la métairie noble de Jalavoux.

Certains de ses descendants furent aussi batailleurs que lui. Un jour de 1650, son arrière petit-fils, Christophe, rentrant de voyage, passait par Issoire. Il y rencontra son frère, dit : "le seigneur de St Etienne", chevalier de la Compagnie d'Ordonnance de Son Altesse Royale, qui y logeait, avec quelques amis. Le baron persuada son frère de rentrer avec lui à Pradelles où il demeurait actuellement, pour y passer le reste de ses quartiers d'hiver ; ses amis sont invités. La petite troupe s'arrête dans une auberge dont le propriétaire possède un très beau chien qui excite la convoitise du sieur de St Etienne ; comme l'aubergiste ne veut ni le donner ni le vendre, l'irascible St Etienne s'en empare et le fait immédiatement accoupler avec un des siens, de même taille.

Une querelle s'ensuit, au cours de laquelle l'aubergiste est mortellement blessé. Le Baron de Jonchères avait, paraît-il, essayé de calmer son frère et n'avait pas pris part au meurtre.

Il dut cependant avoir quelques ennuis avec la justice, puisqu'il sollicita du roi, sa grâce.

Louis XIV ne se pressa pas pour l'accorder, et fit attendre 12ans sa lettre de rémission (11).

En raison des bons et loyaux services du Baron dans l'armée, on oublierait la fâcheuse histoire du chien. Quant au sieur de St Etienne, il aurait — disent les documents — « souffert la mort pour la satisfaction du crime ».

Un Belvezer de la branche cadette combattit, 50 ans plus tard, contre les Camisards et se fit remarquer par son ardeur guerrière.

Tous les Belvezer n'étaient cependant pas aussi belliqueux ; la famille a compté des chanoines de Brioude, des prieurs de Fontanes, Langogne, St-Jean-la-Fouillouse, des religieuses au couvent Notre-dame, de Langogne, à St-Flour, à Mercoire, où Henriette de Belvezer de Ligeac prit l'habit en 1766 et fut une des 7 religieuses restantes à la Révolution (12). La vie de Jonchères est tournée vers le Gévaudan, autant, sinon plus que vers le Velay.

En 1645, François de Belvezer, impliqué dans l'affaire du chien, épouse Françoise AnneMarie du Quesnel de St-Just, et devient de ce fait, seigneur de St-Just, près Chomelix. Bien qu'il voit sa noblesse confirmée en 1669, il adopte pour ses descendants le nom de St-Just. Sa femme et lui, ayant survécu à leurs enfants, le titre passa au frère de François, Christophe, et à la fille de celui-ci Marguerite, qui est dite : « Marquise de St-Just, comtesse de Jonchères, seigneuresse de ce lieu ».

Signalons en passant une petite mésaventure qui arriva en 1692 au François de Belvezer dont il vient d'être question : Il ne pouvait rentrer en possession d'un coffre plein de vêtements et d'objets divers, entreposé dans la chambre d'une hôtellerie du Puy, chambre dont on avait volé la clé, d'où réclamation au présidial. L'affaire est sans intérêt, mais on apprend à ce propos, que les « délivrances » de justice avaient lieu à cette époque au « Carré de la Bédoire », c'est-à-dire la Place du Plot (13).

LES DERNIERS SEIGNEURS

A la fin du XVII° siècle, les barons de Jonchères, attirés par une vie plus confortable et plus brillante que celle qu'on pouvait mener dans les gorges de l'Allier, quittent le château et s'établissent à Paris ou dans le midi. Le château et les terres sont affermés, et, de ce jour, commence le déclin de la vieille forteresse. C'est aussi à cette époque que la baronnie tombe « en quenouille », et ne se transmet plus que par les femmes.

Marguerite de Belvezer, qui se faisait appeler Marquise de St-Just, épousa le 24 décembre 1699, Pierre de St André, seigneur de Ressons, capitaine de cuirassiers, fils d'un secrétaire du roi. Elle mourut en 1737 ne laissant qu'une fille, Marie-louise de St André qui épousa Joseph Louis de Nicolaï, co-seigneur de la ville de Bagnols en Vivarais, baron de Sabran et Cavillargues. Leur fils, Scipion de Nicolaï, devint maître de la baronnie en 1768. A cette date, le château était déjà en mauvais état ; il le vendit le 26 avril 1781, pour 180.000 livres à Jean-Guillaume Sauzet, médecin et homme d'affaires de Pradelles, dont M. Féminier a retracé la vie, dans le Tome LVII du Bulletin de la Société Académique.

Sauzet mourut en 1827, sans postérité, et c'est son frère Jean-Pierre, sieur de St Clément, juge au Tribunal du Puy qui hérita de Jonchères et le transmit à une de ses filles, Mme Vêyrenc de la Valette.

La famille de la Valette posséda Jonchères jusqu'en novembre 1957 où la commune de Rauret se rendit acquéreur du terrain sur lequel s'élèvent les ruines.

DES RUINES

Une grande quantité de pierres du château fut utilisée à la construction de la voie ferrée vers 1866-67, ce qui acheva la destruction des bâtiments.

Ce qu'il en reste a été classé Monument Historique par arrêté du 14 novembre 1983.

Comme tout château qui se respecte, Jonchères avait un souterrain, dont l'entrée était encore accessible il y a moins de 50 ans, mais qui a maintenant disparu sous les éboulis. Une tradition locale voulait qu'il passât sous l'Allier pour déboucher en Gévaudan, mais cela paraît peu probable. Par contre, il n'est pas impossible qu'il ait communiqué, suivant une autre tradition, avec le château de Beaune, à quelques kilomètres de là, les seigneurs de Jonchères étant alliés aux seigneurs de Beaune. Diane de Belvezer avait épousé en 1609, Christophe de Beaune, haut seigneur de Pradelles.

Pendant la Révolution, les souterrains servirent de cachette à un membre de la branche cadette des Belvezer, établie depuis le XVII° siècle, au château de Trémoulet, en Gévaudan, sous le nom de Ligeac.

Jean-Baptiste de Ligeac se trouvait pendant la Révolution à Mende où il faisait partie d'un groupe de royalistes. Dénoncé, il put s'enfuir et grâce à ses talents de cavalier, échapper à ses poursuivants et se réfugier dans les souterrains de Jonchères où il fut malgré tout arrêté et conduit à Pradelles où il resta 18 mois en prison. C'était un cavalier exceptionnel et lorsque les paysans entendaient un grand bruit, ils disaient « c'est la tourmente, peut-être « la trêve » (les esprits)... ou alors c'est M. de Ligeac qui passe au galop... ».

Au pied du château, un hameau abritait quelques paysans ou valets de labour, un maréchalferrant, un « tireur de laine », un ou deux pêcheurs de profession ; une vingtaine de personnes en tout. Tout près, tournaient plusieurs moulins dont il reste à peine quelques pierres dans les ronces.

Le hameau subsista jusqu'au début du siècle. Jonchères fut commune jusqu'en 1832, mais, trop peu importante, fut à cette date rattachée à la commune de Rauret.

LE PONT

M. Chervalier, dans son excellent ouvrage sur les Ponts de la Haute-Loire, en a fait en partie l'historique. Qu'il nous permette de le rappeler, en ajoutant quelques détails Il est probable qu'un pont enjambant l'Allier existait à Jonchères, il y a très longtemps ; mais on ne sait rien avant 1559 où le pont d'alors, en bois bien sûr, fut emporté par une crue.

Du XVIe au XIXe siècle, de réparations en reconstruction se succédèrent des ponts, à l'existence éphémère. Nous connaissons l'aspect de 2 d'entre eux par des dessins conservés aux Archives Départementales de la Haute-Loire ; l'un de 1646, illustre le livre de M. Chervalier, l'autre de 1860 a été publié par M. Féminier.

Ces ponts de bois se détérioraient rapidement et étaient dangereux ; on les appelait des « planches » et lorsqu'on les mentionne, c'est pour dire qu'elles sont en ruines ou détruites.

Dans les registres paroissiaux de Rauret, il n'est pas rare de lire en marge des actes de décès : « noyé en la rivière d'Allier tombé des planches de Jonchères ».

En 1702, lorsque le château fut affermé aux Boucharenc, il est spécifié que « le seigneur fera faire un petit bateau pour transporter les blés qui viennent du Gévaudan, en attendant la reconstruction du pont » (14).

L'édification du dernier pont de bois, en 1856, fut matière à d'âpres discussions entre les communes avoisinantes, en particulier celle de Rauret, et Mme de la Valette, propriétaire de Jonchères. Cette dernière se résolut à financer une partie des travaux, mais en profita pour déclarer que le pont lui appartenait et qu'elle voulait y instituer un droit de péage de 4, 6 ou 8 centimes, selon qu'il s'agirait d'une personne, d'un animal ou d'une charrette.

Vive émotion à Rauret, qui n'avait pas ménagé non plus ses rares deniers, et refus très net du droit de péage ; les raisons ne manquaient pas : on avait jusqu'alors circulé librement, vu le système monétaire il n'était pas possible de payer exactement 4, 6 ou 8 centimes, et — argument décisif — on ne pouvait pas taxer des charrettes qui n'avaient pas la place de passer sur le pont ! M. de la Valette renonça au péage.

Cet ouvrage fut détruit en 1876, non par une crue mais par un incendie ; curieuse fin pour un pont...

Il était urgent de le refaire, à cause de la gare qui existait depuis 1869-70 et à laquelle ne pouvaient accéder les Lozériens. Mais il fallut attendre encore de nombreuses années.

En 1881, le conseil municipal de Rauret fait la proposition suivante : « Une passerelle en fer appartenant à la compagnie du Chemin de Fer de St Germain des Fosséss à Nîmes est devenue inutile à Chapeauroux, par suite de la construction d'un pont en pierre. Elle pourrait être utilisée à Jonchères, sur l'Allier. Le conseil, faute d'argent, envisage de n'en acheter que la moitié, ce qui serait suffisant, et à condition que les communes voisines : Fontanes, Auroux, Naussac, Chastanier, St-Bonnet, Ste-Colombe, St-Haon, Landos, St-Etiennedu-Vigan, participent à l'achat et que l'Etat donne un secours.

Les communes citées ne voulurent rien entendre et les tractations durèrent encore près de 10 ans.

Finalement l'achat et la pose de cette moitié de pont furent pris en charge par les deux communes riveraines : Rauret, côté Haute-Loire, Fontanes, côté Lozère. Rauret dut contracter un emprunt et fit ressortir pendant longtemps « l'énormité de son sacrifice ». Il est vrai qu'il fallait aussi rendre praticable le mauvais chemin qui menait au pont.

Les travaux furent adjugés en 1890 seulement, et achevés en 1891. Depuis la proposition du conseil municipal de Rauret, il avait fallu attendre 10 ans pour que puissent communiquer à nouveau, la Haute-Loire et la Lozère.

On ne peut s'empêcher de regretter le pittoresque et romantique pont de bois de 1856, tellement plus joli que l'actuel pont métallique. Mais ce dernier a le mérite de la solidité ; ni incendie, ni intempéries ne peuvent le détruire. Lors de la crue de 1980, les eaux de l'Allier en furie atteignaient presque le niveau du tablier, mais il résista et il n'y eut aucun dégât.

Il n'a pas besoin d'être défendu par la garde du château, et, pendant les beaux jours, il permet aux amateurs de planche à voile de gagner le plan d'eau de Naussac, par une route pittoresque.

JONCHERES

"Tu dresses sur le roc, grand corps jadis vivant,

Comme des bras tremblants, tes tours démantelées,

Dominant la rivière aux eaux échevelées

Qui te garde, et t'unit au sombre Gévaudan.

Tu fus pourtant puissante et haute seigneurie,

Et tes maîtres siégeaient aux Etats Diocésains.

Villate, Belvezer, Dentil ou Sarrazin

Défendirent âprement ta noble baronnie.

Lourdement revêtus de la cotte de maille

Ou bien portant, plus tard, la fraise et le pourpoint,

Bataillant sans répit, et d'estoc et de taille,

S'ils vainquirent souvent, ne te sauvèrent point

Tu mourus lentement en des mains étrangères,

Victime de l'oubli, de l'abandon, des tiens,

Qui pour des cieux plus doux ou des maisons princières,

Reniant le passé, dénouèrent ses liens.

Certains, comtes et marquis, préférèrent Versailles,

Les faveurs de son roi, les fastes de la cour,

A l'abri, pourtant sûr, de tes hautes murailles,

Bien sévères, il est vrai, à la tombée du jour.

Tous tes barons sont morts, qui menaient grand tapage.

Tu restes seul debout, Jonchères, vieux chevalier,

Croulant, mais fier encore, dans ta gorge sauvage

Où roule, de roc en roc, l'impétueux Allier."


B. BUCHLÉ « Société Académique du Puy en Velay et de la Haute-Loire »


(1) Cbassaing : Dictionnaire topographique de la Haute-Loire.

(2) A. Boudon-Lashermes : Les Vigueries Carolingiennes.

(3) Lascombe : Hommages à l'Evêque.

(4) E. Delcambre : Les Etats du Velay.

(5) Preuves de Polignac

(6) Mémoires de Burel : M. de Junchièrres.

(7) A.D. de la Haute-Loire G-60.

(8) A.D. G.60.

(9) Bulletin de la Société d'Agriculture de la Lozère.

(10) Mémoires de Burel

(11) Mémoires et procès-verbaux de la Société Agricole et scientifique de la Haute-Loire. 1886-87. T. 5.

(12) Biographies Lozériennes. F. Remize. A.D. de la Lozère : 8 1478.

(13) A.D. de la Haute-Loire 1 H.649.

(14) A.D. Papiers de l'abbé Mercier"


Sources:

- Retranscription d'un document trouvé sur le site http://gg43.free.fr/joncheres.htm. Ne manquez pas d'aller y faire un tour... d'après un document conçu par Mme BUCHLE B. "Société Académique du Puy en Velay et de la Haute-Loire" 

Le document est marqué en "Copie interdite" mais j'espère que le propriétaire du site ou l'auteure de l'article comprendront la démarche de notre site, à savoir le partage d'information pour faire découvrir notre patrimoine commun et ne nous en tiendront pas rigueur car c'est un très bon article.

Ils peuvent en tout cas prendre contact avec nous pour toute remarque 8;-)).

- Dessin fourni par Nano.m d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2019)

Posté le 05-04-2019 19:34 par Jimre

Agrain

Les premiers possesseurs du château d'Agrain, petit village alors avec sa chapelle étaient les Barons de Cayres (vassaux des seigneurs de Montlaur bien sûr) dont un Godefroy de Cayres (il y en a un à chaque génération depuis le 11e siècle).

Les Cayres étaient une famille puissante qui détenait aussi les maisons fortes de Prunet et de Séjallières, qui avec le château d'Agrain, constituaient une défense sur le plateau dominant l'Allier via Vabres Alleyras. Les d'Agrain, branche cadette issue des puissants Agrain sont eux même des vassaux de la famille de Cayres fixée à Ouïdes à quelques 3 ou 4 kms d'Agrain ( d'Ouïdes suivre la petite route où indiquée Alleyras, route vite impraticable en voiture).

A la fin du 15e Guillaume Maurel qui a épousé Louise de Cayres est qualifié par alliance donc de Seigneur d'Agrain.

En 1510 il vend la baronnie d'Agrain qui comprenait aussi Ribains, Le Villard, Le Moulard et Ouïdes à un bourgeois du Puy Pierre Farnier. Son fils Gautier la cédera par acte d'échange en 1533 à Antoine Orvy, autre bourgeois du Puy son beau frère. Mais les Orvy préfèrent résider au Puy, le château est fort isolé dans une belle nature volontiers hostile, surtout quand les guerres civiles s'en mêlent. En 1588 le seigneur du Bouchet Antoine de la Garde dit le cadet de Chambonas s'en empare pour les protestants et le sénéchal du Puy Chaste doit payer rançon pour le récupérer après l'avoir vainement assiégé. En 1594 Durand Ranquet commandant des Ligueurs l'occupe et c'est seulement sous Henri IV (règne de 1589 à 1610) que les Orvy récupèrent leur bien. Mais ce château fut au final peu occupé par cette famille qui préféra sa demeure plus confortable du Puy. Une alliance le passe aux mains de Claude de Laguiolle, des querelles familiales le font mettre sous séquestre puis aux enchères.

En 1643 il est adjugé à Hugues Pradier, conseiller de la sénéchaussée du Puy. Mais le bâtiment est déjà transformé en ferme.

Le dernier fermier, un habitant du Moulard l'occupe jusqu'en 1945.

Au XVIIe siècle, un corps de logis doté de pièces à cheminées sur 2 niveaux, une tour, une chapelle, des communs avec étable, fournil, colombier, jardin.

Ce château est un peu isolé, mais des chemins fort accessibles permettent toujours d'aller soit à Alleyras, soit au Moulard dont l'accès est le plus rapide et le plus aisé, soit de rejoindre le village d'Ouïdes et d'accéder ainsi par un autre chemin aux maisons fortes de Prunet et un peu plus loin à celle de Séjallières. De bonnes chaussures ne nuisent pas.


Sources:

-Site internet Mémoire virtuelle d'une Ide

-Châteaux de haute-loire Edition Watel

- En bibliothèque du Puy consultation possible des deux tomes de Gaston Jourda de Vaux consacré aux châteaux de la Haute-Loire 1911.

-Site sur la famille d'Agrain http://fr.calameo.com/books/000357550927ba85179ce



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- Jimre (2019)

Posté le 05-04-2019 18:34 par Jimre

Domeyrat

Plan de Domeyrat d'après sources


Construit au XIIIème siècle par la Famille Papabeuf, le château médiéval domine le village de Domeyrat et les confluents de la Senouire et du Doulon. Il fut transformé en carrière sous la Révolution. L'escarpement de roches volcaniques dominant le village assurait une défense naturelle sur trois côtés.

Quatre courtines entourent une cour centrale aménagée autrefois en logis seigneurial. La tour Nord protège le point faible de la forteresse. Plusieurs scènes enduites (XVIIème siècle) dans une partie du logis sont encore visibles. Enfin, une vaste enceinte clôt une basse-cour épousant les contours de l'escarpement naturel.

Au XVIème siècle, les La Rochefoucault y firent peindre des scènes récemment découvertes et en voie de restauration. Le château fut habité jusqu'en 1789. On y découvre une enceinte flanquée de quatre tours et on peut admirer la coupole décorée de fresques du XVIème siècle, ainsi que des peintures murales dans les tours nord-ouest et sud-ouest. Le Pont date des XVème et XVIème siècles.

Une restauration des corps principaux permet désormais la visite de l'ensemble.

Un homme

Né à Bourges dans le département du Cher, en 1360, décédé au château de Beaulieu en 1444, Martin Gouge de Charpaigne fut inhumé dans la cathédrale de Clermont-Ferrand. En 1404, il fut nommé d'abord évêque de Chartres, dont il compléta le parvis de la cathédrale. Puis il devient en 1415 évêque de Clermont.

De 1421 à 1428, il exerça la charge de chancelier de France auprès de Charles VII. Il se fit l'artisan du rapprochement avec le duc de Bourgogne. Une disgrâce l'écarta de cette charge. Oncle de Marguerite Gouge de Charpaigne, châtelaine de Domeyrat, il finança l'essentiel de la reconstruction de la forteresse (XVème siècle)...

Le projet

L’association "Domeyrat Réinventé" a la volonté de rendre à cette formidable architecture la stature qu’elle mérite : celle d’un château fort emblématique de la Basse Auvergne.

Elle souhaite engager une longue et minutieuse campagne de restauration et de reconstruction partielle du Château de Domeyrat encadrée et épaulée par les professionnels de l’archéologie, de l’architecture et de la restauration de monuments historiques. Des chantiers pédagogiques et participatifs seront ouverts pour mettre en application les trois grandes valeurs de l'association qui sont la transmission, la solidarité et le partage ; ainsi l'Association travaillera avec les étudiants, les chantiers d’insertion et le grand public.

Le Château de Domeyrat et tous les travaux en cours seront largement ouverts et présentés par les professionnels impliqués, des ateliers seront d'ailleurs organisés autour des différents métiers de la restauration afin de faire participer le public à cette fabuleuse aventure.

Édifice inscrit au titre des monuments historiques le 30 décembre 1983.


Sources:

Article repris sur le site http://www.auvergne-centrefrance.com. Ne manquez pas d'aller y faire une visite virtuelle ;-))

- Plan fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.

Posté le 11-11-2018 17:11 par Jimre

Saugues

Article repris sur le site http://www.auvergne-centrefrance.com. Ne manquez pas d'aller y faire une visite virtuelle ;-))


La ville

Cette petite ville appréciée des pêcheurs est le siège d'importants marchés. Elle est dominée par un vieux donjon du nom de Tour des Anglais. Le Jeudi Saint, la très ancienne procession des Pénitents se déroule à la tombée de la nuit : entre les Pénitents Blancs , munis de leurs lanternes et des bâtons de leur confrérie, s'avancent, vêtus de rouge, voilés par une cagoule et les pieds nus, d'autres pénitents, porteurs de la croix et de la colonne aux Outrages. Son nom remonte à la guerre de Cent Ans. Le traité de Brétigny (8 mai 1360) mit fin au contrat des mercenaires qui avaient été enrôlés dans les troupes anglaises. Devenus des routiers et surnommés Anglais, ils vécurent de pillages et de brigandages, puis se rendirent bientôt maîtres de la ville. Les troupes royales ne parvinrent pas à les déloger et ce n'est qu'à prix d'or qu'ils quittèrent les lieux. La Tour Carrée, couronnée de mâchicoulis et percée de meurtrières, est un exemple de l'architecture militaire du XIIème siècle.

A l'intérieur on peut voir une exposition sur la forêt et une grande toile sur les champs et les métiers d'autrefois.

Patrimoine

L' Église : surmontée d'un clocher octogonal elle abrite une vierge auvergnate du XIIème siècle et une pietà du XVème, ainsi que la châsse de Saint Bénilde. Trois belles croix de procession en orfèvrerie sont exposées dans la chapelle du Trésor.

Diorama de Saint-Bénilde : treize tableaux retracent la vie de Pierre Romançon - 1805/1862. Le frère Bénilde des Écoles chrétiennes, premier instituteur public de Saugues, canonisé en 1967. Il naquit à Thuret. C'est l'école même où il enseigna et dont il fut directeur, qui abrite le diorama.

Histoire

Ce qui forme le territoire de Saugues faisait partie autrefois du pays de Gabalum, c’est-à-dire du Gévaudan. Les habitants (les Gabales), vivaient dans les forêts qui recouvraient presque toute la contrée. Au temps de César, les Gabales étaient sous la dépendance des Arvernes. Selon la légende, en 50 avant J.-C., Jules César vint camper près de Saint-Chély et ses troupes s’étendirent jusque dans cette contrée. Saugues s’appelait alors "Salgacume". Après la chute de l’empire romain, en 476, le pays de "Salgacum" passa de la domination des Wisigoths à celle des Francs. A sa mort, Clovis légua ce territoire à Clotaire 1er.

Durant cinq ans, de 725 à 730, ce fut l’invasion des Sarrasins et des Maures d’Espagne qui incendièrent tout sur leur passage. D’où, sans doute, l’origine de la rue "des Maures" se trouvant au sud-ouest de Péchamp. La fin de la guerre de Cent ans laissa un climat d’insécurité, les mercenaires se retrouvèrent livrés à eux-mêmes et partout, les gens réparèrent les châteaux, les maisons fortes. Pour se mettre en sécurité, on creusa des fossés et on consolida les fortifications. Au XIVème siècle, plus de 30 châteaux forts étaient dénombrés dans la région. Le pays était fin prêt pour recevoir les mercenaires surnommés alors "Routiers" ou encore "Anglais".

Incendie de Saugues en 1788

Plus de cent familles sans logis rôdaient dans le froid et la neige. Qui aurait pu imaginer le tragique fait divers qui laissa dans les rues de Saugues, petite ville resserrée dans l’étroit de ses remparts, une empreinte douloureuse, ruinant à jamais une population artisanale de tisserands, de chapeliers et de tanneurs. En l’espace de trois heures, plus de cent maisons furent réduites en cendre. Ce fut au cimetière de la Gardette, parmi les morts, que les vivants trouvèrent asile. Une nuit interminable, au milieu des cris d’enfants, des sanglots de femmes et des plaintes de ces pauvres gens que le jour allait retrouver sans abri et sans pain.


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- Jimre (2017)

Posté le 11-11-2018 16:59 par Jimre

Esplantas

Article repris sur le site http://www.auvergne-centrefrance.com. Ne manquez pas d'aller y faire une visite virtuelle ;-))

Château du Moyen-âge, ancienne place forte des Mercœur constituée d'un donjon circulaire et d'un corps de logis. L'ensemble a été restauré par son nouveau propriétaire. Ancienneté et authenticité caractérisent cette place forte du Gévaudan. Occupant une position très forte, au sommet d'une butte granitique dominant le bassin de la Seuge, le château fut construit par Odilon de Mercœur, évêque de Mende (1247 à 1274) afin de protéger le flanc Sud de ses possessions Saugaines.

Le donjon de forme cylindrique, dérivé des tours maîtresses dressées par Philippe Auguste, date de 1252 ainsi que l'atteste l'analyse dendrochronologique d'un poutrage en chêne demeuré en place. Le logis qui enveloppe en partie le donjon, sur un plan polygonal, a été remanié au XVIème et XVIIIème siècles. On accède à cette tour maîtresse dérivée des constructions de Philippe Auguste à partir d’un corps de logis qui communique avec elle au moyen d’une passerelle édifiée au niveau du 1er étage. Le corps de logis possède des éléments Renaissance (fenêtres à meneaux) ainsi qu’un décor intérieur du XVIIIème siècle (remarquable trumeau de cheminée représentant un camp militaire).

L'ensemble du château a fait l'objet d'important travaux de restauration. Sauvé de la ruine, il a pu être ainsi ouvert aux visiteurs.

Eléments protégés MH : le château fort en totalité y compris ses enceintes, terrasses, jardins ainsi que toutes ses pièces avec leurs décors (escaliers, cheminées, boiseries): inscription par arrêté du 14 juin 2002.

Édifice Inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, le 14 juin 2002 (le château fort en totalité y compris ses enceintes, les terrasses, les jardins ainsi que toutes ses pièces avec leurs décors (escaliers, cheminées et boiseries).


Photos:

- Jimre (2017)

Posté le 11-11-2018 16:51 par Jimre

Lavoute Polignac

Article repris sur le site http://www.auvergne-centrefrance.com. Ne manquez pas d'aller y faire une visite virtuelle ;-))

Premier château de plaisance de la Loire à 15 km. du Puy en Velay, dans les gorges de la Loire. Encore en possession d’Armand de Polignac, héritier, vous découvrirez les richesses de la famille dans un cadre somptueux. Depuis mille ans, le château de Lavoûte-Polignac domine de ses tours la Loire. Cette résidence des Ducs de Polignac renferme une importante collection d'objets d'art, de tableaux et d'archives liés à leur illustre maison.

Le duc de Polignac se targue, à juste titre, de posséder le premier château de la Loire. Et quel château! Oubliez Blois et Chambord. Ici, à une quinzaine de kilomètres au nord du Puy, la Loire est encore un cours d'eau impétueux, et le méandre, la voûte, qui enserre la demeure des Polignac sur son éperon est quasi parfait. De la terrasse du premier étage, où l'on plonge à pic sur la Loire, 45 mètres plus bas, on aperçoit hérons cendrés et moutons, paisibles au bord de l'eau.

Depuis mille ans la famille a longtemps régné sur le Velay. Visiter le château constitue un étrange voyage aristocratique dans le temps. La duchesse de Polignac était la grande amie de Marie-Antoinette et gouvernante des enfants du roi. Un tableau représente la tante Constance, qui a vécut à la Belle Époque. ,Puis, entre une flamboyante cheminée Renaissance et une tapisserie d'Aubusson, la visite se fait plus people : la famille de Polignac, dont, jusqu'en 1907, la demeure parisienne était l'hôtel particulier de Crillon, le célèbre palace de la place de la Concorde, est cousine des Grimaldi de Monaco. Albert est un cousin. C'est même ici, à l'abri des murs épais du château, que Pierre de Polignac rencontra la princesse de Monaco. De cette union naîtra Rainier.

Histoire

Le nom de Lavoute vient de la boucle que la Loire décrit aux pieds du rocher qui sert de base au château. Le jeune fleuve lui-même semble se laisser prendre par la beauté du paysage. Les Polignac furent attirés en ces lieux non seulement par le charme du site à l’entrée du val d’Emblavés (riche terre à blé), mais aussi par les bois profonds qui dévalent du mont Courant et des hauteurs voisines. Ces forêts étaient un repaire de sangliers et de loups. Quelle joie pour ces seigneurs de chasser les cerfs au milieu des sons de trompes, des aboiements de la meute et des cris de leurs invités se répercutant au fond des bois.

Le poète et historien Gaspard Chabron écrivait(*) à la fin du XVIème siècle :

“Le château de La Voute a esté de tout temps la maison de plaisance des seigneurs vicomtes de Polignac leur secour et demeure en temps de paix (ainsi que le château de Polignac l’a été en temps de trouble et de guerre) soit pour la douceur de l’air soit pour le plaisir et comodité des jardins vergers et vignes de la rivière de Loire qui l’entoure de tous cotes et dont il porte le nom de la Voute, et de la pesche qui sy fait des saumons, truites, ombres, anguilles, lamproies, barbeaux et autres poissons dans les moulins étants au pied du château au (sud) et en si grande abondance principalement au printemps ou en lautomne voire tous lesté qu’il est incroiable a qui ne la vue, soit aussi pour le plaisir de toute sorte de chasse des oyseaux des chiens courans, Espagneuls et Levriers, que des grosses betes fauves et noires y aiant a demi lieue de la les plus beaux et grands buissons qui se puissent voir ailleurs, soit encore pour la commodité de deux beaux domaines nobles de Conches et du Pradel étans des apartenances de ce châteaux, mais celui de Conches plus remarquable et plaisant tant à cause de ses belles prairies et garene que pour l’excellent beurre qui sy fait egal en bonté et faveur a celuy de Vanvre les paris au jugement de tous qui les ont gouter.”

* en vieux français.

Les Polignac qui depuis mille ans et plus habitent la seigneurie de Lavoute.

Titrés

- duc depuis le règne de Louis XVI en 1780, pair en 1783

- duc héréditaire attaché en 1784 au titre de Vicomte

- prince romain 1822, reconnu par Louis XVIII 1822

- prince en Bavière étendu à tous les descendants 1838

Assimilés aux princes du Saint-Empire

- baron et prince de Fenestranges depuis Louis XVI,

- marquis de Mancini sous Louis XV,

- marquis de Chalencon en 1614.


Vicomte de Polignac & vicomte de Velay, depuis le moyen âge (autour de l’an mil).

Ce titre correspond dès l’origine aux fonctions de vicomte unique sur tout le Velay, il n’est pas erroné de dire qu’ils étaient vicomte de Velay à une époque (XI° - XII°) où les comtes de Velay ne sont pas bien connus (le duc d’Aquitaine, le comte d’Auvergne, et le comte de Toulouse, ont sur le Velay des prétentions qui semblent se chevaucher, et justifier les fonctions d’un vicomte officiant en leur nom).

Il seront baron de Lavoute, de Loudes, de Craponne, de St-Paulien, de Solignac, de Ceyssac, de Lamothe, de Salzuit, de Randan, etc.. de bien d’autres lieux.

Le roi Louis XVI écrivit dans les lettres patentes de 1784 : “Nous accordâmes le titre et les honneurs de duc à notre bien aimé cousin Armand-Jules-François de Polignac issu d’une maison dont l’origine remonte aux termes les plus reculés de la monarchie”...

Intérieurs

A l'intérieur, il reste encore une galerie de portraits de la famille et une collection d'œuvres d'art. Les pièces sont aménagées avec des meubles Régence, des boiseries et de belles tapisseries d'Aubusson. Suite à une restauration, la pendule dite du Prince de Monaco, donne à nouveau l'heure précise dans le hall du château. Expositions et concerts en juillet et août.

Architecture

Le château fut construit avec des pierres locales comme la pierre grise volcanique et cette ocre typique de l’emblavez. Le corps de logis comporte aussi un toit très mansardé rappelant les maisons de Bourgogne. Le toit rappelle la Bourgogne car il fut construit à une époque où l'abbé du Puy était bourguignon. Les Polignac étant proche du pouvoir religieux en ces temps, le toit porte l'influence de cet évêque.

Posté le 11-11-2018 16:44 par Jimre

Bouzols

Article repris sur le site http://www.auvergne-centrefrance.com. Ne manquez pas d'aller y faire une visite virtuelle ;-))

Le château de Bouzols fait partie des ensembles castraux les plus anciens et les plus prestigieux du Velay. Avec ses abords (parc et terrasses, murailles et enceintes extérieures, chapelle et dépendances) il constitue, aujourd’hui, un des sites historiques majeurs au sein du "pays d’art et d’histoire" de la communauté d’agglomération du Puy en Velay. Cet ensemble architectural médiéval, acquis en 1808 par la famille Beaud de Brive, a été restauré et sauvé de la ruine par ses propriétaires dans le dernier quart du XIXème siècle et les premières décennies du XXème siècle.

HISTOIRE

Edifié à partir du XIème siècle le château fut le siège d’une importante baronnie vellave jusqu’à la Révolution.

Il fut successivement détenu par de très importantes familles seigneuriales : Mercœur, Polignac, Turenne et la Tour d’Auvergne Bouillon. Sa particularité réside dans son organisation défensive. Au centre le donjon ou citadelle, des XIIème au XVème siècle, actuellement en ruines, est séparé des bâtiment d’habitation, édifiés au XVème siècle et agrandis et modernisés entre les XVIème et XVIIème siècles, par un fossé creusé dans le roc. Son état de délabrement a nécessité le lancement d’une campagne de consolidation et de restauration, conduite entre 1880 et 1900, dans le respect des formes et matériaux d’origine.

Pour une histoire plus détaillée de la vie de la forteresse et de ses occupants ou propriétaires on peut se référer à la communication parue dans le bulletin historique de la société académique du Puy-en-Velay et de la Haute Loire de l’année 2015 sous le titre : "Bouzols , huit siècles d’histoire sous l’ancien régime : trois périodes de l’an mil à la Révolution".

L’époque de l’ordre seigneuriale et des enjeux locaux (XIe milieu du XIVe siècle) vit la naissance du refuge primitif et sans doute la construction d’un château fort traditionnel avec son donjon refuge ne participant pas au premier assaut et séparé de la première ligne par un fossé artificiel, creusé dans le roc et débouchant dans le vide, ce qui constituait une tromperie ingénieuse pour les assaillants en fuite qui avaient pu franchir la première ligne.

La phase suivante est celle des grandes familles seigneuriales et des enjeux nationaux (1347-1621). Entré dans le patrimoine de la famille Roger, dont les membres deviennent comtes de Beaufort en Anjou et vicomtes de Turenne en Limousin en 1350, en la personne de Guillaume Roger, neveu du pape Clément VI, le château subit un siège d’un an de 1399 à 1400 qui le détruisit en partie. Le donjon fut reconstruit après cet épisode et la forteresse joua encore un rôle militaire dans les années 1420 avec l’extension en Velay du conflit entre Armagnac et Bourguignon puis ultérieurement au temps de la ligue où il fut armé et tenu par une garnison soldé par la ville du Puy.

De 1621 à la Révolution, après une tentative de transformation en résidence seigneuriale par les nouveaux acquéreurs (Maison de Montagu(t?), le château subit une lente décadence accompagnée d’une dégradation progressive de l’édifice du fait de l’ascension sociale des Montagu(t?)-Bouzols, famille de Cour à la fin de l’ancien régime, qui les conduisit à s’en désintéresser au profit de résidences moins austères.

Joachim de Montagu(t?) en épousant Anne-Pauline-Dominique de Noailles en 1783, devint beau-frère du marquis de La Fayette. Décédé en 1834 il fut le dernier marquis de Bouzols.

Saisi et vendu aux enchères à la Révolution, Bouzols entre à nouveau dans la patrimoine de la famille de Montagu(t?) à son retour d’émigration. Celle-ci le revend, en 1808, à la famille Beaud de Brive, installée dans la vallée de Coubon depuis le milieu du 17ème siècle. Le corps de logis du château est restauré et les terrasses et le parc, sur lesquels était installé le vieux village castral médiéval, sont aménagés par cette famille, entre 1878 et 1905.

Entre 1920 et 1936 seront restaurées la chapelle Saint-Eustache située dans la cour d’entrée et la tour de vigie perchée au sommet de la citadelle. Durant la seconde guerre mondiale une partie des collections du musée du Puy furent mises à l’abri dans le château. Une campagne de restauration de peintures murale, ornant un oratoire intérieur du château, est actuellement en cours d’exécution grâce notamment à l’aide du prix "Gilles Etrillard et ses enfants" décerné en 2014. Cette action de mécénat, ayant vocation à encourager la restauration d’un oratoire ou d’une chapelle de château, a été organisée sous l’égide de l’association "La Demeure Historique". A l’issue de l’achèvement de ces travaux et de l’inauguration officielle en présence notamment du mécène, ces décorations intérieures, consacrées à la vie de la Vierge et portant la signature "JFG fecit 1646", pourront être présentés au public.

Dans le souci de conservation et de transmission aux générations futures d’un ensemble castral pérenne et mieux connu, une action de diagnostic de l’état sanitaire du rocher (neck volcanique) et de la citadelle qui le surplombe devrait être engagée prochainement.

Posté le 11-11-2018 15:56 par Jimre

Mercoeur

A 1000 m d'altitude, au nord de Saint Privat d'Allier, on trouve ce  château fort qui appartenait, comme les châteaux de Saint Didier d'Allier et de Rochegude, à une branche de la puissante famille des Mercoeur.

Ce lignage des Mercoeur  apparaît à la même époque que les Bourbon. Il sera plus riche que les dits Bourbon mais sera moins prestigieux dans son devenir. 

La famille de Mercoeur originelle s'éteindra en 1321 avec la mort du dernier héritier sans descendance Beraud X. 

Le nom de Mercoeur apparaît pour la première fois en 911 dans une donation faite au chapitre de Brioude émanant d'Ithier II de Mercoeur, nom que l'on peut rapprocher d'un Itier (sans h) installé par Charlemagne en Auvergne en 778, mais aucun document ne le confirme. 

Le fils d'Ithier II,  Béraud I dit Le Grand (939-980, mais les dates divergent) eut ribambelle d'enfants dont Saint Odilon abbé de Cluny né vers 962 à Saint Cirgues en Haute Loire.

On retrouve en ce lieu un premier château attribué à un Mercoeur situé à 14 km de Brioude en Haute Loire, ainsi qu'un second château construit dans le puy de Dôme en Ardes à 30 km de Brioude, démoli sous le règne de Louis XIII dont il ne reste qu'un pan de mur nommé le doigt de Mercoeur. Les terres des Mercoeur étaient alors entre Brivadois et Cantal.

Alixent de Mercoeur 1245-1286 qui épousa en premières noces Pons de Montlaur( Note: On parle de Montlaur ici, ici et ) en 1257, fit construire cette forteresse sur les ruines d'un château du XIe siècle car il permettait d'avoir vue sur Saint Privat et sur St Didier. Lorsque la branche Mercoeur s'éteignit en 1321, les Montlaur en devinrent les seigneurs puis cédèrent en 1390  le château de Mercoeur aux Du Saunier qui conservèrent le château jusqu'en 1764 où par alliance, le propriétaire fut Jean Martin de Matussières.

Le château brûla lors de la guerre de Cent Ans, fut fortifié en 1439, puis en 1764, un petit corps de logis de style Louis XVI fut construit, arrêté par la révolution. 

En 1846 une descendante épousa le comte de Miramon Fargues.

Depuis 1914, le château n'est plus habité, le logement ancien s'effondre, restent les tours en ruine et le bâtiment du XVIIIe.


Source:

https://sites.google.com/site/geneachanis/01-arbre/1-8-belles-demeures/haute-loire/3-paulhaguet


Photos:

- Jimre (2017)


Posté le 13-01-2018 10:36 par Jimre

Domeyrat

Image aérienne de Domeyrat d'après source

Construit au XIIIe siècle par la Famille Papabeuf, le château domine le village de Domeyrat et les confluents de la Senouire et du Doulon. Il fut transformé en carrière sous la Révolution.

Ce château au XVe siècle se présente comme un rectangle flanqué à chacun de ses angles d'une tour ronde élevée. Il était entouré d'une deuxième enceinte comprenant tours et courtines. Le bâtiment accolé en saillie à la face nord comprend deux pièces séparées qui pouvaient servir de latrines. Les moellons et la maçonnerie semblent indiquer trois époques de construction, superposées en hauteur. La partie inférieure, la plus ancienne,  pourrait remonter au XIIe ou XIIIe siècle, il ne comportait aucune cour intérieure. Son entrée paraît avoir été située au sud-ouest protégée par une sorte de barbacane. La tour d'angle nord-ouest et celle du sud-ouest conservent des vestiges de peintures du XVIe siècle, représentant des scènes de chasse, des amours et des arabesques pour la première et pour la seconde des scènes religieuses du début du XVIIe siècle. L'édifice a été démantelé en 1794.

Au XVIe siècle, les La Rochefoucault y firent peindre des scènes récemment découvertes et en voie de restauration. Le château fut habité jusqu'en 1789. On y découvre une enceinte flanquée de quatre tours et on peut admirer la coupole décorée de fresques du XVIe siècle, ainsi que des peintures murales dans les tours nord-ouest et sud-ouest. Le Pont date des XVe et XVIe siècles.

Image aérienne de Domeyrat d'après source

Sources:

- site https://sites.google.com/site/geneachanis/01-arbre/1-8-belles-demeures/haute-loire/3-paulhaguet

- Images aériennes fournies par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

-Jimre (2015, 2020)

Posté le 13-01-2018 10:06 par Jimre

Aurec sur Loire

Dessin d'Aurec d'après source

La façade Renaissance a été restaurée en 2000 dans l’esprit de sa construction. Le crépi avec apparence de fausses pierres a été refait d’après celui qui existait au XVIIe siècle. On peut y voir des fenêtres à meneaux, des archères canonnières et une canonnière.

La grosse tour carrée est la partie la plus ancienne du château du XIIe siècle, probablement construite par des desacendants d’Hugon de Montboissier.

La tour Guillaume de la Roue, située à l’angle sud-est de la cité, a été construite en 1464 par Guillaume de la Roue. C’est la plus importante des fortifications d’Aurec avec ses murs de 2,50 m d’épaisseur, visible de très loin donc dissuasive pour un quelconque ennemi ou une troupe de brigands.

La restauration intérieure du château a permis de mettre à jour des peintures murales représentant des personnages dans un jardin, datant des XIV-XVe siècles, ainsi que des décors de corbeilles de fruits, de scènes de chasse du XVIIe siècle.

Au début du XXe siècle, les propriétaires de l’époque font abattre une partie des remparts d’Aurec afin d’y aménager un parc.


Sources:

- D’après un panneau situé dans le village et réalisé par les amis du vieil Aurec.

- Dessin fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2014)

Posté le 03-10-2017 20:13 par Jimre

Un grand capitaine gascon du XIVe siècle

Plan du Puy d'après source

Concernant le Puy en Velay, voici un article rédigé par Nicolas Savy à propos de la Guerre de Cent Ans et des compagnies de routiers qui ont sévi dans la région du Velay. Merci à lui  pour cet article 8;-)).

"La chevauchée de Robert Knoles en Auvergne (mai-août 1359).

Par Nicolas Savy.

 

            Durant la première partie de la guerre de Cent Ans, de grands raids épiques, appelés chevauchées, furent menés par les Anglais dans de nombreuses provinces du royaume de France. Si celles dirigées par Edouard de Woodstock, dit le Prince Noir et héritier d’Angleterre, en 1355 et 1356 sont restées fameuses, d’autres au résultat moins heureux sont beaucoup moins connues. C’est le cas avec celle que Robert Knoles opéra en Auvergne entre mai et août 1359.

Robert Knoles était un Anglais originaire du Cheschire. Âgé de 34 ans, il faisait la guerre depuis de longues années, ayant fait ses premières armes pendant la guerre de Succession de Bretagne ; c’est dans le cadre de cette dernière qu’il avait notamment participé, le 26 mars 1351, au célèbre combat des Trente, durant lequel il avait été fait prisonnier. En 1355, il s’était emparé du château de l’Île d’Yeu puis, l’année suivante, avait participé à la chevauchée que le duc de Lancastre avait menée en Normandie.

            Depuis l’automne 1358, il se battait pour Charles d’Evreux qui, roi de Navarre et cousin du roi de France, contestait le trône de ce dernier. Avec ses 2 à 3000 hommes, il s’était emparé de Châteauneuf-sur-Loire et avait ravagé toute la région avant d’avancer vers l’est et de prendre Malicorne et Corvol-l’Orgueilleux, non loin d’Auxerre. Là, il avait dû affronter les troupes du routier Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre qui, au service du royaume de France, avait été envoyé pour le stopper ; il les avait non seulement repoussées devant Malicorne, mais de plus son capitaine de la garnison de Corvol-l’Orgueuilleux avait même réussi à capturer l’Archiprêtre. Il était ensuite resté à pressurer le pays pendant plusieurs semaines avant de finalement réussir à se saisir d’Auxerre ; il avait été armé chevalier à cette occasion.

            Robert Knoles rejoignit Châteauneuf-sur-Loire vers la fin du mois d’avril 1359 afin de mettre à exécution son projet de grande chevauchée en Auvergne. Voulant profiter à fond des opportunités offertes par un royaume de France grandement affaibli par la défaite de Poitiers de 1356 et ses conséquences, en proie à d’immenses désordres et aux rivalités politiques internes, il comptait mettre sur pied une forte armée capable de s’emparer d’objectifs importants et d’opérer sur une large zone. Il lança ainsi un appel à tous les chefs de bandes qui combattaient un peu partout afin qu’ils le rejoignent ; bientôt, 4000 hommes furent rassemblés et prêts à se mettre en route. Parmi eux se trouvait le fameux Hugh Calveley, un vieux compagnon d’armes de Knoles qui était venu le rejoindre pour participer à cette prometteuse expédition.

            Robert Knoles donna l’ordre de marche à la mi-mai 1359. Son armée suivit la vallée de la Loire en remontant vers l’amont avant de continuer, après Nevers, en longeant celle de l’Allier. Ce mouvement avait naturellement été repéré par les Français et le bâtard royal Thomas de la Marche, gouverneur de l’Auvergne, était allé se poster avec ses troupes à Saint-Pourçain-sur-Sioule pour s’y opposer ; manœuvrant pour ne pas se laisser ralentir, Robert Knoles avait contourné le danger pour mieux aborder son objectif, la ville de Pont-du-Château, une soixante de kilomètres plus au sud. Son action ayant certainement été bien préparée, il s’en empara sans difficulté majeure et en fit son quartier général.

            Dans les premiers jours de juin, l’armée de Robert Knolles fut rejointe par Bertrucat d’Albret et ses Gascons, qui arrivaient du Quercy et du Bas-Limousin. Les nouveaux venus avaient une autre manière de faire la guerre : ils menaient une guérilla en opérant en petites compagnies pour s’emparer de châteaux et rançonner les communautés locales en pillant et rapinant tout ce qui passait à leur portée ; Knoles et ses Anglais, au contraire, voulaient réaliser « un grand coup » en s’emparant d’une localité importante, seul moyen pour obtenir des profits massifs et rapides. Ainsi, si les Gascons se mirent immédiatement à l’œuvre en parcourant le pays en tous sens, les Anglais restèrent à attendre une occasion favorable pour mener leur opération, mais elle ne venait pas, les villes du secteur comme Clermont ou Montferrand étant trop bien gardées.

            Certains Anglais s’impatientèrent assez rapidement et, dès le 17 juin, Hugh Calveley quitta Pont-du-Château à la tête d’un millier d’hommes pour se diriger vers le Velay. Robert Knoles et les autres capitaines s’entêtèrent mais, trois semaines plus tard, ils apprirent que Thomas de la Marche allait bientôt être prêt à marcher sur eux ; il avait avec lui, à Saint-Pourçain-sur-Sioule, 700 hommes d’armes à cheval, 2000 piétons et attendait encore les renforts que devaient lui envoyer les communautés de la région. Face à ce danger et voyant qu’il attendait inutilement, Robert Knoles décida d’abandonner les quelques places qu’il avait prises et de disperser son armée en deux groupes pour mieux échapper aux Français. L’un d’eux, mené par Jack Win et John Waldboef, fonça vers le Forez et réussit à s’emparer de Montbrison ; le second, dirigé par Robert Knoles, fit quant à lui route vers le sud et le Velay.

            A la mi-juillet, il arriva à proximité du Puy-en-Velay où il retrouva Hugh Calveley, qui se préparait à prendre la ville ; ils décidèrent de mener l’opération ensemble en unissant leurs forces. Après avoir correctement préparé l’affaire, ils envoyèrent un « commando » de quelques hommes s’emparer d’une porte à la faveur de la nuit ; l’action fut un succès et ils purent l’ouvrir immédiatement au reste des troupes qui attendaient devant ; elles s’engouffrèrent par le passage et se répandirent dans les rues et sur les ouvrages fortifiés en annihilant toute résistance. Certains défenseurs tentèrent malgré tout de s’opposer à l’inéluctable, mais ils furent taillés en pièces et ceux qui parvinrent à fuir furent pourchassés et achevés ; certains se tuèrent en sautant du haut des courtines pour essayer de s’échapper.

            Les routiers ne purent longtemps savourer leur réussite : Thomas de la Marche, son armée à effectifs pleins, avait quitté Saint-Pourçain-sur-Sioule et marchait à grandes journées pour les rejoindre. Il avait désormais un large avantage numérique et, de toute façon, les Anglo-Gascons n’avaient rien à gagner à se confronter à lui : ils décidèrent d’évacuer la ville et de partir immédiatement pour mettre le plus de distance possible entre eux et leurs poursuivants. Ils foncèrent alors vers le sud-est dans le but de rejoindre la vallée du Rhône et la région d’Avignon, mais ils ne purent avancer plus de 70 ou 80 kilomètres car une autre armée française, venue du Languedoc, avait rapidement fait mouvement et s’était positionnée pour leur barrer la route.

            Les Français avaient bien manœuvré : privés de base et de ravitaillement au milieu d’un pays hostile, leurs ennemis surclassés numériquement n’avaient d’autre choix que celui de fuir. Pour mieux s’échapper, Robert Knoles et Hugh calveley décidèrent d’à nouveau scinder leurs troupes. Ecœuré par son échec, le premier se mit à la tête de la moitié des effectifs et partit en direction du Limousin pour rejoindre la Bretagne ; le second, avec 900 hommes dont étaient Bertrucat d’Albret et ses Gascons, fit le choix de revenir sur ses pas. Mal lui en prit, car les Français montés du Languedoc décidèrent de le poursuivre.

            L’armée du Languedoc et celle de Thomas de la Marche firent leur jonction à proximité du Puy-en-Velay, où ils rattrapèrent Hugh Calveley. Acculé, celui-ci installa dans l’urgence ses hommes en position défensive sur une colline couverte de vignes, tandis que les Français vinrent se positionner sur une autre éminence séparée d’eux par 7 à 900 mètres de prairie. A l’exception de quelques escarmouches, les deux camps passèrent la journée à s’observer.

            Hugh Calveley vit le soleil enfin décliner avec satisfaction. Sachant que les Français, logiquement, allaient l’attaquer le lendemain et que, le rapport de force étant par trop inégal, il aurait le dessous, il avait décidé d’essayer de s’enfuir à la faveur de la nuit. Lorsque l’obscurité fut complète, après un long crépuscule estival, ses Anglais et ses Gascons commencèrent à quitter leurs positions dans un silence absolu. Au matin, les reconnaissances envoyées par Thomas de la Marche ne purent que constater leur départ, mais il était trop tard : la proie s’était éclipsée.

            Conscients que les Français pouvaient encore se lancer à leur poursuite, Hugh Calveley et Bertrucat d’Albret se séparèrent rapidement afin de mieux leur échapper. Le premier prit la direction du Berry tandis que le second rejoignit la Haute-Auvergne pour y mener la guérilla qu’il affectionnait. Ainsi se terminait la grande chevauchée sur laquelle Robert Knoles avait fondé de grands espoirs mais qui, à l’exception de la prise du Puy-en-Velay, n’avait été qu’une suite de déconvenues."

 

Chevauchée de Robert Knoles en Auvergne (1359)

Source :

- SAVY (Nicolas), Bertrucat d’Albret, ou le destin d’un capitaine gascon du roi d’Angleterre pendant la guerre de Cent Ans, Pradines, Archeodrom, 2015, pp.82-92.

- Plan du Puy fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2012, 2017, 2018)


Posté le 11-01-2016 18:54 par Jimre

Allegre

L’Histoire d’Allègre

Sur ce site  aux quatre volcans, la société humaine n’a pas attendu les d’Alegre.

En effet, des hommes ont vécu depuis « la Préhistoire » sur leurs pentes et au bord de la Borne.

Ce lieu est aujourd’hui nommé et écrit Allègre. Le nom d’Alegre est apparu au XIIIe siècle, venant du latin Alacer, qui signifie Vaillant, Ardent.

On donne le nom d’Alegre à la famille qui possédait le fief et le nom Allègre à la ville.

Les chroniqueurs les nommèrent  d'Alegre, Dalegre, de Laigre, etc

Ils n’étaient pas les seuls seigneurs sur ces terres volcaniques. Les chevaliers de Bar, Béraud, Guérin, d’Artasse, prétendent à une origine aussi ancienne et auraient pu être les barons de ces lieux.

Revers de fortune, absences trop longues aux croisades, manque de garçons à de trop nombreuses générations,  ils sont devenus vassaux des d’Alegre. Il se dit que nos seigneurs Vellaves étaient aux côtés d’Adhémar du Monteil, mais nul document ne l’avère.

L’ancienne appellation de la cité était Grazac, nom encore utilisé pour les faubourgs jusqu’en 1567. On retrouve aujourd'hui un village près de sainte Sigolène qui porte ce nom.

La filiation de la première famille d’Alegre s’établit avec Armand Ier d’Alegre, vers 1220, qui s’illustra aux cotés de Louis VIII "le Lion" dans de glorieux faits d’armes. 

Armand 1er d’Alègre est un des témoins, en juillet 1220 « de la ratification faite par l’évêque du Puy, Etienne de Chalencon, d’une sentence arbitrale de R. Albert, chanoine de  notre Dame et de Guillaume Cuoq?, tranchant un différend entre Jaucerand seigneur de Bouzols et Guillaume d’Albiges, maître de l’hôpital du Puy, à propos de droits de franc-fief assis à Charensac ».

Les seigneurs importants de sa descendance furent en particulier Armand II d’Alegre, qui participa avec le roi Saint Louis à de nombreux arbitrages de conflits.

Suivit Hugues d’Alegre, également sous le règne de Saint Louis.

En 1285, ce fut Armand III d’Alegre  puis Eustache d’Alegre, frère cadet d’Armand III. Tous deux étaient  les fils d’Hugues Ier d’ Alegre. 

En 1304, Eustache est convoqué par Philippe le Bel pour la guerre de Flandre, et requis de se rendre à Arras avec 10 hommes d’armes. En général, chaque homme d’armes était accompagné de trois archers, d’un écuyer et d’un page.

En 1311, il signe un accord avec le baron de Roche en Reynier au sujet des limites ardemment contestées, de leurs juridictions sur les rives de l’Arzon.

En 1318, dans la quinzaine de la saint André, Eustache seigneur d’Allègre est convoqué à Clermont en Auvergne avec le vicomte de Polignac, les seigneurs de Montlaur, de Roche en Régnier, de Chalencon et de Solignac pour accompagner en chevaux et en armes, Eudes, duc de Bourgogne et Robert, comte de Boulogne, et autres.

Le sénéchal de Beaucaire Miles de Noyers, maréchal de France soutient un important procès, depuis 1309, contre Eustache d’Alegre. Ce procès durera une douzaine d’années et fixera les limites de l’Auvergne et du Velay.

Ces lettres royales spécifient que tout le diocèse du Puy fait partie du bailliage du Velay et ressort de la sénéchaussée de Beaucaire. Sont inclus les châteaux d’Allègre, de Chomelix le Haut, et leurs mandements. Eustache, très bien soutenu par les plus grandes familles de la région, ne se rend pas aux injonctions ni aux procédures. Le baron d’Allègre persiste et plaide que ses terres et mandements dépendent de l’Auvergne. En 1320 un arrêt du Parlement de Paris ordonne qu’à l’avenir la baronnie d’Allègre fera partie du bailliage d’Auvergne.

En 1343, Eustache seigneur d’Alègre, fait un dernier hommage Jean de Chandorat, évêque du Puy, des péages du château de Chomelix le Haut, du pont d’Arlenches, de la « forteresse de Chambarel », du village de Chadernac, et du Vézy.

Le dernier seigneur de cette première famille fut Armand IV, de 1343 à 1361, date à laquelle il mourut au siège de son château, attaqué par Thomas de la Marche et les routiers anglais, en pleine guerre de Cent Ans.

A la suite de ce siège, le château ne fut pas détruit.

La veuve du château, Alix de Chalencon, continua d’habiter le château jusqu’en 1364, date où elle fut chassée par son neveu, Bertrand de Saint Nectaire, qui prétendait avoir des droits sur son héritage.

Elle sollicite l’aide du Duc de Berry qui attaque la place forte d’Alegre, qui va résister plus de six mois.

Le château est repris et sa garde en est confiée à Jean II d’Armagnac, beau-frère du Duc de Berry, jusqu’en 1385, date de la mort d’Alix de Chalencon.

L'époque où Allègre eut à souffrir des Grandes Compagnies, que Froissart écrit comme on prononçait,  "compaignies" fut un moment des Guerres de Cent Ans. Une période des Chevauchées et des Grandes Compagnies. Un temps des Chroniques de Jehan Froissart. Un demi-frère de Charles V, Jean duc de Berry et d’Auvergne, esthète, mécène, stratège et assassin. 

Localement, cela coïncida avec la fin de l’ancienne famille des Alegre et l’arrivée imprévisible pour le "petit peuple" d’une nouvelle famille, les seigneurs de Tourzel. Cette année-là, le Duc de Berry fit don de la baronnie d’Alegre à Morinot de Tourzel, qui devint le premier seigneur de la deuxième famille d’Allègre.

Il commença les travaux de réfection et de construction du mur d’enceinte. Il mourut en 1418.

Son fils Yves de Tourzel d’Alegre, continua les travaux et l’embellissement du château (mâchicoulis tréflés…) et en fit l’un des plus beaux et plus importants de la région. Alegre devient par la suite la plus haute baronnie d’Auvergne.

Yves Ier reçut le roi Charles VII à Alegre en Janvier 1425 pour les Etats Généraux du Languedoc.

En 1442, Jacques de Tourzel, fils d’Yves Ier, est titré dans les actes : Chevalier Baron d’Alegre, Meihaud, Viverols, Baffie et du Livradois, de Chomelix le Haut, de Saint Just, seigneur de Saint Quentin (en Velay), Conseiller et Chambellan du Roi.

En 1459, à la procession du Puy, Guillaume Armand de Polignac et Jacques d’Alegre portent le trône sur lequel était placée la Sainte Vierge, à la demande de Louis XI, pour que Dieu, à l’intercession de la Vierge, donnât un dauphin au royaume de France.

Jacques de Tourzel joua un rôle militaire assez important. Il fut député en Auvergne par Louis XI, en 1470, « pour prendre et choisir 95 lances à conduire à l’armée de Catalogne, savoir 15 lances de sa compagnie et 80 pour la compagnie du Comte Dauphin d’Auvergne et du Comte de Boulogne ».

Il est à remarquer que par lance on entend « lance garnie », terme utilisé pour décrire un peloton d’élite comprenant : un homme d’armes, armé de toute pièces, un coutilier, un page, un valet, des archers, en sorte qu’une lance était parfois composée de 10 cavaliers, sans compter les gens de pied.

15 lances pouvaient donc représenter plus de 150 hommes et 95 lances un corps de plus de 1000 hommes.

Jacques de Tourzel est qualifié de « Conseiller et Chambellan du Roi , Capitaine de 80 hommes d’armes » dans un certificat qu’il délivra en 1472, attestant qu’Antoine de la Chassaigne, Chevalier, seigneur de Sereys, avait bien servi en Catalogne.

Il ne néglige pas pour autant l’administration de ses domaines, après avoir fortifié et relevé de ses ruines la ville d’Alegre, éprouvée par les assauts et les incursions qui s’y étaient succédés durant la guerre contre les Anglais. Il y développe ainsi le commerce en créant une foire et des marchés importants.

En 1485, il confirma les privilèges accordés par son père à certains habitants de la ville d’Alegre et permit à d’autres, à partir de cette date, de se clore dans la première enceinte du château en se départissant de la condition de main morte, qui, au dire de Chabrol, était de droit commun dans cette terre.

Il fut marié en première noces avec Gabrielle d’Astic. Il a eu d’elle 5 enfants, dont les deux premiers vont jouer un rôle important et s’acquérir une gloire importante.

L’ainé, Yves II, dit »Le Grand », baron d’Alegre restera sans doute le plus marquant de sa maison. Il meurt à la bataille de Ravenne en 1512, après avoir vu son fils ainé tomber au combat. Il venait de sauver son ami Bayard

Le second, François d’Alegre, de par son mariage avec Charlotte de Chalon, devint comte de Joigny et baron de Vitteaux et rendit hommage en son nom des terres de Crespy et d’Athier, tenues du château de Peronnes.

Chevalier de l’Ordre du Roi, Conseiller et Chambellan également du Roi, Capitaine de Montargis, il accompagna le roi Charles VIII à la conquête du royaume de Naples.

Il participa, aux côtés de son frère Yves II, à la journée de Seminare en 1495, où Fernand d’Aragon, roi de Castille, et Gonsalve de Cordoue furent repoussés en Calabre. Il fut commis avec son frère au gouvernement de la Basilicate, et fut plusieurs fois chargé de missions militaires et diplomatiques.

Il servit ensuite en plusieurs occasions militaires le roi Louis XII qui lui donna, dès septembre 1513, l’office de Grand Maitre et Général réformateur des Eaux et Forêts de France après la mort de Jean du Puy, seigneur du Coudray.

Il fut confirmé dans cet emploi par François Ier, le 10 Janvier 1515.

Le second fils d’Yves II, Gabriel de Tourzel, devient baron d’Alegre et participe aux campagnes d’Italie. Il obtient de François Ier d’ajouter 6 fleurs de Lys au blason des Tourzel et le reçoit en son château le 17 Juillet 1533. Il meurt en 1538.

Ses deux fils décéderont sans postérité.

C’est le troisième fils de Gabriel, Yves III, qui deveint baron d’Alegre. Il décède en son château, assassiné à la suite d’une intrigue amoureuse, sans laisser de descendance directe.

C’est sa veuve qui hérite du château d’Alegre, son neveu s’installant à Issoire (Puy de Dôme). C’est elle qui soutient le siège de 1593 et se rend après deux jours de tirs de canons qui produisirent de grands dégâts dans les remparts de la ville. Cependant, après quelques semaines et seulement deux heures de combats, elle reprend miraculeusement le château. En souvenir, est décidé qu’à perpétuité, le huitième jour d’Août et le tiers jour d’Octobre seraient jour de fête et que des processions générales seraient organisées.

Yves IV décède en 1592 en son hôtel d’Issoire, assassiné avec son épouse, ses deux filles étant épargnées.

Christophe II, installé en son château de Blainville, en Normandie, après avoir fui en Italie pour échapper àla justice, rentre en France et s’établit à Alegre vers 1605. Il épouse Louise de Flagheac, et dote Alegre d’un hôtel-dieu. Il meurt vers 1640.

Son épouse fait construire la nef de Notre Dame de l’Oratoire. 

En 1640, Claude-Yves de Tourzel devient marquis d’Alegre et meurt vers 1664.

Le dernier de la célèbre lignée des Tourzel sera Yves V, qui participe à toutes les guerres de Louis XIV : campagne de Hollande, guerre d’Augsbourg, guerre d’Espagne. Entre ses campagnes, il réside soit dans l’un de ses hôtels à Paris ou à Versailles, soit dans un de ses châteaux : Cordes dans le Puy de Dôme où est conservé le gisant en marbre d’Yves II, Meilhaux ou Alegre, dans lequel il séjourne lors de l’incendie de 1698.

En 1724, il est promu Maréchal de France. Il meurt en 1733, ne laissant que 3 filles en vie sur huit enfants.


Le château :

Château, reparium, castrum...

Plan d'Allègre d'après source

Perché à la cime du mont Boury, le reparium de la première famille (on disait "race", maintenant on dit plutôt "maison") des d’Alegre, chevaliers puis barons, et Grasacum, bourg au pied du même volcan, se joignirent et devinrent Allègre !

Pourquoi user du mot "reparium" qui peut paraître pompeux ou snob...?

Le mot du latin médiéval reparium ne signifie pas "repaire" dans le sens actuel de repaire de brigands. Il est de la même famille que "réparer" et "retour". Le sens est celui du retour à la maison du Père. Là où on se "répare", où on se refait une santé. Il est voisin de Père et Patrie. Il est voisin d'apparier : mettre ensemble deux par deux des éléments de mêmes nature et valeur.

Castrum (ou motte castrale), comme reparium, sont les mots utilisés dans les textes du Moyen Âge pour désigner le lieu où le chevalier se retire entre deux guerres, le plus souvent guerres privées. C'est plus que le château lui-même. C'est le groupe "château + chapelle ou église + habitat". On sait qu'à Châteauneuf (d'Allègre) il y eut un château, une église et des maisons. Châteauneuf fut un castrum, et pas seulement un château... ni un "repaire de brigands" !

Le vaste édifice fut construit à la fin du XIVe siècle par Morinot du Tourzel, sur l’arête méridionale du volcan du Boury, à l’emplacement d’une forteresse primitive moins importante.

Le château offrait l’aspect d’un quadrilatère allongé à plusieurs étages, flanqué de trois tours, couronné d’un chemin de ronde avec créneaux et mâchicoulis tréflés.

Au centre des batiments principaux, le donjon où « tour du  Trésor ». Ce trésor, les papiers des propriétaires, disparaitra tout ou partie lors de l’incendie de 1698.

Trois enceintes le protégeaient, dont la plus grande, couvrant un hectare, 78 ares et 84 centiares, était défendue par 11 tours percées de meurtrières et reliées entre elles par des courtines.

Deux portes principales avec corps de garde, créneaux, mâchicoulis et herses, y donnaient accès, la porte Nord, nommée porte de Ravel et celle du Sud nommée Porte de Monsieur.

Le tout était entouré des principaux ouvrages de défense alors en usage, fossé à l’Ouest avec pont levis.

Dans la troisième enceinte se trouvait la chapelle Notre Dame de L’Oratoire (oratoire depuis 1547, nef en 1650) et sa piéta miraculeuse.

Dans la seconde enceinte, la chapelle Saint Yves, lieu de sépulture des d’Alegre, en ruines vers 1764.

Le 15 Novembre 1698, un violent incendie réduisait en cendre cette magnifique forteresse, alors occupée par Yves V d’Alegre.

Du château lui-même, il ne reste que la Potence, classée Monument Historique en 1935, qui s’insérait dans la façade méridionale. Tout près, on trouve la tour de la salle de garde, en ruines. A quelques dizaines de mètres, au sud de la Potence, isolée au milieu des jardins, on trouve une tour servant de pigeonnier qui commandait sans doute l’escalier conduisant au donjon.

La porte de Ravel ne présente plus qu’une tour avec meurtrière, la seconde ayant été démolie en 1845.

La porte de Monsieur, bien conservée est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.

Une tour avec meurtrières, à proximité de la mairie, appartenait au système de fortifications de l’entrée sud (barbacanes).

Des huit hôtels bâtis à partir de 1435 à l’intérieur de la première enceinte par des notables, il ne reste que peu de choses, l’Hôtel de la Clède, l’Hôtel de Bar, dont la tour d’escalier est encore intacte, l’Hôtel de Chardon dont la tour octogonale en saillie dans la rue de Notre Dame de L’Oratoire à été démolie en 1868.

Des cinq autres, il ne reste que des traces visibles seulement à l’œil du chercheur averti.

Les remparts, aliénés par lots dès le règne de Louis XIII, ont fourni des matériaux de construction aux maisons de la rue de Notre Dame, de la place du Marchédial, de la rue des Clostres…

De belles pierres, en réemploi ici et là, mises en valeur au hasard des restaurations d’immeubles, proviennent sans doute du château.


A noter que du château, on a une vue imprenable sur la plaine du Velay avec vue au loin sur le donjon du château de Polignac devant lequel on passe lorsque l’on a quitté le Puy pour se rendre à Allègre…


Sources :

- Panneaux dans la ville

- Site de l’Association des Amis d’Allègre.

- Plan fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.

Photos :

-Jimre (2015)





Posté le 10-01-2016 23:10 par Jimre

Lavoute Polignac

Image de Lavoûte Polignac d'après source


Voir article sur Polignac


Source fournie par Nano.M:

- Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Posté le 14-02-2014 17:11 par Jimre

Leotoing

Image aérienne de Léotoing d'après source

Le château:

Au Nord de Massiac, on peut admirer les importants vestiges du château. Cet édifice dominant l'Alagnon de 150m, appartenait aux Dauphin d'Auvergne. De ses abords, une jolie vue se dégage sur les Gorges de l'Alagnon, le Cézallier, la Limagne de Brioude, le Livradois, le Plateau de la Chaise-Dieu et les Monts du Velay.

Si la prospection archéologique révèle une occupation gallo-romaine importante dans la régiondès le début de l'ère chrétienne, le plus ancien cadre administratif que nous connaissons reste celui des paroisses, mis en place à partir de l'époque mérovingienne. Issue de la paroisse primitive de Blesle, la création de la paroisse de Léotoing peut être datée du IXe siècle.

Le nom et la seigneurie de Léotoing tirent leurs origines d'une branche cadette de la famille de Mercœur. La première implantation d'un lieu fortifié se fait au XIe siècle, vers 1060. Dès la fin du XIe siècle, Anthoine de « Lauthon » puis ses frères et ses héritiers imposent leur autorité sur de nombreux fiefs voisins.

Vers 1240, la seigneurie se scinde et les cadets s'installent à Montgon qui devient le fief principal de la branche des Léotoing-Montgon. 

Le château n'occupe alors qu'une motte délimitée par un fossé, située approximativement au point le moins élevé du site, aux alentours du cimetière. À la suite de dissensions au sein de la famille comtale d'Auvergne, Léotoing fait partie des fiefs donnés par jugement royal à Robert Dauphin, comte de Clermont qui les lègue à son fils Hugues au début du XIVe siècle.

La marque des Dauphin

En 1261, les Dauphin donnèrent au château seigneurial un nouveau visage, une forte tour maîtresse et ses annexes furent édifiées en aménageant une terrasse sommitale sur le piton rocheux voisin. La motte primitive est arasée et l'ancienne basse-cour, close de murs, donne naissance au village avec son église paroissiale.

En 1264, les habitants reçoivent une charte de franchises et de privilèges en échange de prestations de services militaires et les fournitures au bénéfice des Dauphin et de leurs suites. Une de ces franchises leur permet d'avoir l'usage du four banal, ils sont exemptés de taille et de corvée à la condition de relever l'enceinte partiellement écroulée et de l'entretenir. Ils doivient en outre assurer la garde et nourrir sa suite lorsque le Dauphin séjourne au château.

Vers 1365, un autre Robert Dauphin renforça les défenses du château afin de dissuader toute attaque éventuelle. Ce fut le temps de la guerre de Cent Ans et des compagnies de mercenaires occupèrent Brioude (voir article sur Seguin de Badelol dont les troupes occupèrent la région entre Brioude et Lyon).

Au XVe siècle, un dernier programme d'aménagements résidentiels acheva de donner au château sa physionomie définitive. Béraud III, dernier représentant des Dauphin, maria sa fille unique à Louis de Bourbon, comte de Montpensier. De cette famille comtale puis ducale des Montpensier, la seigneurie passa aux ducs d’Orléans.

Le château laissé sans entretien tombe en ruines à partir du XVIe siècle. Vendu comme bien national à la Révolution, il sert alors de carrière pour les habitants du village.

L'enceinte:

Elle est assez bien conservée dans son tracé général et ne possède aucun flanquement. Le seul élément de fortification est la porte qui, au XIIIe siècle, était simplemnt percée dans la muraille. Deux siècles plus tard, deux piliers sont construits en avant de cette porte afin d'établir un mâchicoulis sur arc. Cette courtine est précédée d'un fossé sec qui permettait de constituer un éperon barré, commun en Auvergne.

Le village originel était construit à l'intérieur de l'enceinte alors que le village d'aujourd'hui est situé en dehors de rempart.

L'église:

Située à proximité du château, l'église romane de Léotoing domine l'ensemble villageois.

Un prieuré roman

Les plus anciennes mentions d'une église paroissiale dédiée à Saint Vincent datent des années 1060. Elles concernent les donations faites à l'abbaye de Sauxillanges par Anthoine de « Lauthon », et certains de ses parents.

L'abbaye de Cluny, dont relève Sauxillanges, y installe un prieuré à une date indéterminée. Son existence est attestée jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. L'église est construite dans la tradition romane de la fin du XIIe siècle. À l'origine, elle comprend une nef de trois travées voûtées en berceau, complétée vers l'est par un transept peu saillant dont la croisée est couverte d'une coupole sur trompes (voûte de forme hémisphérique soutenue par quatre arcs). Sur ce transept ouvrait une abside flanquée sans doute de deux absidioles dont il ne subsiste que celle située au Sud.

Des remaniements gothiques

Au cours du premier quart du XVe siècle, le transept, l'absidiole nord ainsi que l'abside principale sont abattus. Ils sont remplacés par une abside rectangulaire et par un chœur voûtés sur croisées d'ogives. Les clefs de voûtes sont sculptées aux armes de la famille de Balsac dont l'un des membres était alors titulaire de la charge priorale. Sur le flanc nord de l'église fut aménagée une vaste chapelle à caractère seigneurial voûtée sur croisée d'ogives. La clef aux armes écartelées des Dauphin d'Auvergne et des Sancerre, famille dont est issu Béraud III dit « Le Jeune », dernier représentant de la famille des Dauphin.

Décors et peintures

On accède à l'église par un porche autrefois protégé par un auvent. Le couronnement du mur méridional porte une corniche à modillons (pierre en saillie soutenant les éléments d'une corniche) sculptés, dont deux paraissent d'origine. Dans la nef, les chapiteaux de facture archaïque reproduisent des thèmes iconographiques répandus en Brivadois (sirène bifide, aigle, lions affrontés, etc.) Sur le mur oriental du bras sud du transept, les restes d'une peinture murale du XVe siècle figurent une Déposition de Croix. La belle qualité d'exécution de la scène est associée à la présence du donateur qui pourrait être un prieur de la riche famille des Balsac. Dans l'absidiole voisine, la figuration d'un Dieu de Majesté en Pantocrator (qualificatif de Dieu, maître de l'univers et figuré en buste) est associée à une délicate scène de l'Annonciation qui peut être datée de la seconde moitié du XIVe siècle. Il est à remarquer que les carnations peintes en sel d'argent ont viré au noir.

La chapelle des lépreux:

Plaque posée par la Communauté de communes du Pays de Blesle : "Située sur un site dominant la vallée de l'Alagnon, la chapelle de Léotoing, surmontée d'un clocher-mur à arcature unique, date probablement de la fin du XVIIIe siècle. Le bâtiment, construit sur un rocher, est typique des petits édifices ruraux employant des matériaux de construction locaux. Appelée selon la tradition « chapelle des lépreux », elle aurait été édifiée hors de l'enceinte du village afin d'éviter tout contact avec des personnes malades.

Le four banal actuel, construit en dehors des remparts n'est certainement pas celui d'origine cité dans les franchises. Le batiment de plan absidal, possède une seule cheminée primitive en pierre, placée au dessus du fournil.


Sources:

-Wikipedia

- site auvergne-centrefrance

- Panneau situés dans le village et la chapelle

- Image aérienne fournie par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

-Jimre(2013, 2020)


Posté le 09-10-2013 11:32 par Jimre

Chalencon

Retiré au fond des gorges de l'Ance, petit affluent de la rive gauche de la Loire, ce petit château du Velay est établi sur une roche plate isolée qui porte une enceinte quadrangulaire enfermant un donjon cylindrique et une église.

Source: "L'évolution des châteaux dans la France au Moyen-Age" par André Chatelain.

Posté le 27-01-2013 19:15 par Jimre

Dunieres


Retranscription du site "La Tour de Dunières" (qui n'est malheureusement plus accessible...)


La tour de Dunières est le dernier vestige du château médiéval de Dunières-Joyeuse.
Visibles depuis la route reliant Dunières à Montfaucon, le donjon et l'ancien périmètre du château, clos de murs, sont depuis 1938 la propriété privée des descendants de Florentin Malartre qui, en 1895, avait procédé à la restauration du bâtiment en accord avec la famille de La Tour-Maubourg.


La tour de Dunières a été inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 2002.


Le rapport présenté  à cette occasion en résume les caractéristiques :


" Comparable à celle d'Esplantas (Haute-Loire) et de Montpeyroux (Puy-de-Dôme), la tour de Dunières appartient à la lignée des tours circulaires construites à partir du XIIIe siècle selon le modèle dit « philippin » issu des progrès apportés par Philippe-Auguste dans l'architecture militaire. Elle en présente les principales caractéristiques : fonctions mixtes, à la fois défensives, résidentielles et ostentatoires avec superposition de niveaux de stockage, d'un niveau d'entrée, d'un niveau résidentiel et d'un niveau défensif, avant d'aboutir à la plate-forme sommitale équipée de hourds de pierre; épaisseur des murs, soigneusement parementés; escalier pris dans l'épaisseur des murs. On note cependant quelques dispositions archaïques (accès par le premier étage, voûtement par coupole ) .
Même si la tour a souffert d'un état d'abandon prolongé et si les restaurations réalisées au XIXe siècle l'ont dotée d'un couronnement un peu sec, elle reste un élément intéressant de l'architecture médiévale dans la région. En outre, ses abords, heureusement préservés, réservent un potentiel archéologique très prometteur. "


La toponymie des lieux, la tradition orale et les documents écrits se rejoignaient pour confirmer l'existence, à la fin du XVIe siècle, en bordure du plateau, de deux châteaux appartenant, l'un au Seigneur de Joyeuse, l'autre au Seigneur de La Roue.
Du château de Joyeuse subsistaient autrefois les soubassements d'une tour massive qui constituait la pièce maîtresse d'un château-fort très ancien. Ce dernier contrôlait plateau et vallée au point de convergence des sentiers muletiers et chemins qui, par les cols des Boutières, faisaient communiquer Vivarais et Forez en traversant le Velay occidental.
En 1164, une bulle du Pape Alexandre III plaçait sous l'autorité de l'Evêque du Puy le " castrum " de Dunieres, construction au moins antérieure à 1146, puisque, cette année-là, le roi Louis VII interdit pour un temps l'édification de nouvelles forteresses dans le diocèse du Puy.
Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, les Saint-Didier étaient seigneurs du château supérieur et d'une partie de la terre de Dunieres.
La baronnie des Saint-Didier et Dunieres passa ensuite aux mains des seigneurs, plus tard ducs, de Joyeuse et, en 1587, au duc de Bourbon-Montpensier.


 Au XIIe siècle, sur l'autre partie de la terre de Dunieres, étaient établis les Retourtour, déjà richement possessionnés en Vivarais, qui possédaient, non loin de l'église, la maison-forte ou château-bas de Dunieres.

Au XIVe siècle, peut-être à la suite d'une guerre privée où, allié à des seigneurs du voisinage, il avait vaincu Jaucerand de Saint-Didier, Briand de Retourtour, fit construire, tout près du château des Saint-Didier, une haute tour et un château-fort, plus tard appelés " de La Roue ", du nom de Maragde de La Roue, troisième épouse et héritière du Seigneur de Retourtour.
A sa mort, la terre de Dunieres, bien que revendiquée par Guy de Saint-Priest qu'elle avait épousé après son veuvage, resta l'apanage des cadets de La Roue.


Au cours des guerres de religion (1562-1598), les châteaux constituèrent une forteresse solide avec une garnison entretenue par la Ligue et les Etats du Velay, qui firent procéder à une remise en état des fortifications. Ils ne furent jamais pris, contrairement aux bourgs fortifiés et châteaux voisins de Tence, Montfaucon et Saint-Pal.
En 1719, Henri-Joseph et Marie-Charlotte de la Garde-Chambonnas, familiers du duc et de la duchesse du Moine et de la cour brillante du château de Sceaux, vendirent leur moitié de la seigneurie de Dunieres au marquis de Maubourg, Maréchal de camp aux armées du Roi.

En 1753, Claude Florimond de Fay, Comte de Maubourg, rachetait à Thomas d'Espinchal la deuxième moitié de la terre de Dunieres, devenant ainsi maître de toute la baronnie, qu'il transmit à son fils aîné, Marie-Charles César de Fay de la Tour Maubourg.

Ce dernier, Maréchal de camp de La Fayette en 1792 et compromis avec lui après la journée révolutionnaire du 10 août, le suivit en exil et partagea sa captivité en Prusse et en Autriche. Il fut considéré comme émigré et ses biens furent déclarés biens nationaux.
Le château-bas du bourg trouva acquéreur mais les châteaux supérieurs, laissés à l'abandon pendant un siècle et demi, étaient si délabrés qu'ils ne furent pas mis en vente.


Subsistaient encore, selon le rapport de la municipalité, une chapelle partiellement éboulée, quelques murs en ruine des anciens bâtiments, une tour massive plus qu'à moitié détruite et une grande tour presque intacte.


En 1801, la famille de la Tour Maubourg racheta le château-bas et reprit possession de la tour et des ruines qui l'entouraient. Beaucoup de pierres avaient été prises ou descellées des ouvertures et emportées.


En 1895, Madame de la Tour Maubourg confia à Florentin Malartre son désir de consolider sa vieille tour.
Le 23 juillet, une convention était signée avec Messieurs Vial et Geneste pour l'ensemble des travaux: colmatage de la brêche, réfection des ouvertures en pierres de taille, re-jointement des murs extérieurs, rétablissement de l'escalier d'accès à la porte extérieure, pose d'un plancher, d'un escalier en bois et d'une porte ouvrant sur l'escalier intérieur en colimaçon.


Le dernier héritier de la tour, sans descendance, la proposa à François Malartre (1865-1951), qui en devint propriétaire en 1938.


Sources:

-Site "La tour de Dunieres" (qui n'est malheureusement plus accessible...)


Photos:

-Jimre (2010)

Posté le 16-01-2013 15:54 par Jimre

Roche en Régnier

Edifié au XIIIe siècle, le donjon n’est pas la résidence habituelle des seigneurs, barons de Roche. Majestueuse, dominant le paysage et le bourg, la tour de Roche permet d’affirmer la présence et l’autorité du seigneur sur la région en donnant du crédit à ses représentants permanents (bayle ou capitaine du château).

Batie selon les règles de l’art, la porte d’entrée du donjon se situe au premier étage avec comme moyen d’y accéder une simple échelle que l’on peut retirer en cas de danger.

Le rez-de-chaussée abrite les réserves en grains, vins et huile. A l’étage, le seigneur peut avoir son logis, meublé très simplement. Mais souvent la fonction du donjon est plus un rôle de défense ou de stockage des biens du seigneur.

Les différents propriétaires dont le passé a gardé la trace  furent les Roche, Les Levis et pour finir le seigneur Noël Jourda de Vaux, qui, le château en ruines, interdit aux habitants d’en emporter les pierres…

Quelques dates :

-950, Régnier, premier seigneur de Roche, donne son nom au futur bourg. 

-1087, Durand de Roche fait don de l’église de l’église de Saint Maurice à l’évêque du Puy et au prieur de Chamalières.

-XIIIe siècle, les Roche s'allient aux plus grandes familles vivaroises. La seigneurie s’étend dans les monts du Vivarais.

-1340, avec la mort du dernier héritier masculin, la seigneurie passe entre les mains de la famille vivaroise de Lévis, à la tête d’un domaine allant du Velay à la vallée du Rhône.

-1486, Roche est donné en apanage par Jean de Bourbon à son fils naturel, Mathieu.

-1527-1538, la seigneurie est confisquée par François Ier, puis restituée à la famille de Bourbon.

-1769, le Maréchal Noël Jourda de Vaux, dernier seigneur de Roche, conquiert la Corse.


Source:

- Panneau situé près de la Tour

- On parle aussi de la Roche en Régnier ici


Photos:

- Jimre (2012)

Posté le 23-09-2012 21:05 par Jimre

Chalencon

Le bourg féodal de Chalencon apparait avec sa chapelle et son moulin, en même temps que le chef-lieu de cette localité, entre 1021 et 1047. C’était le siège de la baronnie de Chalencon, qui alliée aux Polignac, fut une des plus puissantes familles de la région.

Le site du lieu a, sans doute, contribué à faire de gros village médiéval un important lieu de passage et de commerce, comme l’atteste la présence d’un pont dit « le pont du diable », de la légende rencontrée un peu partout en France qui veut qu’un pont, construit par le diable, lui ait été soutiré par ruse .

Chalencon était placé sur une voie de commerce et les Chalencon avaient des équipes muletières qui assuraient un important trafic de marchandises, entre les montagnes du Velay et la vallée du Rhône. On trouve aussi un village appelé Chalencon dans la vallée de L'Eyrieux, près du Cheylard.

Les vestiges du château consistent en trois terrasses de niveau différent, dont l’une, située à l’ouest, surplombe le village. Il reste peu de choses des anciens bâtiments et murailles : hormis le svelte donjon circulaire, restauré, au sommet crénelé, subsistent encore deux tourelles d’angle, en partie reconstruites au début du XXe siècle et quelques fenêtres de la fin du XIIIe siècle. Le château fut définitivement abandonné aux alentours de 1600. Il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1913.

Il existe une polémique car les créneaux du donjon sont l'œuvre des architectes de Viollet-le-Duc restaurateur de sites médiévaux sous Napoléon III. Vu l'emplacement de la tour, il s'agit plus vraisemblablement d'une tour plate où était entretenu un feu durant les brumeuses nuits d'hiver pour que les marchands et pèlerins se repèrent. Il ne faut pas oublier que la place de Chalencon était avant tout un centre commercial dont le passage sur le pont du diable était payant.

La chapelle, qui fut accolée au château au début du XIe siècle, servit aux villageois de lieu de culte jusqu’au milieu du XVIIIe siècle. L'abside, voûtée en cul-de-four, autrefois sans doute ornée de fresques, est délimitée par cinq arcades en plein-cintre, dont l’une, dans la face méridionale, est percée d’une fenêtre gothique géminée du XVe siècle, avec rose quadrilobée. Les arcades viennent s’appuyer sur des colonnettes au chapiteau feuillagé, dont deux manquent. À la fin du XVIIe siècle, la voûte primitive, écroulée, fut remplacée par un plafond lambrissé subdivisé en une myriade de petits caissons blancs décorés de dessins de fleurons et de monogrammes. La cloche suspendue dans le campenard porte la date de 1499.


Update d'Août 2019: en consultant nos photos, je me suis aperçu qu'au niveau du château de Chalencon, on pouvait voir, gravé sur les les murs du château, un très beau blason de la famille de La Roue. N'hésitez pas à aller faire un tour sur ce château où l'on retrouve le blason gravé sur la porte d'entrée de la tour...


Sources :

- Wikipédia ici et

- Autour des Châteaux


Photos:

- Jimre (2012)


Posté le 22-09-2012 17:57 par Jimre

Polignac

Plan de Polignac d'après source


Le château de Polignac apparait dans une charte datant de 930 sans que l’on sache exactement de quand date sa construction. Juché sur un piton volcanique entouré de falaises escarpées d’où l’on peut apercevoir le Puy en Velay tout proche, il était sans doute destiné à l’origine protéger la ville.

Ce site de défense exceptionnel a sans doute été construit dans cette période de troubles qu’est le temps de la féodalité où les comtes s’affranchissent du pouvoir royal dont ils sont les représentants. La féodalité se met en place et les dynasties locales prennent les pouvoirs d’un roi affaibli et lointain et se composent par la force ou par les alliances des principautés autonomes.

Parmi ces dynasties se trouve celle des Polignac. Vicomtes du Puy depuis le IXe siècle, ils s’emparent de la forteresse de Polignac dont ils adoptent le nom à la fin du XIe siècle. En l’absence du comte de Toulouse, qui a l’autorité sur le Velay, de grands seigneurs en profitent pour faire la loi dans la Province. Les Polignac sont les plus puissants d’entre eux, les seuls à pouvoir rivaliser avec l’évêque du Puy, investi des charges comtales et soutenu par le roi pour contrecarrer les féodaux.

Bien que très indisciplinés aux yeux du pouvoir royal, ils participent quand même aux grands combats de leur temps, à commencer par les croisades, et conservent leur position de première famille du Velay. Héracle de Polignac participe en 1098 à la première Croisade où il trouve la mort.

La région retentit du bruit de ces querelles tout au long du Moyen-Age. L’évêque se plaint souvent que les Polignac se battent contre les dynasties voisines pour accroitre leur zone d’influence et surtout profitent de leur position pour rançonner les voyageurs qui se rendent au Puy pour le célèbre pèlerinage.

En 1213, une décision royale contraint les vicomtes à rendre hommage à l’évêque. Pendant la guerre de Cent Ans, les Polignac assurent la défense de la région et renforcent la position de Polignac en construisant le donjon, haut de 32 mètres (1385-1421).

Cela ne les empêche pas de subir les manœuvres de Louis XI qui confisque leur château en 1467, après qu’ils se soient ralliés à la rébellion de seigneurs désireux de conserver leur indépendance vis-à-vis du pouvoir royal (Ligue du Bien Public).

Au XVIe siècle, les Polignac, définitivement assagis, occupent les plus hautes fonctions auprès du roi. Ils construisent à Polignac la résidence de la Vicomté, plus confortable et décorée au goût du jour. En 1533, François Ier, en route vers le Puy, y séjourne et salue les Polignac comme les « Rois des montagnes »

Quand les guerres de religion embrasent la région, la famille reste fidèle à Henri III et au protestant Henri de Navarre ou Henri IV, alors que le Puy se rallie aux Ligueurs, catholiques intransigeants.

En contribuant au triomphe de la cause, le château joue un rôle politique et militaire essentiel. La paix revenue, les châtelains délaissent la vieille forteresse pour une résidence plus confortable sur les bords de Loire, Lavoûte-Polignac.

Au XVIIIe siècle, ils abandonnent définitivement Polignac, brillent à la cour de Versailles, puis émigrent sous la Révolution à la demande de Louis XVI. Le château est alors vendu comme bien national et sert de carrière de pierres.

Quand le Prince Jules de Polignac, ministre des Affaires Etrangères de Charles X, le rachète au XIXe siècle, il n’est plus qu’une ruine dont le pittoresque séduit de rares visiteurs comme Georges Sand, qui y situe l’action d’un de ses romans, le marquis de Villemer, et Prosper Mérimée, premier inspecteur des Monuments Historiques, qui le classe en 1840.

Sa renaissance s’amorce en 1893 avec la restauration de donjon. Elle se poursuit sous l’égide de la Fondation Forteresse de Polignac, créée par la princesse Constance de Polignac.

En 2012, création de l’association Forteresse Polignac Patrimoine pour la valorisation du site.


Sources:

- Panneaux trouvés pendant la visite

- Plan fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2012, 2015, 2020)

Posté le 26-08-2012 16:53 par Jimre

Bouzols

Plan de Bouzols d'après les sources


Un donjon du XIIe siècle est flanqué de tours circulaires et isolé par un fossé taillé dans le roc.

Il subsiste des fragments de courtine et une tour ronde.

Le château a été restauré au XIXe siècle.


Sources:

- ?

- Plan du château fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen-âge en France, C-L Salch, Editions Publitotal


Photos:

- Jimre (2008, 2021)

Posté le 14-05-2012 20:05 par Jimre

Rochebaron

 1- Principales dates du château :

Les éléments du château tels qu’on peut les voir en partie restaurés aujourd’hui remontent au XVe siècle. Cependant le château primitif date vraisemblablement du XIIe siècle, des traces de la famille de Rochebaron remontant même au Xe siècle.

Entre 1150 et 1200 :

Le château est hommagé. Il est constitué de deux parties principales, l’une dédiée à la surveillance de la vallée de la Loire (emplacement de l’actuelle chapelle et de la cuisine), l’autre assurant la défense de l’accès principal par l’ouest avec un donjon rectangulaire (emplacement de la tour triangulaire).

 Début XVe siècle :

 D’importants remaniements interviennent, motivés par la guerre de Cent Ans et une période fortement troublée, avec notamment :

La reconstruction de la chapelle telle que les ruines nous la présentent aujourd’hui.

La fortification de l’accès à la troisième enceinte, avec la construction de la porte à herse 

La construction de la tour ronde (mentionnée dès 1419).

Fin  XVe siècle :

En ces temps de paix relative, les considérations défensives ne sont plus prioritaires et l’on profite de cette période pour surélever l’ensemble herse-chapelle et y adjoindre un étage d’habitation.

XVIe siècle :

De nouvelles techniques de guerre étant apparues, l’aspect défensif du château est adapté à ces nouvelles contraintes avec le remplacement du donjon carré par une tour triangulaire dont l’angle vif est constitué par des pierres de grande dimensions qui offrait moins de prise aux tirs des assaillants venant de l’ouest.

De plus elle est armée de véritables canonnières permettant de répondre à l’artillerie de l’époque.

A partir du XVIIe siècle :

Ce siècle marque la fin de l’activité du château en tant que tel. Il commence à être désaffecté à partir de 1654.

Il est mentionné en ruines dès 1743. Son manque de confort a conduit ses propriétaires à le délaisser et la dernière famille propriétaire, les De Fisicat, n’en fera plus acte de possession à partir de 1826.

Au début du XXe siècle, le site a servi de ferme d’accueil  pour 3 familles dont l’une exerçait la profession de tisserands. Ces habitants demeuraient dans un bâtiment du XVIIIe siècle (restauré début des années 90 par « les Amis de Rochebaron ».

Alors que les derniers vestiges disparaissaient, notamment le poste de garde coté Loire qui existait encore début XXe siècle, la seconde moitié du XXe siècle a vu un regain d’intérêt pour le site avec son classement en tant que Monument Historique en 1951.

En 1972 naissait l’association des Amis de Rochebaron qui voulait empêcher que l’ignorance entraine la lente mais inexorable destruction de ce site.

Refondée en 1986, l’association compte aujourd’hui deux cents membres qui d’une façon ou d’une autre aident à la sauvegarde de ce patrimoine

En ce début de XXIe siècle, la phase de sauvegarde est terminée et laisse place à une étape de réhabilitation.

2-  Les éléments visibles dans le château :

Plan de Rochebaron d'après source

La ferme d’accueil du XVIIIe siècle accueillant le musée lapidaire abritant des matériaux divers recueillis lors de la restauration du château

La poterne, porte fortifiée avec des barres et verrous de fermeture qui permettait une sortie discrète du château en cas de siège.

La table d’orientation avec de magnifiques blasons des Rochebaron et de la commune de Bas-en-Basset où se trouvait une poste de garde composé d’une tour de guet encore visible au XXe siècle.

La porte à herse dont la défense était  assurée par une arrivée en longeant le mur (exposition aux jets des défenseurs), une herse , deux tours en U semblables, à l’exception de l’orientation de leurs archères, permettant une meilleure défense en couvrant plusieurs directions, et une porte fermant par des barres.

Les tours étaient plus hautes afin d’assurer une meilleure protection de l’ensemble de la porte.

 A noter le mélange pierre-briques qui constitue cet ensemble ( on retrouve la brique dans l’Ain(Dombes) et l’Isère.

La chapelle se trouve vraisemblablement sur le site primitif du château (citée en 1301). Elle est dédiée à saint Antoine du Viennois, un saint guérisseur.

La chapelle comporte une nef unique de 8,15 m de longueur, prolongée par son abside située coté Loire. La paroi, coté ferme d’accueil, possède des restes de mâchicoulis, témoins de la fortification de l’édifice. Les ouvertures sont plus étroites en bas (défense) alors qu’elles deviennent très larges en haut (habitation seigneuriale avec une superbe fenêtre à meneaux).

Le bâtiment semble donc avoir eu 3 fonctions simultanées : lieu de culte, système défensif (en complément de la porte à herse), et bâtiment résidentiel à l’étage desservi  par un escalier à vis situé dans la tour ronde attenante.

La citerne, qui était un édifice vital permettant de récupérer les eaux pluviales par un système de canalisations. Elle a une profondeur de 16 m et une largeur de 3 m.

Une légende nous est parvenue dans laquelle intervient cette citerne (voir ci-après le résumé).

Le logis, ancien logement  du seigneur avec une salle de réception, une cheminée encore visible et un dallage aujourd’hui recouvert.

La cuisine dont le pavement comporte des creusements et inclinaisons permettant l’évacuation des eaux vers l’extérieur. Les restes de 3 cheminées sont encore visibles aujourd’hui.

La tour triangulaire qui comme dit précédemment a remplacé une tour carrée au XVe siècle. Elle est constituée de 5 niveaux  communiquant par des escaliers intérieurs à volées droites et avait un usage exclusivement militaire.

La courtine, entre les deux tours  est l’enceinte la plus épaisse du château (1,60 m)et dont la hauteur est de 9,45 m car elle est située à un endroit stratégique pour la défense face au chemin d’accès de jadis.

La tour ronde :

Dont le palier d’entrée cumule différents dispositifs défensifs avec :

Une échelle d’accès escamotable,

 Une double porte,

Une trappe qui s’ouvre sur 4 m de profondeur,

La hauteur des premières marches de l’escalier qui est nettement supérieure à celle des marches suivantes qui sont plus larges,

La présence d’un assommoir (marche élargie pouvant supporter un défenseur).

Dont les salles sont construites sur le même modèle : une cheminée de taille imposante par rapport à la surface de la pièce, deux fenêtres à l’orientation Sud Ouest-Sud Est et des latrines séparées jadis séparées par une porte et des aérations grâce à des ouvertures dédiées.

A l’origine les hourds équipant la courtine et la tour ronde étaient en brique. Mais pour des raisons techniques, leur  restauration a été faite en bois de tech qui ne nécessite aucun entretien.

La tour Nord, tour circulaire composée de 3 salles superposées, voutées en coupole et communiquant par un puits central.

Le village, situé à l’extrémité du plateau qui s’étend devant les deux tours principales. Les premières mentions d’habitation sont du XVIe siècle avec Huit feux en 1550

A noter que dans le virage permettant d’accéder au château (au niveau de la zone permettant d‘accéder au niveau de ce plateau devant la courtine et au dessus du châtelet de la porte de l’entrée)  on peut voir dans la végétation des vestiges de murs ainsi qu’un fossé qui ferme l’éperon du château. Cette zone n’a pas l’air d’avoir encore été mise en valeur et si quelqu’un peut nous donner des précisions sur ces vestiges dont vous pouvez voir les photos sur notre site, ce sera avec plaisir que nous les publierons.


3- La légende de Rochebaron.

" A peine Héracle de Rochebaron venait-il d’être défait à Serverette (en Lozère) que le Sénéchal Humbert de Grolée se présenta devant la porte du castel et demanda la reddition de la place. A cette injonction, un conseil présidé par les deux châtelaines se réunit et arrêta qu’on devait résister à tout prix.

Sans perdre de temps, le Sénéchal investit la place, fit mettre en batteries catapultes et pierriers. L’épaisse muraille de la forteresse s’écroula et donna le passage à l’assiégeant. Rochebaron était pris.

A la vue des soldats, les filles d’Héracle se jetèrent dans le puits qui avoisinait la chapelle. Les belligérants, saisis d’émotion, arrêtèrent  de se battre. Parmi eux se trouvait un valeureux chevalier, Philibert de Grolée, fils du Sénéchal. Il n’hésita pas à se jeter dans la citerne. Bientôt, on le vit reparaitre, étreignant dans ses bras vigoureux Jeanne de Rochebaron ; elle était morte. Un de ses compagnons d’armes réussit à retirer du puits Marguerite, que quelques soins ramenèrent bientôt à la vie.

Marguerite fut comblée de prévenances ; sa profonde tristesse touchait tous ceux qui l’approchaient. On ne sut qu’inventer pour la sortir de sa morne torpeur ; chevauchées, parties de chasse, succédèrent aux réceptions et aux tournois. Dans l’une de ces joutes entre chevaliers, Philibert de Grolée resta le vainqueur. Ce fut des mains de Marguerite qu’il reçut la palme d’or. A peine tendait-il la main pour saisir le prix du à sa bravoure autant qu’à son agilité, qu’il tombait en défaillance.

Il avait été grièvement blessé. Marguerite, s’en étant aperçue s’empressa de ranimer le jeune homme. Cet amour naissant ne fit par la suite que s’accroitre ; l’un et l’autre s'aimaient, mais sans oser se le déclarer. Un jour cependant, Philibert de Grolée, demanda la main de Marguerite ; la fille d’Héracle de Rochebaron n’eut pas la force de refuser.

Le grand jour choisi pour les noces arriva. Celles-ci battaient leur plein quand Marguerite, songeant à son père et à sa sœur chérie, quitta la grande salle et gagna par un escalier dérobé la porte du château. Enlevée par un chevalier qui lui était fidèle, elle se dirigea sur l’abbaye de Chazeaux où elle fut reçue par l’abbesse. Au moment de prononcer les vœux perpetuels, et voyant tomber à ses pieds son opulente chevelure, elle poussa un cri déchirant et dit avec effroi, dans un sanglot de larmes : Ô Jeanne ! Ô mon père ! Vous êtes vengés !"


De plus amples informations:

- En consultant le site du château de Rochebaron et plus particulièrement un lien intéressant sur une étude historique et architecturale sur Rochebaron.

- Un autre article concernant Rochebaron sur le site de www.Casteland.com


Sources:


- Article rédigé d'après les informations du manuel de visite du château.

- Plan fourni par Nano.M d'après Dictionnaire des châteaux et fortifications du moyen âge en France, Charles-Laurent Salch, éditions Publitotal.


Photos:

- Jimre (2010, 2014)

Posté le 30-05-2010 22:59 par Jimre

Histoire d'Arlempdes

D'après le livre "L'Evolution des châteaux-forts dans la France du Moyen-Age" par André Chatelain.

C'est un surgissement basaltique tumultueux, dressé sur le haut cours de la Loire, qui supporte ce château. Il utilise comme assise deux terrasses superposées aux contours très irréguliers.La plus élevée et la plus restreinte conserve les ruines du logis et la chapelle castrale. La plus basse et la plus étendue forme une grande basse-cour bordée d'une enceinte flanquée, sur les à-pic.

Informations reprises sur les panneaux du village.

1000 avant JC - La grotte de la Baume connaît une occupation humaine. On peut penser d’après de précédents travaux qu’un lieu de culte celtique ou pré celtique est établi à Arlempdes sur le site de la chapelle St Jacques le Majeur d’Arlempdes. La racine gauloise d’ Arlempdes « Nemeto « et la racine pré celtique « Nemasu » désigne le temple.

186-187 ap JC - on dit que le site des Souils était occupé. Arlempdes se situe au bord de la Loire(liger en latin dérive de Lig-ara : Rivière du Dieu), le plus long fleuve de la Gaule qui prend sa source au Mont Gerbier des Joncs et rejoint la mer à Nantes. Arlempdes est la frontière entre la Gaule romaine : « La Provincia Narbonensis» et la Celtique. La frontière est matérialisée par la Méjeanne et la Gazeille.

IIe-IIIe siècle -  Le site des Souils est à nouveau occupé. Les habitants l’avaient abandonné au Ier siècle suite à un incendie.

476 - Fin de l’hégémonie romaine. L’Auvergne fait alors partie du royaume wisigoth jusqu’à la bataille de Vouillé en 507 remportée par Clovis, chef des Francs. L’Auvergne entre alors dans le royaume des Francs

728-730 - Les sarrasins seraient présents sur le territoire du Devès.

An Mil - Un village est certainement implanté à Arlempdes. Cependant, aucune trace écrite ou témoignage architectural ne permet de penser que la forteresse d’Arlempdes est déjà construite.

1030 - On dit qu’une horrible famine a sévi durant 3 ans et que Saint Odilon, Abbé de Cluny, a sacrifié les vases sacrés de l’église pour soulager les pauvres.

1096 - Les seigneurs de Montlaur, famille issue du Languedoc, participent à la première croisade ordonnée par Urbain II. Ils sont alliés aux Dauphins d’Auvergne, aux Polignac et s’établissent en Vivarais. Pourquoi choisissent-ils ces terres éloignées de leur foyer d’origine ? Elles appartiennent aux évêques du Puy et de Viviers mais également au Comte de Toulouse. Celui-ci trouve opportun d’avoir un vassal dans cette contrée. Les Montlaur s’implantent donc tout près de Coucouron, au village « Montlor ».

XIIe siècle - On sait que la construction de la forteresse date de cette période. La chapelle castrale est rattachée à l’architecture romane Vellave. Au sein du village, il existe également une église paroissiale « Saint Pierre » qui date de la même époque. La chapelle castrale est désignée en 1320 comme « capella beati Jacobi castri Arlempdü ».

1248 - Les Montlaur sont propriétaires du château. Héracle de Montlaur dit « Le Vieux »(1230-1277) signe une lettre, datée d’Arlempdes, au roi Louis IX « Saint Louis ». Les Montlaur sont sans doute les maîtres d’ouvrage de la forteresse. Ils mettent en place une politique territoriale davantage en rapport « avec l’ampleur, la valeur stratégique du château d’Arlempdes, la qualité architecturale de sa chapelle ».

Petite légende: Sous le château, un passage secret mène à Le Goudet au château de Beaufort. Pons IV de Montlaur et Héracle II participent à la première des deux croisades de Saint Louis.

1269 - Les Montlaur transforment les terres  et le château d’Arlempdes en baronnie.

1304 - Pierre de Montlaur, convoqué par Philippe le Bel, participe à la guerre des Flandres avec 50 gens d’armes et 500 sergents recrutés dans la mouvance de la baronnie de Montlaur.

1429 - Durant la guerre de Cent Ans, Louis de Montlaur est chambellan et conseiller du roi Charles VII. Ce dernier lutte pour la couronne de France. Louis de Montlaur combat pour le roi aux cotés de Jeanne d’Arc. Il s’accorde une trêve le 11 Juin afin de marier sa fille Anne, dame d’Arlempdes avec Charles III de Poitiers-Valentinois qui devient seigneur d’Arlempdes. Le château et les terres d’Anne de Montlaur, lui sont apportés en dot. Charles III, après sa visite, transforme et répare le château qui a beaucoup souffert du passage des routiers, bandits de grand chemin. Cette famille embellit et modifie la façade. On aperçoit encore ses armoiries « d’azur  à six besants d’argent au chef d’or ».

1499 - Naissance de Diane de Poitiers. Après son frère Guillaume, elle est dame d’Arlempdes. Diane de Poitiers, d’une beauté exceptionnelle selon ses contemporains, est la favorite du roi Henri II qui lui fait construire un château à Anet. Elle aurait effectué quelques séjours à Arlempdes, et on lui attribue la construction du porche du château.

1585 - Guerres de religion. Le château d’Arlempdes n’est pas imprenable comme le croyait Henri IV. Il est assiégé par le chef protestant Antoine de la Garde dit « le cadet de Chambonas ». Il réussit à pénétrer dans l’enceinte grâce au portier en échange d’un sac de 1000 écus d’or. Il en profite pour piller et rançonner sauvagement le pays. Les Poitiers-Valentinois ne résident pas en permanence au château. Ils en ont confié la gestion à la famille de Goys qui est faite prisonnière par ce même chef protestant.

1586 - La peste en Devès et un hiver exceptionnellement rigoureux font de nombreuses victimes.

1588 - Les gens, excédés par la cruauté de Chambonas se rebellent et le tuent.

XVIe siècle - Les propriétaires, à partir de cette époque sont des grands personnages dont le lieu de résidence n’est plus à Arlempdes.

1783 - Le marquis d’Arlandes effectue le 21 Novembre 1783 le premier vol en montgolfière en compagnie de Pilatre de Rozier.

1790 - Création du département de la Haute-Loire.

1792 - Après la révolution française, la venue d’un prêtre assermenté fait éclater des incidents à Arlempdes. L’administration lance des mandats d’arrêt contre les prêtres réfractaires, notamment le curé d’Arlempdes. Il se cache dans les « bonnes maisons » ou dans les grottes environnantes.

1793 - Destruction « des croix, blasons et autres vestiges de fanatisme » que représentent la religion pour les révolutionnaires.

XVIIIe siècle - Le château d’Arlempdes est entretenu jusqu’à cette époque. Avant la révolution, le château est  déjà laissé à l’abandon.

1926 - Inscription du château aux Monuments Historiques.

1963 - La famille de Goys rachète le domaine et restaure le château par tranches successives.


Photos:

- Jimre (2008, 2014)


Vidéo:

Une vidéo réalisée par Thibaud Rigenbach sur la région avec des images d'Arlempdes.

N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...


Posté le 01-12-2008 20:40 par Jimre