Vous êtes sur la liste des articles liés au département Alpes-de-Haute-Provence.
Cliquez ici pour accéder à la liste des châteaux de ce département

Esparron de Verdon

Le quartier des ruines de Vière

« Vière », le vieux village, est une agglomération fortifiée d’origine médiévale, à l’époque où se protéger des guerres et des pillages était vital. Elle constitue la partie basse du village primitif d’Esparron-de-Verdon, établi sur un éperon rocheux au-dessus de la vallée du Sorbiou (ou ravin d’Albiosc), qui rejoint le Verdon un peu plus bas, au lac.

A l’abri du rempart, rues, places, ilots et habitations sont rassemblées autour de l’église Saint André, sous le château sommital (première mention en 990). Le donjon, édifié au XIIe siècle a été complété de différents corps de bâtiments jusqu’au XVIIe siècle.

Dans une étude menée en 1725 par l'état civil, il est noté : « le quartier Vière et le château […] Il y a trois rues horizontales sous le château, réparties selon la pente et parallèles au rempart au-dessus de la rivière. Elles desservaient les maisons par le haut et par le bas. Elles avaient pour nom la rue la plus haute, la rue seconde et la rue la plus basse. La rue la plus haute était habitée par les notaires et les avocats ».

La rue seconde menait d'un côté au parvis de l'église Saint-André et se terminait, de I’ autre, en impasse ou en sentier vers le terroir sud du village. Les façades des maisons habitées évoquent ce qui pouvait exister... 

Le rempart de Vière protégeait la ville en période Solide muraille de plus d'un mètre d'épaisseur, bâtie soigneusement en pierres disposés en lits horizontaux assez réguliers, elle accueillait certainement un chemin de ronde avec Créneaux et merlons avec archères, peut-être équipée d'un hourd (tunnel sommital en bois munis de fenêtres de tir).

A cette période, le bourg fortifié abritait sans doute la plupart des villageois. L'espace défendu, exigu, rassemblait les maisons autour de l'église et sous le château. L'ensemble était desservi par des rues.

Cependant, la plupart des ruines sont plus tardives, des habitations reconstruites au XVII et XVIIIe siècles après la période de presque abandon des XIV et XVe siècles et le réaménagement du rempart au XVIe siècle.

Cela explique la construction des façades sur le rempart lui-même, et non en retrait comme sa défense le demandait auparavant.

Enfin, à l'intérieur même de l'enceinte, des caves voûtées ont été reconstruites ou réutilisées : la moindre mètre-carré était occupé et rendu utile !

La petite cité médiévale a connu une période de presque abandon au XIVe et XVe siècle puis le quartier a été réinvesti au XVIIe et XVIIIe siècles.

Dans le même temps, Esparron-de-Verdon s’est étendu sur la colline en face, le quartier de l’Hôpital, puis au XXe siècle, sur celle plus à l’ouest, le quartier de la Chapelle.

L’exode rural au début du XXe siècle et le dépeuplement des campagnes ont conduit à l’abandon et la ruine de cette partie du bourg, la moins bien exposée au soleil hivernal. Ce sont maintenant ce qu’on appelle les ruines de Vière.

A la fin des années soixante, le barrage sur le Verdon a transformé la bourgade perchée et isolée en une cité lacustre très appréciée des estivants.

Au début des années 2000, d’un chaos de murailles, la commune d’Esparron-de-Verdon a réhabilité les lieux pour les offrir à la visite. Les ruines ont été stabilisées et des parcours ont été aménagés pour arpenter les rues et pénétrer à l’intérieur des habitations.

La fontaine dite du château, à laquelle les habitants de cette partie du village venaient s'approvisionner, est liée à la présence du château. De nombreuses demeures seigneuriales possédaient leur propre alimentation en eau, le plus souvent sous la forme d'une citerne ou d'un puits.

Cette fontaine, a une particularité : accolée à l’enclos seigneurial, elle subvient aux besoins du seigneur et de sa maison : tournée vers la rue elle sert de fontaine publique.

Son importance a été soulignée, au XVIIIe siècle, par la construction d'un buffet classique : fronton triangulaire, corniche, pilastres. La fontaine devient ainsi un emblème pour le château dont elle décore l'entrée.

Sur la gauche, le lavoir est traité différemment. A l'opposé de la fonction ostentatoire de la fontaine, il est construit à l'écart du château et dissimulé derrière un mur, préservant à la fois l'intimité des lavandières et le prestige du lieu.


Sources:

- Article écrit d'après les panneaux trouvés dans le village pendant la visite.


Photos:

- Les Patouches (2023)

Posté le 30-05-2023 15:47 par Jimre

Melve

Photos:

-Jimre (2003, 2017)

Posté le 05-12-2021 10:41 par Jimre

Volonne

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:47 par Jimre

Sigoyer

Photos:

- Jimre (2000, 2017)

Posté le 11-04-2021 23:44 par Jimre

St Martin de Bromes

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:43 par Jimre

Rougon

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:42 par Jimre

Riez

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:41 par Jimre

Peyroules Ville

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:40 par Jimre

Manosque

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:39 par Jimre

Mane

Photos:

- Jimre (2015)

Posté le 11-04-2021 23:38 par Jimre

Lurs

Photos:

- Jimre (2015)

Posté le 11-04-2021 23:37 par Jimre

Lagremuse

Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:35 par Jimre

Allemagne en Provence

Mélange de donjon médiéval, de manoir Renaissance et de mas provençal, le château appartint aux barons de Castellane, qui s'y refugièrent au milieu du XIIIe siècle, à l'abri de l'enceinte de cinq tours aujourd'hui disparue, après que leur soutien aux révoltes marseillaises les eut fait chasser de leur fief.

En 1586, il résista héroiquement aux assauts des ligueurs, défendu seize jours durant par Jeanne de Grasse en attendant les secours de son époux Nicolas du Mas de Castellane et l'armée protestante. Amère victoire car le baron fut tué d'un coup de mousquet après la bataille, en rejoignant le château.


Source:

- livre "500 châteaux de France, un patrimoine d'exception" de Josyane et Alain Caissagne, textes de Sophie Bogrow, éditions de La Martinière.


Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 11-04-2021 23:32 par Jimre

Castellane

Article écrit à partir d'un livre acheté au syndicat d'initiative lors de la visite de Castellane  (Pleins d'autres infos sur Castellane...) - livre "Castellane", Quatrième journée d'étude de la Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence du 20 Mai 1982.

Ducelia, un oppidum remontant à la nuit des temps, établi sur le Roc de Castellane ou sur l’une des hauteurs voisines ; Salinae, la ville romaine dans la vallée ; Petra Castellana, le castrum du Haut Moyen-âge et la ville au-dessous, puis Castellana, le bourg, d’abord enserré dans ses remparts, et qui, en s’élargissant peu à peu, formera l’actuelle Castellane: autant de toponymes qui rythment les grandes étapes de l’histoire de cette cité de la moyenne vallée du Verdon, point stratégique de la route de Vence, puis de Grasse à Digne. Le vocable Cimira est retrouvé dans le cartulaire de St Victor, propriétaire de domaines dans la région, pour nommer un quartier ou une propriété de Salinae.

Ce sont les romains qui imposèrent à Ducelia, le chef-lieu des Suetrii, le nom de Salinae (Les Salins) en raison de la présence sur son terroir de deux sources salées, encore exploitées durant le Moyen-âge.

Salinae donna son nom à la via salinaria, la route du sel, tronçon –Castellane, l’Escale, Digne- de la route qui de Cimiez, par Vence, conduisait à Sisteron et Embrun, reliant la voie aurélienne à la voie domitienne. Une voie pré-romaine, simple piste, à l’origine de colportage du sel.

C’est par cette route que le pays de Salinae fut évangélisé. Les romains n’avaient pas modifié les modes de regroupement des populations autochtones  et l’Eglise des premiers siècles adopta, à son tour les divisions de l’administration romaine. La civitas fut généralement choisie comme circonscription ecclésiastique et son chef-lieu fut le siège de l’évêque.

Christianisée, Salinae devient donc le siège d’un évêché et on retrouve un Claudius, évêque des Saliniens au concile de Riez de 439. Mais cet évêché n’eut qu’une existence éphémère. Il disparut dès le VIe siècle au profit de Senez, dont le premier évêque connu,  Marcellus, est mentionné en 506.

Castellane cherchera longtemps à retrouver son rang épiscopal et même des évêques de Senez chercheront à y transférer leur siège ou y feront établir leur résidence, se partageant entre Senez et Castellane.

De l’antique Salinae, il reste le nom d’un quartier, le Salaou et quelques vestiges archéologiques (ceux d’un théâtre peut-être, des inscriptions funéraires, des restes de colonnes, des urnes, des pièces de monnaie, des bornes milliaires retrouvées aux environs). Notre Dame du Plan a succédé à la cathédrale paléochrétienne et des églises qui devaient former le siège épiscopal avec celle-ci, on n’a plus que les noms : Saint Jean, Saint Pierre et Saint Laurent, mentionnés dans une charte de l’abbaye de Saint Victor de Marseille, en 1043.

Déjà affaiblie par les ravages des Lombards et sans valeur défensive, Salinae ne put faire face aux Sarrasins, hordes de pillards plutôt que guerriers musulmans, qui occupèrent et dévastèrent la région durant les IXe et Xe siècles, profitant des luttes de pouvoir entre les différentes factions qui cherchaient à se faire une place dans la région. L’élément fédérateur de la reconquête de la région fut la capture de Saint Mayeul, abbé de Cluny, lors de son retour d’Italie en 972.

Pour se protéger pendant ces périodes d’incertitude, la population quitta Salinae pour se réfugier sur le Roc, à la fois point d’accès difficile et poste d’observation. C’est là que les chartes le situent au XIe siècle.

La butte rocheuse qui domine le village actuel, servit d’appui à un castrum qui est sans doute à l’origine de la famille des Castellane, des Austrasiens émigrés du Maconnais en Provence, que l’on signale officiellement à Castellane au début du XIe siècle : en 1053, l’un d’eux, Aldebert, fort agé, « restitue » à l’abbaye de Saint Victor des biens qu’il détient  injustement sur le Roc et qui étaient autrefois, avant les invasions sarrasines, un alleu de l’abbaye, implantée depuis longtemps à Castellane.

Un peu en contrebas du Roc, au nord, sur un terrain moins accidenté d’édifia Petra Castellanum. Le castrum, camp retranché, avait rapidement fait place à un castellum ou château-fort.

Salinae, cependant, détruite en partie par les ravages des Sarrasins, dépeuplée et dévastée à maintes reprises par les crues du Verdon, ne semble pas avoir été complétement abandonnée. Son église, Notre Dame du Plan est mentionnée dans une charte de 1043. C’était l’église d’un prieuré de Saint Victor, auquel elle avait été donnée en 1040. Elle était également église paroissiale et le restera jusqu ‘au XVe siècle. Ce que l’on peut en voir aujourd’hui date du XIIIe siècle.

Jusqu’en 1262, l’histoire de Castellane se confondra avec celle de ses barons. En échange de sa sécurité, Castellane leur donna son nom.

Lorsqu’en 1189, Boniface III fut sommé de prêter hommage à la Provence, il fit clairement comprendre à Alphonse d’Aragon qu’il était seul maitre après Dieu dans son fief de Castellane,  et, rapporte Laurensi,  « que ses prédécesseurs avaient conquis cette souveraineté par leur valeur en donnant la chasse aux Sarrasins ».

Ne devant qu’un très vague et très lointain hommage à l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique, les arons de Castellane étaient en fait de véritables souverains. Leur baronnie comprenait toutes les communes des cantons actuels de Castellane, de Saint André et de Senez.

Leur cour, écrit Gras-Bourguet, « était composée d’hommes d’un rare mérite, de femmes d’une grande beauté. Elle plaisait beaucoup à l’empereur Frédéric Barberousse qui lui prodiguait des louanges dans ses poesies. Les vers suivants sont attribués à ce monarque :

             Pla mis, cavalier francés (Me plaisent chevaliers françois)

            Et la dona catalana (Et la Dame catalane)

            Et l’onrar del ginouvés  (Et l’honneur du Génois)

            Et la cour de Castellana…(Et la cour de Castellane…)».


En même temps qu’un château-fort, une église dédiée à la vierge avait été bâtie sur le Roc. Ce fut probablement, à l’origine, la chapelle du château. On la mentionne dès le XIIe siècle. Ruinée plusieurs fois, elle fut reconstruite notamment vers 1590, puis de nouveau au XVIIIe siècle. Elle laisse selon Jacques Thirion, « encore voir, de notables fragments en bel appareil de la fin du XIIe siècle ». Une statue de la vierge la surmonte depuis 1876. Notre Dame du Roc est devenue après les guerres de religion un haut lieu de pèlerinage.

Petra Castellana eut aussi son église, Saint André du Roc, paroissiale celle-ci, dont il ne reste que des ruines du début du XIIIe siècle. Dès la fin du XIe siècle, cependant, ses habitants qui avaient retrouvé une certaine sécurité, avaient commencé à redescendre dans la vallée sur un petit mamelon voisin de Salinae. Petra Castellana fut finalement abandonnée au XIVe siècle, sans doute à la suite de l’apparition de la terrible peste noire en 1348, qui dépeupla, dit-on, les trois parties du monde connues. Son enceinte sera démolie en 1390.

Le nouvel habitat qu’on allait appeler « le bourg » se constitua au cours des XIIe et XIIIe siècles. En 1359, on le ceindra de murs dont il subsiste une tour, la Tour Pentagonale, et des portes.

Pour éviter à la population d’être tiraillé entre les deux paroisses Notre Dame du Plan et  de Saint André du Roc, on édifia, dans la première moitié du XIIIe siècle, au centre du bourg, sur un terrain appartenant à l’abbaye marseillaise, une nouvelle église appelée Saint Victor.

Le nouveau prieuré ainsi fondé fut uni à celui de Notre Dame du Plan, au prieur duquel fut confiée la nouvelle paroisse. Grandissant avec le bourg, celle-ci finit par devenir au XVe siècle l’unique paroisse de Castellane. Saint Victor fut l’église paroissiale de Castellane jusqu’au 7 mai 1876.

En même temps que la population qui était descendue de Petra Castellana vers le bourg, les barons de Castellane se firent batir un grand château dans la vallée, qui deviendra par la suite le couvent des Augustins.

Mais leur pouvoir était sérieusement menacé. Déjà Boniface III, en 1189, après avoir tenu tête au comte de Provence Alphonse d’Aragon, avait dû se résigner à venir à Grasse lui rendre hommage.

Ce fut toutefois le mariage de Beatrix, héritière de Raymond-Bérenger, avec le frère de Saint Louis, Charles d’Anjou, qui mit fin à la présence des Castellane à Castellane. Le nouveau comte était bien décidé à régner sur toute la Provence. Dès le 15 juillet 1250, il avait érigé la baronnie de Castellane en baillage et y avait institué une cour de justice. Douze ans plus tard, saisissant l’occasion d’uns participation de Boniface VI à la rébellion marseillaise, il s’empara de la cité de Castellane et de la citadelle. Boniface n’eut que le temps de s’enfuir par un souterrain. La baronnie de Castellane était confisquée et devint une terre comtale.

Ainsi prit fin en 1262, l’histoire commune d’une ville et de ses barons, une histoire longue de trois siècles.

Dans une charte de 1252, Boniface VI avait donné un certain nombre de privilèges à ses sujets : le baron ne pouvait rien statuer ni les juges condamner quiconque sans le consentement des notables de la ville ; les habitants qui voulaient s’expatrier pouvaient emmener tous leurs biens ; les testaments étaient validés ; les foires devaient être franches de tout péage ; les habitants étaient  exempts d’impôts, sauf, en particulier, le cas où le baron achèterait une terre ou serait fait prisonnier, de même que ses enfants…

Tous ces privilèges furent confirmés par les souverains de la maison d’Anjou et seront de nouveau confirmés par Louis XII le 20 Mai 1500. 

D’autres furent encore concédés : la ville de Castellane devenait inaliénable et inséparablement unie au comté de Provence (clause très importante qui empêcha notamment le roi René d’aliéner Castellane à un seigneur napolitain, Sualion de Spinolis ; puis plus tard les rois Henri III et Louis XIV d’en donner la baronnie, l’un à Renée de Rieux en 1577 et l’autre au duc de Chatillon en 1657) ; les habitants ne pouvaient pas être obligés de porter les armes pour le roi hors du comté de Provence, Forcalquier et les terres adjacentes ; ils étaient tous francs et libres, exempts de tout péage en Provence…

Le nom de Charles II d’Anjou reste attaché à la fondation d’un couvent d’ermites de Saint Augustin à Castellane. Le souverain les installa d’abord dans une maison du faubourg Saint Martin( qui deviendra ensuite un hôpital), aujourd’hui la Bourgade, puis leur donna l’ancien château des Castellane, hors les murs, non loin de la porte de l’Horloge. Il leur fit de plus bâtir une grande église, qui pour plus de commodité, fut orientée vers le sud et dont la sacristie fut l’ancienne chapelle du château. Les religieux y demeureront jusqu’à la Révolution.

Castellane passa sous la couronne de France en 1481. Comme beaucoup d’autres places en Provence, la forteresse du Roc, qui avait été conservée et entretenue sous les Angevins aurait été démolie et rasée en 1483 sur ordre de Louis XI. Un viguier remplaça le bailli, puis en 1640, Castellane devint le siège d’une sénéchaussée dont la juridiction comprenait les deux chefs-lieux de viguerie (Annot et Guillaumes), deux villes épiscopales (Senez et Glandeves-Entrevaux), deux places de guerre (Entrevaux et Guillaumes). La sénéchaussée mit Castellane au rang des notables villes de Provence.

Sur le plan commercial, le rattachement à la France permit de bénéfécier d’une sorte de marché commun avec les autres provinces voisines.

Mais Castellane ne vécut pas que des jours heureux sous la dynastie angevine. Elle eut à subir l’épidémie de peste de 1348. Raimond de Turenne l’assiégea en 1390 mais ne put s’en emparer. Il démolit par contre le pont, qui venait d’être refait et qu’il fallut donc reconstruire.

En 1536, la Provence fut envahie par les troupes de Charles Quint et on exigea de Castellane de procéder à la politique de la terre brûler pour ralentir les troupes de l’empereur.

Les guerres de religion n’épargnèrent pas la contrée de Castellane et on peut parler de l’épisode dans lequel Castellane eut à subir l’attaque du baron d’Allemagne allié au duc de Lesdiguières. Ces deux personnages avaient des raisons politiques et militaires mais sans doute aussi un attachement sentimental. Le baron d’Allemagne descendait directement de Boniface III et le duc de Lesdiguières était le fils de Françoise de Castellane Saint Juers.

Peut-être auraient-ils réussi si une femme qui ramassait du bois ne les avait pas aperçu et n’avait pas donné l’alarme. La défense s’organisa et fut héroïque face à l’attaque notamment de la porte de l’Annonciade qui obligea le baron et le duc à battre en retraite le 31 Janvier 1586. Chaque année, on commémore cette victoire lors de la fête des Pétardiers.

En 1746, Castellane, dont les fortifications tombaient en ruines, ne put se défendre contre les troupes Austro-Sardes coalisées contre la France et l’Espagne. Les français et les espagnols qui avaient subi une défaite à Plaisance battaient en retraite par Castellane. Plus de 500 blessés avaient été ainsi amenés à Castellane au mois d’Octobre. Pour les accueillir, on réquisitionna le couvent des Augustins.

Les Austro-Sardes, qui étaient entrés dans Grasse le 30 Novembre, firent route vers Castellane devant laquelle ils se présentèrent le 16 Décembre. Le chevalier piémontais Machaolico fut reçu sans combat le jour même mais dès le lendemain, une contre-attaque menée par le chevalier de l’Enfrenet l’obligea à battre en retraite après un bref combat sur la place de la Grave. Les Austro-Sardes attaquèrent à nouveau Castellane avec une armée de deux mille hommes sous les ordres du marquis d’Orméa. L’Enfrenet, dont les troupes étaient inférieures en nombre quitta la ville et ce fut Monseigneur de Vocance qui se porta à la rencontre de l’ennemi. Impressionné par l’accueil du prélat, le marquis d’Orméa promit de respecter la ville.

Enfin, après une occupation de vingt jours castellane dut délivrée par le marquis de Maulevrier, le 21 Janvier 1747.


Sources:

- livre "Castellane", Quatrième journée d'étude de la Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence du 20 Mai 1982 acheté lors de la visite de Castellane au syndicat d'initiative. (Pleins d'autres infos sur Castellane...)


Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 15-01-2018 20:13 par Jimre

Chateaufort

La bâtie de Chateaufort

En face du village de Châteaufort, sur l'autre versant de la vallée du Sasse, on trouve ces ruines qui dominent la D951.


Photos:

- Jimre (2017)


Vidéo:

Des images aériennes de la Bâtie de Chateaufort prise par drone.


N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...


Posté le 09-10-2017 22:20 par Jimre

Videos

Des images aériennes de Mison prises par drone réalisées par nos soins.

N'hésitez pas à aller faire un tour dans notre playlist Rhône Médiéval pour voir nos autres vidéos ainsi que sur la playlist "Les Invités de Rhône Médiéval" pour voir des vidéos réalisées par d'autres personnes sur la même thématique...


Posté le 24-09-2017 21:25 par Jimre

Moustiers Saint Marie

Lorsque l'on aperçoit le village, on ne peut s'empêcher de remarquer une étoile entre les deux montagnes, suspendue à une chaine longue de 227 mètres. La tradtion assure qu'elle aurait été rapportée par une croisé, compagnon de Saint Louis qui, prisonnier lors de la seconde croisade, aurait fait le voeu, s'il en réchappait, d'accrocher une chaine en  travers de la gorge, au dessus de la chappelle Notre Dame de Beauvoir, lieu de pélerinage depuis le haut Moyen Age.

L'étoile est restée, et la chapelle domine toujours le village, plaqué à la falaise avec ses maisons accrochées à la roche. Un sentier jalonné d'oratoires conduit au sanctuaire, qui a conservé des vestiges de sa construction romane. Dès le Ve siècle, un monastère est fondé dans ce lieu sauvage par des moines venus de Lérin, sur une des voies d'accès aux gorges du Verdon. Ils vécurent au départ dans des grottes creusées dans la falaise. Il servit plus tard de refuge à la population des environs.

Un village se développe alors, de part et d'autre du torrent qui dégringole de la falaise. Au XIIe siècle, Moustiers est une cité très peuplée, divisée en deux quartiers, de part et d'autre de ce torrent. Au fil des siècles, elle réussit à échapper aux différents conflits qui agitèrent la région. En revanche, sa situation, perchée à flanc de falaise, amena plusieurs désastres dont celui de 1685 où une crue du torrent emporta la maison claustrale, celui de 1692 où le grand pont s'écroula avec une partie de la place et celui de 1702 où les maisons situées de part et d'autres du torrent furent détruites.

Au coeur du village, l'église paroissiale, romane également, présente la particularité d'avoir une disposition de travers, car épousant la roche. Au XIVe siècle, un superbe choeur gothique prolongea la nef romane. Son clocher, avec trois étages de baies géminées d'inspiration lombarde, surplombe les toits de tuile, coiffant façades de pierre derrière lesquelles se dressent les boutiques et galeries dédiées à la faïence.

Car Moustiers, aujourd'hui et depuis des siècles, est connue pour sa poterie, favorisée par la présence à cette endroit, d'eau, de bois et d'argile.

Le secret de fabrication de la poterie stannifère aurait été donné à Pierre Clérissy en 1668 par un moine italien qui séjournait au monastère. 


Photos:

- Jimre (2016)

Posté le 10-12-2016 16:06 par Jimre

Sisteron

La citadelle de Sisteron se dresse entre Provence et Dauphiné, barrant le passage de la Durance du haut de son éperon rocheux, avec son donjon, ses enceintes et ses bastions. Henri IV disait: "c'est la plus puissante des forteresses de mon royaume".

Le chemin de ronde, ponctué d'un puissant donjon, qui garde encore le cachot qu'occupa le prince Jean Casimir de Pologne, en 1639, date du XIIIe siècle. A cette ligne de couronnement, on a adapté au XVIe siècle, un étagement d'enceintes bastionnées auxquelles venaient s'attacher un rempart enserrant la cité depuis le XIVe siècle. En 1692, Vauban, après l'invasion de la haute vallée de la Durance par Victor-Amédée II de Savoie, conçut un vaste plan de défense intéressant la ville et la fortresse. Seuls la poudrière, construite à l'abri des tirs plongeants, et un puits furent réalisés.

La face sud comporte quatre enceintes fermées de portes bien défendues, certaines par des pont-levis. La face nord n'en compte que trois, très remaniées au XIXe siècle. Se référant aux recommandations de Vauban, d'ultimes travaux furent engagés afin de combler les lacunes dans la défense de la cité. On releva les courtines, on ouvrit deux portes charretières au sud, on enterra des casemates protégées d'escarpes et on creusa l'escalier souterrain reliant la forteresse à la porte nord de la ville.


Photos:

-Jimre (2016)

Posté le 04-12-2016 18:24 par Jimre

Généalogie Comté Forcalquier

Nous mettons en lien un document mis à télécharger sur notre site sur la généalogie du Comté de Forcalquier provenant d'un magnifique site de généalogie des familles nobles  http://jean.gallian.free.fr/ et qui a été trouvé et nous a été aimablement  transmis par V. Girard.

D'autres documents sont à voir sur ce site au niveau des Généalogies historiées et blasonnées de la région alors n'hésitez pas à aller y faire un tour.

Bon surf 8;-))

Posté le 24-02-2013 11:08 par Jimre

Forcalquier


Article sur Forcalquier touvé sur Persée:

Guy DE TOURNADRE. Histoire du comté de Forcalquier (XIIe siècle). Préface de Camille JULLIAN, de l'Académie française. Paris, éd. Aug. Picard, 1930. In-8°, V-250 pages. 


En un livre bien imprimé de Tournadre nous offre une histoire du comté de Forcalquier qui fut objet de sa thèse à sa sortie d’école des chartes. Le sujet de cette étude consciencieuse claire et bien documentée est d’autant plus séduisant qu’il invite à examiner et si possible résoudre plusieurs énigmes et il touche des problèmes intérêt primordial par rapport histoire de la France du Sud-Est. Ces énigmes et ces problèmes, de Tournadre les a étudiés avec méthode et bon sens.

Il avait d’abord à fixer l’origine du comté de Forcalquier en tant qu’unité féodale et politique distincte. Il pénétrait ici dans un domaine où un de nos confrères de Manteyer a magistralement ordonné et travaillé la matière historique. Sur toutes les questions importantes traitées dans la Provence du Ier au XIIe siècle, cet auteur comme on sait projeté des clartés nouvelles et si on est en droit de ne pas adopter dans le détail toutes ses interprétations et toutes ses conclusions, il faut reconnaître que personne ici n'a réalisé de progrès par rapport à ses travaux. De Manteyer a déterminé notamment par des recherches et des discussions admirables, les dates vers lesquelles les comtés de Provence et de Forcalquier se sont constitués dans l'héritage des marquis de Provence du Xe et du XIe siècle. Un seul des partages ayant abouti à ce résultat a été consigné en un acte parvenu jusqu'à nous: celui du 16 septembre 1125, qui délimite les domaines et les droits des comtes de Provence de la branche d'Arles et des comtes de Toulouse. M. de Manteyer place entre 1102 et 1105 le partage effectué entre la branche d'Avignon-Forcalquier et la branche d'Arles, et entre 1168 et 1174, le partage intervenu entre le comte de Toulouse et le comte de Forcalquier. — M. de Tournadre fait observer que la cessation de l'indivision entre Provence-Arles et Forcalquier et entre Forcalquier et Toulouse a pu résulter d'un état de fait progressivement réalisé et qu'en particulier l'hypothèse d'un acte de partage vers 1102-1105 n'est pas indispensable. Cette observation paraît judicieuse. Nous nous permettrons de l'appuyer d'un argument et de la préciser. D'abord, il semble qu'un acte aussi important qu'un partage entre Arles-Provence et Forcalquier nous serait parvenu sous une forme quelconque s'il avait existé, ou tout au moins qu'il aurait été nécessairement visé dans des actes postérieurs. Les occasions n'ont pas manqué de s'y référer, à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle. Or, on ne connaît nulle allusion à ce document hypothétique : ce n'est pas une présomption négligeable contre son existence.

En outre, il semble bien que depuis le milieu du XIe siècle, et quoique le comté demeurât indivis entre les membres de la famille comtale, les transmissions d'héritages conduisaient à une division du domaine direct entre les trois branches de la famille et à des groupements des possessions qui le constituaient. Les aliénations de ce domaine au profit des églises avaient aussi contribué à séparer les uns des autres ces groupes domaniaux et, plus d'une fois, ce ne fut peut-être pas sans intention de la part des donateurs.

Cette répartition topographique des possessions non inféodées paraît avoir été très avancée au début du XIIe siècle, et il est facile d'admettre que les hommages des feudataires aient été tout naturellement rendus, dans chaque région, aux membres de la famille comtale qui y étaient spécialement possessionnés: dès lors, la division des comtés de Forcalquier et de Provence était faite, sans que fût intervenu aucun acte. La formation du domaine déterminait la formation politique.

Il est possible que, pour des raisons très concevables, la répartition du domaine direct ait été moins rapide et moins nette dans la région d'Avignon et du Venaissin que dans la partie orientale et méridionale du comté. L'on est d'ailleurs bien obligé d'admettre, vu les indications des textes, l'existence effective de l'acte de partage entre Toulouse et Forcalquier que M. de Manteyer place vers 1168-1174. Mais ce partage, comme celui de 1125, fut un acte de caractère politique, consécutif à des faits et à des circonstances qu'il est assez facile de saisir, et tout porte à croire qu'il suivit et confirma une répartition du domaine direct, déjà en voie d'achèvement à l'époque où il fut conclu.

Pour notre part, nous sommes depuis longtemps convaincu qu'on n'avancera désormais dans la connaissance du Xe, du XIe et du XIIe siècle provençaux que par l'étude de la formation du domaine comtal. On dispose à cet égard de documents assez nombreux (surtout des actes d'aliénation) et l'on peut utiliser aussi des textes postérieurs : les enquêtes domaniales, si riches de renseignements, de la deuxième moitié du XIIIe siècle. — De toute évidence, ces remarques, conformes à ce qu'a pressenti M. de Tournadre, ne sont de nature à déprécier sur aucun point la valeur des fixations établies par M. de Manteyer : celles-ci gardent, sans aucune diminution possible, tout leur intérêt comme tout leur mérite, et le résultat de recherches effectuées dans le sens que nous indiquons ne ferait, sans aucun doute, que s'y ajuster.

Dans les chapitres qui suivent et qui conduisent l'histoire du comté de Forcalquier jusqu'à 1196, M. de Tournadre continue à témoigner de sa bonne information et de ses qualités de jugement ; les rapports du comté avec la Provence et l'Empire sont bien vus et, le cas échéant, utilement précisés. Nous arrivons enfin à la période qui suit la mort du roi Alphonse d'Aragon (avril 1196) et aux graves événements qui s'y sont déroulés.

C'est peut-être dans cette partie que M. de Tournadre a donné le plus de prise à la critique par quelques défaillances de méthode : nous pensons particulièrement à certains recours aux allégations des historiens du XVIIe siècle. Ces auteurs n'ont pas eu à leur disposition des sources plus complètes ou meilleures que les nôtres ; bien au contraire. Il ne sert donc de rien d'invoquer leur avis et de paraître, parfois, en tirer argument.

D'autre part, M. de Tournadre, qui a écrit sa thèse en 1922-1923, l'a fait imprimer seulement en 1930, sans l'avoir modifiée dans l'intervalle (sauf cependant quelques retouches probables). Il n'a pas fait état dans sa bibliographie des études et d'un important recueil de textes publiés de 1923 à 1930 et n'a pas tenu compte de leur apport. Il eût évidemment mieux valu que son travail fût à jour au moment de sa publication et il est à présumer que, s'il avait voulu l'y mettre, il aurait présenté d'une manière un peu différente, au moins sur certains points, la suite des événements historiques compris entre 1196 et 1204.

M. de Tournadre nous dit qu'à la mort d'Alphonse d'Aragon, son fils Alphonse II, comte de Provence, marié en 1193 à Garsende, l'aînée des petites-filles du comte Guillaume de Forcalquier (laquelle lui apportait en dot le comté de son grand-père dont celui-ci conservait l'usu-fruit), attaque, le premier, son beau-père. L'on ne voit pas du tout les motifs de cette agression de la part du gendre. Mais, de plus, le seul document que nous possédions sur l'origine de la guerre (le mémorandum de B 298, publié par M. de Tournadre, pièce justificative n° IV) implique de toutes manières que Guillaume de Forcalquier fut l'agresseur.

M. de Tournadre suppose ensuite que la guerre a duré, avec des ralentissements et des suspensions possibles, jusqu'en 1202 et qu'elle se termine, en cette année (entre juin et novembre), lors de la conclusion de la Trêve de Dieu.

Pour plusieurs raisons, dont les principales ont été données dans la présente revue en 1926 (p. 166), — notamment parce que la place occupée dans l'acte par le comte Sanche oblige absolument à situer la charte dite de la Trêve de Dieu tout au commencement du règne d'Alphonse II, — nous devons reconstituer autrement l'enchaînement des faits.

A la mort d'Alphonse d'Aragon, Guillaume de Forcalquier, à qui ont été imposés le mariage et la dotation de Garsende, envahit la Provence, dans le but de faire annuler ou modifier les conditions de l'union : c'est ce que nous apprend le mémorandum de B 298.— Aussitôt l'Église intervient et oblige les belligérants à faire la paix ; elle leur dicte la Trêve de Dieu, — conséquence et réparation des ravages de 1196, — application directe des décisions prises au concile de Montpellier au mois de décembre de l'année précédente.

Cette trêve paraît avoir été respectée pendant plusieurs années. Aucun document, en effet, aucun texte ne nous donne la moindre indication pouvant nous faire croire à la reprise de la guerre avant 1202.

A cette date nous connaissons à peu près les circonstances et la cause de la rupture : le comte de Forcalquier, mal résigné aux accords de 1193, prépare le mariage de Béatrix, sa seconde petite-fille, avec André-Guigues, dauphin de Viennois ; il lui attribue en dot une partie de son comté et conclut avec son second gendre une véritable alliance contre le premier (juin 1202).

Quelle est la « réaction » du comte de Provence? Dès qu'il a eu vent de la combinaison dauphinoise, il semble avoir pris un gage en occupant la place de Sisteron : nous n'avons, en tout cas, avant juin 1202, aucun renseignement sur l'intervention d'Alphonse II à Sisteron ; mais nous savons qu'à cette date il s'y est introduit, puisque au moment de la conclusion du mariage entre Béatrix et André-Guigues le comte de Forcalquier, comme il est dit dans l'acte même de juin 1202, dévaste les alentours du château.

Les hostilités sont brèves, grâce à l'intervention du roi Pierre d'Aragon. Celui-ci ménage une trêve, — distincte de la Trêve de Dieu, dans laquelle il n'a eu aucune part — : on a cessé de se battre avant novembre, époque à laquelle les deux comtes négocient à Manosque de bonne amitié. Un an et demi plus tard, les négociations aboutissent à l'arbitrage d'Aix, de mai 1204, qui règle la question de Sisteron.

Dans l'exposé qui précède, rien n'a été ajouté aux textes, dont toutes les données ont été utilisées.

La paix de 1202-1204 devait être rompue de nouveau à bref délai, dans des circonstances assez obscures, dont M. de Tournadre a bien dessiné le développement.

Dans le chapitre suivant, l'auteur nous fait connaître les péripéties de l'union du comté de Forcalquier à la Provence. Cette partie de son travail semble un peu écourtée et peut-être eût-il été possible de mettre mieux en lumière le rôle de Justas, le Catalan, gendre de Bertrand d'Urgel, à qui Garsende et son fils Raimond-Bérenger V durent, pour une large part, d'être entrés en possession de leur héritage. Les textes nous laissent entrevoir comment cet habile homme s'y prit pour les servir, sans oublier ses intérêts, et nous savons comment il fut récompensé. La politique de Justas, le rôle qu'il assuma dans le comté de Forcalquier semblent bien avoir orienté et déterminé toute la réforme administrative réalisée à partir de 1217 par Raimond-Bérenger V. Il y a là, dans l'histoire du comté de Provence, beaucoup plus qu'un épisode.

Quant à l'accord de 1220 qui fit sa part au prétendant Guillaume de Sabran, M. de Tournadre en a quelque peu méconnu le caractère : ce fut de la part du comte de Provence un ensemble de concessions très importantes, conseillées à un prince intelligent et à son entourage, où les talents ne manquaient pas, par les incertitudes et les difficultés de l'heure ; il faut y voir aussi, croyons-nous, le chef-d'œuvre de la politique personnelle de Justas qui, par là, s'assurait et pensait léguer à son fils Rodrigue une situation d'intermédiaire indispensable et d'arbitre. Ces affaires de maquignonnage se rencontrent à chaque tournant dans l'histoire de Provence. Elles ne sont pas beaucoup plus rares ailleurs.

M. de Tournadre a abordé ensuite l'histoire intérieure du comté. Cette partie de son sujet n'était pas facile à traiter, vu le caractère des documents dont il disposait. Il nous apparaît toutefois qu'une exploitation plus complète des textes ferait trouver dans les rapports du dernier comte avec ses vassaux et ses sujets, et surtout avec l'Église, l'explication de ses actes politiques et de maintes péripéties de l'histoire du comté, entre 1162 et 1220. Mais le tableau que nous donne M. de Tournadre a bien son intérêt et sa valeur. Il n'y dissimule pas la sympathie que ses comtes ont inspirée à leur historien. A travers les textes de leur temps, ces petits souverains font cependant figure de féodaux assez sommaires, non certes dépourvus de ruse, mais inconstants et brutaux,  sûrement médiocres. La dynastie catalane du comté voisin leur fut certainement supérieure dans presque tous ses membres.

Un mot encore au sujet du chapitre relatif aux ressources des comtes de Forcalquier.Mr de Tournadre en établit un intéressant relevé où se sont glissées quelques confusions. L' auteur indique le cens, redevance générale perçue sur les sujets dans toute étendue du comté; le contalage, redevance prélevée sur chaque feu du comté; la taille, sorte impôt sur le revenu. A la vérité, le moyen âge pas connu de tels impôts universels et périodiques, les impôts ayant ces caractères ont commencé exister partir de institution des Etats. Le contalage et le cens sont des redevances variables suivant les lieux perçues sur les emphytéotes du domaine et les tenanciers de biens immobiliers soumis comme on dit plus tard  à une directe. Mais ce serait une erreur de croire que tous les habitants du comté de Forcalquier étaient astreints et que là où elles étaient levées leur tarif était uniforme. Mr de Tournadre a généralisé des indications données par des documents locaux. En ce qui concerne la taille, elle est à cette époque en pays provençal un synonyme de la queste, redevance féodale prélevée dans quatre ou cinq cas déterminés et qui contrairement à l'assertion de Mr de Tournadre n'est pas du tout un emprunt. L' expression de taille correspond originairement un mode de contrôle les coches tracées sur un bâton, et non un impôt spécial. La queste désignée quelquefois par le terme de taille dans les documents du XIIe et du XIIIe siècle était avec la Valbergue la seule redevance perçue sur tous les feux du comté. Dans les villes, sa perception avait donné lieu de bonne heure toutes sortes arrangements qui n'avaient d'autre but que d'en alléger le poids surtout au bénéfice des forts contribuables.Un des cas admis par l'usage et le droit féodal permettait sa perception. Quant au fouage cette époque ce n'est pas plus que la taille un impôt distinct, on appelle ainsi toute contribution imposée à raison de tant par feu. Un des cas prévus permet la levée de la queste et on impose un fouage et tous les textes relatifs des fouages cette époque concernent la levée de la queste ou exceptionnellement un cens imposé sur un groupe emphytéotes dans le domaine comtal. Plus tard le mot fouage représente d'autres acceptions dont nous n'avons pas nous occuper ici. Ces observations empêchent nullement le livre de Mr de Tournadre d'être tout fait estimable et très instructif. Il doit entrer dans toute bibliothèque où l'histoire de la France méridionale a une place.


 Raoul BUSQUET



Posté le 24-02-2013 10:32 par Jimre

Forcalquier


Forcalquier possédait une citadelle magnifique avec un panorama à 360° ; C’était l’emplacement du château-fort des comtes de Forcalquier dont seules subsistent des bases au midi. La chapelle Notre-Dame de Provence date de 1875 et un carillon manuel « à coup de poing » borde un côté de l’esplanade. 

Une agglomération très petite  se constitue au VIIe siècle sur une butte. L’église Saint-Promasse et une villa agricole existent à cette époque. Au IXe siècle ou au Xe siècle, un château important y est construit : il est assez sûr pour accueillir les reliques de saint Marius (ou Mary) et les mettre à l’abri des Sarrasins. L’agglomération apparaît dans les chartes pour la première fois en 1004 (Forcalchiero). En 1060, l’évêque de Sisteron, Géraud Chevrier ne peut entrer après son élection dans sa ville, et se réfugie à Forcalquier. Il élève alors l’église Saint-Mary au rang de concathédrale. Urbain II y séjourne le 7 août 1096, en revenant de son prêche pour la première croisade.

Une ville rebelle :

Situé au bord de l’ancienne voie romaine, à la rencontre des hauts et bas pays, et lieu clé pour leurs échanges commerciaux, Forcalquier attira au XI° siècle une branche de la famille comtale de Provence qui s’y fixa en prenant le titre de comtes de Forcalquier. Le site suscita la convoitise des deux grandes puissances régionales de l’époque qu’étaient les maisons de Toulouse et de Barcelone. Très habiles manœuvriers politiques, les comtes de Forcalquier jouèrent de cette rivalité, et des ambitions plus lointaines de l’empereur germanique, pour maintenir leur propre autonomie durant un siècle et demi.

Au milieu du Moyen Âge, donc, Forcalquier était une possession des comtes de Provence, qui échut au comte Foulques Bertrand, qui s’intitula comte de Forcalquier et fit de Forcalquier sa ville principale. Après les guerres baussenques en 1125, eut lieu le partage de la Provence, alors possession indivise  entre comté de Provence, marquisat de Provence, et comté de Forcalquier.  L'une des trois parties revint à la comtesse Adélaïde, veuve d'un comte d'Urgel, qui prend le titre de comtesse en 1110.

Au XIIe siècle, les comtes de Forcalquier font de leur ville la capitale d'un comté qui s'étendait des sources de la Durance aux portes de Cavaillon (voir article sur l'Isle sur la Sorgue), et dont les villes principales étaient Embrun, Gap, Sisteron, Manosque, Pertuis, Apt et Sault. Ce siècle est l’âge d’or du Pays de Forcalquier, comme en témoignent les nombreux édifices romans de la région.

En 1209, le mariage de Gersende de Sabran et d’Alphonse II de Provence fait passer le comté de Forcalquier dans les mains des Provence, et Forcalquier devient une de leurs résidences. Après la crise économique et démographique du XIIIe siècle, Forcalquier souffre des passages de Charles de Duras et de Raymond de Turenne(voir article sur les Baux de Provence).

 La Charte de commune : Forcalquier avait déjà des privilèges et exemption de taxes, depuis que le comte Guillaume IV de Forcalquier en difficulté face au marquis de Provence et au comte de Toulouse lui avaient accordés, le 26 mai 1206. Ces privilèges furent par la suite confirmés et étendus :

-en 1217, Raimond Bérenger IV de Provence confirme ces exemptions et donne en supplément aux Forcalquiérens le droit de vendre leur vin toute l’année (au lieu de devoir attendre que le comte ait vendu le sien comme auparavant);

-en 1225, le même limite le droit de cavalcade à la Durance, ce qui limite l’aide militaire due par les Forcalquiérens à une défense de leur propre terroir ;

-en 1229, il oblige certains commerçants à passer par Forcalquier au lieu de prendre la route directe par Manosque. De plus, tout le commerce entre la Basse-Provence et le comté de Forcalquier devra passer par Peyruis et Forcalquier ; les anciennes routes par Cadarache et Les Mées, ou par Digne sont interdites, ce qui assure la prospérité de l’axe utilisant la rive droite de la Durance.

Raimond Bérenger IV de Provence : Ces droits sont considérablement étendus à la fin du XIVe siècle. Après l’assassinat de la reine Jeanne de Naples par Charles de Duras, la Provence est en pleine guerre de succession. La reine Marie, veuve de Louis d’Anjou, accorde des chartes de commune aux villes du comté pour financer sa guerre. Forcalquier obtient la sienne le 23 juin 1385. Elle donne une très grande autonomie à la ville :

-les droits antérieurs sont confirmés (garde des clefs de la ville, notamment) ;

-le conseil a une compétence générale (il est libre de délibérer de tout sujet) et sans tutelle ;

-les principaux domaines relevant du conseil municipal sont toutefois définis : police et défense de la ville, santé publique, écoles ; monopole sur la boucherie et la boulangerie, et droit d’affermer ce monopole annuellement ; berger municipal pour chaque type de troupeau, sauf pour les moutons ;

-tous les citoyens, y compris les Juifs, ont les mêmes droits.

Le droit de vote n’est pas donné à tous les hommes libres, mais le collège électoral peut rassembler près de 75 % des chefs de feu. Tous les titulaires de charge, notamment les syndics (maires), sont réélus tous les ans, avec inéligibilité à leur sortie de charge.

Cette charte est ensuite précisée, notamment en 1452, quand sont définis comme citoyens les hommes libres ayant les deux tiers de leurs biens à Forcalquier et y passant les fêtes. La ville profite des difficultés financières de François Ier pour racheter les derniers droits féodaux en 1521.

La fin des comtes et les temps modernes :

Au XIIIe siècle, les mariages associèrent le comté aux comtés de Provence puis d’Anjou. Cette dernière dynastie y régna jusqu’en 1480. 

Le siècle suivant est marqué par les grandes épidémies de peste (dont la peste noire). Faute d'héritier au dernier comte de Provence, le roi René, le comté est réuni à la France, mais le titre de comte de Forcalquier est porté par les comtes de Provence et ensuite les rois de France jusqu'à Louis XVIII. 

Le rattachement a lieu en 1481 : Louis XI hérite du comté, mais doit assiéger Forcalquier au moyen de bombardes, actionnées à partir d’une colline nommée depuis la Bombardière. La cité résiste trois semaines avant de tomber le 21 juillet, et d'être mise à sac.

La ville toujours rebelle, participa à tous les grands moments de l’histoire nationale : en 1789, elle fût lieu d’élection des députés aux états généraux de Sisteron, de Forcalquier et de Barcelonette, en 1851, la ville et le pays furent meneurs de la révolte républicaine, et lors de la dernière guerre, elle fût l’un des pôles les plus actifs dans la Résistance et obtint la crois de guerre.


La légende des Quatre reines  

Marguerite de Provence-Forcalquier fut, aux XIIe et XIIIe siècles, la capitale d'un comté puissant. L'un des comtes, Raymond Bérenger IV, eut quatre filles, mariant chacune d'elles à un roi :

-l'aînée, Marguerite, épousa le roi de France Louis IX (Saint-Louis) ;

-la deuxième, Éléonore, épousa le roi d'Angleterre Henri III ;

-la troisième, Sancie, devint l'épouse du frère d'Henri III, Richard de Cornouailles, qui porta, peu de temps, le titre de roi des Romains ;

-quant à la benjamine, Béatrice, c'est son mariage avec le frère de Louis IX, Charles d'Anjou, roi de Naples et de Sicile, qui lui valut le titre de reine.

Filles d'un comte de Forcalquier aux possessions très étendues, ces quatre reines ne sont probablement jamais venues à Forcalquier


Le problème de l’évêché :

Forcalquier était également la résidence de l’évêque qui, installé à Sisteron, avait dû fuir la ville dont les seigneurs avaient saisi tous les biens ecclésiastiques. Le droit canonique lui interdisant de transférer le siège de l’évêché à Forcalquier, l’évêque eut une idée originale : il prononça la division des prérogatives et des biens épiscopaux entre les églises de Sisteron et Forcalquier, et donna la quasi-totalité de ses possessions à cette dernière cité.


Sources:

http://www.horizon-provence.com/forcalquier/histoire-forcalquier.htm

http://www.forcalquier.com/pages/forcalquier/forcalquier.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Forcalquier

http://www.camping-ginasservis.fr/provence/forcalquier-cathedrale-citadelle



Posté le 24-02-2013 10:20 par Jimre

Mison

Histoire

Quelques objets d’époque gallo-romaine ont été retrouvés sur le territoire de la commune. Ces objets sont conservés au musée de Gap.

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes en 988. La communauté relevait de la viguerie de Forcalquier.

Les armoiries de la commune sont « d'azur à la fasce haussée d'argent chargée du mot MISON de sable, surmontée de deux roses d'argent et accompagnée en pointe d'un chevron abaissé d'or enfermant une autre rose d'argent ».

Edifiée au XIIIe siècle, visible depuis les gorges de la Méouge, la forteresse de Mison occupe un emplacement stratégique au confluent de la Méouge et du Buëch.

Elle a abrité des familles seigneuriales puissantes de l’époque médiévale. Parmi eux, celle des Mévouillon dont le château éponyme se trouve de l’autre côté des gorges de la Méouge, non loin de Séderon.

Aujourd’hui, le site offre un repère paysager fort, et un splendide point de vue à 360° sur les environs. La zone fait ainsi partie des sites inscrits au patrimoine.

Après la première mention du Castrum de Mison en 988, dont il convient de nuancer l’identification topographique, celui-ci ne réapparaît dans les chartes qu’au début du XIIIe siècle. Le château devient la cible d’un conflit entre le Comte de Provence et le Comte de Forcalquier.

La baronnie de Mison passe des vicomtes de Gap aux comtes de Provence en 1263. Lors de la création des baillis du Gapençais et du Buis, Mison, dorénavant implanté sur la frontière Provence Dauphiné, prend une importance considérable. Le château, annexé par le Comte de Provence est ainsi reconstruit fin XIIIe – début XIVe.

Les répercussions de l’opposition entre le Dauphiné et la Provence pendant la guerre de Cent Ans seront à l’origine du déclin de cette forteresse, néanmoins occupée jusqu’au XVIIe siècle. Par la suite, le château n’est plus entretenu. Il aurait également souffert des temps révolutionnaires.

Le village obtient une charte de franchise en 1360. La baronnie est érigée en marquisat pour Charles d’Armand en 1694 et une foire s’y tient au XVIIIe siècle.

Au début de la Révolution, Mison est chef-lieu de canton pendant quelques années.

Entre 1836 et 1968, la commune perd plus de la moitié de sa population,  passant de 1 411 habitants en 1836 à 511 habitants en 1968. Le département connait en effet dans plusieurs communes un important exode rural à partir des années 1850. La région est également touchée par les épisodes mortels régionaux ou nationaux : épidémies de choléra au XIXe siècle puis guerres mondiales au XXe siècle. Comme toute la France, la commune compte également des hommes morts au front durant la Première guerre Mondiale.

En octobre 1917, un Zeppelin allemand s’égare, emporté par le vent, et s’écrase sur le territoire de la commune. (Voir : Il était une fois... Le Zeppelin dans le Misonnais N°20 de Juillet 2010)

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le département est occupé par l'Italie en 1942 - 1943, puis par l'Allemagne nazie jusqu'en août 1944. À cette date, la ville voisine de Sisteron est bombardée par les alliés dans le cadre du Débarquement de Provence. Elle et Digne sont libérées le 19 Août 1944.


Sources:

- Site de la Mairie de Mison

- Wikipedia


Photos:

- Jimre (2000, 2016, 2017)

Posté le 07-11-2012 19:41 par Jimre

Forcalquier

Photos V. Girard - Août 2012.

Photos de Forcalquier vu de Bane - Jimre (2016).

Posté le 07-10-2012 17:22 par Jimre

Simiane La Rotonde

La visite du château de Simiane-la–Rotonde permet de se replonger dans l’histoire millénaire d’un édifice qui succéda à un ancien oppidum romain. Propriété des Simiane Agoult, il connut plusieurs remaniements importants au gré de périodes d’intenses activités ou d’abandons partiels.

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIe siècle (Simiana).

En effet dès 1031, elle apparaît déjà dans un acte de donation envers l’abbaye de St Victor de Marseille comme Castrum, c'est-à-dire espace fortifié avec des terres en dépendances d’un Seigneur.

Au Moyen Âge, plusieurs des seigneurs de Simiane se font remarquer. D'abord lors de la première croisade auprès de Godefroy de Bouillon, ensuite par le contrôle d'autres lieux des environs (dont le village de Gordes, le pays d'Apt et le pays de Sault).

Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possède un prieuré, la chapelle castrale, et deux églises rurales (toutes disparues), et perçoit les revenus de ces quatre établissements.

C’est à cette période que le  premier donjon, aujourd’hui disparu, est remplacé par  la Rotonde, haute de plus de 18 mètres, pour renforcer le dispositif défensif du château. Jadis, elle était entourée d’un large fossé défensif.

L’abbaye Notre-Dame de Valsaintes est fondée en 1188 (Vallis Sancta) et dépend de l’abbaye de Cîteaux. Un village s’installe sous sa protection et les seigneurs de Simiane lui font don de la seigneurie de Boulinette (village actuellement sur le territoire de Simiane).

La communauté de Carniol, citée en 1274 (Carnihols), dépendait de Valsaintes. Ruinée au moment de la guerre de Cent Ans, le village est inhabité au dénombrement de 1471, puis repeuplé par son seigneur, l’abbé de Valsaintes, au XVIe siècle. En 1765, il comptait 75 habitants.

En 1383, l’abbaye de Valsaintes concède une bastide pour la création d’une verrerie à Aiguebelle (ancienne commune de Valsaintes), qui donne par la suite lieu à un ensemble de verriers de Sault à la montagne de Lure. Deux bois étaient concédés avec la bastide, pour alimenter les fours. À partir du XVIe siècle, la verrerie évolue vers la verrerie d’art, avant de décliner et de produire du verre de mauvaise qualité au XIXe siècle.

L’abbaye, qui est abandonnée depuis la fin du XIVe siècle, est réoccupée vers 1500. Entretemps, ses possessions avaient été attribuées à l’abbaye de Silvacane. En 1657, l’abbaye déménage à Boulinette, et disparaît à la Révolution. Le village compte 54 habitants en 1765.

À la Renaissance le village prospère, notamment grâce aux nombreuses verreries dont la production est distribuée sur la Provence entière jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Propriété du Département des Basses-Alpes, elle fut sauvée en 1841 par Prosper Mérimée qui la fit classer monument historique. Il faut attendre 1986 pour que la Municipalité de Simiane, son propriétaire, puisse ouvrir au public cet édifice restauré mais seulement en partie. En 1987, Simiane obtient le label des « Petites Cités de caractère » et la Municipalité s’engage dans une politique patrimoniale ambitieuse malgré de faibles moyens financiers.

Mais seule la Rotonde appartient à la commune, la cour et les autres bâtiments castraux sont propriété privée.

L’opportunité se présente en 1999 de réunir ce que l’Histoire avait séparé depuis deux siècles : la Municipalité achète les bâtiments castraux qui se trouvent dans un état de délabrement avancé : toitures effondrées, cloisonnement des salles seigneuriales, planchers effondrés, fenêtres à meneaux obturées par des briques, cheminées cassées et disparues…

Pour mener à bien la restauration, la mise en conformité de la sécurité pour l’accueil du public et l’animation de ce bel édifice, il faudra trois tranches de travaux de 2000 à 2007.

Les archéologues s’accordent pour considérer la Rotonde comme le plus ancien donjon circulaire de Provence. Massive à l’extérieur, elle renferme cependant une délicate coupole à douze nervures, remarquable par sa hauteur (5 m), la qualité de son appareillage, ses chapiteaux en forme de feuilles d’eau très stylisées et les masques humains sculptés sur les consoles des colonnettes.

La Rotonde, reconnue comme un très bel exemple d’architecture romane civile et militaire, accueille chaque été le réputé festival de musique ancienne “ Les Riches Heures Musicales de la Rotonde ”.

Les restaurations récentes permettront aux visiteurs d’appréhender avec plus de justesse l’espace de vie de cette très ancienne famille. Une salle consacrée à l’histoire prend place au sein d’une très belle salle romane : vous y découvrirez l’importance des seigneurs d’Agoult, les siècles de splendeur et d’abandon du château et sa restauration actuelle.

Si ce château nécessite encore plusieurs chantiers de fouilles afin de nous révéler tous ces mystères, notamment l’aile nord aujourd’hui écroulée, il ne manquera pas de vous fasciner par sa pièce maîtresse : la rotonde de la salle d’apparat du donjon avec sa magnifique voûte hélicoïdale ouvrant sur un occulus zénithal. Des masques de pierre expressifs, issus d’un bestiaire médiéval symbolique et surplombant les chapiteaux de la salle cohabitent aujourd’hui avec des œuvres contemporaines, renouvelées au fur et à mesure des expositions. Un festival de musique ancienne fait résonner chaque été au mois d’août ce bel édifice qui accueillit autrefois des troubadours.

Depuis la terrasse aménagée sur un bâtiment du XIe siècle vous admirerez la vue imprenable sur les toits en contrebas, la vallée couverte de champs de lavandin et les collines boisées de chênes blancs. Les appartements Renaissance restaurés permettent aujourd’hui d’aménager des expositions ayant trait au patrimoine naturel, agricole, architectural local. Le laboratoire d’aromathérapie Sainte Victoire prend place également dans l’aile sud du château et initiera les visiteurs aux bienfaits des molécules aromatiques issues des huiles essentielles.

 

Les Simiane-Agoult

La puissante famille seigneuriale contrôla pendant sept siècles le pays d'Apt et le pays de Sault.

Dominateurs entre Lure et Luberon, les Simiane-Agoult ont fait de leur seigneurie l’une des plus puissantes de Haute-Provence dès le Moyen Âge.

Ils comptèrent dans leurs rangs grands sénéchaux, évêques, gouverneurs et ambassadeurs du royaume de France, fidèles à leur devise : “ Les tours soutiennent les lys ”. Si on trouve la trace des Simiane-Agoult aux quatre coins de la Provence, c’est bien à leur fief d’origine qu’ils ont donné une partie de son nom.

L’autre partie provient de la Rotonde qui domine la cité de toute la puissance de son architecture en tronc de cône.

 

Héraldique

  D'or semé de tours et de fleurs de lys d'azur



Sources :

- Le site de Simiane la Rotonde

- Wikipedia


Photos:

- Jimre (2000)

- J.Y. Thieffry (2015)

Posté le 09-11-2011 20:34 par Jimre

Saint Maime

La commune de Saint Maime est située dans le Lubéron oriental, à une hauteur de 475 m.

L’origine du nom de la commune de Saint Maime proviendrait du nom de Saint Maxime, évêque de Riez. Le blason pour sa part reste mystérieux quant à son origine, avec un Rhinoceros en emblême.

Le château était-il déjà à l’origine destiné à contrôler les gisements de lignite qui furent exploités à partir du XVII e siècle jusqu’en 1949 ?

Ce que l'on sait c'est que le fief de Saint Maime fut donné  aux Hospitaliers de Saint-Jean (1168).

Le fief est plus tard rattaché à la vicomté de Reillanne (1373), puis au marquisat d’Oraison (1588). Il appartient aux familles d’Agoult (XIVe et XVe siècles), puis aux d’Albertas (XVIe-XVIIIe siècles).

Au cours des guerres de religion, il fut occupé par un ligueur, le capitaine Vernet qui apporta, avec ses troupes, la désolation dans le pays ; surtout qu'en face, le village de Dauphin était inféodé au roi de France ; voisinage qui donna naissance à un dicton local : « San Maime e Dauphin dansoun dou meme tambourin ».

Sur le même promontoire que la tour du château, on peut également visiter la chapelle Sainte Agathe (XIIe siècle) et au cœur du village l’église également du XIIe siècle.

Pour finir et selon la légende, Saint Maime est le berceau de la famille de Raymond Béranger V, Comte de Forcalquier, de Provence et de Toulouse, qui eut quatre filles qui naquirent et grandirent au sommet du village, dans ce château familial dont il ne reste aujourd’hui que la tour polygonale qui domine la commune.

Les filles de  Raymond Béranger devinrent toutes quatre Reines :

-Marguerite épousa Louis IX (saint Louis)

-Eleonore épousa Henri III, Roi d’Angleterre

-Sanchie épousa Richard, Comte de Cornouailles, frère du roi Henri III

-Beatrix, enfin, épousa Charles d’Anjou, frère de Louis IX, nommé roi de Naples par le pâpe Innocent II et qui devint Comte de Provence de 1246 à 1286.

Apparemment, cette légende viendrait de la mauvaise interprétation d'un érudit du XIXe siècle.


Sources :

- Panneaux destinés aux visiteurs

- Wikipedia

- Site Basses Alpes


Posté le 23-05-2011 22:41 par Jimre

Photos de Saint Maime

Photos de V. Girard (Mai 2011)

Posté le 23-05-2011 21:33 par Jimre

Gréoux les Bains

Ce petit village provençal n'est pas uniquement la troisième station thermale de France. Il regorge de trésors architecturaux et patrimoniaux au premier rang duquel on trouve le château des Templiers qui surplombe le village.

Selon toute vraisemblance, ce serait au XIIe siècle qu'auraient été construites les fondations de cet édifice appelé plus tard, donc, château des Templiers. C'est particulièrement vrai pour la partie nord où l'on trouve de fortes tours rondes une courtine et un portail en arc brisé. Au XIVe siècle, après l'élimination de l'Ordre, il devient propriété du comte de Provence, Charles II, puis cédée aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. La partie sud du château est certainement du XVIIe siècle.

Le château appartient à la commune.


Source:

-Article du Dauphiné Libéré

-Livre Chateaux de Provence de Serge Panarotto - Edisud

Photos:

- V. Girard (2011)

- Jimre (2011)

- Les Patouches (2023)

Posté le 23-05-2011 21:32 par Jimre

Reillanne

Situé sur l’ancien itinéraire romain reliant l’Italie à l’Espagne (RN 100), Reillanne émerge d’une vallée que limitent le Largue et le Calavon. Le paysage est grandiose.

 À l'époque romaine, Reglana occupait la plaine, mais les invasions des Barbares ont obligé ses habitants à se réfugier sur le promontoire actuel et à s'entourer de remparts. Reillanne est donc aujourd'hui un beau village perché, dominé encore par une des tours de l'ancien château (sur laquelle on a élevé en 1889 un clocher) et par la chapelle Saint-Denis, recontruite en 1858 pour remercier la Vierge, que les Pénitents Blancs avaient implorée d'apporter la pluie.

Trois interprétations du nom sont envisageables pour le toponyme « Reillanne » :

Le nom Reillanne viendrait du provençal reiho (« soc de charrue », un objet agraire que l'on trouve aujourd'hui dans les armes de Reillanne.) Une interprétation visiblement fantaisiste, liée à la proximité entre les noms Reillanne et reiho.
Frédéric Mistral, le félibre provençal, et l'historien André Bouyala d'Arnaud, trouvent dans le mot « Reillanne » une évocation de la voie Aurélienne. Charles Rostaing s'oppose à cette interprétation.
Selon les toponymistes Skok et Groehler, Reillanne doit son nom à la gens Regilius, une famille (ou peut-être un clan, une tribu) propriétaire du terroir de Reillanne au Haut Moyen Âge. Le toponymiste Lorgnon envisage davantage Regulius que Regilius.

Le linguiste Charles Rostaing relève 26 formes pour le nom de Reillanne, la plus ancienne, remontant à 909. On trouve des formes similaires, comme Reilana (XIe siècle), Rillana (1125), Reillana (1274) ou encore Reilhane (1401).

A cause de l’insécurité due aux invasions, la population abandonna la plaine, et ainsi naquit le village haut perché sur les pentes de Saint Denis.

Reillanne apparaît donc dans les chartes en 909 sous le nom de Reglana. La bourgade a une certaine importance au Moyen Âge.

Dès le XIIIe siècle, la ville bénéficie d’un consulat. Elle est le siège d’une vicomté créée en 1346 et dont Foulque d'Agoult fut le premier titulaire.

Une foire se tenait à Reillanne, de la fin du Moyen Âge jusqu’à la Révolution, bénéficiant de la situation de la ville à la jonction de deux itinéraires allant de la vallée de la Durance à celle du Coulon et Avignon, par Apt.

En abordant la rue Grande ,on se trouve au cœur du « castrum » (agglomération fortifiée) ; il se composait de deux parties : le « burgus » (le bourg) et le « turnus » (la tour) . C’est le grand axe du bourg où la vie urbaine se concentrait. Au moyen age, elle était bordée d’ateliers artisanaux, d’échoppes, d’un atelier de forge et des demeures de riches bourgeois.

On trouvait dans le bourg un ghetto juif avec une synagogue ainsi que des places pour les transactions commerciales.

Du château disparu  il ne subsiste que la porte des Forges du XIIe siècle, le clocher de l’église Saint-Pierre, la tour de guet de la chapelle Saint-Denis.

Saint-Denis est le site favori pour contempler de son belvédère l’un des plus beaux panoramas (360° de champ visuel). Cette butte qui domine le village a eu comme vocation d’être le château féodal ou « castrum ». Les remparts et les nombreuses tours (de 17 à 18 de formes différentes) furent abattus (la démolition fut ordonnée après la fin des troubles de la Ligue vers 1595). C’est alors que les habitants construisirent de nouvelles maisons toutes faites au pied de l’éminence, de manière que l’ancien village est bâti en amphithéâtre. Sur la plate-forme résiste encore la tour du XI ième siècle de l’église romane de Saint-Pierre qui formait une autre citadelle ; Il ne reste qu’un pan de mur auquel est accolée une tour haute demi-ronde du XIVe siècle.


Les armoiries:

D’azur à un soc de charrue d’argent posé en pal et accosté en chef de deux fleurs de lys du même. 


Présentation géographique:

A l’ouest :

La vallée du Coulon
Le plateau de Sault
Le mont Ventoux
Au sud :
Le Luberon
la Durance
Les Alpes de Provence
L’Italie
Au nord :
la chaine de Lure.


Sources:

- Wikipedia

Le toponyme « Reillanne » Christiane CALVET et Parcours historique Alain Calvet: http://www.reillanne-en-luberon.com

- De R. Texte édité par "Les Annales des Basses Alpes" de 1899: http://www.bassesalpes.fr/reillanne1


Photos:

- V. Girard (Février 2011)

Posté le 08-03-2011 19:47 par Jimre