Morestel

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Morestel

Le bourg de Morestel s'est développé au pied du rocher qui porte le château et fut certainement clos de remparts dans la première moitié du XIVe siècle. Deux portes y donnaient accès, la porte Saint-Symphorien, dont la trace reste visible dans le mur, et la porte Murine, reliées par l'unique rue commerçante du bourg, la "Grande Vie" (du latin via, la voie), aujourd'hui rue Ravier. A l'intérieur de l'enceinte, parfois adossés au rempart du château, de nombreuses maisons, granges et jardins se pressaient, ainsi que des résidences de la petite noblesse locale, parfois fortifiées. La maison des Montagnieu (rue Ravier), aujourd'hui occupée par les Soeurs Franciscaines et celle des Moidieu (place Grenette), sont bâties sur les remparts du bourg. A l'extérieur, près des portes, se développaient deux faubourgs.

Une famille portant le nom de Morestel est attestée dès 1081. Elle devait posséder, sur le promontoire rocheux du Mollard Paradis, un premier château, au moins depuis le début du XIIIe siècle. Un temps aux mains des Miolans, originaires de Savoie, Morestel rejoint le domaine du Dauphin au début du XIVe siècle ; le mandement  (territoire dépendant du château) est alors dirigé par un officier, le châtelain. A partir de 1421, la terre de Morestel est confiée à  des  seigneurs   locaux,   parmi   lesquels   il   convient   de   signaler   les Roussillon (du Bouchage), fondateurs du couvent des Augustins et de l'hôpital et les Bathernay (Drôme), qui doivent leur fortune au service du roi Louis XI.

Morestel, par sa position en limite du Dauphiné et de la Savoie, connut de près les conflits delphino-savoyards de la première moitié du XIVe siècle (pillage de la ville en 1342). Plus ou moins entretenus, châteaux et bourgs fortifiés servirent encore pendant les guerres de Religion. Sièges et attaques (1576, 1589) mirent à mal les murailles, qui furent finalement abattues.

Le Donjon est inscrit sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Fortement restaurée dans les années 1960-70, il est sans doute ce que les textes nomment "grande tour" ou "tour de la prison". De plan quadrangulaire, il abrite une salle basse où l'on plaçait peut-être les prisonniers et une salle haute, éclairée de fenêtres à  coussièges et accessible depuis le chemin de ronde. Une toiture couvrait l'ensemble à la place de l'actuelle terrasse.

Dans l'enceinte du château, à laquelle pont-levis et poterne donnaient accès, prenaient place des édifices résidentiels, propres à loger, à l'occasion, des personnages prestigieux comme le dauphin Humbert II (1334) et le futur roi de France Louis XI (1450). Les textes nous apprennent l'existence d'une grande salle de réception avec cheminée, d'une chapelle dédiée à saint Pierre, d'un cellier avec des chambres au-dessus; mais aussi celle de bâtiments utilitaires comme cuisine, citerne pour recueillir les eaux de pluie, grenier où emmagasiner les blés versés comme impôts, deux étables au moins, une seconde tour (qui n'était pas terminée en 1417)...

A noter une curiosité à voir avec une grande pierre plate (voir photos) présente près du donjon. Cette grande pierre plate, gravée de traits   perpendiculaires, est identifiée comme  mesure  à  tissus,  mais il est difficile de déterminer sa datation et sa fonction précise. Il est probable que, installée sous la halle avec les mesures à grains, à vin et les poids, elle servait de mesure étalon, dans la lutte constante des autorités contre les "fausses mesures", avant l'apparition du système métrique.


Source:

- Panneaux explicatifs de la ville.


Photos:

- Jimre (2009)


Posté le 10-05-2009 19:48 par Jimre